Par: Phil Lawler
Phil Lawler a été journaliste Catholique depuis plus de 30 ans. Il a édité plusieurs revues Catholiques et écrit huit livres. Fondateur de World Catholic News, il est le directeur des nouvelles et analyste en chef à CatholicCulture.org.
SOURCE : Catholic Culture
Le 30 avril 2018
Un article du 28 avril dans le New York Times intitulé « Pope Francis in the Wilderness » [ Le Pape François dans le désert ], présente ce qui semble d'abord une perspective déroutante sur la Papauté, mais il révèle en réalité beaucoup sur la façon dont les médias laïques voient l'Église Catholique.
Dès le début de son Pontificat, le Pape François est devenu une « force mondiale en géopolitique », écrit le journaliste Jason Horowitz. Mais récemment, le pouvoir du Pape a diminué, il suggère :
« Aujourd'hui, François est de plus en plus assiégé. Le climat politique a brusquement changé dans le monde entier, donnant le pouvoir aux populistes et aux nationalistes qui s'opposent à une grande partie de ce qu'il défend ».
Voyez-vous ce qui se passe ici ? Ce récit du Times s'est concentré sur le pouvoir géopolitique de la Papauté. Ainsi, toute résistance rencontrée par le Pontife doit être considérée comme une résistance politique. « Au sein de l'Église, François, un Jésuite, a été assailli par des Conservateurs » rapporte Horowitz. Mais qu'est-ce qui constitue un « Conservateur » aux fins de cette discussion ? Dans son explication quelque peu confuse de la popularité déclinante du Pape, Horowitz cite Henry Sire, l'auteur du livre « Le Pape Dictateur » qui, à ma connaissance, n'est ni populiste ni nationaliste. J'ai été chagriné, je l'admets, que le Times ne mentionne pas mon propre livre « Lost Shepherd » [ Le Berger perdu ], mais personne qui me connaît ne me prendrait pour un nationaliste ou un populiste.
Enfin, dans le 20ème paragraphe de son histoire, Horowitz propose une perspective différente, non politique sur son sujet :
« Mais le principal point de ralliement des Conservateurs a été leur opposition doctrinale à l'Exhortation du Pape « Amoris Laetitia » qui contenait une note de bas de page qui semblait ouvrir la porte à la Communion des Catholiques divorcés et remariés.
Exactement. Les principales sources de tensions dans cette Papauté ont été doctrinales et non politiques. Donald Trump n'a fait aucun commentaire sur Amoris Laetitia ( et son histoire personnelle suggère qu'il serait plus susceptible de sympathiser avec le Pontife qu'avec ses critiques ) ; le compte Twitter hyperactif de Trump est silencieux sur la question de savoir si l'enfer existe. Tout n'est pas une question de politique.
L’article du Times cite Joshua McElwee, un journaliste du National Catholic Reporter de la gauche radicale pour avancer que le Pape « semble gagner la bataille avec ses critiques Conservateurs ». Cet argument semble contredire l'analyse qui est apparue en haut de l’article : en effet, l’article affirme que le Pape « est de plus en plus assiégé ». Il est fascinant de voir comment McElwee explique son point de vue : « Il est l'un des derniers Monarques du monde ... » Ainsi, ce promoteur de l'Église ouverte, démocratique et décentralisée conclut que le Pape gagne l'argumentation parce qu'il a le pouvoir de vaincre la résistance. Une fois de plus, le poids politique domine encore aujourd’hui.
Pourtant, le Times n'est toujours pas convaincu que le Pape François gagne ses batailles au sein de l'Église. Ainsi, l’article laisse le dernier mot au Pontife lui-même quand ce dernier note qu'une voix prophétique fait souvent face à une résistance : « Parfois, la vérité n'est pas facile à écouter ».
Ironiquement, c'est précisément sur des questions impliquant des Vérités immuables de la Doctrine Catholique que le Pontife a causé la plus grande controverse. Lors de la Messe Chrismale cette année, le Pape François a mis en garde le clergé du diocèse de Rome contre « la tentation de faire des idoles de certaines vérités abstraites ». Ce genre de déclaration rend certainement la vérité plus difficile à écouter.
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