Père Par : Gerald E. Murray
Jeudi, le 16 février, 2017
SOURCE : The Catholic Thing
Il était facile de prévoir que l'Amoris Laetitia (en particulier la note de bas de page 351) mènerait à des assauts déchirants sur l'unité Doctrinale de l'Église - même par certains bergers de l'Église. Le Cardinal Francesco Coccopalmerio, Président du Conseil Pontifical pour les Textes Législatifs, vient de se joindre aux rangs des prélats qui disent que le Pape François a autorisé de donner la Communion à ceux qui sont dans des seconds mariages adultères. Coccopalmerio étend même cette permission à d'autres personnes vivant dans des relations s.exuelles autre que le mariage, dans son livret nouvellement publié intitulé « Le huitième chapitre de l'Exhortation Apostolique post-synodale Amoris Laetitia » (que certains pensent être d’autorité puisqu'il a été publié par la maison d'édition du Vatican, la Libreria Editrice Vaticana).
Coccopalmerio écrit :
« Les couples divorcés et remariés, les couples de facto, ceux qui cohabitent, ne sont certainement pas des modèles d’union en conformité avec la Doctrine Catholique, mais l'Église ne peut pas regarder de l'autre côté. Par conséquent, les Sacrements de la Réconciliation et de la Communion doivent être donnés même aux familles dites blessées et à quiconque, en dépit de vivre dans des situations non conformes aux canons matrimoniaux traditionnels, qui exprime le désir sincère d'approcher les Sacrements après une période appropriée de discernement […] C'est un geste d'ouverture et de miséricorde profonde de la part de l'Église Mère, qui ne laisse pas derrière elle un de ses enfants, consciente que la perfection absolue est un don précieux, mais qu’elle ne peut être atteinte par tout le monde ».
Que trouvons-nous ici ? Des slogans et des euphémismes. Un slogan est destiné à arrêter la discussion. Les euphémismes détournent intentionnellement le lecteur des descriptions précises et exactes de la réalité. Un de mes professeurs de séminaire m’a déjà fait remarquer que l'ingénierie verbale précède toujours l'ingénierie sociale. Dans ce cas, c'est de l'ingénierie doctrinale
Des slogans tels que « regarder de l'autre côté » et «ne pas laisser derrière elle un de ses enfants » et des euphémismes tels que « familles dites blessées » et « situations non conformes aux canons matrimoniaux traditionnels » montrent une décision de ne pas présenter une défense raisonnable et précise de ce qui est endossé. Au contraire, Coccopalmerio essaie de mouvoir le lecteur avec des appels émotionnels et une mauvaise orientation.
«Ne pas regarder de l'autre côté », signifie que l'Église devrait tout simplement ignorer le caractère peccamineux de certains comportements. Dans le cas des unions impliquant l'adultère et la fornication, la question n'est pas de guérir les «familles dites blessées » mais d'avertir les pécheurs que leur comportement offense gravement Dieu.
Quand il dit que l'Église « ne doit pas laisser derrière elle un de ses enfants », il veut dire que le refus de donner la Communion à ceux qui vivent publiquement une vie sérieusement pécheresse serait un abandon injuste. Les unions adultères sont maintenant simplement des «situations qui ne sont pas conformes aux canons matrimoniaux traditionnels ». La loi de Dieu sur l'indissolubilité du mariage et l'immoralité de l'adultère est maintenant une simple «tradition » incarnée dans un canon. Violer cette loi n'est qu'une « situation qui n'est pas conforme » à ce canon, qui a été écrit quelque part, à un moment donné, par quelqu'un. Quelle est l'importance d'un canon par rapport aux personnes réelles qui «expriment le désir sincère d'approcher les sacrements après une période appropriée de discernement » ?
Coccopalmerio décrit l'observation du Sixième Commandement comme étant une «perfection absolue [qui] est un don précieux, mais qui ne peut être atteint par tout le monde ». Mais l'Église n'a jamais enseigné que l'observation du Sixième Commandement est un état de «perfection absolue » au-delà de la capacité de ses fils et de ses filles. C'est une erreur de considérer la fidélité matrimoniale comme un idéal inaccessible par beaucoup de Chrétiens. La grâce du Sacrement du Mariage est donnée par Dieu pour renforcer les personnes mariées dans l'accomplissement de leur obligation de fidélité matrimoniale. L'infidélité est un choix contre les obligations de quelqu’un envers Dieu et son conjoint. Ce n'est pas une alternative autorisée pour ceux qui ne «peuvent pas » atteindre la perfection absolue.
Coccopalmerio déclare en outre : «L'Église pourrait admettre à la Pénitence et à l'Eucharistie les fidèles qui se trouvent dans des unions illégitimes qui veulent changer cette situation, mais ne peuvent agir selon leur désir ».
Dieu ne permet pas, et encore moins, ne contraint quiconque de commettre un péché mortel. Et il n'autorise personne à entrer publiquement dans une union qui contredit sa Loi sur le Mariage. Une personne qui s'est placée est une union adultère doit, pour le bien de son âme, sortir de cette situation. L'Église a le devoir de maintenir la sainteté de la Sainte Eucharistie. Ceux qui rejettent publiquement le Sixième Commandement, de diverses manières, ne peuvent être admis à la réception de la Sainte Communion qu'après avoir mis fin à leurs actes pécheurs.
De manière contrastée à tout cela, le Cardinal Robert Sarah a publié un deuxième long entretien sous forme de livre avec le journaliste Français Nicholas Diat : La Force du Silence — Contre la dictature du bruit. Dans ce dialogue profond sur la nécessité pour les croyants de retrouver l'amour du silence dans notre monde agité, le Cardinal Sarah adresse les questions brûlantes soulevées par le chapitre huit d'Amoris Laetitia :
« Le Christ est certainement affligé en voyant et en entendant des prêtres et des Évêques qui doivent protéger l'intégrité de l'enseignement de l'Évangile et de la Doctrine multiplier des paroles et des écrits qui diluent la rigueur de l'Évangile par leurs affirmations délibérément ambiguës et confuses. À ces prêtres et à ces prélats qui donnent l'impression de prendre exactement l'opposé de l'enseignement traditionnel de l'Église en matière de Doctrine et de morale, il n'est pas hors de propos de rappeler les paroles sévères du Christ : « Les êtres humains pourront être pardonnés pour tout péché et pour toute insulte qu'ils font à Dieu ; mais celui qui fait insulte au Saint-Esprit ne recevra pas de pardon. Celui qui dit une parole contre le Fils de l'homme sera pardonné ; mais celui qui parle contre le Saint-Esprit ne sera pardonné ni dans le monde présent, ni dans le monde à venir ». « Il est coupable d'un péché éternel » ajoute Marc. (Ma traduction)
La rigueur de l'Évangile est ce qui sauvera les âmes. La dilution de cette rigueur par n'importe qui au nom de la fausse compassion fait beaucoup de mal en retravaillant l'Évangile en quelque chose qu'il n'est pas.
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