mercredi 29 novembre 2017

Le Cardinal Oddi sur le Troisième Secret de Fatima,
le Concile Vatican II et l'Apostasie




Rédigé par : Dr Maike Hickson

SOURCE : One Peter Five
Le 28 novembre 2017


Le Cardinal Silvio Oddi, décédé en 2001, était l'un des prélats conservateurs les plus francs de son temps. Il occupe également une place particulière dans l'histoire du débat sur le Message de Fatima, dans la mesure où il a tenté avec insistance de le faire publier par le Pape Jean XXIII. Comme le rapporte le journal britannique The Telegraph ( anglais ) à sa mort :

« Dans une autre interview spontanée publiée en 1990, le Cardinal Oddi a parlé de sa relation avec Jean XXIII. Au début des années 1960, en tant que secrétaire, il a dit au Pape : « Très Saint Père, il y a une chose pour laquelle je ne peux pas vous pardonner ». Le Pape, surpris, a demandé ce que c'était. Oddi a répondu qu'il n'avait pas révélé le Troisième Secret de Fatima, transmis aux trois enfants Portugais par la Vierge Marie en 1917, qui devait être publié en 1960 ». [ emphase ajoutée ]

— « N'en parlons pas, répondit le Pape. Oddi a dit qu'il avait déjà prononcé une centaine de sermons et de discours sur le sujet. « Je vous ai dit de ne pas le mentionner » a déclaré le Pape.

Lorsque j'ai consulté récemment les archives de mon mari, le Dr Robert Hickson, à propos d'un autre sujet, il m'est arrivé de mettre la main sur un dossier concernant le débat de Fatima. On y trouvait la fameuse interview que le Cardinal Oddi a donnée, en avril 1990, à la revue mensuelle internationale 30 Days. Puisque l'interview n'est pas disponible sur le site web de la revue, je citerai la copie papier des archives de mon mari, mais voici un lien (anglais) vers la même interview, même si ce lien indique que l'interview a été publiée par un autre journal, Il Sabato magazine. Je présenterai des parties de cette interview à nos lecteurs qui voudraient peut-être encore en apprendre plus sur Fatima, tout comme moi.

Le Cardinal Oddi, qui avait été le secrétaire de l'Archevêque Angelo Giuseppe Roncalli — plus tard le Pape Jean XXIII — pendant que ce dernier servait de Nonce Apostolique à Paris, a déclaré dans l'interview de 1990 qu'il ne croyait pas que le Troisième Secret était principalement à propos des développements en Russie, de Gorbatchev et de sa perestroïka, et autres. Il répond à la question de savoir s'il est d'accord avec cette thèse Russe, comme suit :

« Non, au contraire, je reste très sceptique. Je crois que je connaissais assez bien Jean XXIII, puisque j'ai passé plusieurs années à ses côtés lorsqu'il était à la Nonciature de Paris. Si le Secret avait concerné des réalités consolantes pour l'Église comme la conversion de la Russie ou la renaissance religieuse de l'Europe de l'Est, je crois qu'il aurait exercé des pressions pour rendre le Secret public ».

« Par tempérament il n'a pas hésité à communiquer des choses joyeuses ( il a été révélé que le Cardinal Roncalli dans un certain nombre de lettres à des amis a pratiquement annoncé son élection à la papauté ). Mais quand je lui ai demandé lors d'une audience pourquoi, en 1960, quand l'obligation de garder le secret avait pris fin, il n'avait pas rendu publique la dernière partie du Message de Fatima, il m’a répondu d’abord par un soupir las. Puis, il a ensuite dit : « Ne m’amenez pas ce sujet, s'il vous plaît ... » [ soulignement ajouté ]

Plus tard dans cette même interview, le Cardinal Oddi explique sa propre théorie concernant le contenu du Troisième Secret de Fatima :

« Que s'est-il passé en 1960 qui aurait pu être vu en relation avec le Secret de Fatima ? L'événement le plus important est sans aucun doute le lancement de la phase préparatoire du Concile Vatican II. Je ne serais donc pas surpris si le Secret avait quelque chose à voir avec la convocation de Vatican II ... » [ soulignement ajoutée ]

Lorsqu'on lui a demandé : « Pourquoi dites-vous cela ? » Oddi répond en partie :

