dimanche 27 mai 2018

Une sœur parle

« Cor Orans sonne le glas du Carmel »




Écrit par Hilary White
ex-correspondante à Rome
Le 27 mai 2018
SOURCE : The Remnant



Dans la première partie de mon analyse continue du document « Cor Orans » [ document du Vatican de 288 articles remaniant complètement les Monastères de religieuses ], un commentateur a écrit : « Quand l'ennemi veut prendre une âme, il essaie de lui faire abandonner la prière ».

Quoi alors, qu’arrive-t-il quand l'ennemi veut prendre l'Église ?

Le Vatican présente un choix : le monde ou le Christ.

« Le Prologue [ de la Règle de Saint Benoît ] a placé ce choix devant nous, le monde ou Notre-Seigneur, comme des alternatives mutuellement exclusives : nous ne pouvons pas rester neutres, mais nous devons appartenir entièrement à l'un ou à l'autre.

Dom Paul Delatte, OSB, Abbé de Solesmes

Aujourd'hui, j'ai reçu un courriel d'un monastère de religieuses Carmélites cloîtrées concernant le nouveau document de la Congrégation pour les Religieux du Vatican. Elles m'aident à examiner ce document, s’étant volontairement proposées comme consultantes, pour m'aider à le comprendre d'un point de vue intérieur. Celles-ci, je pourrais ajouter, ne sont pas ce que nous considérerions une communauté « traditionaliste ». Elles n'ont que la messe Novus Ordo et utilisent le nouvel Office Divin dans leur langue vernaculaire. Pour des raisons évidentes, je ne peux pas les identifier, même pour dire dans quel pays elles se trouvent.

En m'écrivant en anglais, à titre de commentaires préliminaires dans leur plus longue analyse du document qui sera publié prochainement, Sœur T., professeure et membre éminent du Conseil du Monastère, a déclaré : « Le document de Cor Orans sonne le glas du Carmel. Il signale la fin de la vie monastique contemplative. Non seulement cela détruit l'autonomie des monastères, ce à quoi Notre Sainte Mère Ste Thérèse a insisté, mais il élimine aussi le poste de Supérieure, dissout son autorité et son pouvoir, enlève l'indépendance financière de chaque Monastère et détruit la spécificité de chaque charisme.

« C'est une catastrophe. Surtout pour le Carmel ».

Je compare ce commentaire effrayant avec ceux venant de l'homme immédiatement responsable de « Cor Orans » le Cardinal João Braz de Aviz, le Préfet Brésilien de la Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique dans un discours aux directeurs religieux de formation en 2015, dans lequel il a exposé assez clairement ce qui allait arriver dans ce projet de loi, 3 ans plus tard. En fait, comme l'a dit le National Catholic Reporter, la réunion elle-même était « sans précédent » : 1200 formateurs de vie religieuse rassemblés par la Congrégation pour les Religieux afin d'entendre les nouveaux ordres de marche.

Voici le programme :

« Ne vous éloignez pas des grandes lignes du Concile Vatican II ».

« En fait, ceux qui se distancent du Concile pour entreprendre un autre chemin se tuent eux-mêmes — tôt ou tard, ils vont mourir. Ils n'auront pas de sens. Ils seront à l'extérieur de l'Église. Nous devons construire en utilisant l'Évangile et le Concile comme point de départ ».

Après avoir respiré cette menace, le Cardinal a poursuivi en disant que parce que les « besoins » des gens modernes sont fondamentalement différents de ce qu'ils étaient dans le passé, il n'y avait aucune raison de se tenir trop près de ce que les fondateurs et fondatrices tels qu’Augustin, Saint Jean Cassien, Saint Benoît, Saint Bruno, Saint Dominique, Saints. François et Claire, Saints Thérèse d'Avila et Jean de la Croix — voulaient. « Ces contextes ont changé. Et le Concile nous rappelle que la vie consacrée doit être la condition d’un disciple Chrétien ... qu’on doit être le disciple des fondateurs dont nous nous souvenons, mais on doit aussi être ouvert à la culture du moment présent ».

« Nous ne devons pas être fermés à de nouvelles choses. Dieu n'est pas statique » a déclaré le Cardinal. « Dieu est toujours un nouveau mouvement — de lumière, de chaleur, de manifestation. Il parle à chaque fois aux hommes et aux femmes avec la vraie langue de l'époque ».

