Extrait du chapitre II de « Explication du Saint Sacrifice de la Messe » du RP Martin de Cochem
SOURCE : Benoît et moi
Le 14 mai 2018
Il est peut-être utile de rappeler la signification des vêtements religieux, des objets utilisés et des gestes du prêtre, lors de la Messe, à partir d’un texte de Martin de Cohem, prêtre capucin et théologien allemand (vers 1630-1712)
Les objets nécessaires à sa célébration.
Ces objets sont un prêtre ordonné, remplaçant la personne même de Jésus-Christ; un autel consacré, nouveau Calvaire sur lequel l’Agneau divin sera immolé; les vêtements sacerdotaux dont voici l’énumération :
L’Amict, que le prêtre pose sur sa tête et sur son cou, en mémoire du voile avec lequel, chez Caïphe, les Juifs ont couvert la face du Sauveur en lui disant par moquerie : « Christ, prophétise et dis-nous qui t’a frappé.»
L’Aube, souvenir de la robe blanche dont Il fut habillé chez Hérode.
Le cordon, qui symbolise la corde avec laquelle Il fut attaché.
Le manipule, qui fait penser aux liens qui étreignirent Ses bras.
L’étole, qui figure les chaînes de fer dont Il fut chargé après sa condamnation.
La chasuble, image du manteau d’écarlate jeté sur Ses épaules.
La croix centrale de cet ornement représente celle sur laquelle Il fut cloué, et la colonne du devant la colonne de la flagellation.
Disons un mot des objets qui servent au Saint Sacrifice.
Le Calice consacré rappelle à la fois le calice de douleurs que Jésus a bu jusqu’à la lie et le tombeau dans lequel son Corps fut déposé.
La Pale, la pierre quadrangulaire du sépulcre.
La Patène, l’urne qui contenait les parfums nécessaires à l’embaumement.
Le Corporal, le saint suaire qui enveloppa le Corps sacré du Sauveur.
Le Purificatoire, les linges qui servirent à la sépulture.
Le Voile du Calice, le voile du temple qui se déchira de lui-même du haut jusqu’en bas.
Les deux burettes, les deux vases remplis de fiel et de vinaigre, offerts au Fils de l’homme pour étancher sa soif.
À cette énumération des choses requises pour la célébration de la Messe, ajoutez : du pain azyme, un Crucifix posé sur le tabernacle, du vin, de l’eau, deux chandeliers garnis de cierges, un missel, un pupitre, trois nappes couvrant l’autel, un manuterge avec lequel le prêtre s’essuie les mains après les ablutions, une clochette et enfin un clerc qui sert le prêtre à l’autel et lui répond au nom du peuple.
La plupart de ces objets sont tellement indispensables, que le célébrant commettrait un péché grave s’il s’en passait.
…/….
On reconnaît enfin l’excellence de la Messe aux cérémonies prescrites pour la célébrer. Je ne citerai ici que les plus importantes: le prêtre fait sur lui seize fois le signe de la croix; il se tourne six fois vers le peuple; il baise l’autel huit fois; onze fois il lève les yeux au Ciel; il se frappe dix fois la poitrine ; il fait dix génuflexions; il joint les mains cinquante-quatre fois;
il fait vingt et une inclinations avec la tête et sept avec les épaules ; il se prosterne huit fois ; il bénit trente et une fois l’offrande avec le signe de la croix ; vingt-deux fois il pose les deux mains sur l’autel; il prie, en les étendant, quatorze fois, et en les joignant, trente-six fois; il met sa main gauche seule à plat sur l’autel neuf fois, il la porte onze fois sur sa poitrine; il élève les deux mains vers le ciel quatorze fois; onze fois il prie à voix basse, et à haute voix treize fois ; il découvre dix fois le calice ; enfin il change de place vingt fois.
Il doit observer encore une foule d’autres prescriptions, ce qui porte à cinq cents le nombre des cérémonies. Joignez à ce chiffre celui des rubriques, et vous verrez que le prêtre, qui dit la Messe suivant le rite de l’Église catholique romaine, est astreint à neuf cents obligations différentes. Chacun de ces points a sa raison d’être, sa signification spirituelle, son importance; chacun tend à faire accomplir avec la foi requise le redoutable Sacrifice de l’autel. Aussi le Pape saint Pie V a ordonné de la façon la plus formelle à tous cardinaux, archevêques, évêques, prélats et prêtres, de dire la messe de cette manière, sans-rien y changer, sans y ajouter ou en retrancher quoi que-ce soit. La moindre négligence pourrait prendre ici une certaine gravité, tant parce qu’elle aurait pour objet l’acte le plus grand et le plus saint de notre culte, que parce qu’elle serait une désobéissance formelle à l’ordre d’un Pape. Personne ne peut imaginer ni un mouvement de mains plus digne, ni une plus convenable attitude du corps, ni un maintien plus édifiant que ceux que prescrit l’Église. On assiste d’ailleurs avec plus de recueillement d’esprit à une Messe où toutes les cérémonies sont observées qu’à celles où elles sont violées.
Avouez par conséquent que le prêtre qui célèbre avec une exactitude consciencieuse (abstraction faite de cette vérité que tout homme qui remplit son devoir mérite l’estime) a droit à votre gratitude, car, loin de gêner votre dévotion, il la facilite. Grâce à lui, vos prières sont plus pressantes, et il contribue pour une large part à leur succès.
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