par Christopher A. Ferrara
SOURCE : Fatima Perspectives Network
Les 17 février 2017
L'un des premiers actes de François comme Pape fut de créer un Conseil des Cardinaux Aviseurs, communément appelé « C9 » parce que composé de 9 membres, pour le conseiller sur les affaires ecclésiales. Le « conseil », cependant, semble ne constituer qu'un peu plus qu'une chambre d'écho pour tout ce que François veut dire. |
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L'un des premiers actes de François comme Pape fut de créer un Conseil des Cardinaux Aviseurs, communément appelé « C9 » parce que composé de 9 membres, pour le conseiller sur les affaires ecclésiales. Le « conseil », cependant, semble ne constituer qu'un peu plus qu'une chambre d'écho pour tout ce que François veut dire.
Pour fins de rappel, les membres du Conseil sont : le Cardinal Chilien Françoisco Javier Errazuriz Ossa ; l'Évêque Italien Marcello Semeraro, Secrétaire du Conseil ; le Cardinal Oswald Gracias ; le Cardinal Allemand Reinhard Marx ; le Cardinal Hondurien Oscar Rodriguez Maradiaga ; le Cardinal Italien Giuseppe Bertello ; le Cardinal des États-Unis Sean O'Malley ; le Cardinal Australien George Pell ; et le Cardinal Congolais Laurent Monsengwo Pasinya.
Tous les neuf, à l'exception de Pell, sont des progressistes radicaux selon toute norme historique du Catholicisme, alors que Pell, un progressiste « modéré », semble accroché à sa position par ses ongles. Pendant ce temps, il a déjà été retiré de la Congrégation pour le Culte Divin, qui supervise la liturgie sacrée de l'Église, avec le Cardinal Burke, le porte-parole de facto pour les quatre Cardinaux qui ont publié le dubia concernant Amoris Laetitia. (Burke vient d'être embarqué pour Guam.)
Le C9 est entré en action alors que l'opposition à l'agenda progressiste sans relâche de François monte entre le clergé et les laïcs concernés dans tout le monde Catholique, y compris des affiches de protestation déployées à Rome et une parodie de L'Osservatore Romano où « François » répond « Oui » et « Non » à chacun des dubia des Quatre Cardinaux. Le C9 a émis un « vote de confiance » extraordinaire à François, comme s'il était un chef de parlement, sous la forme d'une note publiée dans le compte rendu de presse du Vatican du 13 février. La partie pertinente ( ma traduction de l’Italien) est assez frappante :
« En ce qui concerne les événements récents, le Conseil des Cardinaux exprime son plein appui au travail du Pape, en lui assurant en même temps son adhésion et son soutien total à Sa personne et à Son Magistère ».
« [ In relazione a recenti avvenimenti, il Consiglio di Cardinali esprime pieno appoggio all’opera del Papa, assicurando al tempo stesso adesione e sostegno pieni alla Sua persona e al Suo Magistero. ] »
Notez tout d'abord la curieuse typographie dans l'original italien, non présente dans la traduction anglaise du Vatican : « Sa personne et Son Magistère ». Dans l'usage contemporain du Vatican, le pronom « son » n'est plus capitalisé même lorsqu'il est utilisé en référence à Dieu. (Le Catéchisme sur le site du Vatican le démontre bien.) Mais l'usage traditionnel par rapport à Dieu réapparaît soudain en référence à François !
Plus importante est la référence à « Son Magistère ». Pourquoi pas « le Magistère », qui est la fonction d'enseignement de l'Église et non d'un Pape particulier ? L'Église n'a pas un Magistère différent avec chaque Pape, mais le même Magistère auquel tous les Papes sont liés. Ainsi, le jour même où il a été installé comme Pape, Benoît XVI a déclaré son intention de subsumer [ =intégrer] ses idées personnelles au Magistère de tous les temps :
« Le Pape n'est pas un monarque absolu dont les pensées et les désirs sont la loi. Au contraire : le ministère du Pape est une garantie d'obéissance au Christ et à sa Parole. Il ne doit pas proclamer ses propres idées, mais plutôt se lier constamment, lui et l'Église, à l'obéissance à la Parole de Dieu, face à toute tentative de l'adapter ou de la diluer, et à toute forme d'opportunisme ... ».
Alors, encore une fois, pourquoi « Son magistère » plutôt que « le Magistère » ? La réponse devrait être évidente à ce stade de la crise provoquée par ce qu’Antonio Socci a bien nommé le « Bergoglianisme » : le Magistère et l'enseignement de François ne sont pas une seule et même chose. C'est pourquoi les Quatre Cardinaux ont posé leur dubia. C'est pourquoi l'alarme se répand dans toute l'Église. C'est pourquoi les affiches de protestation sont apparues à Rome avec l'édition simulée de L'Osservatore Romano. Et c'est pourquoi le Conseil des Cardinaux a publié son « vote de confiance » dans un Pape qui suscite clairement un vote de « non-confiance » d'un nombre croissant de fidèles.
Le libéral John Allen craint qu’« on pourrait se demander si une telle déclaration donne une signification au ressac anti-François qui jusqu'alors était discutable. Dès le début, la plupart des commentateurs ont mis en garde contre l'exagération des dimensions d'une telle résistance ... En s'engageant dans une telle voie très médiatisée, il vaut la peine d'examiner si les Cardinaux ont involontairement fait une faveur à ce ressac ».
Les libéraux comme Allen, avec les membres de la chambre d'écho C9, voudraient enterrer le « ressac anti-François », qui est juste un terme péjoratif pour « la défense Catholique de l'orthodoxie ». Mais comme Notre Seigneur a dit quand les Pharisiens ont exigé qu'Il fasse taire Ses disciples qui Le louaient pour tous Ses « miracles » qu’ils avaient vus : « Je vous le déclare, s'ils se taisent, les pierres crieront ! » (Lc 19 :40). C'est-à-dire que la vérité du Magistère ne peut pas être réduite au silence même si la hiérarchie échoue dans son devoir de la défendre.
Quant à François et « Son Magistère », au bon temps de Dieu, il passera en mémoire aussi sûrement que les erreurs d'Honorius, qui fut anathématisé à titre posthume par un Concile Oecuménique et un Pape successeur ainsi que Jean XXII, dénoncé pour prêcher l'hérésie de la chaire avant qu'il ne se rétracte son erreur sur son lit de mort. Ces deux Papes, bien que validement élus, ont pourtant transgressé les limites du Magistère. La même chose, mais bien pire, se produit aujourd'hui à ce tournant de l'histoire de l'Église et du monde.
Notre Dame de Fatima, priez pour nous !
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