lundi 21 mars 2016

Un acte d'accusation historique

Étude de la « Profezia Finale »
d’Antonio Socci



par Christopher A. Ferrara
SOURCE : Catholic Family News

Introduction

Encore et encore, le Catholique Italien et intellectuel bien connu du public, Antonio Socci, a choqué l’« opinion majoritaire » Catholique par des exposés explosifs qui confirment le diagnostic de la crise actuelle de l'Église dans les cercles « Traditionalistes » et « Fatimites » (re : Fatima). Contrairement à beaucoup de ses collègues du monde du commentaire Catholique, Socci ne s’empêchera pas de publier ce que l'honnêteté intellectuelle exige pour respecter notre situation.

De là son livre intitulé le « Quatrième Secret de Fatima » qui a démontré carrément devant les yeux du public la preuve assommante de l'échec du Vatican à divulguer tout le Troisième Secret de Fatima qui ne disparaîtra tout simplement pas. De même que son « Non é Francesco » ( qui veut dire « Ce n'est pas François », une pièce de théâtre du nom d'une chanson pop italienne), Socci a confronté sans crainte la catastrophe du pontificat actuel même si l'on rechigne à partir des arguments douteux de Socci sur la validité de l'élection du Cardinal Bergoglio (comme Socci lui-même le fait apparemment depuis ce temps).

Maintenant vient la Profezia Finale (La Prophétie Finale) qui est principalement constituée d'une lettre ouverte à François suite à un examen dans la première partie de son livre des Apparitions Mariales approuvées et de d’autres prophéties, en particulier le Message de Fatima et l'ensemble du Troisième Secret, qui convergent l’un sur l'autre et qui « indiquent notre temps comme étant le temps d'un point tournant quasi apocalyptique ».

Comme ce livre vient juste de paraître seulement en italien et ne peut jamais connaître une édition anglaise — les traductions sont ici de moi — ce qui semble approprié ici est une critique de livre qui soit plus un tour d’horizon du texte qu'une simple description sommaire. Ce qui élève ce travail à l'état d'un document historique, c’est la lettre ouverte à François. Ici, nous rencontrons un texte sous lequel fermente à peine dissimulée mais entièrement justifiée la fureur des effets néfastes que Socci a surnommé le « Bergoglianisme » — un mélange de piété populaire, d'idéologie de gauche, d’un dédain pour le strict respect des Doctrines Traditionnelles et des disciplines de l'Église ainsi qu’un culte de la personnalité fomentée et soutenue par des mass média ravis d’un Pape qui, écrit Socci, semble s’être décidé « à attaquer l'Église » plutôt que de La défendre contre ses agresseurs.

Le titre de la lettre ouverte, « Une terrible responsabilité devant Dieu », donne le ton pour ce qui est un acte d'accusation cinglant du pontificat entier qui, précisément en raison de son hostilité perçue envers la Tradition, jouit de « l'adulation générale insupportable des médias, par-dessus tout des laïcs et des ennemis du Christ, qui propagent à votre égard un véritable culte de la personnalité ». (p. 92)

François, dit Socci, fait la promotion de l'erreur d'un Christianisme « pur » (en citant Andreas Hoffer), « une sorte de« Super Christianité » qui prétend être « meilleure que Jésus-Christ Lui-même » parce que le Pape avance que ce « n’est plus assez d’aimer le pécheur ... Il est nécessaire même d'aimer le péché ». (98) Ce n’est pas sans raison que le « Synode sur la Famille » a été ironiquement intitulé et largement décrié comme étant « le Sin-Nod » (traduction : « hochez positivement de la tête (nod) au péché (sin) ») ou encore « le Synode contre la Famille ». En effet, alors que j'écris cet article, le monde Catholique attend avec crainte une « Exhortation Apostolique » de 200 pages qui pourrait accomplir ce que le Synode a échoué à approuver en dépit de sa manipulation flagrante par François et ses dénonciations enflammées des « rigoristes » et des « pharisiens » parmi les Pères Synodaux : l'admission des adultères publics dans des deuxièmes ou même troisièmes « mariages » à la Sainte Communion et une plus grande « acceptation » des personnes impliquées dans la cohabitation et même dans les « unions homosexuelles ».

En somme, allègue Socci, François est engagé dans « l'abolition de l'ennemi extérieur et la fabrication d'un ennemi intérieur » — pas les Modernistes, mais les défenseurs de la Foi dans toute son intégrité dont François se moque et ridiculise habituellement comme étant des « rigoristes et fondamentalistes ». (p. 99) Socci fait une charge en disant qu’au milieu de la « dictature du relativisme » déploré par Benoît XVI qui « est désormais bien enraciné dans l'Occident », les Catholiques qui s'y opposent sont « battus avec une canne et évincés du plus haut sommet de l'Église : par vous [l’italique est mise ici par moi et aussi partout] ».

Pourtant, avec l'Église qui fait face à un tournant apocalyptique des événements dans le domaine du spirituel, François a publié une encyclique sur l'écologie, demandant « la séparation des déchets et l'abus des bouteilles en plastique et des climatiseurs ». Socci demande : « Êtes-vous sûr que cela soit la réponse qu’un Vicaire du Christ devrait donner à une vraie crise spirituelle apocalyptique ».