Le Secrétaire de la Congrégation, l'Archevêque José Rodríguez Carballo, aurait déclaré :

« Avec cette référence explicite au Concile Vatican II, nous soulignons notre conviction profonde que le Concile est le point de référence, non négociable, dans la formation à la vie consacrée ».

Pas le charisme de l'Ordre, ni la Règle, ni la Tradition patristique, ni les Docteurs, ni les Mystiques, ni aucune des Traditions millénaires de la vie religieuse, des Pères du Désert aux géants de la période tridentine : juste Vatican II. Et seulement, apparemment, une seule « interprétation » de celui-ci, si l'on en juge par le savon et l'huile que Braz de Aviz a versés sur les plumes ébouriffées de la Conférence des Femmes Religieuses — l'organisation la plus violamment anti-Catholique des Religieuses « Catholiques » dans le monde — et par sa persécution vicieuse des Franciscains de l'Immaculée.

Carballo poursuit ses propos, nous donnant une idée de ses sentiments envers la vie religieuse strictement cloîtrée et contemplative : « Une vie consacrée, une vie en Dieu mais insérée dans la famille ecclésiale, dans l'Église — insérée dans le monde. Pas en conflit avec le monde, mais inséré dans la continuité » a-t-il dit.

C'est à se demander ce que cet homme ferait d'un commentaire du grand Dom Paul Delatte, deuxième Abbé de Solesmes et successeur du refondateur Dom Guéranger, qui écrivait dans son commentaire sur la Règle de Saint Benoît :

« Le Prologue a placé ce choix devant nous : le monde ou Notre Seigneur, comme des alternatives mutuellement exclusives. Nous ne pouvons pas rester neutres, mais appartenir entièrement à l'un ou à l'autre.

« Après être entrés dans le Christ par le Baptême et par la Profession monastique, nous devrions nous tenir le plus loin possible du monde et n'avoir aucun lien avec lui. Il n'y aura pas plus de relations entre nous qu'il n'y en a entre deux cadavres : « Le monde est crucifié pour moi et moi pour le monde ».

« Gardons-nous de ne pas penser qu'il est parfois approprié d'adoucir les différences, de diminuer la distance qui nous sépare. L'Apôtre nous avertit que nous ne pouvons que plaire à Dieu en préservant l'intégrité de notre vraie vie : « Nul, étant un soldat de Dieu, ne s'embarrasse d'affaires profanes : que ça plaise à celui qui s'y est engagé. Le monde lui-même est scandalisé par notre condescendance à son égard, et les paroles de l'Imitation [ du Christ ] sont toujours accomplies : « Parfois, nous pensons à faire plaisir aux autres par notre compagnie : alors que nous commençons plutôt à leur déplaire en raison des mauvaises qualités qu'ils découvrent en nous ».

Comment Cor Orans mettra fin à la réforme du Carmel de Sainte Thérèse d'Avila

Soeur T. a poursuivi en disant que le document déroge explicitement aux intentions fondatrices de Sainte Thérèse pour qui l'autonomie réelle était un élément crucial de sa réforme Carmélitaine. Elle reconnaît que les Ordres cloîtrés de religieuses ont été rassemblés depuis quelque temps en fédérations.

Celles-ci sont déjà en train de réaliser le programme coraniens, ayant partagé des programmes de formation initiale pour les postulants et les novices, des cours de « formation continue » pour des soeurs professes [ qui ont fait leurs vœux ] alors qu’une abbesse fédérale ou un président supervise tous les monastères fédérés. Leurs fonds sont déjà interconnectés et ils ont des réunions régulières avec les branches masculines.

En 2015, les monastères Carmélites ont reçu un questionnaire du Père Général, Camilo Maccise, un Mexicain et adepte de la Théologie de la Libération, pour leur demander si elles voulaient qu'une Commission Internationale des Sœurs afin de superviser la place des maisons féminines des Pères Carmes. Cette suggestion fut rejetée, au désagrément de Maccise. Maccise a également promu l'idée de ne pas avoir de supérieurs dans les monastères individuels, mais seulement des présidents de fédération et de la formation partagée des novices. La poussée pour ces changements est toujours, cependant, sous l'actuel Général, un Italien, Saverio Cannistrà. Compte tenu des tendances Marxistes de la récente récolte des Pères Généraux, il semble clair que ce que l'on peut attendre de la « formation permanente » est, en substance, une forme d'endoctrinement politique, aspergée d'une fine couche de langage pieux.

