mercredi 8 novembre 2017

Tant que cette chose reste debout,
la Russie ne se convertira pas



par Christopher A. Ferrara
SOURCE : Le Centre de Fatima
Le 8 novembre 2017

Vous regardez le mausolée dans lequel le cadavre momifié et en cire du génocidaire Vladimir Lénine est méticuleusement maintenu aux frais du gouvernement dans une grotesque parodie des corps incorruptibles des Saints Catholiques. Cette monstruosité est située sur la Place Rouge (ou Place du Vieux Russe) à Moscou, d'où je viens de rentrer après avoir participé à la conférence historique du Centre de Fatima dans la Capitale Russe.

Ce qui n'est pas évident à partir de la photographie, c'est le mal presque palpable qui irradie de la structure à son passage. La photographie ne transmet pas non plus entièrement le sentiment de répulsion que l'on éprouve lorsqu'on voit l'étrange couleur de l'édifice au milieu de son magnifique environnement, un vilain brun qui n'évoque rien de tant que la couleur des déchets humains. C'est vraiment une chose troublante à voir.

L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont The Remnant.

Qu'il y ait eu des changements pour le mieux en Russie au cours des trente dernières années ne fait aucun doute. Du point de vue du Centre de Fatima, il semble que les cérémonies de « consécration » accomplies par Jean-Paul II en 1982 et 1984, dont toute mention de la Russie a été délibérément omise, ont pu avoir des avantages ( comme Sœur Lucie elle-même l'a dit à propos de la cérémonie de 1982 mais certainement pas la conversion de la Russie. Il en fut ainsi avec la Consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie par le Pape Pie XII en 1942 ( c'est-à-dire le raccourcissement de la guerre mondiale mais pas, comme Notre Seigneur Lui-même l'a dit explicitement à Sœur Lucie, la conversion promise de la Russie ). Ces changements seraient également dus aux millions de chapelets et autres prières offertes pour la conversion de la Russie.

Mais comme Stanislaw Protasenko, l'un des orateurs de notre conférence, l’a amplement démontré dans son discours, la conversion de la Russie est loin d'être accomplie et l'époque de Fatima est loin d'être terminée. Ancien professeur d'histoire et de sciences politiques à l'Université d'État de Saint-Pétersbourg, M. Protasenko nous a avertis que le culte de Lénine et même de Staline est encore très vivant dans toute la Russie, l'avortement est encore endémique tout comme la contraception et la pornographie. La recrudescence de l'Orthodoxie Russe n'a pas été accompagnée d'une augmentation appréciable de la pratique réelle de la religion par les Russes de la base.

M. Protasenko a également noté que l'Orthodoxie Russe manifeste encore, mutatis mutandis, « l'adaptation de Sergius » de l'Église Orthodoxe Russe après la Révolution Bolchevique, nommée d'après le Métropolite Sergius. Sergius a énoncé la politique ecclésiale selon laquelle l'Église Orthodoxe Russe observerait « une fausse séparation de tous les besoins spirituels de l'homme entre le purement religieux et le socio-politique ... sans toucher au socio-politique, qui devait être résolu et satisfait par l'idéologie officielle » du Parti Communiste. Le Parti a depuis été remplacé à des fins d'adaptation par l'actuel régime du Kremlin officiellement laïc. Ainsi, a fait remarquer Protasenko, l'Église Orthodoxe Russe ne s'opposera pas à la politique du gouvernement sur l'avortement et la contraception ou à tout autre élément de la politique du Kremlin qui contrevient à la Loi de Dieu.

Ni non plus, Protasenko en fait la mise en garde, que l’on devrait attribuer un motif de conversion religieuse à la promulgation récente de lois restreignant la « propagande homosexuelle » car même pendant les années Staliniennes, l'homosexualité a été « criminalisée à nouveau » — non pour des raisons religieuses, mais dans un but purement nationaliste afin d’éviter les mauvais effets du vice sur le prolétariat. Il en va de même des restrictions Russes récentes sur l'avortement afin de promouvoir la croissance démographique et non de faire appliquer la Loi Divine et Naturelle pour elles-mêmes. Que l'avortement reste légal en tout cas en Russie devrait exclure, en soi et de soi, tout argument que la Russie s’est convertie.

Que devons-nous donc faire des conditions actuelles en Russie ? Tout au plus peut-on dire qu'ils représentent une préparation lointaine pour le jour où la Russie sera finalement consacrée au Cœur Immaculé de Marie et « cette pauvre nation » subira une véritable transformation spirituelle qui constituera exactement ce que la Sainte Vierge a promis si Ses Demandes sont entendues : un miracle de la grâce inaugurant une période de paix pour le monde — une vraie paix, pas seulement l'absence de conflit armé.

Que la Russie se convertisse — qu'elle retourne au bercail de la seule véritable Église — est certain. Il est tout aussi certain que le jour de sa conversion n'est pas encore arrivé. Et quand ce jour viendra, nous pourrons également être certains que la tombe de Lénine aura été rasée au sol et que son cadavre momifié, une icône du mal radical, aura été réduit en poussière. Jusque-là, que personne ne parle de la conversion de la Russie.

La conférence de Moscou est, on l'espère, non seulement l'accomplissement d'un des rêves du Père Gruner pour l’apostolat du Centre de Fatima, mais aussi le début d'un processus par lequel le Message de Fatima entre dans la conscience du Peuple Russe en préparation du jour où la prophétie de Fatima aura son accomplissement glorieux.

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