Rédigé par : Dr Maike Hickson
SOURCE : One Peter Five
Le 26 mai 2018
Un théologien Allemand et membre de la Commission Théologique Internationale du Vatican a vivement critiqué dans une interview récente le document d'intercommunion Allemand, qui a déjà été approuvé le 20 février par la majorité des Évêques Allemands. Il appelle ce document « illégal », « imprudent » et « défectueux ».
Le 25 mai, la radio du Diocèse de Cologne [domradio.de ] a publié un entretien avec le professeur Karl-Heinz Menke, prêtre Catholique et professeur de théologie dogmatique à la retraite à l'Université de Bonn, en Allemagne. Menke est également, depuis 2014, un membre de la Commission Théologique Internationale du Vatican. Dans cette nouvelle interview, il montre peu de compréhension ou d'approbation pour la récente décision des Évêques Allemands d'admettre des conjoints Protestants de Catholiques, sous certaines conditions, à la Sainte Communion. Les Évêques « auraient dû épargner à l'Église Allemande ce conflit polarisant » a-t-il dit. Vouloir réglementer plus que ce qui a déjà été réglementé et permis pour certaines « situations d'urgence » est, aux yeux de Menke, « imprudent ».
De plus, Menke révèle qu'il a lu ce document d'intercommunion Allemand — qui n'a toujours pas été publié, en raison de la résistance de sept Évêques Allemands dans cette affaire — et il ajoute : « Si je devais classer ce document théologiquement, je l’évaluerais à insuffisant [« mangelhaft » — la note 5 en Allemagne, une note qui échoue, ce qui serait équivalent aux États-Unis à une note « F » ]. « Aux yeux de ce théologien du Vatican, « il y manque une réflexion fondamentale concernant la différence entre la compréhension sacramentelle de l'Église chez les Catholiques et la compréhension non sacramentelle de l'Église chez les Protestants ». « Il manque une description claire de la différence entre la dernière Cène [ Protestante ] et l'Eucharistie [ Catholique ] » ajoute-t-il.
Menke explique que les Protestants voient dans la Dernière Cène une « illustration de l'événement de la justification par « la grâce seule » » tandis que la compréhension Catholique de l'Eucharistie est liée à une « communauté confessionnelle avec l'Évêque local et le Pape ». Le théologien Allemand voit « un manque de réflexion » sur le problème que les conjoints Catholiques d'un tel mariage mixte sont eux aussi encore interdits de recevoir la Dernière Cène des Protestants — « sans parler des conséquences pour les enfants de tels mariages mixtes et leur lien avec l'Église ».
Comme d'autres l'ont fait avant lui dans ce débat, Menke souligne que « celui qui a reçu le Sacrement de la Sainte Eucharistie s'identifie publiquement avec cette communauté dans laquelle il va à la Communion ». Cela s'applique aussi aux conjoints Protestants, ajoutant qu’« il n'est pas nécessaire d'expliquer plus que cela ».
Le professeur Menke craint que ces nouvelles règles d'intercommunion Allemandes ne puissent confondre les simples fidèles...
qui ne sont pas suffisamment formés en théologie pour faire la différence entre l'invitation d'un conjoint Protestant d'un tel mariage mixte au Sacrement de l'Eucharistie et l'invitation du conjoint Catholique d'un mariage mixte à la Dernière Cène Protestante.
De plus, Menke qualifie même ce document d’« illégal » et prédit que « si le vote majoritaire illégal de la Conférence des Évêques Allemands se concrétise dans la pratique », dans quelques années, les gens ne feraient plus la distinction entre « l'invitation d’un conjoint Protestant à la Communion et l'invitation générale des personnes de d'autres confessions » à la Communion.
Enfin, Menke exprime sa propre désapprobation des Évêques Allemands pour leur acceptation de ce document d'intercommunion particulier :
Ça m'a profondément irrité qu’à l'exception de l'Archevêque de Cologne [ Rainer Woelki ] et de quelques Évêques Bavarois, la majorité de l'Épiscopat Allemand ait écrit un papier d'une telle qualité théologique défectueuse ; et qu'on voulait décider, avec l'aide d'une majorité, d'une question qui appartient au niveau de l'Église universelle et qui ne peut pas, même là, être décidée avec l'aide d'un vote majoritaire.
Le Professeur Menke est l'un des trente membres de la Commission Théologique Internationale du Vatican. Selon le site web du Vatican, la mission de ce groupe « est d'aider le Saint-Siège et principalement la Congrégation pour la Doctrine de la Foi à examiner des questions doctrinales d'importance majeure ». Les membres de cette Commission sont des « théologiens de diverses écoles et nations réputés pour leur connaissance et leur fidélité au Magistère de l’Église ». Un autre membre de cette Commission du Vatican est le Père Thomas Weinandy, qui a récemment exprimé des objections très articulées et fidèles sur la façon dont le Pape François dirige l'Église Catholique.
On peut également noter qu'en 2017, Karl-Heinz Menke a reçu le Prix Joseph-Ratzinger qui s'appelle le « Prix Nobel de Théologie ». Il a été salué comme « un excellent spécialiste » de la pensée de Joseph Ratzinger.
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