Par : Matthew Cullinan Hoffman
SOURCE : Life Site News
Le 2 février 2017 (LifeSiteNews) — « La miséricorde est inclusive et tend à se répandre comme un feu d'artifice d'une manière qui ne connaît pas de limites » a écrit le Pape François dans sa Lettre Apostolique Misericordia et Misera en novembre de l'année dernière. Comme les mois et les années se sont écoulés depuis les deux Synodes sur la Famille et la publication d'Amoris Laetitia, la métaphore semble de plus en plus pertinente. L'accent du Pape François sur « l'inclusion » est devenu un incendie qui menace maintenant de consommer toute la discipline sacramentelle de l'Église Catholique, son Droit Canon, sa Mission Évangélique et même son identité institutionnelle distinctive.
Ce qui a commencé par des réunions manipulées d'Évêques et est devenu une Exhortation Apostolique alambiquée et ambiguë, a maintenant explosé dans une mêlée générale où les prêtres et les Évêques cherchent à se surpasser en rejetant les restrictions de l'Église sur la réception des Sacrements.
Peu de temps après la publication d'Amoris Laetitia en mars de l'année dernière, le Président de la Conférence Épiscopale des Philippines a déclaré mystérieusement qu’« il y a toujours de la place. . . À la table des pécheurs ». Puis les Évêques de Buenos Aires ont annoncé en septembre qu'ils permettraient aux couples divorcés et remariés de recevoir publiquement les Sacrements s'ils remplissaient certaines conditions. Or, les Évêques de Malte ont déclaré que quiconque vit dans une « relation » adultère en dehors d'un mariage précédemment contracté peut recevoir la Sainte Communion et le Sacrement de Pénitence en autant qu'ils sont venus « à reconnaître et à croire » qu'ils sont « En paix avec Dieu » concernant leur comportement.
Dans de nombreuses déclarations officielles, comme Amoris Laetitia et Misericordia et Misera, ainsi que d'innombrables interviews et autres déclarations informelles, le Pape a mis l'accent sur « l'inclusion » et sa relation à la miséricorde. Il a fait ce point si fréquemment qu'il semble y avoir une équivalence virtuelle entre les deux. La vertu de « l'inclusion » ainsi que ses vertus analogues d’« accueil » et d’« accompagnement », ont été répétées tant de fois par le Pape François que le service de nouvelles religieuses appelle « l'inclusion » la « signature générique de son pontificat ».
Le Christ inclut et exclut
Cependant, les Écritures Saintes ainsi que la théologie et la Doctrine Catholique traditionnelle, offrent une compréhension très différente de la relation entre l'inclusion et la miséricorde. Bien que les deux soient, dans certains contextes, liés, ils sont souvent considérés comme opposés l'un à l'autre si bien que l'exclusivité autant que l'inclusion est comprise comme partie intégrante de la vertu de la miséricorde.
Le Christ lui-même offre un exemple profond de miséricorde et d'inclusion lorsqu'il pardonne à ceux qui se sont repentis de leurs péchés et les invite à retourner à la communion avec lui, comme la femme prise en adultère (Jean 8,1-11) et la femme pécheresse qui Lui lave les pieds avec ses larmes de remords (Luc 7 : 36-50). Il présente aussi des paraboles convaincantes de la miséricorde inclusive telles que le fils prodigue reçu par son père après avoir quitté la maison et vécu une vie dissolue (Luc 15 : 11-32).
Ces exemples, cependant, ont un élément commun : le pécheur qui est reçu en communion est toujours repentant. La Miséricorde de Dieu est offerte à tous mais seuls ceux qui renoncent à leur comportement immoral peuvent la recevoir. L'inclusion complète du pécheur dans la communauté Chrétienne repose sur sa confession de la Foi Chrétienne et son abandon du péché grave.
Pour ceux qui refusent de se repentir du péché grave, le message du Christ et des auteurs inspirés du Nouveau Testament est clair : la vraie miséricorde exige leur exclusion de la vie de l'Église, en partie ou en totalité, en particulier ceux qui ont été baptisés et portent le nom de « Chrétien ».
Les Saintes Ecritures exhortent à l'exclusion des pécheurs de la Communauté Chrétienne tant de fois qu'il est difficile d'énumérer chaque passage. Cependant, les exemples les plus frappants proviennent du Christ lui-même qui ordonne à ses disciples de réprimander trois fois les méchants : d'abord en privé, puis en compagnie de plusieurs autres et enfin devant toute l'Église. Ceux qui ne veulent pas accueillir la correction doivent être éjectés de la Communauté des fidèles : « S'il refuse d'écouter l'Église, considère-le comme un incroyant ou un collecteur d'impôts ». (Mt 18, 17).
Le conseil du Christ pour exclure les méchants récalcitrants de l'Église était analogue à sa Doctrine beaucoup plus terrifiante de l'exclusion perpétuelle et éternelle de la Communauté du Ciel. Dans de nombreux passages de l'Écriture, le Christ se représente lui-même comme ordonnant aux pécheurs impénitents d'aller « dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges » (Mt 25, 41) et promet à « ceux qui font l'iniquité », qu’Il les « jettera dans le feu de la fournaise » (Matthieu 13 : 42). Dans le Livre de l'Apocalypse, le Christ assure à l'Apôtre Jean que ceux qui « lavent leurs robes » dans son sang peuvent « entrer par les portes dans la ville » tandis que ceux qui sont des « êtres abominables, ceux qui pratiquent la magie, les gens immoraux, les meurtriers, les adorateurs d'idoles et tous ceux qui aiment et pratiquent le mensonge » sont laissés à l'extérieur (Apocalypse 22 : 14-15), dans un acte final et perpétuel d'exclusion et de marginalisation.
