lundi 6 février 2017

Quelle est la promesse la plus importante de Trump ?




par Christopher A. Ferrara
SOURCE : Fatima Perspectives Network
Le 6 février 2017



Comme tout candidat à un poste politique, Donald Trump a fait beaucoup de promesses qu'il a promis de tenir s’il était élu. Contrairement à la plupart des élus, cependant, il semble déterminé à tenir chacune d'elles. Tant et si bien que le de plus en plus ridicule Cable News Network (CNN), qui depuis longtemps a cessé d'être une entreprise journalistique objective, a publié un article qui énonce avec toute la gravité que « la détermination de tenir les promesses de campagne s’approche d'une obsession à l'intérieur de la Maison Blanche de Trump ». Railler un politicien parce qu’il est déterminé à tenir ses promesses ? Peut-être Cable News Network devrait se rebaptiser Comedy News Network. Qui, sauf les zombies de la gauche, prend cela au sérieux ?


L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.

Quoi qu'il en soit, la promesse la plus importante que Trump ait faite, ce n'est pas qu'il créerait des emplois, réduirait les impôts, sécuriserait les frontières, « viderait le marécage » ou même qu'il nommerait des Juges conservateurs à la Cour Suprême des Etats-Unis aussi importante que soit cette Cour. Non, à mon avis, sa promesse la plus importante est celle qui a été la moins rapportée et qui semblait avoir disparu après l'élection, mais qui a émergé avec une vigueur renouvelée au petit Déjeuner National de la Prière lorsque Trump a déclaré : « Je vais me débarrasser… complètement détruire l’amendement Johnson et permettre à nos représentants de la Foi de parler librement et sans crainte ».

Qu'est-ce que l'amendement Johnson ? Il s'agit d'un amendement au Code fiscal du Ministère du Revenu dirigé par Lyndon Johnson quand il était un sénateur du Texas qui « interdit toutes les organisations [ régies fiscalement selon l’article 501 (c) (3) ] sans but lucratif d'endosser ou de s’opposer à des candidats politiques. Ces organisations précises sont le type le plus commun d'organisation à but non lucratif aux États-Unis, allant des fondations de bienfaisance aux universités et aux églises ». Plus précisément, l'amendement interdit à toutes ces organisations qui sont exonérées d'impôt, y compris toutes les églises et organisations religieuses — c'est-à-dire l'Église Catholique aussi — d'intervenir dans des campagnes politiques en soutenant ou en s’opposant à un candidat donné, sous peine d'une perte potentiellement désastreuse de son statut d'exonération fiscale.

L'amendement est une violation flagrante des droits de la liberté de parole de l'Église Catholique et des autres entités religieuses, menaçant de les paralyser avec la perte de leurs exonérations fiscales si elles osent soutenir des candidats politiques dont les positions sont en accord avec l'Évangile et La loi divine et la loi naturelle ou de s'opposer aux candidats dont les positions sont radicalement mauvaises (favoriser l'avortement, l'euthanasie, la légalisation du « mariage gay », etc.).

Même l'organisation Politifact à tendance de gauche qui est « vérificatrice des faits », admet que Johnson a poussé son amendement au Congrès comme un pur acte de représailles contre les opposants à sa réélection au Sénat :

« La restriction a été défendue par Johnson en 1954 lorsque celui-ci était un sénateur des États-Unis se présentant à la réélection. Un groupe conservateur à but non lucratif qui voulait limiter la capacité du Président à conclure des traités a produit du matériel promotionnel qui a appelé à l'élection de son principal opposant, le millionnaire d’un ranch à pétrole Dudley Dougherty et il a défait Johnson. Il n'y avait pas d'église impliquée ».

« Johnson, alors chef de la minorité démocratique, a réagi en introduisant un amendement à l'article 501 (c) (3) du code fiscal fédéral portant sur les organismes de bienfaisance exemptés d'impôt, y compris les groupes organisés et exploités exclusivement pour des buts religieux, charitables, scientifiques, ou à des fins éducatives ou d’alphabétisation ou encore pour prévenir la cruauté envers les enfants ou les animaux. Il a dit, en effet, que si vous voulez être absous de payer des impôts, vous ne pourriez pas être impliqués dans de la politique partisane ».

Alors pourquoi la promesse de Trump de « détruire » l'Amendement Johnson est-elle la plus importante ? Parce que, humainement parlant, le processus électoral est le moteur du changement social dans les démocraties occidentales, mais l'Église Catholique est effectivement interdite d'exploiter le pouvoir de ce processus en informant spécifiquement les consciences des Catholiques sur la façon dont ils doivent voter — non seulement pour le bien commun, mais pour la gloire et l'honneur de Dieu dont la Volonté doit être faite sur la terre comme au Ciel.

Imaginez l'impact sur la politique américaine si les peu nombreux Évêques courageux, rejoints par de nombreuses organisations Catholiques sans but lucratif, pouvaient, sans crainte de représailles du gouvernement, défendre ouvertement ou s’opposer à des candidats en se fondant sur leurs positions concernant les questions morales.

Je rappelle ici les sages paroles du grand Romano Amerio dans Iota Unum, son étude magistrale de la crise post-Vatican II dans l'Église : « La foi en la Providence proclame ainsi la possibilité que le monde puisse se relever et être guéri par une metanoïa [ note : Dans la Grèce antique, la métanoïa signifiait « se donner une norme de conduite différente, supposée meilleure » ] qu'elle ne peut pas initier, mais qu'elle est capable d'accepter une fois offerte ». L'offre de cette metanoia par l'Église à une société au bord de la dépravation totale dépend dans une large mesure de sa capacité d'influencer librement le processus politique, car Dieu emploie les agents humains et les moyens humains comme causes secondaires de l'exécution de sa Volonté Divine.

Et c'est pourquoi la promesse de Trump de « détruire totalement » l'amendement pernicieux Johnson est sa plus importante. Car comme le Pape Léon XIII exhortait les Catholiques au milieu du triomphe brutal du système d'État moderne sur la Communauté Chrétienne :

« Le devoir de tous les Catholiques dignes de ce nom ainsi que le vœu d'être connus comme les enfants les plus aimants de l'Église, c'est de rejeter sans détourner ce qui est incompatible avec un titre si juste ; c’est faire usage des institutions populaires autant qu'on peut honnêtement le faire, pour l'avancement de la vérité et de la justice ; c’est lutter pour que la liberté d'action ne transgresse pas les bornes délimitées par la nature et la Loi de Dieu ; c’est de tâcher de ramener toute la société civile au modèle et à la forme du Christianisme que nous avons décrits ».

Notre-Dame, Patronne des Amériques, intercédez pour nous !

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