Par : Roberto de Mattei, vaticaniste
Corrispondenza Romana
Le 23 mai 2018
SOURCE : Rorate Caeli
Traduction de l'Italien vers l'Anglais :
Contributrice : Francesca Romana
Il y a quarante ans, le 22 mai 1978, sous le nom de la Loi 194 pour l'interruption de la grossesse, le meurtre d'État a été introduit en Italie par une classe dirigeante Chrétienne-Démocrate. C’est un meurtre puisque la loi 194 établit la légitimité de la suppression d'un être humain innocent dans le sein de sa mère ; c'est un meurtre d'État puisque ce crime est approuvé, organisé et financé par l'État Italien ; c'est un carnage puisqu'il y a eu environ six millions de victimes d'avortement en Italie selon les estimations officielles ; c'est un chiffre très supérieur au nombre total de morts dans les guerres et les catastrophes naturelles depuis la naissance de l'État Italien ( 1861 ) jusqu'à aujourd'hui
Emma Bonino — qui, avec Marco Panella, s'est battue avec acharnement pour que cette loi soit approuvée — a déclaré dans une interview vidéo le 22 mai 2018 pour La Repubblica que la Loi 194 « fonctionnait ». C'est comme une guillotine ou une fonction d’un four crématoire sans une parole de compassion pour ceux qui sont tués. Mais encore — a ajouté Bonino— après quarante ans « une révision » est nécessaire, c'est-à-dire qu’il faut améliorer cette loi car quelque chose ne fonctionne toujours pas bien. Quel est le problème alors ?
C'est le taux élevé d'objecteurs de conscience parmi les médecins qui entrave l'application pleine et entière de la loi. Bonino n'est pas intéressé à connaître les raisons de cette objection de conscience ; ce qui est important [ pour elle ], c'est que les lois fonctionnent, que le massacre continue et donc elle espère une plus grande diffusion de l'avortement pharmacologique au moyen de la pilule abortive RU 486, à laquelle peu de gens ont encore recours. Emma Bonino, comme beaucoup d'avorteurs, considère le bébé comme une croissance dans le corps de la mère, ou s'ils admettent que la vie humaine se développe pendant neuf mois dans le sein de la mère, ils ont la vision des intérêts de l'État, de la race, de la classe prolétarienne, ou de l'individu unique, qui justifie le meurtre d'un être humain innocent. Cette vision n'a qu'un nom, qui devrait être proclamé en lettres claires : de la barbarie.
Bonino ne réalise même pas que quelque chose change dans le monde, qu'aujourd'hui ce ne sont pas les processions féministes qui remplissent les rues, mais les Marches pour la Vie, comme celles qui ont eu lieu à Rome le 19 mai et en Argentine le 20 mai.
Les médias traditionnels ignorent ces événements, mais une protestation qui jaillit de la loi naturelle, gravée dans des caractères indélébiles dans le cœur de chaque homme, ne peut être arrêtée. Sous la pression des mouvements pro-vie aux États-Unis, le Président Trump a fait plus [ pour la vie ] en moins d'un an que ses prédécesseurs au cours des trente dernières années. Même la Chine Communiste, après l'échec de la politique désastreuse d'un enfant unique, a décidé que d'ici le début de l'année 2019, les limites imposées jusqu'à présent aux naissances seront abolies.
En Italie, un nouveau gouvernement est en train de se former. Il est déplorable que, dans son soi-disant « contrat de gouvernement », les grands thèmes de la vie et de la famille soient absents ou abordés uniquement sous l'aspect strictement économique.
Et pourtant, comme l'a noté Virginia Coda Nunziante, si le langage économique est le seul compris, il suffirait de commencer à supprimer les 200 à 300 millions d'Euros de dépenses publiques dépensées chaque année pour tuer nos enfants et utiliser le l'argent pour rendre le système de santé plus fonctionnel, pas l'avortement. L'une des raisons de la crise dans notre pays est l'effondrement démographique dû à l'avortement et à la contraception qui sont à leur tour le fruit d'une culture hédoniste et relativiste.
Nous ne pourrons jamais sortir de la crise si les conditions de la culture de la mort ne sont pas inversées. C'est le message qui vient de la Marche pour la Vie et d'autres initiatives récentes, comme Citizengo et ProVita Onlus, mais aussi des efforts de nombreux jeunes, groupes et associations qui ne capitulent pas et qui continueront ; et puisse l’effondrement dans l'Italie d'aujourd'hui soit remplacé par une Italie qui retrouve la Loi Divine et Naturelle sur lesquelles construire son avenir.
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