Mais pour les religieuses Carmélites, dit la Sœur, ces idées sont l'antithèse des intentions de Sainte Thérèse. L'autonomie authentique, l'indépendance de la formation et des finances, « sont des points essentiels de notre charisme que notre Sainte Mère a établis et de les supprimer, c’est de supprimer le charisme » .

« Ils vont à l'encontre de nos Constitutions, même si Cor Orans déclare que tout doit être fait en accord avec le charisme et les Constitutions. Chaque Carmel a son propre esprit, son propre tempo, son propre « feeling ». Chaque religieuse est appelée non seulement à l'Ordre, mais à un Carmel spécifique. La formation en commun est quelque chose contre laquelle nous luttons depuis des années ».

« Avoir un président fédéral qui peut décider d’écarter des novices, de prendre toutes nos finances ou de dire au Saint-Siège que nous ne sommes plus « viables » — c'est un désastre. Sainte Thérèse a spécifiquement mis en place les monastères afin que rien de tout cela ne se produise. Et maintenant, ça va nous être fait ».

Elle souligne l'allongement de la durée de la formation des nouvelles religieuses — auparavant six ans pour les Carmélites et sous Coran Orans maintenant neuf ans, aussi absurde que cela soit, disant que cela tend à entraver de nouvelles vocations.

« Comme si l'Église allait demander aux laïcs de s'engager pendant neuf ans avant de se marier. Nos Constitutions prévoient déjà une prolongation de trois ans des vœux temporaires si nécessaire, mais la rendre obligatoire dissuadera les femmes d'y entrer. Cela aidera aussi le monastère à devenir « moins viable » car au moment où quelqu'un de plus jeune sera professe, les autres seront mortes ».

Une autre exigence sera pour un « assistant religieux », un prêtre surveillant le monastère en plus d'un aumônier, qui sera désigné par la fédération. La sœur écrit que cela a été rejeté il y a des années par les monastères Carmélites comme une ingérence indue. L'assistant religieux aura des pouvoirs sans précédent. L'article 23 stipule, par exemple : « En discernant la fondation d'un nouveau monastère par un seul monastère, le président fédéral et l'assistant religieux interviennent pour aider le Supérieur du monastère fondateur. Le discernement sur la fondation d'un nouveau monastère par la Fédération se fait dans le cadre de l'Assemblée fédérale ».

« Une autre chose qui me frappe est la perte totale de nos droits. Il n'y a pas d'options dans ce document, pas de choix, pas de recours. Tout nous est fait. De nos jours, quand le Pape François proclame, sinon la liberté, l'égalité et la fraternité, alors au moins la licence et le « choix » pour tous, plus les « droits » des femmes, ici nos droits sont complètement supprimés.

Une autre religieuse a écrit qu'elle ne peut concevoir ce que ces gens veulent dire par « formation continue ». À en juger par d'autres documents des Carmes déjà fédérés en Europe, cela signifie concrètement aller en groupes loin du monastère pendant des jours ou des semaines à la fois pour prendre des « cours » avec des novices d'autres monastères. Le contenu de ces cours, bien sûr, doit être formulé par des équipes d '« experts » choisis par la Fédération.

La Sœur écrit : « Les religieuses cloîtrées ont un horaire très complet qui ne permet pas beaucoup d'autres choses. Nous devons déjà faire face au million de choses inattendues qui surviennent chaque jour. Je n'ai aucune idée de la façon dont nous allons mettre en œuvre tous ces plans ridicules de « formation continue ». Ne peuvent-ils pas comprendre que le simple fait de vivre fidèlement notre vie quotidienne fournit une formation permanente ».

Apparemment non.

Comme je l'ai écrit dans ma première analyse, le document lui-même — dont nous devons nous souvenir que c’est une loi, un document juridique exposant ce que tous les monastères de moniales contemplatives doivent faire maintenant — commence par exposer ses prémisses de travail :

Le Pape François, à la suite de l'enseignement du Pape Pie XII et réaffirmé par le Concile œcuménique Vatican II, se destine à présenter dans Vultum Dei quaerere le parcours intense et fécond de l'Église dans les dernières décennies, à la lumière des enseignements du même Concile et compte tenu des conditions socioculturelles qui ont changé.

En d'autres termes, c'est le « chemin intense et fécond » des dernières décennies de l'Église depuis Vatican II que tous les monastères des religieuses cloîtrées et contemplatives doivent maintenant prendre. Quiconque s'imagine que les auteurs de ce document laisseront une marge de manœuvre, qu'il y aura des dispenses à venir pour des communautés traditionnelles ou « conservatrices » de la part de corps vaticanais timides et intimidés comme Ecclesia Dei, n'a pas prêté attention.

