par Christopher A. Ferrara
SOURCE : Fatima Perspectives Network
Le 24 février 2017
L'image même de la suavité Moderniste, le nouveau responsable de l'Ordre des Jésuites au doux parler et soigné impeccablement, Arturo Sosa Abascal, vient d'annoncer la fin de la Doctrine Catholique. Personne ne devrait être surpris d'apprendre que, comme le rapporte Sandro Magister, Abascal est « très proche de José Mario Bergoglio ». |
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Dans Amoris Laetitia, cependant, le discernement est la ruse proposée par laquelle un individu vivant dans l'adultère peut se tromper lui-même en se persuadant que Dieu veut qu'il continue dans une relation sexuelle immorale — ouvrant ainsi un chemin pour que les pécheurs publics impénitents reçoivent la Sainte Communion. Le prêtre est là pour aider à « discerner » si l'adultère et le sacrilège continus sont acceptables pour Dieu « pour l'instant ».
Rappelons le langage honteux du paragraphe 303 d’Amoris Laetitia :
« Évidemment, il faut encourager la maturation d’une conscience éclairée, formée et accompagnée par le discernement responsable et sérieux du Pasteur, et proposer une confiance toujours plus grande dans la grâce. Mais cette conscience peut reconnaître non seulement qu’une situation ne répond pas objectivement aux exigences générales de l’Évangile. De même, elle peut reconnaître sincèrement et honnêtement que c’est, pour le moment, la réponse généreuse qu’on peut donner à Dieu, et découvrir avec une certaine assurance morale que cette réponse est le don de soi que Dieu lui-même demande au milieu de la complexité concrète des limitations, même si elle n’atteint pas encore pleinement l’idéal objectif ».
Cette application gnostique du « discernement » est assez mauvaise. Mais Abascal a franchi un pas de géant : « Maintenant, selon lui, il faut « discerner » ce que l'Évangile signifie réellement par opposition à ce que l'Église avait enseigné précédemment.
Dans une interview traduite dans l'article de Magister, Abascal a été confronté à la déclaration du Cardinal Müller à savoir que les Paroles de Jésus sur le divorce et le remariage sont très claires et qu’« il n’y existe pas de pouvoir ni au Ciel ni sur terre, ni un ange ni le Pape, ni une loi des Évêques qui ont la faculté de les modifier ».
La réponse classiquement Moderniste d'Abascal est la suivante :
« Nous pourrions entamer une belle réflexion sur ce que Jésus a vraiment dit. À l'époque, personne n'avait d'enregistreur pour collecter Ses Paroles. Ce que l'on sait, c'est qu'il faut remettre les Paroles de Jésus dans leur contexte, elles sont exprimées avec un langage et dans environnement précis et elles s'adressent à un public en particulier ».
En bref : c’est le fait de faire de l’histoire avec l'Évangile, ce qui signifie qu'il n'y a pas d'Évangile mais seulement une collection de mots dont le sens change avec le temps selon celui qui en fait la lecture. En réalisant cela, l'intervieweur objecte : « Mais si toutes les Paroles de Jésus doivent être examinées et ramenées à leur contexte historique, elles n'ont pas une valeur absolue ».
En réponse, le Jésuite Moderniste a offert un autre marron Moderniste :
« Au cours du siècle dernier, l'Église a vu fleurir de nombreuses études qui cherchaient à comprendre ce que Jésus voulait dire exactement... Il ne s'agit pas de relativisme mais cela confirme que la Parole est relative, que l'Évangile a été écrit par des êtres humains et reçu par l'Église qui est elle aussi composée d'êtres humains... Il est donc vrai que personne ne peut changer les Paroles de Jésus mais il faut d'abord savoir quelle était cette Parole ! »
Remarquez le Modernisme classique d'Abascal en deux étapes : il nie qu'il prêche le relativisme seulement pour affirmer que le sens de l'Évangile est relatif parce qu'il est l'œuvre de « personnes humaines ». La Révélation Divine est totalement niée.