Socci fournit une liste de raisons pour son acte d'accusation sous une série de rubriques qui représentent divers aspects du programme Bergoglien.

La confusion Bergoglienne

Sous la rubrique « Confusion », Socci remarque la nature sans précédent du « Jubilé de la Miséricorde », le premier Jubilé dans l'histoire de l’Église qui « ne comporte pas la mémoire de la vie terrestre de Jésus .... et qui célèbre seulement un événement ecclésial : les cinquante ans depuis le Concile Vatican II ». ( p 108)

La miséricorde, écrit Socci, « n'a pas été inventée en 2013 » mais cet événement — avec ses milliers de « portes de la miséricorde » et sans exigence claire pour l'obtention d'une indulgence plénière, semble suggérer (citant Sandro Magister) « l'annulation totale du péché avec plus aucun soupçon sur la rémission de la peine conséquente. Le mot « peine » est un autre des mots qui a disparu ». (p. 113) Même l'appel à la repentance et à la conversion sont « mises de côté parce que vous, comme vous l'avez dit publiquement, vous ne souhaitez pas convertir quelqu'un et vous envisagez le prosélytisme comme un non-sens ».

Socci cite l'homélie de François du 8 décembre 2015 dans laquelle il déclare combien il est faux d’affirmer de Dieu « que les pécheurs sont punis par Son Jugement sans préférer qu'ils soient graciés par Sa Miséricorde ». L'impression est que Dieu « a tout pardonné a priori » et qu'il n’est même pas nécessaire de modifier sa vie ». Socci note que Notre Seigneur a Lui-même déploré cette « auto-tromperie terrible » dans une locution intérieure enregistrée par Sainte Brigitte de Suède où Il lui dit que la fondation de l'Église dans la Foi a été minée « parce que tout le monde croit en Moi et prêche la miséricorde, mais personne ne prêche et croit que Je suis le Juste Juge ... Je ne vais tout simplement pas laisser impuni le moindre des péchés, ni ne pas récompenser le moindre bien ».

Socci demande :

« Mais pourquoi votre pontificat a-t-il pris ce tournant ? » Le reste de la lettre ouverte présente la preuve de ce qu’il croit être la réponse à cette question et la réponse ne saurait pas être plus explosive :

«... Plutôt que de combattre les erreurs (et certains des égarés), vous vous êtes mis à combattre l'Église .... Je vous rappelle que l'Église est l'Épouse du Christ pour laquelle Il a été crucifié, et le serviteur qui a reçu du Roi la tâche de défendre dans le domaine temporel Son Épouse ne peut pas L'humilier sur la place publique ni La traiter comme un enfant méchant .... Il est nécessaire de se mettre à genoux devant le Seigneur et non pas devant les journaux ». (pp. 119-120)

Synode de subversion

Sous la rubrique « Perplexité », Socci porte son regard sur le Synode tempétueux qu’il décrit à juste titre comme « une attaque meurtrière sur la famille et sur le sacrement de l'Eucharistie qui a été systématiquement ... véhiculé par le sommet du Vatican », « assisté pendant deux ans par le renversement du Magistère pérenne de l'Église » et « promu par celui qui devait être le gardien et le défenseur de cet enseignement ». (p. 126)

Socci cite l'observation du Cardinal Pell à l’effet que le Synode était une « guerre théologique » dans laquelle l'indissolubilité du mariage était comme un drapeau à être capturé dans la « bataille entre ce qui reste du Christianisme en Europe et un néo paganisme agressif. Tous les adversaires du Christianisme veulent que l'Église capitule sur ce point ».

Mais, écrit Socci, tandis que François « aurait dû dirigé la résistance contre les forces qui voulaient la capitulation de l'Église, au lieu de cela, tout le monde — avec toujours plus d'évidence et de force —vous a vu diriger la tête de la faction révolutionnaire (pp. 126-127) ». Ainsi Ross Douthat du New York Times a été capable d’écrire : « En ce moment, le premier conspirateur est le Pape lui-même ».

Pas étonnant, note Socci avec dégoût, même le magazine Newsweek a publié un article de couverture intitulé « Est-ce que le Pape est Catholique ? » — une question qui « n'a jamais été posée pour vos prédécesseurs et qu’aucun Catholique n’aurait jamais posée, mais avec vous, nous nous trouvons devant un Pape qui, tel que rapporté par un quotidien laïc notoire [la Repubblica], a littéralement déclaré qu’« un Dieu Catholique n'existe pas ». Dans la même veine, The American Spectator a représenté François « assis au sommet d'un boulet de démolition qui réduisait un clocher d'église en poussière » (p. 124).



Un Pape météorologique ?