Au cours des 20 dernières années, les Catholiques « Conservateurs » ont souligné l'essor — principalement aux États-Unis — de certains groupes de sœurs qui s'étaient détournées du « chemin intense et fécond » et qui avaient rétabli le port de certains des accoutrements traditionnels de la vie religieuse. Ils pointent vers les Dominicains de Nashville, les Missionnaires de la Charité, les Clarisses de l'Alabama, où il y a au moins des habitudes, ( certains ) chants, une vie commune et des apostolats communs. Mais ce sont ces signes de refus du programme qui ont rendu furieux les despotes du Nouveau Paradigme qui ne se reposent pas jusqu'à ce que chaque dernière maison individuelle de vie religieuse ait été cooptée et subvertie à la nouvelle idéologie. Les petites pousses vertes d'espoir dont le monde Catholique fidèle s’était tant réjoui de voir doivent être replacées dans le froid de l'hiver perpétuel de Vatican II.

Dans l'analyse continue qui suivra cet article, nous pourrons voir que le but de ce document est de réaliser les fantasmes totalitaires des révolutionnaires anti-Catholiques, maintenant près de la fin de leurs vies, soit 50 ans après leur quasi-triomphe initial. L’intention est de passer la serpillère : soit en rassemblant les récalcitrants restants — ceux qui ont résisté même aux degrés adoucis et conciliants typiques des « conservateurs » — dans la « réforme » post-conciliaire complète instituée par les révolutionnaires dans les années 1960 — ou en les fermant.

La chose est, le résultat sera évidemment le même de toute façon. Le monde entier a vu ce qui arrive à la vie religieuse qui prend le nouveau paradigme du Vatican. Je viens de recevoir un document qui a été publié en privé résumant les conclusions d'une réunion de moniales Carmélites Déchaussées en Europe en 2009. Les chiffres sont absolument lamentables.

Fédération : Belgique
Nombre de couvents : 11
Nombre de religieuses : 120
Professes solennelles : 119
En formation : 1
Âge moyen : 73

Fédération : Belgique — Luxembourg : nombre de couvents : 11
Nombre de religieuses : 122
Professes solennelles: 117
En formation : 5
Âge moyen : 75

Fédération : Allemagne nombre de couvents : 14
Nombre de religieuses : 178
Professes solennelles : 170
En formation : 8
Âge moyen : 66

Les autres sont similaires, et j'analyserai ce document en détail dans la prochaine partie de cette série, mais le reste des réponses au questionnaire du Père Général raconte une histoire similaire. La fédération Allemande a résumé les efforts déployés pour résoudre ces problèmes. « Chemin parcouru : Depuis 15 ans, ils organisent des cours de formation : continue et de formation initiale, et aussi pour les formateurs. Réunions pour les Prieures. Problèmes actuels : elles sont rendues très vieilles. Certaines soeurs sont dans des maisons de retraite dirigées par des Franciscains. Solutions possibles : Deux couvents ont l'intention de fusionner ».

C'est la spirale de la mort. Et c'est précisément cette « voie intense et féconde » prise par presque tous les Moines Catholiques du monde entier depuis 1965 que Cor Orans tente de forcer sur les très, très peu de personnes offrant de la résistance.

Le scandale des Carmélites à Rome : le silence-assentiment qui favorise l'homoérétique 10 octobre 2015.

Quelques jours après l'incroyable sortie publique homosexuelle de Monseigneur Krzysztof Charasma du Vatican, un autre scandale homosexuel retentissant, avec La Curie générale des Carmélites Déchaussées à Rome au centre de celui-ci , affecte l'Église Catholique. L'histoire, racontée par Fabrizio Peronaci, dans le Corriere della Sera le 8 octobre, implique la paroisse Romaine centrale de Santa Teresa d'Avila , précisément en l'année du 500ème anniversaire de la naissance de son fondateur.

L'accusation est très sérieuse. Les Supérieurs de l'Ordre auraient protégé avec silence au moins un Père de la Curie Générale, soupçonné d'avoir fréquenté pendant longtemps des milieux de prostitution masculine dans la Villa adjacente de Borghese.

De plus, encore une fois tel que rapporté par le Corriere della Sera, l'entrée latérale de la Curie, dans la Via Aniene, grâce à la complicité d'un portier, aurait été laissée sans surveillance pour permettre à la plupart des invités clandestins de passer la nuit.