Et maintenant en ce qui concerne l'application du « discernement » à la Doctrine, résultant ainsi en sa mort en pratique :
L'intervieweur énonce l'objection évidente, mais Abascal, dans le style typiquement Moderniste, nie faire exactement ce qu'il fait : abolir effectivement la Doctrine en faveur du jugement privé. Il qualifie simplement le jugement privé de « discernement » — conformément à la nouveauté Bergoglienne — et déclare ensuite que chacun doit « discerner » s'il doit respecter l'obligation morale.QUESTION - « Peut-on remettre également en question l'affirmation de Matthieu 19, 3-6 : « Que l'homme ne sépare pas ce que Dieu a uni? »
RÉPONSE - « Je me réfère à ce que dit le Pape François. On ne met pas en doute, on se met à discerner.. ».
QUESTION - « Mais discerner, c'est faire un jugement de valeur, c'est choisir parmi différentes options. Il n'y a plus d'obligation de suivre une seule interprétation... »
RÉPONSE - « L'obligation demeure, celle de suivre les résultats du discernement ».
Évidemment exaspéré, l'intervieweur proteste de nouveau que cette notion de « discernement » met en doute les Paroles de Jésus telles que « que personne ne sépare pas » auxquelles Abascal répond : « Pas la Parole de Jésus mais la Parole de Jésus comme nous l'avons interprétée. Le discernement ne choisit pas entre différentes hypothèses mais se met à l'écoute de l'Esprit Saint qui – comme Jésus l'a promis – nous aide à comprendre les signes de la Présence de Dieu dans l'histoire de l'humanité ».
C'est une combinaison de gnosticisme, d'historicisme (*) et de jugement privé Protestant : chacun décide par lui-même ce que la Doctrine veut dire fondé sur la connaissance intérieure spéciale transmise par Dieu qui change au cours de l'histoire.
Lorsque l'interviewer s’est davantage objecté que cela signifiait que chacun pouvait décider de lui-même s'il recevait la Sainte Communion alors qu'il vit dans l'adultère, Abascal a déployé l’hérésie maîtresse du Moderniste — l'évolution du dogme :
« L'Église a évolué au cours des siècles, il ne s'agit pas d'un bloc de béton armé. Elle est née, elle a appris, elle a changé. C'est la raison pour laquelle on organise les Conciles Oecuméniques, pour chercher à mettre au point les évolutions de la Doctrine. Je n'aime pas beaucoup le mot Doctrine, il évoque la dureté de la pierre. La réalité humaine est au contraire bien plus nuancée, elle n'est jamais blanche ou noire, elle est en constante évolution ».
Et voilà : Abascal n'aime pas beaucoup la Doctrine. Pas plus, paraît-il, que le Pape Bergoglio. La Doctrine doit être remplacée par le « discernement ». Le reste de l'entretien ne laisse aucun doute sur le sens d'Abascal :
QUESTION - « Il me semble comprendre que pour vous, la pratique du discernement ait priorité sur la Doctrine ».
RÉPONSE - « Oui, mais la Doctrine fait partie du discernement. Un véritable discernement ne peut faire abstraction de la Doctrine ».
QUESTION - « Mais il peut cependant aboutir à des conclusions différentes de celle de la Doctrine ».
RÉPONSE - « En effet, parce que la Doctrine ne peut remplacer ni le discernement ni l'Esprit Saint »
Notez bien : le « discernement » est maintenant supérieur à la Doctrine, qui fait simplement partie du « discernement » et le « discernement » peut contredire la Doctrine parce que la Doctrine ne peut remplacer le discernement.
Voyez la nouvelle religion sans Doctrine fondée entièrement sur le « discernement », une nouveauté provenant d'un Pape entêté dont les paroles sont sans parallèle dans l'histoire de l'Église.
On peut à peine croire que cela arrive. Mais alors, Notre-Dame a prédit ce à quoi nous assistons maintenant quand elle a transmis aux voyants de Fatima son précieux message / avertissement à l'Église et au monde qui commençait ainsi : « Au Portugal, le Dogme de la Foi sera toujours préservé ... »
Les paroles qui suivent cet énoncé, qui nous ont été tues jusqu'ici, nous annoncent sans doute le chaos ecclésial qui nous entoure ainsi que la façon dramatique dont ce sera finalement résolu.
(*) Historicisme : Doctrine suivant laquelle l'histoire, livrée à ses seules forces et sans le secours d'une philosophie, est capable d'établir certaines vérités morales ou religieuses.
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