Source : Marco Tosatti, vaticaniste journaliste à La Stampa ...
Lu chez : Diakonos
Il y a quelques jours, Marco Tosastti publiait un article sur le nouveau décret de mise sous tutelle de la branche féminine des Franciscaines de l'Immaculée. Un décret sans appel portant la signature du Pape, afin d'éviter que le recours présenté au tribunal suprême de la Signature Apostolique n'obtienne une issue favorable, comme cela aurait été possible et probable.
La Congrégation pour les religieux, présidée par le cardinal brésilien Braz De Aviz et par le secrétaire franciscain Carballo, voudrait clore le chapitre de la mise sous tutelle dans l'année en convoquant un chapitre tout de suite après l'été mais il y a des difficultés.
Ils rencontrent une résistance très forte de la part de nombreux religieux et religieuses envers une tutelle qui est vécue comme une forme de violence. A cette date, la Congrégation n'a toujours fourni aucune raison pour lesquels cet ordre – l'un des plus florissants en matière de vocations – a été décapité et son fondateur, le P. Stefano Manelli, 83 ans, obligé de vivre dans une sorte de clôture imposée.
Quatre ans après le début de cette saga proprement extraordinaire (il n'y a pas eu une telle sévérité envers les Légionnaires du Christ alors que leur fondateur en avait fait des vertes et des pas mûres et encore bien pire) et en prévision d'un possible chapitre, les commissaires craignent que les fidèles du Père Manelli n'élisent un nouveau gouvernement qui leur soit favorable.
C'est ainsi qu'il y a quelques jours, le P. Manelli a reçu un document mis au point lors d'une audience entre les responsables de la Congrégation pour les Religieux et le Pape, avec son accord, qui dit ceci:
"Le P. Stefano Manelli est prié de donner un communiqué dans lequel il déclare qu'il acceptera et observera toutes les dispositions du Saint-Siège et qu'il exhortera les Frères Franciscains de l'Immaculée et les Sœurs Franciscaines de l'Immaculée à adopter la même attitude.
Le Père Manelli ne pourra faire aucune autre déclaration dans les médias ni paraître en public.
Il ne pourra participer à aucune initiative ou rencontre ni en personne ni via les réseaux sociaux.
Le P. Manelli est prié de mettre dans les 15 jours de la remise du présent décret le patrimoine économique géré par les associations civiles et toute autre somme à sa disposition à la disposition des seuls instituts.
Il est interdit au P. Manelli et au P. G. Pellettieri d'avoir la moindre relation avec les Frères de l'Immaculée à l'exception de ceux des communautés où ils résideront avec la permission de ce Dicastère. Ils éviteront tout contact avec les Sœurs Franciscaines de l'Immaculée".
Il ne manque plus que les liens et le masque de fer et le catalogue sera complet. Et tout cela en 2017, dans l'Église de la Miséricorde. Le P. Manelli et ses fidèles se sont certainement rendus coupables de crimes horribles mais dans ce cas pourquoi ne pas le dire et les soumettre à la justice canonique? La manque de clarté des accusations, si il y en a, donnent plutôt l'impression d'une persécution mue par des intérêts d'une toute autre nature. Idéologiques ou même autres. Dans un pays où les assassins se promènent en liberté, la sévérité de ces restrictions a en effet quelque chose d'irréel.
Le point le plus intéressant est celui qui concerne l'argent. Et il y en a beaucoup: on évoque un patrimoine de trente millions d'euros. Cependant, ils ne sont pas dans les mains de Manelli mais dans différentes associations de laïcs: l'Associations "Missione dell'Immacolata", l'Association "Missione del Cuore Immacolato" et l'Association "Cara Mariana Editrice". En juillet de 2015 le tribunal d'Avellino avait levé le séquestre des biens appartenant aux associations de laïcs pour une valeur d'environ 30 millions. Ces biens avaient été confisqués par le Parquet d'Avellino qui suspectait à l'époque un délit d'escroquerie et de faux et usage de faux dans une bataille légale à la suite de la mise sous tutelle.
Comment juger alors la demande qui est faite au P. Manelli alors que la Congrégation a été blanchie par la loi italienne? Il est difficile d'imaginer autre chose qu'une forme de pression psychologique et morale sur le Frère âgé.