L'histoire aurait passé sous réserve absolue si le Supérieur Général des Carmes, le Père Saverio Cannistrà , n'avait pas, avant l'été, pris la décision soudaine de faire une pierre deux coups en transférant en bloc non seulement les 4 pères de la Curie, y compris celui sous accusation, mais aussi les trois autres prêtres de la Basilique, complètement sans rapport avec l'affaire sévère et embarrassante : le curé de la paroisse, le Père Angelo Ragazzi , partit pour Trieste, le curé adjoint, le Père Alessandro Donati, à destination de Bruxelles avec le Père auxiliaire Ferdinando Taboni.

L'arrangement de transfert inattendu et déraisonnable a déclenché une véritable révolte de la part de la communauté de l'Église de Santa Teresa, liée à son curé et aux deux autres prélats.

Juin dernier, 110 signataires ont signé un premier respectueux mais sincère appel au Supérieur de l'Ordre, le Père Cannistrà , avec qui, après avoir exprimé leur « ahurissement et étonnement » pour le « remplacement inhabituel de tout le presbyterium », ils ont demandé une réunion de clarification en présence de l'Évêque du secteur nord du diocèse, Guerino Di Tora.

Cette première lettre, restée sans réponse, a été suivie par une seconde, datée du 13 juillet 2015, cette fois plus formelle, adressée au sommet de l'Ordre religieux ainsi qu'au Vicaire Cardinal, Agostino Vallini, au Préfet de la Congrégation pour les Instituts de la Vie Consacrée, Braz De Aviz, et, pour information, à « Sa Sainteté » le Pape François et le Secrétaire d'État du Vatican, Paul Parolin.

Dans celle-ci, les 110 citoyens inexplicablement privés de leurs guides spirituels, représentés par leur porte-parole Giuseppe Del Ninno, après avoir réitéré leur amertume pour les transferts et exprimé leurs perplexités à l'égard de la version non officielle fournie, ont couvert le fond du problème, dénonçant ouvertement les faits pour qu'ils soient malheureusement connus :

« Nous avons appris à connaître des faits d'une importance morale sérieuse, imputables à un haut représentant de la Curie Générale, qui ont été racontés avec beaucoup de détails par des laïcs directement impliqués qui pourraient tomber dans la catégorie des « adultes vulnérables », couverts par les récentes dispositions canoniques, à savoir les nouveautés incluses en ce qui concerne les actes d'omission qui peuvent être référés aux Évêques et aux prélats en général ».

Les paroissiens de Santa Teresa font savoir qu'ils connaissent par le fil des différents événements de l'histoire et par leurs signes, en écrivant :

« Comme vous le savez, Révérends Pères, et comme nous l'avons appris nous-mêmes d'un protagoniste séculier le dossier complet de cette affaire répréhensible un dossier complet, y compris l'histoire des événements honteux et des déclarations des laïcs impliqués dans les relations avec le grand prêtre, a été remis à Son Éminence Cardinal Vallini, qui, à notre connaissance, n'a pas envisagé de recevoir le protagoniste laïque susmentionné et s'est contenté de vous fournir, Père Cannistrà, l'indication de ne pas rencontrer de membres de la communauté paroissiale qui, dans les différentes composantes, avaient fait la demande ».

À ce stade, le groupe des signataires tombe dans l'affaire et dénonce avec certainement pas des termes incertains sous le couvert du silence, soulignant le paradoxe, pour le moins, du caractère paradoxal de la situation dans laquelle ils se sont retrouvés :

« Nous avons attendu jusqu'à aujourd'hui d’au moins un des récipiendaires de la présente qu’un signe de réponse puisse venir : malheureusement nous avons été confrontés à un mur de silence qui a l'air d'être conspirateur : à une époque où l'Église n'échappe pas au dialogue avec toutes les communautés religieuses, même loin du Christianisme, nous sommes vraiment désolés de voir ignorer nos demandes respectueuses de fidèles ».

Alors les paroissiens de Santa Teresa d'Avila expriment toute leur amertume pour ne pas avoir reçu même « un signe de réponse » pour ne pas mentionner, comme le rapporte toujours Corriere della Sera, que « le père responsable des actes honteux en question » ayant besoin de« soins de spécialistes » pourrait être « simplement transféré à un autre poste » tandis qu’on réserve un « traitement équivalent à des religieux innocents et coupables ».