Sous la rubrique « Obsession climatique », Socci contraste le déclin apocalyptique dans la Foi et la morale dans tout l'Occident avec l'obsession inexplicable de ce Pape au sujet de la supposée « apocalypse climatologique ». La question de Socci est dévastatrice : « Est-ce que l'Église a vraiment besoin d'un Pape climatologue et météorologue ? ». (P 131) « Il faut noter qu'il n'y a « pas de certitude scientifique qui prouve incontestablement qu’aujourd'hui il y a un changement catastrophique dans le climat et que cela est attribuable à l'activité humaine ». Socci déclare à François :

« Pourtant, vous, Saint-Père, qui êtes toujours froid et détaché en ce qui concerne le Dogme de l'Église, vous avez épousé naïvement des dogmes écologiques absurdes ... faisant une profession de foi de granite dans cette idéologie climatique absurde ... C’est inapproprié et ridicule qu’un Pape utilise le climat et l'environnement (auxquels il a consacré la première encyclique qu’il a écrite) comme étant le cœur de sa prédication ... Le Seigneur n'a pas dit : « Convertissez-vous et croyez au réchauffement global » mais plutôt : « Convertissez-vous et croyez à l'Évangile » et Il ne commandait pas :« Séparez vos déchets » mais plutôt « Allez baptiser tous les peuples ». (p 134)

La conclusion brûlante de Socci (citant un éditorial de Riccardo Cascioli) est que « On a l'impression que le message fondamental de l'Église a changé : Du Sauveur des hommes, [on est passé] au sauveur de la planète ».

Les lions, les tigres et les ours

Sous la rubrique « Spectacle Perturbant », Socci dénonce le spectacle de son et lumière écologique absurde et scandaleux projeté sur la façade de Saint-Pierre, pas moins que lors de la Fête de l'Immaculée Conception. Intitulée Fiat Lux (Que la Lumière soit), le spectacle était « un défi moqueur et une parodie de l'Évangile dans lequel la présentation indiquait l'acte du Créateur, puis elle identifiait la Lumière qui est le Christ qui est venu pour éclairer les ténèbres ».

Rempli avec des images d'animaux, mais dépourvu du plus petit soupçon de symbolisme Chrétien, ce spectacle représente un renversement complet du message de l'Évangile : « Le monde projette sa lumière sur l'Église immergée dans les ténèbres. Et, dans ce spectacle, l'Église reçoit la lumière du monde ». (p. 138) Et alors que les images du monde défilaient sur la Basilique qui se dresse au cœur de l'Église, la lumière sur la crèche de la Place Saint-Pierre a été éteinte parce que « la lumière de l'Enfant Jésus ne doit jamais perturber la mise en scène de la nouvelle religion écologique ». (p. 139)

Ici Socci pointe vers un passage étonnamment approprié de l'Écriture dans l'Épître aux Romains : « Ils se prétendent sages mais ils sont fous : au lieu d'adorer la gloire du Dieu immortel, ils ont adoré des statues représentant l'homme mortel, des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles ». (Rom. 1 : 22-23) Et voici encore une autre évaluation dévastatrice jetée aux pieds François :

« Mais surtout, Père Bergoglio [une référence au penchant que le Pape a de s’introduire lui-même ainsi], comment est-il possible que vous ne remarquiez pas et n’indiquiez pas d'autres urgences que celles du climat du moins avec une égale insistance ? L'apostasie de peuples entiers de la Foi au vrai Dieu n’est pas un drame qui mérite vos appels les plus ardents ? La guerre contre la famille et contre la vie ? La négligence du Christ et le massacre des communautés Chrétiennes ? Il semble que seul l'environnement et d'autres thèmes de la religion de la rectitude politique mérite votre passion.

« Un grand intellectuel français, Alain Finkielkraut, vous a décrit comme le « Souverain Pontife de l'idéologie journalistique du monde ». A-t-il tort ? Est-ce qu'il exagère ?

« En effet, dans « votre » Église, il semble que les thèmes de la séparation des ordures ménagères et du recyclage ont préséance sur la tragédie des peuples entiers qui, dans le tournant de quelques années, ont abandonné la Foi. Vous sonnez l'alarme sur « le réchauffement climatique » tandis que l'Église, depuis deux millénaires, a sonné l’alarme concernant le feu de l'enfer ». (p. 142)

De là, Socci se lance dans une discussion du Message de Fatima et de Ses Avertissements précisément sur la perte des âmes en enfer pour toute l'éternité. La Vierge de Fatima, écrit-il, « n'a pas présenté les calculs des écologistes sur le climat de la planète mais Elle a fait en sorte que les petits enfants voient le feu éternel de l'enfer et Elle leur a dit, tristement :« Vous avez vu l'enfer, là où vont les âmes des pauvres pécheurs. Pour les sauver, Dieu veut établir dans le monde la dévotion à Mon Cœur Immaculé. Beaucoup d'âmes vont en enfer parce qu'ils n’ont personne pour prier pour eux et faire des sacrifices pour eux ».

« Ceci », Socci continue, « est la vraie tragédie, Saint-Père, la perdition éternelle des multitudes. Non — si vous me le permettez — ce n’est pas la perte de la biodiversité ou, du moins, pas pour nous Chrétiens. Pourtant, vous ne parlez jamais de l’enfer. Au contraire, vous induisez parfois presque la croyance que tout le monde sera sauvé parce que Dieu ne condamne pas ». (p 142-143)

Résumant son mépris non dissimulé pour la préoccupation du Pape avec le réchauffement global plutôt que le feu éternel pour lequel Notre Dame est venue avertir le monde à Fatima, Socci écrit :

« Avant la catastrophe spirituelle de la perdition éternelle des multitudes, qui a induit la Mère de Dieu à venir sérieusement sur Terre, je trouve franchement incompréhensible que vous vous préoccupiez pour une grande part — comme vous l'avez fait dans votre encyclique Laudato Si — de biodiversité, du sort des vers et de petits reptiles, des lacs et de l’abus de bouteilles en plastique et de l'air conditionné ». (p. 148)

Un Pape qui n'aime pas les Catholiques ?

