Par : Roberto de Mattei, vaticaniste
Corrispondenza Romana
Le 30 mai 2015
SOURCE : Rorate Caeli
Traduction de l'Italien vers l'Anglais :
Contributrice : Francesca Romana
Le dimanche 27 mai, le Professeur Giuseppe Conte, nommé par le Président de la République Sergio Mattarella pour former un gouvernement, est arrivé au « Palazzo del Quirinale » pour présenter la liste de ses ministres, fruit d'un intense travail de collaboration entre les représentants politiques des deux principaux partis au Parlement : le « Movimento Cinque Stelle » et « La Lega ».
Les deux parties étaient parvenues à un accord sur la décision de confier l'un des plus importants ministères du nouveau gouvernement, celui du ministre des Finances, au Professeur Paolo Savona. Le nom de Savona, au-delà de la personne réelle, représentait un projet politique : l'idée de négocier les relations entre l'Italie et l'Union Européenne d'une manière plus juste — pas celle de sortir de l'Euro.
Le refus de la candidature du Professeur Savona par le Président de la République, qui a abouti au rejet de la proposition par le gouvernement, n'est pas la négation d'une personne dont le Chef de l'État connaît lui-même la compétence, mais c'est la veto d'un choix politique. Le non licet de Mattarella, en ce sens, outrepasse, les pouvoirs que la Constitution Italienne permet au Président de la République. Et pourtant, la majorité des Italiens sont mécontents de l'Euro, et ce mécontentement est d'autant plus notable que, lors du traité de Maastricht ( 1992 ) et de l'introduction de la monnaie unique ( 1998 ), l'Italie était l'un des les pays les plus pro-Européens sur le continent.
A la veille de Maastricht, le Centre culturel de Lepanto mettait en garde contre ce néo-Européanisme, mais c'était une voix solitaire. * Aujourd'hui, la majorité des Italiens admettent que les conséquences de ce traité ont été catastrophiques.
Pourquoi Sergio Mattarella pense-t-il que l'Union Européenne est intouchable ? Parce que fondamentalement son idéal politique est celui d'une Europe socialiste, sans frontières politiques et culturelles. Pour lui, l'Euro est plus qu'une monnaie : c'est le symbole d'une utopie pour laquelle il est prêt à risquer sa réputation et sa crédibilité, ce qui est précisément ce qui se passe actuellement. Cela s'explique par les origines de Mattarella, qui remontent à la gauche Chrétienne-Démocrate, également appelée « les Catholiques-Communistes ».
Il était un disciple d'Aldo Moro, à l'époque du compromis historique avec le Parti Communiste ; il était partisan de Romano Prodi en 1994 ; il était Vice-Premier Ministre dans le gouvernement post-Communiste de Massimo d'Alema ( 1998-1999 ) ; il était député, en tant que Catholique de gauche, sur les listes de La Margherita ( 2001-2006 ) et de l'Ulivo ( 2006-2008 ) ; il est devenu Président de la République en 2015, en tant que candidat du PD ( Parti Démocratique ) de Matteo Renzi.
« Je ne suis pas notaire » a déclaré Mattarella en affirmant son pouvoir de défendre la zone Euro. Cependant, le Président de la République n'a pas exprimé de « non possumus » lorsqu'il s'agissait de promulguer deux lois subversives sur la moralité : les Unions Civiles, promulguées le 20 mai 2016, sous le gouvernement Renzi, et la DAT ( Dispositions Anticipées de Traitement ) , approuvée le 20 décembre 2017, sous le gouvernement Gentiloni. Dans ce cas, Mattarella, le Catholique, n'a pas élevé la voix, n'a pas fait de déclarations polémiques, mais s'est limité au rôle de notaire dans la dissolution progressive de notre société civilisée. Son intégrité morale proclamée ne l'a pas empêché de signer et de faire siennes ces lois ignobles, tout comme ses prédécesseurs Démocrates-Chrétiens l'avaient fait avec les lois sur le divorce et l'avortement.
Il y a quelques jours, la Marche pour la Vie a eu lieu avec beaucoup de succès. On a vu des milliers de jeunes et de familles de toute l'Italie prendre position. Tout comme Emma Bonino, même le Président Mattarella ignore que l'Italie est en train de changer et que la défense de la famille et de la vie humaine innocente correspond à celle de la souveraineté nationale.
La famille et l'État. Pie XII a affirmé, sont les deux piliers de la société, qui ont été conçus et voulus par Dieu. Les hommes ne pourront pas détruire ces deux piliers de l'ordre naturel même s'ils occupent les plus hautes fonctions de l'Église et de l'État.
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