Comment l'exclusion profite au pécheur et à toute l'Église
Le lien entre l'exclusion et la miséricorde est expliqué en détail dans les lettres des Apôtres. L'exclusion des pécheurs récalcitrants est considérée comme miséricordieuse de deux façons. Tout d'abord, il enlève une source de scandale et de corruption à l'intérieur de l'Église, protégeant ainsi la santé spirituelle du reste des fidèles. Ceci est illustré par le cas d'un homme vivant dans le péché sexuel dans l'église de Corinthe et que Saint Paul exhorte les Corinthiens à excommunier.
« Je vous ai écrit de ne pas avoir de contact avec ceux qui vivent dans l'immoralité » rappelle Paul aux Corinthiens. Il dit : « Je voulais vous dire de ne pas avoir de contact avec quelqu'un qui, tout en se donnant le nom de Chrétien, serait immoral, envieux, adorateur d'idoles, calomniateur, ivrogne ou voleur. Vous ne devez pas même partager un repas avec un tel homme.... Chassez le méchant du milieu de vous » (1 Corinthiens 5 : 11, 13).
Son raisonnement est clair : l'Église doit être protégée d'un exemple aussi scandaleux qui peut confondre les fidèles et les mener à des maux semblables. « Un peu de levain corrompt toute la masse » les avertit-il en les exhortant à « purger le vieux levain afin que vous soyez une nouvelle pâte comme vous êtes sans levain ». Plus tard, dans la même lettre, il ajoute : Ne soyez pas trompés : « La mauvaise compagnie ruine les bonnes mœurs ».
Deuxièmement, l'exclusion induit le pécheur à considérer la gravité de ses péchés en illustrant son éloignement de Dieu, en lui donnant un avant-goût des misères de l'enfer alors qu'il vit son comportement immoral dans le monde déchu en dehors de l'Église. Cela se fait dans l'espoir que les méchants seront amenés au repentir, à la confession et à la réparation par lesquels ils seront réunis avec le Christ et la Communauté de ses disciples.
Paul explique ceci aux Corinthiens en déclarant qu'il a l'intention « de livrer une telle personne à Satan pour la destruction de la chair afin que l'esprit puisse être sauvé au jour de notre Seigneur Jésus-Christ ». Dans sa première lettre à Timothée, Paul parle de même pour deux hérétiques, Hyménée et Alexandre : « Je les ai livrés à Satan afin qu'ils apprennent à ne plus faire insulte à Dieu » (1 Tim. 1, 20).
La direction de l'Église primitive savait aussi que le fait de ne pas discipliner correctement le troupeau et de punir les méchants récalcitrants nuirait non seulement à l'âme des brebis de leur troupeau, mais à leur culpabilité personnelle devant Dieu. Ils ont gardé à l'esprit l'avertissement du Prophète Ézéchiel (3 :18) : « Quand je dirai au méchant : Tu mourras ! si tu ne l'avertis pas, si tu ne parles pas pour détourner le méchant de sa mauvaise voie et pour lui sauver la vie, ce méchant mourra dans son iniquité, et je te redemanderai son sang ».
Les instructions claires de l'Écriture concernant l'exclusion des pécheurs récalcitrants de l'Église ont fait leur entrée dans les pratiques rituelles et la jurisprudence de l'Église dans les siècles qui ont suivi. Les lois de l'Église reconnaissaient une grande variété d'offenses pour lesquelles elle exclut des gens de la réception des Sacrements ou de l'appartenance à l'Église.
Le Code de Droit Canonique de 1917, qui systématisait pour la première fois la plupart de la loi traditionnelle de l'Église dans un seul tome, prévoyait des excommunications pour une grande variété d'infractions, y compris l'hérésie et le schisme, les attaques contre les prélats ou leurs droits, le blasphème, de graves abus des Sacrements, l'appartenance à des organisations Maçonniques et, en particulier, des actes odieux d'agression ou d'abus contre d'autres membres des fidèles.
Parmi les actes considérés comme suffisamment graves pour mériter une excommunication, on peut citer les atteintes à la vie et à la famille, en particulier l'avortement (qui excommunie automatiquement le délinquant) et le péché de la bigamie publique dans laquelle les gens entrent de façon illicite dans un second mariage même si ce n'est que civil. Les coupables d'autres péchés sexuels, comme le concubinage public et les actes d'inceste, de pédérastie ou de pédophilie publiquement connus, étaient au moins exclus de la réception de l'Eucharistie jusqu'à ce qu'ils fassent une réparation publique et puissent être frappés de sanctions plus sévères à la discrétion de l'Évêque.
Bien que le Code de droit canonique de 1983, qui prévaut aujourd'hui, soit plus général et permette la plupart du temps d'appliquer des sanctions (qui peuvent inclure l'excommunication et l'interdit), il interdit toujours à quiconque de recevoir les Sacrements ceux qui vivent dans le péché public manifeste. (Canon 915).
Le rite traditionnel de l'anathème de l'Église Catholique, qui est la plus forte forme d'excommunication, résume le raisonnement de l'Église sur l'exclusion de l'Église. Le rite exprime cette exclusion en termes de la plus grande miséricorde de tous : le salut des âmes. Elle rappelle également aux prélats de l'Église, en particulier aux Évêques et aux Papes, qu'ils seront jugés le dernier jour s'ils ne protègent pas les fidèles des loups dans leurs rangs.
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