L'acte d'accusation de Socci procède ensuite à la rubrique « Attaque à la Foi », une référence aux ennemis dans l'Église depuis Vatican II dont la subversion a été déplorée (trop peu et trop tard) par tous les Papes depuis le Concile, Benoît XVI y compris. Ce fut Benoît qui (au cours de la Messe pour l'ouverture du Conclave qui l'a élu) a déclaré qu’aujourd'hui le fait d’avoir « une Foi claire et certaine » est dénoncé comme du « fondamentalisme ». Citant ce témoignage, Socci jette une série de gantelets aux pieds de François :

« Je vous invite, Père Bergoglio, à relire attentivement ces paroles parce qu’elles décrivent de façon dramatique ce qui se passe lors de votre pontificat. En fait, c’est précisément vous personnellement, Saint-Père, qui accuse de « fondamentalisme » ceux qui ont une Foi claire et certaine et qui témoignent de leur fidélité à la Doctrine Catholique ....

« Vous, curieusement, êtes convaincu que le danger pour l'Église d'aujourd'hui est des Chrétiens fervents dans leur Foi et ces pasteurs qui défendent le Credo Catholique. Dans votre Evangelii Gaudium, vous attaquez « certains qui rêvent d'une Doctrine monolithique » et ceux qui « utilisent un langage totalement orthodoxe ».

« Faudrait-il alors préférer ceux qui sont transportés ici et là par toute idéologie et utiliser un langage hérétique ? Evidemment oui, voyant qu'ils ne sont jamais attaqués par vous ».

« Si l'on choisit n’importe lequel jour, on va presque toujours trouver que vous, dans votre discours, attaquez ceux que vous appelez « rigoristes », «rigides », qui sont des hommes avec une Foi fervente, que vous désignez comme « des Scribes et des Pharisiens ». ( p. 153-155)

Socci ne mâche pas ses mots pour répondre au recours constant bien connu de François à la fausse antithèse entre la miséricorde et la rigueur Doctrinale, citant un des innombrables discours où François déclare que les soi-disant « Docteurs de la loi » qui connaissent bien la Doctrine, sont éloignés de la Miséricorde de Dieu. « Mais vous, Saint-Père », écrit Socci :

« Vous devriez surmonter votre ressentiment personnel envers ceux qui ont étudié ; vous devriez savoir que, dans l'horizon Chrétien, il est complètement absurde d'opposer la Miséricorde à la Vérité parce que les deux sont incarnées dans le même Jésus-Christ. Il est donc faux d'opposer la Doctrine à la pastorale parce que ce serait opposer le Logos (Doctrine) au Bon Pasteur (la Vérité faite chair) : Jésus est le Logos (la Vérité faite chair) et, en même temps, le Bon Pasteur ». (p 159. )

Socci se concentre également sur justement un triste et célèbre discours de François attaquant l’opposition conservatrice à la clôture du Synode 2016 dans lequel il a fustigé les prélats qui avaient résisté à accepter le document de travail pour fins de discussion, l’« Instrumentum Laboris » tout pré-écrit et hétérodoxe comme rapport final « du Synode », prêt à leur être enfilé dans la gorge. Comme François le déclare dans cette harangue, ses adversaires avaient :

«... des cœurs fermés qui se cachent souvent derrière l'enseignement de l'Église ou derrière de bonnes intentions, afin de s'asseoir dans la chaire de Moïse et de juger, parfois avec superficialité et supériorité, les cas difficiles et les familles blessées .... »

« Les vrais défenseurs de la Doctrine ne sont pas ceux qui défendent la lettre, mais l'esprit ; pas l’idée, mais l'homme ; pas la formule, mais l'amour gratuit de Dieu et de son pardon ».

Ici, nous voyons l'énième exemple du penchant de François pour la fausse antithèse : la lettre par rapport à l'« esprit » de la Doctrine ; l’idée par rapport à l'homme ; la « formule » par rapport à l'amour de Dieu et son pardon. Mais il n'y a pas d'opposition du tout entre ces concepts ; en fait, ils sont inséparables.

Socci en a eu assez des trois dernières années de cette sorte de sophisme Moderniste et il utilise un fusil à deux barils pour faire feu :

« Ce faisant, vous ne pensez pas que vous avez disqualifié tous vos prédécesseurs et tout le Magistère de l'Église afin d'affirmer votre concept strictement personnel de la miséricorde différente de la Doctrine de l'Église ? ... »

« Évidemment, Jésus aurait été, selon vous, un doctrinaire, un rigoriste, celui qui défend la notion d’idée au lieu de celle de l'homme.

