jeudi 23 novembre 2017

Mort, où est ton pouvoir de tuer ?




Par: Le Père Jerry Pokorsky

Le Père Jerry Pokorsky est prêtre du diocèse d'Arlington ; il a également été administrateur financier au diocèse de Lincoln. Formé en affaires et en comptabilité, il détient également un Master of Divinity et un Master en théologie morale. Le Père Pokorsky a cofondé CREDO et Adoremus, deux organisations profondément engagées dans un renouvellement liturgique authentique. Il écrit régulièrement pour un certain nombre de sites et de magazines Catholiques. Le Père Pokorsky est également directeur et trésorier de Human Life International.


SOURCE : Catholic Culture
Le 14 novembre 2017

L'automne est une période de grande beauté et beaucoup de gens vont à la montagne et à travers les vallées pour voir les magnifiques couleurs changeantes du feuillage. Mais n'oublions pas l'évidence. La nature s’en va vers sa somnolence, elle est même en train de mourir, et ce cycle de la nature même annonce nos propres morts. L'année liturgique coïncide avec la saison et arrive à son terme. Les sélections Bibliques ont le même message : se préparer à la mort.

Nous mourrons tous et les incertitudes entourant la façon dont nous allons mourir inquiètent. Mais la certitude de la mort entraîne une autre inévitabilité. Nous serons séparés à jamais des choses de ce monde et la mort scellera notre destin pour l'Éternité. Il est donc important pour notre paix de l’âme d'examiner ces faits plus en détail.

Nous allons tous mourir. « Y a-t-il un homme capable de vivre sans voir jamais sa fin ? » (Ps 89, 49) Et malgré les aventures de Ponce de Leon [ voir détails en bas de page ], aussi difficile que nous essayons, personne n'a encore découvert la « fontaine de jouvence » ( bien qu'il y ait les sources de la Vie Éternelle, les Sacrements de l'Église ). Personne n'a jamais découvert un moyen d'éviter la mort malgré les progrès de la technologie des implants de puce informatique et de la nutrition anti-oxydante aux myrtilles. Le mieux que nous puissions espérer est de prolonger quelque peu nos vies. « Aucun être humain n'a le pouvoir de retenir sa vie et personne ne peut reculer le jour de sa mort ». ( Ecclésiaste 8 : 8 )

Même ceux en parfaite santé doivent reconnaître que la santé peut faillir en un seul battement de coeur. Et la perspective de la mort peut hanter comme un mauvais rêve. « Depuis mon enfance je suis pauvre, à deux doigts de la mort ; j'endure la terreur que tu m'imposes, j'en suis bouleversé » ( Ps 88, 16 ) « L'angoisse me serre le coeur, et les terreurs de la mort tombent sur moi ». ( Ps 55, 5 ) La section nécrologique des journaux nous attend tous.

La mort nous séparera des choses de ce monde. Comme le dit une vieille blague de prédicateurs, votre coffre-fort ne suivra pas votre corbillard. Ou, comme le dit la sagesse des personnes âgées conversant sur leurs chaises berçantes : « Vous ne pouvez pas l'emporter avec vous ». « Car si vous vivez selon votre propre nature, vous allez mourir. Mais si, par l'Esprit Saint, vous faites mourir le comportement de votre être égoïste, vous vivrez ». ( Rom 8 :13 )

Vers la fin de sa vie, Saint Thomas d'Aquin a eu une vision du Seigneur. Le Seigneur lui dit : « Vous m'avez bien servi, Thomas. Demandez n'importe quoi et je vous l’accorderai ». Qu'est-ce que Thomas a demandé ? A-t-il demandé des quartiers chauffés ? A-t-il demandé un lit confortable ou un gros compte en banque ? Thomas n'a rien demandé de tel. Il a dit plutôt au Seigneur : « Je Vous veux ! » La mort nous libère des choses de ce monde afin que nous puissions être en union avec le Bien-Aimé.

La mort scellera notre destin pour l'Éternité. Le Pape Jean XXIII a mémorisé une prière dans sa jeunesse qui lui a fourni une boussole spirituelle tout au long de sa vie. Sa méditation était sur les Quatre Fins Dernières :

La Mort, que rien n'est plus certain.
Le Jugement, que rien n'est plus strict.
Le Ciel, que rien n'est plus délicieux.
L’Enfer, que rien n'est plus terrible.

Pendant la crise des missiles de Cuba en 1962, de vieux films d'actualités montrent d'innombrables pénitents alignés à l'extérieur des églises pour se confesser. Avant que la brigade Irlandaise ne rende sa fatale bataille de Gettysburg en 1863, le Père William Corby a administré une absolution générale aux soldats. Face à la menace imminente de la mort, le désir de se faire pardonner ses péchés est sensible. Mais pour la plupart, nous ne savons pas le jour ou l'heure de notre disparition. Il est donc raisonnable de s'attendre à ce que nous mourions selon les modes de vie que nous avons eus.

Par conséquent, la réception digne de la Sainte Communion et la Confession fréquente devraient être une partie habituelle de la vie de chaque Chrétien. Chaque fois que nous recevons la Sainte Communion, nous renouvelons notre Alliance avec le Seigneur. Chaque fois que nous allons à la Confession, avec la grâce de Dieu, nous réparons notre Alliance avec le Seigneur. Ces habitudes sacramentelles de la vie n'indiquent pas de présomption, mais une sainte confiance dans le Seigneur.

L'histoire raconte que, lorsque Saint Charles Borromée jouait au billard, quelqu'un lui a demandé ce qu'il ferait s'il savait qu'il n'avait plus que quinze minutes à vivre. « Je calerais huit balles dans la poche du coin » a répondu Saint Charles ( autorisez ici ma licence littéraire ). Comme les vierges prudentes qui attendaient le retour du fiancé, elles avaient de l'huile dans leur lampe ; elles étaient prêtes à rencontrer le Seigneur.

Mais alors que nous luttons pour « mener à bien notre salut humblement, avec respect » (Phil 2 :12), nous devons veiller à ne pas juger les autres ; cela appartient à Dieu seul. Jugez le péché, mais pas l'âme. À mesure que nous vieillissons et que nous devenons plus contemplatifs, nous réalisons la profonde vérité qui se trouve dans le livre du prophète Jérémie : « Rien n'est plus trompeur que le coeur humain. On ne peut pas le guérir, on ne peut rien y comprendre. « Moi, dit le Seigneur, je vois jusqu'au fond du coeur, je perce le secret des consciences. Ainsi je peux traiter chacun selon sa conduite et le résultat de ses actes » ( Jr 17,9-10 ). Seul Dieu est le Juge Suprême des âmes.

Au cours de ces semaines, alors que l'année liturgique tire à sa fin, les sélections de l'Évangile porteront sur les Fins Dernières. Pour les Rois et les Papes, les Prêtres et les gens — la mort, le jugement, le paradis ou l'enfer viendront. Mais pour les Chrétiens qui vivent la vie de foi, la mort n'est pas l'absurdité finale dans un monde fou. La mort en Christ est la porte étroite. Alors que nous affrontons les mâchoires de la mort, Son retour est la réponse à nos prières : « Viens, Seigneur Jésus ! » La mort est notre porte d'entrée vers le Ciel.

« Où, Ô mort, est ta victoire ? Mort, où est ton pouvoir de tuer ? » ( 1 Cor 15 :55 )



* Juan Ponce de León (c.1460 – juillet 15211,2) est un conquistador espagnol. Premier gouverneur de Porto Rico, il est souvent considéré comme le premier Européen à avoir exploré la Floride. La légende de la recherche de la fontaine de jouvence est attachée à cette exploration.

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