samedi 12 mai 2018

Mgr Voderholzer

La proposition d'intercommunion requiert
l'unanimité de l'Église universelle


Sommaire

L'Évêque de Ratisbonne conteste la demande du Pape François que les Évêques Allemands parviennent à une décision unanime sur la Sainte Communion des époux Protestants, soulignant que c'est une question doctrinale plutôt que pastorale.



Par : Edward Pentin
Le 11 mai 2018

SOURCE : National Catholic Register





Mgr Rudolf Voderholzer, Évêque de Ratisbonne, a souligné que le débat sur l'intercommunion en Allemagne est une question de Doctrine qui exige l'unanimité de l'Église universelle pour pouvoir procéder.

Dans ses premiers commentaires publics depuis sa rencontre à Rome pour discuter de la proposition des Évêques Allemands de permettre la Communion aux époux Protestants dans certains cas, l'Évêque a déclaré aux adeptes de Ratisbonne le 9 mai que l'unanimité ne serait pas facile à atteindre sur la question parce que la notion de « la communion ecclésiale transcende les frontières de l'Église de l’Allemagne ».

Les trois quarts des Évêques Allemands ont voté en février pour soutenir le projet de proposition, qu'ils veulent présenter comme un « guide pastoral », mais sept Évêques Allemands, dont Mgr Voderholzer et le Cardinal Rainer Woelki de Cologne, s'y sont opposés, en affirmant principalement que ça touche à « la Foi et à l'unité de l'Église » et que ça ne devrait donc pas être « sujet à un vote ».

L'Évêque, qui a dirigé l'opposition des sept Évêques, a expliqué lors d'une Messe à la veille de l'Ascension mercredi soir :

« La semaine dernière, j'ai été invité à Rome pour parler avec les Cardinaux [ Reinhard ] Marx [ Président de la Conférence des Évêques Allemands ] et Mgr Woelki et d'autres Évêques pour clarifier ces questions controversées. Le Pape a répondu à nos questions en nous redonnant le texte en question et en nous faisant littéralement savoir que nous, en tant qu'Évêques Allemands, devrions « trouver, dans un esprit de communion ecclésiale, un résultat unanime, si possible ». Cette tâche ne sera pas facile à accomplir parce que la communion ecclésiale transcende les frontières de l'Église de l’Allemagne. Il ne peut y avoir qu’un arrangement le plus unanime possible en communion avec l'ensemble de l'épiscopat mondial, avec toute l'Église mondiale, avec la Conférence des Évêques du Canada ainsi qu'avec celle de l'Indonésie. C'est une véritable lutte théologique, une question qui nous lie en conscience ».

L'Évêque a noté qu'en faisant pression sur l'Église, le public n'avait pas reconnu « la profondeur du débat portant sur notre « Saint des Saints » et que c'est ce que cette question vise ». Une question d'une telle gravité ne doit pas être discernée comme étant « une question au niveau de la décence bourgeoise, des animosités personnelles ou des stratégies politiques » a-t-il dit, ajoutant qu'une telle façon de faire « n'est pas utile ».

« Ce n'est pas une question de politesse ou de gentillesse » a-t-il souligné, « mais c’est à propos des conditions et des prérequis pour rencontrer le Saint Sacrement ».

Mgr Voderholzer a également souligné que les sept Évêques « sont convaincus » que la question de l'intercommunion est une « question de Doctrine ». Une question pastorale, dit-il, « peut être comme à quel âge est l’âge de la Première Communion » ou à quoi devrait ressembler un « Manuel de Confession » ou de préparation pour se confesser ».

Il a ensuite expliqué qu'une question pastorale liée à l'Eucharistie impliquerait des questions telles que la réception de la Communion dans la main ou sur la langue, agenouillée ou debout. Mais il a dit que lorsqu'il s'agit de témoigner de la Foi et de l'appartenance à l'Église, « il y a beaucoup plus en jeu, à savoir la compréhension de l'Église et la déclaration de la croyance dans son ensemble ».

La proposition des Évêques Allemands représente « un changement si profond à la Doctrine établie qu'elle ne peut être faite au niveau d'une seule Conférence Épiscopale » a-t-il dit. « Ce qui s'applique ici doit également s'appliquer à Chicago, Shanghai et Johannesburg ».

Le Cardinal Woelki

Pendant ce temps, le Cardinal Woelki a rejeté les accusations selon lesquelles il aurait agi dans le dos de la Conférence des Évêques Allemands en résistant à la proposition d'intercommunion, affirmant que sa position était claire depuis mars 2018 au plus tard.

Dans une interview accordée le 11 mai à Domradio, la radio de l'Archidiocèse de Cologne, le Cardinal Woelki a souligné l'importance de l'Eucharistie, son lien étroit avec l'unité de l'Église et l'unité confessionnelle et les différences qui subsistent entre les Catholiques et les Protestants à propos d’une compréhension de l'Église et des Sacrements.

Le Cardinal a également rejeté une accusation du Cardinal Marx selon laquelle il n'avait pas informé le Président des Évêques Allemands de ses préoccupations. « J'ai exprimé par écrit ma préoccupation et ma position personnelle » a-t-il dit, selon le site d'information Catholique Autrichien Kath.net. « J'ai également exprimé très clairement dans cette lettre mon souci que nous, à la Conférence des Évêques, trouvions une solution commune qui soit uniforme et, surtout, coordonnée avec les dicastères Romains ».

Tout comme Mgr Voderholzer, le Cardinal Woelki a rappelé que l'Église universelle doit également être prise en compte pour une question aussi importante. Il avait donc déjà précisé dès le mois de mars qu'il ne pouvait accepter qu'une solution convenue avec les autres Conférences Épiscopales et les responsables à Rome.

Il a expliqué qu'il considère les mots « Communauté ecclésiale » du Pape comme signifiant « l’entière Communauté ecclésiale » et qu'il est important de garder à l'esprit les relations œcuméniques de l'Église avec les Orthodoxes.

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