« En effet — en appliquant votre critère — nous devons dire que Jésus n’aurait pas été accepté dans un séminaire au cours de votre pontificat parce qu'il était le plus fondamentaliste de tous ; en fait, non seulement était-il certain de la vérité mais Il s’est proclamé Lui-même la Vérité faite chair ( « Je suis la Voie, la Vérité et la Vie » Jn 14,6) ».

Divorce catholique ?

Suivant pour le banc des accusés, sous la rubrique « Nullité », il y a cette attaque surprise de François sur le processus de détermination de nullité de mariage que François a « simplifié » avec de nouveaux canons conçus en semi-secret et sans consulter aucun dicastère compétent. L'effet net des deux motu proprios et l'introduction de ces « réformes » Mitis Iudex Jesus (pour l'Église occidentale) et Mitis et Misericors (pour l'Église orientale) est selon Socci : « Un renversement complet de perspective : ce n’est plus la défense du Sacrement avant tout (pour le salut des âmes), mais plutôt la facilité et la rapidité d'obtention d'une nullité ». (p. 168)

Socci note la curieuse insistance de François sur la notion d '« échec matrimonial » dans le sens d'une rupture des relations qu’il semble assimiler avec des motifs de nullité du mariage. Mais, comme Socci l’observe à juste titre : « Il y a beaucoup de mariages ayant échoué qui sont parfaitement valides » tandis que, d'autre part, « il y a beaucoup de mariages déclarés « nuls » (c’est-à-dire qu’ils n’ont jamais été tels depuis le début) qui n’ont pas « échoué » en termes de relations personnelles. (p. 169) Ce que François a fait avec ses « réformes », dit Socci, est d'autoriser l’« imposition d'une peine de nullité comme thérapie pour les couples en crise » produisant ce que beaucoup de commentateurs ont appelé « le divorce Catholique ».

Le résultat net, conclut Socci, est « une véritable révolution dans l'histoire de l'Église ». Et l'ironie suprême de cette révolution, c’est n’est même pas le Cardinal Kasper qui l’a sollicitée mais plutôt, dans son intervention au Consistoire de février 2014, il a précisément rejeté « l'hypothèse d'un élargissement généreux de la procédure de nullité matrimoniale » parce que « ce serait créer l'impression dangereuse que l'Église procède d'une manière malhonnête pour concéder ce qui sont en réalité des divorces (p. 171) ».

« Incroyablement alors, François a même surpassé Kasper dans son attaque contre les fondements du Sacrement de mariage. Comme je l'ai mentionné ailleurs, François admet dans son propre motu proprio le danger de ce qu'il a fait : « Ça ne m’a cependant pas échappé qu'une procédure abrégée puisse mettre en danger le principe de l'indissolubilité du mariage … ».

De retour une fois encore sur le thème de Fatima, Socci nous rappelle que Soeur Lucie a averti le Cardinal Caffarra dans une lettre au prélat que « la bataille finale entre le Seigneur et le règne de Satan sera sur le mariage et la famille ». Socci plaide ici avec François pour annuler sa réforme imprévoyante : « Je souhaite ardemment que vous retiriez tout. Dès que possible ». (p. 173)

Les conséquences de la libéralisation

Atteignant le point culminant de son long réquisitoire, Socci, sous la rubrique « Un équilibre catastrophique » déleste une bombe après l'autre en évaluant la prétention que François tente d'attirer les âmes simplement en atténuant la prétendue rigueur de l'Église. Il suffit en effet de réciter des remarques explosives de Socci :

• « Personne n'a jamais jugé que, dans le but d'attirer les gens à l'Évangile, il soit nécessaire de renier ou de contredire l'Évangile ».

• « Parmi les nombreux saints et grands Papes qui ont évangélisé des continents et des peuples entiers, personne n'a jamais réussi à le faire en édulcorant et en falsifiant la Doctrine de la Foi ».

• « Nous devons être le sel de la terre et le sel brûle les plaies. Il en est ainsi de la Vérité. Il faut choisir : soit avec Lui ou contre Lui. Soit le Salut ou la perdition ».

• « À chaque fois qu’une confession religieuse abaisse la barre pour s’accomoder aux coutumes du monde ou pour s'attirer des adhérents, elle décrète son propre suicide ». (p. 177-179)

Socci cite l'étude d'un sociologue de renom dont les données ont confirmé que les confessions religieuses Chrétiennes qui se libéralisent commencent à décliner immédiatement tandis que celles qui maintiennent ou reviennent à leurs traditions prospèrent et que ceci est précisément ce qui est arrivé dans l'Église Catholique libéralisée de l’époque post-Vatican II.

À cet égard, Socci présente à François des « données fortement négatives vous concernant personnellement » en montrant que le fameux « Effet François » a vraiment entraîné une baisse régulière de la fréquentation des audiences papales malgré « la toujours plus puissante machine publicitaire planétaire qui loue et exalte quotidiennement votre moindre geste, vous mythifiant plus que toutes autres célébrités ».

