lundi 20 février 2017

La salve bien tirée
de Pro Liturgia aujourd'hui


* * * * NOUVEAU Lundi, 20 février 2017. Le Pape François souhaite “décentraliser la liturgie” en donnant une “certaine” liberté aux Conférences épiscopales dans l’expérimentation de nouvelles traductions plus compréhensible pour le peuple de Dieu (encore faudrait-il que le peuple de Dieu fasse attention à ce qu’il entend à la messe, ce qui est loin d’être le cas), et de passages mieux adaptés à la mentalité de l’homme moderne (édulcorons, édulcorons... l’homme moderne ira chercher ailleurs ce qu’on ne lui donne plus dans les églises).

Il faut avouer qu’un tel programme ne fera pas beaucoup de dégâts dans les diocèses de France dirigés par des évêques qui célèbrent l’Eucharistie sous les fesses d’éléphants de cirque ou dans les autos-tamponneuses des fêtes foraines. Passons.

Mais la “décentralisation de la liturgie” ne va pas s’arrêter en si bon chemin : il est question de publier une nouvelle prière eucharistique qui pourra être utilisée, spécialement dans les régions germanophones, aux messes célébrées lors de rencontres œcuméniques avec les communautés issues de la Réforme. Le but étant de donner un témoignage de communion autour de l’autel du Seigneur, il faudra que cette nouvelle prière eucharistique puisse être prononcée en même temps par un prêtre et un pasteur ou une pastoresse, sans que cela crée de difficulté.

Divagations ? Non. Le dossier qui permettrait de justifier la publication d’une nouvelle “prière eucharistique œcuménique” allant dans ce sens est déjà prêt.

Il a été élaboré en 2011 par Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, alors dirigé par... le Cardinal Kasper.

Tout est fondé sur l’anaphore d’Addai et Mari (Prière eucharistique de l’Église assyrienne d’Orient) dont la validité avait été reconnue par la Congrégation pour la doctrine de la Foi dont le Préfet était alors le Cardinal Ratzinger. Cette anaphore a la particularité de ne pas contenir le bloc des paroles de la consécration (“Ceci est mon corps ... Ceci est la coupe de mon sang”); elle pourrait donc être utilisée par les protestants.

Toutefois, la Congrégation pour la doctrine de la Foi avait précisé un point que semble ignorer le Cardinal Kasper (et qu'ignore peut-être le Pape François peu intéressé par les questions liturgiques). Ce point stipule que “les considérations concernant l’anaphore d’Addai et Mari [...], ne sont valables que pour la messe [...] de l’Église chaldéenne et l’Église assyrienne d’Orient.”

En d’autres termes, cette anaphore ne peut être utilisée que dans une tradition liturgique précise qui possède sa propre cohérence et ne saurait être utilisée pour justifier de nouvelles réformes dans le rite romain.

Mais dans l’Église d’aujourd’hui, qui se soucie encore de ce qui doit être fait et de ce qui ne peut pas être fait ? Probablement pas cet excellent théologien qu’est soudain devenu le Cardinal Kasper sous l’actuel pontificat. Ni nos évêques, d'ailleurs.



* * * * NOUVEAU Lundi, 20 février 2017. Se former en liturgie : cliquez ici. Un site à consulter régulièrement.



* * * * NOUVEAU Lundi, 20 février 2017. Dans le contexte de délitement spirituel et liturgique que nous connaissons actuellement, les abbayes qui respectent la liturgie restaurée à la suite de Vatican II ont un rôle essentiel à jouer pour nous montrer le chemin à suivre en vue d’un redressement. Parmi ces abbayes, il faut citer Solesmes dont l’ancien Père Abbé, le T.R.P. Dom Jean Prou, avait été sollicité par Paul VI pour mettre en œuvre la liturgie de l’Église de façon exemplaire.

Les moines de Saint-Pierre de Solesmes ont un nouveau site internet qui présente des enseignements aussi brefs que clairs ainsi que des petites vidéos et des enregistrements d’offices. C’est à découvrir ici. (sur la page “spiritualité”, l’enregistrement des premières vêpres de l’Ascension fait bien revivre cette ambiance de prière de l’Église dans sa forme structurée héritée de plusieurs siècles de prière.)



* * * * NOUVEAU Lundi, 20 février 2017. La véritable réforme de la Curie, le Pape l’a déjà mise en œuvre de façon très personnelle, en ignorant ou en passant outre les mécanismes et les règles, en privant la direction de certaines Congrégations de tout pouvoir effectif, en en décapitant rapidement d’autres et en faisant en sorte que de nombreux employés et prélats soient démis de leur fonctions ou acculés à la démission sans aucun autre motif que celui de les remplacer par des personnes présentant plus de garanties de loyauté non pas envers l’Église-institution elle-même mais bien envers son dirigeant.

Dans un article qu’il a publié dans “La Nuova Bussola Quotidiana”, Marco Tosatti explique comment fonctionne la “Curie nouvelle” voulue par François : tout, depuis la nomination des évêques jusqu’aux questions de doctrine et en passant par la liturgie, est désormais sous le contrôle du Pape (qui voulait une Église synodale !) et de ses proches collaborateurs qu’il a choisi parce qu’ils pensent comme lui. Les avis des responsables des dicastères (on pense plus particulièrement au Cardinal Müller et au Cardinal Sarah) sont superbement ignorés. Il faut vraiment avoir des écailles sur les yeux pour ne pas voir que ce que veut le Pape Bergoglio est, dans l’histoire de l’Église, aussi inédit qu’incertain. Oremus pro pontifice nostro Francisco...



* * * * NOUVEAU Lundi, 20 février 2017. Mgr De Kesel, Archevêque de Malines et Bruxelles (B) tente de “rattraper le coup” en déclarant que “l’ouverture voulue par le Pape François ne signifie pas s’adapter à n’importe quoi.”

Trop tard, Monseigneur : le mal est fait et vous finirez, comme tant d’autres évêques, par perdre totalement le contrôle de la situation.



* * * * NOUVEAU Lundi, 20 février 2017. Le mariage de l’Abbé Gréa de Lyon devrait nous faire comprendre - à défaut de faire comprendre aux évêques - que les “pop’messes à la Glorious” n’ont strictement rien de liturgique. Qu’attendre de ces rassemblements “sympathiques” sur fond de chansons langoureuses interprétées de façon sensuelle par des beaux gosses se produisant devant des minettes en pâmoison ? Des problèmes. Beaucoup de problèmes...



* * * * Dimanche, 19 février 2017. D’un fidèle : « Dans le diocèse de Strasbourg, nul n’est besoin d’attendre les nouvelles traductions “œcuméniquement correctes” du missel que souhaiterait, semble-t-il, le Pape François.

Lors de l’offertoire de la messe à laquelle j’ai assisté ce matin, le célébrant a proclamé : “Prions ensemble au moment d’offrir l’eucharistie de toute l’Église...”

Voilà déjà un bel exemple de formule apte à ne heurter ni “nos frères séparés”, ni la majorité des fidèles Catholiques qui n’a plus aucune notion de ce représente fondamentalement l’eucharistie.

La dimension sacrificielle de la messe a ainsi été balayée de façon presque anodine.

A part un fidèle un peu porté sur la théologie et la liturgie, qui dans l'assemblée a dû relever ce “détail” ? »



SOURCE : PRO LITURGIA sous l'onglet ACTUALITÉS en date du 20 février 2017

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