« À partir de l'attitude que le Pape Jean XXIII a montré pendant notre conversation, j'ai déduit — mais c'est seulement une hypothèse — que le Secret pourrait contenir une partie qui pourrait avoir un aspect plutôt désagréable. Jean XXIII avait convoqué le Concile avec l'intention précise de diriger les forces de l'Église vers la solution des problèmes qui concernent toute l'humanité, en commençant par l'intérieur. C'est-à-dire qu'il voulait que le travail commence par la perfection évangélique poursuivie par les personnes consacrées ... Mais nous savons tous que, malgré les grands mérites du Concile, beaucoup de choses tristes ont également eu lieu. Ces tristes choses ne sont pas dues au Concile, mais elles ont eu lieu en même temps que le Concile. Je pense, par exemple, au nombre de prêtres qui ont abandonné le sacerdoce : on dit qu'il y en a eu 80 000. Mais il suffit de rappeler l'angoisse avec laquelle le Saint-Père, Paul VI, a crié en 1968 contre l '« auto-démolition » qui se déroulait dans l'Église [ à en inclure la citation sur la « fumée de Satan » ].

Concluant ses propres réflexions sur le contenu possible du Troisième Secret de Fatima, le Cardinal Oddi ajoute :

« Ceci : que je ne serais pas surpris si le Troisième Secret faisait allusion aux temps sombres pour l'Église : les graves confusions et les apostasies troublantes au sein même du Catholicisme ... Si nous considérons la grave crise que nous avons vécue depuis le Concile, les signes que cette prophétie a été réalisée ne semblent pas manquer. [ emphase ajoutée ]

Ces paroles pourraient résonner dans les paroles mêmes de Soeur Lucia de Fatima qui ont été rapportés juste aujourd'hui dans un entretien (anglais) de Catholic World Report avec Kevin J. Symonds, un érudit de Fatima, qui cite maintenant la voyante comme ayant écrit une lettre au Pape Paul VI :

« Dans sa lettre, Soeur Lucie a parlé d'une « révolte diabolique » qui était « promue par les puissances des ténèbres » avec des « erreurs » contre Dieu, Son Église, ses Doctrines et ses Dogmes » a déclaré Symonds au Catholic World Report ». Elle a dit que l'Église traversait une « agonie à Gethsémani » et qu'il y avait une « désorientation mondiale qui martyrise l'Église ». Elle a écrit pour encourager Paul VI en tant que Vicaire du Christ sur terre et pour lui dire qu’elle et d’autres étaient « inébranlables envers lui, envers le Christ et son Église au milieu de la révolte ».

En 1984, le Cardinal Joseph Ratzinger avait donné une interview au magazine Jesus ( j'ai aussi trouvé ce document dans les archives de mon mari, mais je donne ici un lien disponible sur Internet ) dans lequel le prélat répond à la question de savoir pourquoi ne pas avoir encore révélé le Secret. Il a répondu comme suit :

« Parce que, selon le jugement des Papes, il [ le Troisième Secret ] n'ajoute rien ( littéralement : « rien de différent » ) à ce qu'un Chrétien doit savoir concernant ce qui découle de la Révélation : c'est-à-dire un appel radical à la conversion ; l'importance absolue de l'histoire ; les dangers menaçant la Foi et la vie du Chrétien, et donc du monde. Et puis l'importance des « novissimi » ( les derniers événements à la fin des temps ). Si ce n'est pas rendu public — du moins pour l'instant — c'est pour éviter que la prophétie religieuse ne soit confondue avec une quête du sensationnel ( littéralement : « pour le sensationnalisme » ). Mais les choses contenues dans ce « Troisième Secret » correspondent à ce qui a été annoncé dans l'Écriture et ont été répétées dans de nombreuses autres Apparitions Mariales, tout d'abord celles de Fatima dans ce qui est déjà connu de ce que contient son message. La conversion et la pénitence sont les conditions essentielles du « salut » ». [ emphase ajoutée ]

Alors que nous continuons à voir notre Foi Catholique historique atténuée, diminuée et minée à tous les jours — une grande partie étant toujours faite au nom de « l'Esprit du Concile » — et souvent par des prélats de haut rang eux-mêmes, nous ne pouvons cesser de réfléchir sur ce que la propre théorie réfléchie du Cardinal Oddi sur le Troisième Secret était. Le Troisième Secret — c'est-à-dire la vision — comme nous l'avons vu maintenant supposément complètement révélé en 2000, ne nous explique pas le danger de l'apostasie, ni les autres dangers qui menacent la Foi.

Je ne peux pas m'imaginer que la Vierge, en 1917 et après, ne voudrait pas que nous soyons prévenus de ce qui devait arriver dans les années après 1960, si certaines choses n'étaient pas loyalement faites. Puisse-t-il, prions Dieu, bientôt y avoir plus de vérité et de lumière à venir pour nous dans cette affaire importante, à la fin du 100e anniversaire des Apparitions de Fatima.

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