En fait, note-t-il, malgré le mythe que Benoît était « un professeur allemand froid de qui le peuple se sentait lointain, en réalité, les gens étaient beaucoup plus attirés par Benoît XVI » auquel les allocutions en audiences publiques étaient beaucoup plus fréquentées. Et même si, contrairement à François, les média étaient uniformément hostiles à Benoît, « évidemment le Peuple Chrétien, même lorsqu'il est bombardé par les média, reconnaissaît l’accent authentique que leur coeur attendait ». (p. 180-181)

En somme, Socci conclut :

« Evidemment, votre message non seulement n’attire pas la personne lointaine mais provoque même ceux qui sont proches à fuir ... Vous parlez au lieu à l'élite qui vous a acclamé, se sentant elle-même confirmée dans ses convictions laïques. Votre popularité personnelle a grandi à l'excès. Ils appellent cela l'« Effet Bergoglio », croyant que les applaudissements intéressés des incroyants et l'adulation des médias rempliront à nouveau les églises.

« Au lieu de cela, les données en main, nous pouvons dire pour l'Église que l'« Effet Bergoglio » a été le contraire. Le contenu de votre magistère a distancé les gens de la pratique religieuse plutôt que de les attirer à elle ». (pp. 181-182)

L’affaire des Frères Franciscains

Socci traite ensuite du cas de la persécution brutale de François sur les Frères Franciscains de l'Immaculée (FFI), démembrés et détruits par son « commissaire apostolique » personnellement nommé sans aucune raison concrète qui n’a jamais été donnée aux victimes. Ici Socci rappelle les remarques stupéfiantes données par François lors d'une rencontre avec certains membres des FFI déjà en déconfiture dans laquelle, en une seule et même chose, il admet qu’il a approuvé la destruction des FFI mais que les FFI ont souffert de la persécution par « le démon » à cause de leur dévotion à Marie ! À quel démon François faisait-il référence ? Socci proteste à François que :

« Leur véritable « crime » [des FFI] est d'être de vrais Chrétiens, fervents dans la Foi, ceux que vous décrivez durement comme des « fondamentalistes » et qui ne vivent en réalité que par l'Évangile authentique. Cher Père, renversez cette décision pour laquelle Dieu pourrait vous demander un jour d’en rendre compte ... Vous avez beaucoup de gens qui vous adulent mais peu parmi vos fans prient pour vous ; sûrement très peu prient pour vous autant que les Frères Franciscains de l'Immaculée ». (p 186)

Une histoire d'amour avec les Luthériens

Après avoir noté que François ne témoigne d’aucune inquiétude sur les ennemis internes de l'Église qui, comme Saint-Pie X a prévenu, travaillent pour saper les fondements de la Foi, Socci explique ensuite comment, au contraire, François semble avoir peu de considération pour les différences Doctrinales entre le Catholicisme et les diverses formes de Protestantisme.

Sous la rubrique « Dans la Maison de Luther », Socci rappelle la prestation scandaleuse de François dans une église Luthérienne de Rome participant à un service dominical au cours de duquel il a radoté pendant une dizaine de minutes en réponse à la question d'une femme à propos de pourquoi un Luthérien ne pouvait pas recevoir la Sainte Communion. Dans l’interaction, il a caractérisé le Dogme Catholique sur la Transsubstantiation comme une simple « interprétation » différente de la vue Luthérienne, en fin de compte pour suggérer plutôt timidement que la femme devrait « parler au Seigneur » au sujet de savoir si elle devait recevoir la Communion d'un prêtre Catholique —un acte sacrilège. « Je n'ose pas en dire plus » a déclaré François, après en avoir déjà dit suffisamment.

Notant la haine venimeuse de Luther au sujet de la Messe, Socci demande à François : « Comment est-il possible de ne pas être perturbé ? (P. 193) » Le dialogue avec les Luthériens, écrit-il, doit impliquer une « clarté réciproque et non pas jeter dans le buisson d'épines le cœur de la Foi Catholique ». (p. 194) Ici Socci cite ce qui peut être la remarque la plus scandaleuse que François n’ait jamais prononcée. François a dit aux Luthériens à cette occasion :

. « Le choix final sera définitif. Et quelles seront les questions que le Seigneur nous demandera ce jour-là ? : « Es-tu allé à la messe ? As-tu eu une bonne catéchèse ? » Non, les questions porteront sur les pauvres parce que la pauvreté est au centre de l'Évangile ».

Socci rappelle à François de ce que tout enfant bien formé comprendrait : la valeur infinie de l'Eucharistie, l'adoration Eucharistique et sa digne réception par rapport même à une montagne de bonnes œuvres pour les pauvres :

« Mais vous, au lieu de cela, Père Bergoglio, vous semblez affirmer que ce qui compte sont les mérites humanitaires que nous nous acquérons avec notre activisme, avec notre « service » aux pauvres ».

« Cela semble être une idée pélagienne. Mais — je le répète — la chose la plus étonnante est que vous opposez [encore une autre fausse antithèse] le fait de « servir les pauvres » à la Messe que vous réduisez à presque quelque chose de superflu (avec la catéchèse) ». (p. 197)

Citant le célèbre adage de Padre Pio que « ce serait mieux pour le monde qu’il soit sans le soleil que sans la Sainte Messe », Socci confronte François avec les implications de ses propres paroles et de ses actes au cours des trois dernières années, y compris son curieux refus de s'agenouiller devant le Saint Sacrement :

« Permettez-moi de vous confier, Père Bergoglio, que — de l'ensemble de vos paroles et de vos gestes — on a l'impression que vous avez un problème avec la Sainte Eucharistie et que vous ne comprenez pas vraiment sa valeur et sa réalité.