Il est curieux de remarquer que ce passage, aussi sévère, suit de peu un autre événement sans précédent et très singulier, soit les pressions exercées personnellement par le Pape sur le Grand Maître de l'Ordre de Malte, Matthew Festing, afin qu'il démissionne. L'Ordre de Malte non plus n'est pas pauvre, par ailleurs. C'est sans aucun doute le froid qui stimule ces dérives autoritaires derrière les murs du Vatican.
La Congrégation pour les religieux, présidée par le cardinal brésilien Braz De Aviz et par le secrétaire franciscain Carballo, voudrait clore le chapitre de la mise sous tutelle dans l'année en convoquant un chapitre tout de suite après l'été mais il y a des difficultés.
Ils rencontrent une résistance très forte de la part de nombreux religieux et religieuses envers une tutelle qui est vécue comme une forme de violence. A cette date, la Congrégation n'a toujours fourni aucune raison pour lesquels cet ordre – l'un des plus florissants en matière de vocations – a été décapité et son fondateur, le P. Stefano Manelli, 83 ans, obligé de vivre dans une sorte de clôture imposée.
Quatre ans après le début de cette saga proprement extraordinaire (il n'y a pas eu une telle sévérité envers les Légionnaires du Christ alors que leur fondateur en avait fait des vertes et des pas mûres et encore bien pire) et en prévision d'un possible chapitre, les commissaires craignent que les fidèles du Père Manelli n'élisent un nouveau gouvernement qui leur soit favorable.
C'est ainsi qu'il y a quelques jours, le P. Manelli a reçu un document mis au point lors d'une audience entre les responsables de la Congrégation pour les Religieux et le Pape, avec son accord, qui dit ceci:
"Le P. Stefano Manelli est prié de donner un communiqué dans lequel il déclare qu'il acceptera et observera toutes les dispositions du Saint-Siège et qu'il exhortera les Frères Franciscains de l'Immaculée et les Sœurs Franciscaines de l'Immaculée à adopter la même attitude.
Le Père Manelli ne pourra faire aucune autre déclaration dans les médias ni paraître en public.
Il ne pourra participer à aucune initiative ou rencontre ni en personne ni via les réseaux sociaux.
Le P. Manelli est prié de mettre dans les 15 jours de la remise du présent décret le patrimoine économique géré par les associations civiles et toute autre somme à sa disposition à la disposition des seuls instituts.
Il est interdit au P. Manelli et au P. G. Pellettieri d'avoir la moindre relation avec les Frères de l'Immaculée à l'exception de ceux des communautés où ils résideront avec la permission de ce Dicastère. Ils éviteront tout contact avec les Sœurs Franciscaines de l'Immaculée".
Il ne manque plus que les liens et le masque de fer et le catalogue sera complet. Et tout cela en 2017, dans l'Église de la Miséricorde. Le P. Manelli et ses fidèles se sont certainement rendus coupables de crimes horribles mais dans ce cas pourquoi ne pas le dire et les soumettre à la justice canonique? La manque de clarté des accusations, si il y en a, donnent plutôt l'impression d'une persécution mue par des intérêts d'une toute autre nature. Idéologiques ou même autres. Dans un pays où les assassins se promènent en liberté, la sévérité de ces restrictions a en effet quelque chose d'irréel.
Le point le plus intéressant est celui qui concerne l'argent. Et il y en a beaucoup: on évoque un patrimoine de trente millions d'euros. Cependant, ils ne sont pas dans les mains de Manelli mais dans différentes associations de laïcs: l'Associations "Missione dell'Immacolata", l'Association "Missione del Cuore Immacolato" et l'Association "Cara Mariana Editrice". En juillet de 2015 le tribunal d'Avellino avait levé le séquestre des biens appartenant aux associations de laïcs pour une valeur d'environ 30 millions. Ces biens avaient été confisqués par le Parquet d'Avellino qui suspectait à l'époque un délit d'escroquerie et de faux et usage de faux dans une bataille légale à la suite de la mise sous tutelle.
Comment juger alors la demande qui est faite au P. Manelli alors que la Congrégation a été blanchie par la loi italienne? Il est difficile d'imaginer autre chose qu'une forme de pression psychologique et morale sur le Frère âgé.
Il est curieux de remarquer que ce passage, aussi sévère, suit de peu un autre événement sans précédent et très singulier, soit les pressions exercées personnellement par le Pape sur le Grand Maître de l'Ordre de Malte, Matthew Festing, afin qu'il démissionne. L'Ordre de Malte non plus n'est pas pauvre, par ailleurs. C'est sans aucun doute le froid qui stimule ces dérives autoritaires derrière les murs du Vatican.
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