mercredi 29 novembre 2017

Le dénigrement papal des choses spirituelles
Une réflexion de l'équipe éditoriale du Centre de Fatima



par L'Équipe Éditoriale du Centre de Fatima
SOURCE : Centre de Fatima
Le 28 novembre 2017


Les pasteurs avaient l’habitude de nous rappeler régulièrement que nous devions voir le monde « sub specie aeternitatis » — sous l'aspect de l'éternité. Cela signifiait que les préoccupations temporelles devraient être subordonnées aux préoccupations spirituelles. Un tel conseil était donné fréquemment, car un rappel constant était nécessaire pour nous éloigner du tourbillon du monde, qui menaçait toujours de nous engloutir dans les désirs matériels et les distractions du jour.

Mais le Pape François a renversé ce conseil. Voir les choses « sub specie aeternitatis » est dénigré comme une démission de responsabilité de quelqu’un à tendre vers les choses de ce monde. Cela a été évident depuis l'ascension de ce Pape et a été exposé à nouveau dans les nouvelles qui ont été rapportées, plutôt approuvées, par tous les principaux services de presse et de diffusion. Le Pape a envoyé un message aux représentants des différents gouvernements réunis à Bonn, en Allemagne, pour élaborer des plans de mise en œuvre de l'Accord de Paris sur la lutte contre le « changement climatique ».

Le Pape a énuméré quatre « attitudes perverses » qui, selon lui, sont hostiles à une « recherche honnête » sur le changement climatique et au « dialogue productif » sur les solutions. La première chose à noter ici est l'utilisation du qualificatif « pervers ». Le mot signifie un détour par rapport à la bonne direction. Il a la connotation d'une orientation gravement pécheresse, généralement de nature sexuelle. Un tel mot devrait être utilisé lorsqu'on aborde des questions morales d'importance. Pour François, cependant, des « recherches honnêtes » sur le changement climatique atteignent ce seuil.

La façon dont le Pape détermine ce qui constitue une « recherche honnête » n'est pas claire. Il n'a pas de lettres de créance pour juger des articles scientifiques sur le sujet ni pour peser et passer au crible les données. Et de nombreux scientifiques réputés ont remis en question les soi-disant « faits » sur le changement climatique dont certains sont des fabrications avérées. Le tristement célèbre scandale « Climategate » impliquant des recherches falsifiées à l'Université d'East Anglia et la substitution de modèles informatiques pour des données réelles en sont des exemples. Il y a des motifs monétaires et politiques évidents impliqués dans cette « recherche honnête » qui la rende moins qu'honnête et plus qu'un peu difficile pour celui qui n'est pas versé dans les sciences appropriées de juger de son authenticité.

Mais la raison pour laquelle quelqu'un qui maintient le scepticisme ou réserve son jugement sur les affirmations des « experts » dans ce domaine controversé devrait être qualifié de « pervers » par le présumé leader moral du monde exige une certaine réflexion. Le Pape considère évidemment que les affirmations selon lesquelles la terre se réchauffe — et que cela présage des développements désastreux pour la planète et l'humanité — ont été établies au-delà de tout doute raisonnable. Il aurait du mal à faire une démonstration convaincante, mais il n'essaiera même pas et se contentera d'une affirmation générale basée sur sa propre autorité. Il qualifie ensuite tous ceux qui s'opposeraient à ce jugement de moralement « pervers ».

Mais le Pape va plus loin. Il spécifie quatre manières dont cette perversion se manifeste : « la négation, l’indifférence, la résignation et la confiance dans des solutions inadéquates ». Échouer dans l'un de ces domaines, c'est manquer si cruellement à notre devoir moral qu'il faut le considérer comme « pervers ». C'est, à première vue, une affirmation scandaleuse. Quand on l'examine de plus près, c'est absurde.

Tout d'abord, notre Foi ne nous lie pas à une opinion particulière sur la recherche scientifique et n'exige même pas que nous ayons une opinion. Nous pouvons très justement décider que nous ne sommes pas compétents pour juger d’une affaire particulière auquel cas nous devons faire confiance aux experts. Et quand les experts sont en désaccord, la prudence suggère que nous laissions la question être réglée par ceux qui sont qualifiés pour s'engager dans un débat éclairé à son sujet. Si nous doutons de la sincérité ou de la motivation de ceux qui épousent une opinion particulière, nous pouvons faire un discernement qui nous incline à douter de leur conclusion. Mais une telle attitude équivaut à ce que le Pape appelle la « négation »… qui est « perverse » selon lui.

Deuxièmement, notre Foi nous permet d'être indifférents à beaucoup de choses. En fait, le bon sens l'exige même. Mais un cycle de nouvelles de 24 heures dans lequel tout est politisé et commenté en éditorial nous impose le fardeau de prendre position sur une foule de sujets qui ne nous affectent pas immédiatement et qui tendent à détourner l'attention du devoir de notre état de vie, qui doit toujours venir en premier. Il n'est pas pervers de rester calme et détaché face à ce qu'on appelle le « changement climatique ».

Troisièmement, se résigner à des événements, à la fois naturels et humains, tels qu'ils se déroulent n'est pas interdit, c'est même encouragé. Saint Jean de la Croix dit que cela nuit à notre âme quand nous sommes perturbés par quoi que ce soit ; il ajoute que nous devrions rester en paix même si le monde entier s'effondrait. Travailler dans la peur, l'inquiétude et la colère, vouloir que notre volonté soit suivie d'une manière particulière, c'est se mettre à la place de Dieu en assumant la mission de la Providence. La résignation dans les affaires du monde, ordonnée à juste titre à un bien spirituel supérieur, est un chemin vers la sainteté.

Quatrièmement, faire confiance à des « solutions inadéquates » implique une certaine culpabilité de ne pas savoir qu'elles sont inadéquates. Mais nous ne faisons confiance qu'à ce qui inspire notre confiance. Il semblerait que le Pape souhaite dénigrer quiconque aurait confiance dans tout ce qu'il désapprouve. Les seules solutions adéquates sont, à l'esprit du Pape, celles qui pourraient être proposées par une commission anonyme de bureaucrates multinationaux dont les références et les motivations seraient soit impossibles, soit ridiculement onéreuses et longues à vérifier. Personne ne devrait être qualifié de « pervers » pour ne pas avoir satisfait à cette exigence scandaleuse dans une affaire qui n'est même pas moralement contraignante.

Malgré tout, les médias hochent la tête avec approbation et diffusent le message du Pape à tous ses principaux médias pour montrer que même le chef de l'Église Catholique prétendument arriérée et ignare a vu la raison dans cette cause célèbre des Mondialistes. Et le Pape, dans ce qui est encore une descente dans la désorientation doctrinale, veut charger sur nos dos déjà courbés le poids des exigences impossibles dans une affaire laïque et scientifique dont il a usurpé la juridiction.

Quand la folie finira-t-elle ? Chaque jour qui passe, nous recevons plus de preuves de la véracité des Paroles de Notre Dame : « Moi seulement peux vous aider ». Pour trouver de l'aide, nous devons nous tourner vers Elle, Son Message de Fatima, et faire ce qu'Elle demande. Faire autre chose serait vraiment « pervers ».

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