« Il y a tellement de faits et de gestes qui soulèvent ce doute. Le plus évident ... est votre décision de ne pas vous mettre à genoux devant le Sacrement au cours de la Consécration à la Messe, ni devant le Tabernacle, ni pendant l'adoration Eucharistique (d'ailleurs vous ne participez pas à la procession du Corpus Christi dans lesquel vos prédécesseurs ont toujours participé à genoux) ». (p. 200)

.

Et pourtant, note Socci, François n'a eu aucun problème à se mettre à genoux lorsque, comme Archevêque de Buenos Aires, il s’est agenouillé pour recevoir « l'imposition des mains à la convention des Pentecôtistes dans le stade Luna Park ... Il suffit de dire que votre douleur intermittente dans les genoux, qui semble se poser uniquement lorsque vous êtes devant le Très Saint Sacrement, au-delà de sembler plutôt bizarre, ne semble pas être une explication acceptable ». (p. 201)

Un Joachimiste inconscient ?

Cette étrange attitude envers la Sainte Eucharistie conduit Socci à poser un défi à François en ce qui concerne son affection apparente pour le Protestantisme :

« ... On a l'impression que, derrière notamment votre ouverture sur le monde Protestant et derrière votre hostilité à la structure de l'Église — c’est-à-dire l'Église visible et sa Doctrine que les Protestants surpasseraient en écoutant le Saint-Esprit — vacille vers une sorte d’« Église de l'esprit » tant désirée dans certaines affirmations que vous avez faites à la rencontre avec les Pentecôtistes à Caserta, le 28 juillet, 2014 ... Comme si l'Église Catholique, avec sa structure Doctrinale et sa hiérarchie, serait en quelque sorte supplantée de la même manière que l'Ancienne Alliance a passé à la Nouvelle (et celui qui « tient bon » à défendre la Doctrine serait ... comme les anciens Scribes et Pharisiens ) ». (p. 204-205)

Ici Socci situe au même niveau l'accusation étonnante que François présente une « sorte de Joachimisme inconscient et atténué » — une référence à Joachim de Flore, le « visionnaire » illusionné du 12ème siècle qui a imaginé une nouvelle ère à venir de l'Esprit Saint qui supplanterait même le Nouveau Testament.

Un autre Honorius ?

L'acte d'accusation de Socci (p. 207) atteint son point culminant avec la suggestion que François, étant un Pape qui « promeut ses propres idées », peut aller dans le sens d'un autre Pape qui a fait la même : Honorius (années 625-628.) qui fut anathématisé à titre posthume par un Concile — un jugement oecuménique confirmé par son propre successeur, Léon II —pour avoir aidé et encouragé l'hérésie « monothélite » (le déni de toute volonté humaine dans le Christ). Socci situe au même niveau la condamnation contre François que celle que Leo II a portée contre Honorius : « Ceux qui suscitent la controverse contre la pureté de la Tradition Apostolique reçoivent certes à leur mort la condamnation éternelle, [y compris] Honorius qui, plutôt que d'éteindre la flamme de l'hérésie, comme il seyait de par son autorité apostolique, l’a alimentée par sa négligence ».

Rendant hommage aux dictateurs

Socci approche la fin de son acte d'accusation avec toute une description brûlante de la visite de François à Cuba où il n’a dit rien de la tyrannie sous laquelle Cuba souffre alors qu’il condamne le « dieu de l'argent » dans les pays capitalistes.

Contrairement à Jean-Paul II et à Benoît XVI qui ont exigé la libération des prisonniers et qui ont rencontré Fidel Castro en terrain neutre (Jean-Paul) ou l'a reçu à la nonciature apostolique à La Havane (Benoît), François n'a pas fait de demandes au régime de Castro, soit à Fidel soit à son frère Raul et il a fait un véritable pèlerinage à la maison de Fidel où le dictateur sanguinaire a reçu le Pape en audience.

Socci exprime un dégoût tout à fait approprié de François qui accepte de Raul le cadeau d'un crucifix prétendument fait avec des rames de « réfugiés » en Méditerranée — il n’y a jamais eu d’embarcations à rames qui furent impliquées. Pourtant, François a ignoré les 100 000 réfugiés qui se sont noyés en essayant d'échapper à la prison d'État communiste des frères Castro. Socci conclut : « Ce sont des tyrans à qui vous avez rendu hommage et qui vous ont donné le cadeau de vos « migrants ». (p 214)

La folie des « frontières ouvertes »

L'acte d'accusation procède ensuite sous la rubrique « Les Murs », rubrique dans laquelle Socci démonte l’insistance démagogique de François au sujet d’« une ouverture aveugle des frontières qui déstabiliserait les peuples, les états et les systèmes ».