Les pétitionnaires concluent la lettre avec une sorte de ultimatum avec lequel ils avertissent qu'ils ne peuvent pas permettre, en conscience, que l'affaire injuste et scandaleuse soit réduite au silence avec impunité :

« Il ne nous appartient pas de nous rappeler à quel moment le code canonique prévoit des sanctions,... Si aucun signal ne vient à nous, nous serons incapables d'empêcher le scandale, jusqu'à présent couvert par vous, Révérends Pères, de quitter les murs de l'Église, jusqu'à atteindre les médias : d'ailleurs l'Évangile le dit : il faut que les scandales se manifestent .. ».

Les personnes directement touchées, accablées par le scandale aujourd'hui, interrogées par Corriere della Sera ont rejeté l'affaire sans donner d'explication satisfaisante. Monseigneur Di Tora se contentant de télécharger la « patate chaude » sur l'Ordre, déclarant : « J'ai également reçu, pour information, la lettre envoyée au Cardinal Vallini. L'Ordre des Carmélites décide des changements des Pères ».

Tandis que le Père Raffaele, Secrétaire du Père Cannistrà , autorisé à exprimer la position de la Curie Générale sur l'affaire, il se justifie en ne faisant que tout motiver par une simple réorganisation interne : « Les transferts ? Pas de scandale mais plutôt la conséquence d'une réorganisation de notre structure, par rapport aux besoins changeants de l'Ordre ».

Les déclarations choquantes du Monseigneur Polonais Krzysztof Charamsa, à l’occasion de l'organisation d'une conférence à huis clos à Rome des Catholiques LGBT, en concomitance et en défi avec le Synode Ordinaire décisif sur la Famille, avec la participation de l’Évêque Mexicain Raúl Vera López , et enfin ce nouveau scandale homosexuel impliquant une paroisse importante dans le cœur de Rome semble être juste la pointe de l'iceberg de ce phénomène beaucoup plus grand et plus grave, dénoncé comme « homoéresie »par le prêtre de Cracovie, Don Dariusz Oko dans un article bien connu et débattu initialement publié en 2012 dans la revue Polonaise Fronda et par la suite dans le journal théologique Allemand Theologisches.

Dans ce document, l'auteur écrit comment « Le problème de l'homoidéologie et de l'homolobby n'existe pas seulement en dehors de l'Église, mais il est aussi présent dans son intérieur, où l'homoidéologie devient homoérèse ». L’homérésie, par conséquent, dans les mots de Don Oko comme « un rejet du Magistère de l'Église Catholique sur l'homosexualité ».

En ce sens, « Les partisans de l'homoérèsie — déclare le prêtre Polonais — n'accepte pas que la tendance homosexuelle soit une perturbation de la personnalité. Ils se demandent si les actes homosexuels sont contre la loi naturelle. Les défenseurs de l'homoérèsie sont en faveur du sacerdoce gay. L’homoérésie est une version ecclésiastique de l'homosexualité »

Ses propos, avec lesquels il met en garde contre les risques d'une attitude de complaisance face à l '« arrogance » du lobby gay, apparaissent aujourd'hui toujours aussi actuels :

« En conséquence, une situation terrible se produit : la préservation des homulars est plus importante que le sort des garçons et des filles, du sort de toute l'Église. Si cela était fait d'une manière complètement consciente, ce serait une trahison de l'Église ( ... ) Si le lobby des homosexuels existe et est capable de dire quelque chose dans n'importe quelle structure ecclésiastique, c'est parce que nous nous retirons, nous cédons, nous faisons semblant et ainsi de suite. ( ... ) Les fidèles se demandent spontanément comment il est possible que la communauté ecclésiastique maintienne sa crédibilité si elle tolère de telles situations. Si nous acceptons a priori que les lobbyistes parmi les prêtres homosexuels n'ont pas été là, qu’ils ne sont pas là et qu’ils ne le seront jamais, c'est précisément alors que nous soutenons ce phénomène. Le lobby des prêtres homosexuels devient si impuni et constitue un grave danger ».

Aujourd'hui, dans la situation de plus en plus grave de l'Église Catholique, attaquée par ses ennemis de l'extérieur et même de l'intérieur, reprenant les paroles des paroissiens de la paroisse de Santa Teresa d'Avila : « Il est nécessaire que les scandales se manifestent .. »., et que les hiérarchies les plus élevées de l'Église foudroient le vice abominable contre la nature, avant que le virus mortel de l'homoérésie ne se propage davantage dans le corps ecclésiastique déjà gravement affaibli.

Emmanuele Barbieri



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