Socci souligne que non seulement Saint Thomas, mais la Bible elle-même appuie l'utilisation de « murs » pour protéger l'intégrité des nations et des peuples de l'invasion et des influences malignes — les murs du Vatican eux-mêmes étant un exemple de cela — et que les frontières nationales modernes ne sont pas des « murs » à être dénoncés comme antichrétiens. (référence à ce qu’a dit le Pape de Donald Trump qui veut ériger un mur entre le Mexique et les Etats-Unis).

Socci demande à François :

« Est-il possible que vous ne perceviez pas un phénomène aussi macroscopique que l'échec de l'assimilation? Et ne pouvez-vous pas voir le problème non résolu que l'Islam a avec la violence comme l’a expliqué Benoît XVI à Ratisbonne ? ». (P. 217)

La Sommation

L'acte d'accusation conclut sous la rubrique « Les pauvres » dans laquelle Socci, fils d'un mineur, proteste du discours constant de François sur les pauvres comme « inacceptable : parce que c’est dans un mode qui est idéologique, démagogique et sociologique .... Mais l'Église ne rêve pas d'instrumentaliser les pauvres, faisant d'eux une catégorie idéologique et théologique comme que la théologie de la libération Argentine de laquelle elle ressort ... »

Pour résumer tout son acte d'accusation, Socci écrit :

« La première pauvreté des peuples est de ne pas connaître le Christ ... Tel est le problème, Saint-Père. Il est nécessaire d'annoncer aux hommes le Seul qui peut les sauver parce que, ce qui compte vraiment, comme Jésus a averti sans relâche : « Quel profit si un homme gagne le monde entier, mais perd son âme ? ... »

« Donc, vous devriez inverser l'orientation entière de votre pontificat : ainsi, au lieu de vous occuper de la séparation des ordures, vous devriez défendre la bonne Doctrine Catholique contre les attaques du monde et par le Modernisme ; au lieu de sonner l’alarme obsessionnellement à propos du climat, vous devriez avertir l'humanité de la menace en suspens concernant la damnation éternelle ; au lieu d'une encyclique sur le sort des vers et de petits reptiles, vous devriez en écrire une sur les Chrétiens persécutés et la haine du monde envers le Sauveur .... »

« Comme Vito Messori a dit à Ratzinger alors Cardinal : « Sans une vision du mystère de l'Église qui soit aussi surnaturelle et non seulement sociologique, la Christologie se perd ses références à Dieu : une structure purement humaine se termine par un projet humain correspondant. L'Évangile devient le projet Jésus, le projet de libération sociale ou d'autres projets historiques ... qui semblent religieux seulement en apparence mais qui sont athéistes en substance ... »(p. 224)

Les mots de clôture de ce document vraiment historique sont le plaidoyer personnel de Socci à François l’invitant à changer de cap avant qu'il ne soit trop tard :

« N’ayez pas peur de décevoir le monde qui vous a jusqu’à maintenant applaudi avec enthousiasme... La seule crainte à avoir est de décevoir Dieu .... »

« Cher François, soyez un de nos vrais pasteurs sur le chemin du Christ, avec le Pape Benoît qui vous aide de ses prières et de ses conseils : aidez aussi l'Église, aujourd'hui désorientée et confuse, à retrouver le chemin de son Sauveur et ainsi raviver la lumière qui permettra à l'humanité de ne pas se perdre dans un abîme de violence. Tous les saints du ciel prient pour cela .... »

François beurre épais (i.e. caresse sur le sens du poil)

Peu de temps après la publication de La Profezia Finale, Socci a reçu une lettre manuscrite de nul autre que François lui-même. Adressée à « Cher frère », la lettre n'a pas été comme l'appel téléphonique que François a logé à Mario Palmaro, un récent co-auteur d'une autre critique brûlante du pontificat carrément intitulé « Nous n'aimons pas ce Pape ». L'essentiel de la lettre et de l’appel téléphonique était le même : « Je vous remercie de votre critique envers moi ».

Quelqu’un peut être pardonné de penser qu’un homme politique ecclésial intelligent comme François pourrait avoir à l'esprit de caresser dans le sens du poil jusqu'à ses critiques les plus efficaces et les plus lus. Mais la lettre à Socci (ainsi que l'appel téléphonique à Palmaro) élimine toute suggestion que les « Traditionalistes » offensent la Foi quand ils publient de fortes critiques de ce pape. François lui-même fait sauter cette prétention.

Dans tous les cas, Socci, sans être insensible à cette attention personnelle du Souverain Pontife, n’a pas reculé même d’un pas de son acte d'accusation. Sa plus récente chronique (comme de son écriture ) déplore l'énorme dommage que « la « Nouvelle Église de Bergoglio » cause à « l'Eglise de tous les temps » menaçant d'être « plus dévastatrice que Luther ».

En conclusion il faut se demander : où sont les prélats qui, voyant sans doute ce que voit Socci, s’avanceront pour se tenir avec lui et avec les laïcs concernés dans le monde entier — en opposition à la marée se précipitant sur le « Bergoglianisme », un phénomène qui n’avait jamais été vu avant dans les annales de la papauté.

Que vous lisiez ou non l’italien, achetez ce livre. Vous serez le propriétaire d'un morceau d'histoire. Et que Dieu bénisse et protège son courageux auteur.

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