samedi 16 juillet 2016

Le Pacte des Catacombes

Par : Michael Matt | Editor
SOURCE : The Remnant







L'enseignement constant de l'Église concernant le devoir des Catholiques fidèles de résister à l'autorité légitime en temps de crise est enraciné dans l'Écriture. « Mais quand Pierre vint à Antioche » écrit Saint Paul dans Galates 2 :11, « je me suis opposé à lui ouvertement, parce qu'il avait tort ».

L’exhortation la plus catégorique des Écritures à ce sujet nous vient de Galates : « Eh bien, si quelqu'un — même si c'était nous ou un ange venu du ciel — vous annonçait une Bonne Nouvelle différente de celle que nous vous avons annoncée, qu'il soit maudit !».

Comme Catholique qui a grandi au cours de la turbulente période post-conciliaire, c’était clair pour moi, même enfant, que les prêtres peuvent faillir et causer beaucoup de tort à l'Église. Mais j’ai toujours considéré ce potentiel comme une question d'ignorance humaine ou de faiblesse plutôt que de méchanceté pure et simple.

Pierre lui-même a créé un précédent. Avant de donner sa vie au Christ, notre premier Pape l’aura renié trois fois et, au-delà de l'appel du devoir, il a prouvé que les prêtres sont en effet soumis à la faiblesse humaine. Mais Pierre ne voulait pas détruire l'Église ? Très certainement, il ne le voulait pas. Est-ce que le voulaient Liberius ? Honorius ? Alexandre VI ? Encore une fois, il ne semble pas.

Les tentatives papales proactives de détruire l'Église sont rares et, de fait, semblent presque se limiter presqu’exclusivement aux pontificats des plus récents occupants de la Chaire de Pierre. Mais même ces tentatives ne semblent pas disqualifier les pontifes coupables d’être des Vicaires légitimes du Christ sur la terre. Tout comme Pierre a renié le Christ et a ainsi rejoint lui-même momentanément ceux qui cherchaient Son Sang, de même il ne sera évidemment pas interdit aux successeurs de Pierre de jouer un rôle dans le mystère de l'iniquité — quelque chose qui est un peu surprenant pour ceux qui se souviennent de la vision du Pape Léon qui voit le Christ permettre à Satan lui-même cent ans pour éprouver Son Église.

Mais dans la mesure où les successeurs de Pierre peuvent — à cause de la peur, de la faiblesse ou d’une désorientation diabolique — activement travailler à détruire l'Église, ça ne signifie pas qu’ils sont sans reproche ou ne devraient pas être résistés vigoureusement.

« Tout comme il est permis de résister aux attaques du corps » soutient Saint Robert Bellarmin (De Romano Pontifice, Lib. II, chap. 29), « il est permis de résister aussi à celui qui attaque les âmes ou perturbe l'ordre civil, ou, surtout, celui qui tente de détruire l'Église. Je dis qu'il est licite de lui résister en ne faisant pas ce qu’il ordonne et en prévenant sa volonté d'être exécutée ».

Il y a cinquante ans, le soir du 16 novembre 1965, une quarantaine d’Évêques Catholiques se sont réunis dans les Catacombes de Domitilla (Rome) pour célébrer une Messe et pour prêter un serment de renonciation ecclésiale concernant le Dogme affirmant que l'Église Catholique est le seul moyen de salut.

Sous le couvert de ce qu'ils auraient voulu que l'histoire fasse croire à savoir que c’était une préoccupation de l'Église toute nouvelle pour la condition humaine, cette structure de Modernistes a promis de changer l'Église Catholique pour toujours en la transformant en une « Église des pauvres » qui hisserait le drapeau blanc quand il en serait venu à la Doctrine sévère et à l'engagement de l'Église de se prémunir contre le mal, de favoriser la sainteté et de travailler pour le salut des âmes.

Selon le compte rendu favorable du Washington Post sur cet événement #1, le Pacte des Catacombes — dont la description se lit comme si c’étaient des extraits des pages d'un roman de Malachie Martin — s’est réalisé de façon dramatique :

« La messe a été célébrée peu avant la fin du Concile Vatican II, ce rassemblement historique de tous les Évêques du monde qui, pendant plus de trois ans, a établi l'Église sur le chemin de la réforme et dans un engagement sans précédent avec le monde moderne — lançant le dialogue avec les autres Chrétiens et les autres religions, approuvant la liberté religieuse et transformant la Messe en Latin à la langue vernaculaire, entre autres ... »

« Alors que la liturgie se terminait dans la pénombre de la chambre voûtée du quatrième siècle, chacun des prélats se sont présentés à l'autel et ont apposé leur nom sur un bref manifeste mais fervent qui les engageait tous à « essayer de vivre selon la manière ordinaire de notre peuple dans tout ce qui concerne le logement, la nourriture, les moyens de transport et les questions connexes ».

« Les signataires se sont engagés à renoncer à la possession de leurs biens personnels, à leurs vêtements de fantaisie et à leurs « noms et titres qui expriment l'importance et le pouvoir » [à savoir « Pape », « Monseigneur », etc.] et ils ont dit que le focus de leur ministère serait axé à défendre les pauvres et les impuissants. Dans tout cela, ils ont dit : « Nous chercherons des collaborateurs dans notre ministère afin que nous puissions être des animateurs selon l'Esprit plutôt que des dominateurs selon le monde ; nous allons essayer de nous rendre aussi humainement présents et accueillants que possible ; et nous nous montrons ouverts à tous quelles que soient leurs croyances ».

« Le document est connu comme le Pacte des Catacombes et les signataires espéraient qu'il marque un tournant dans l'histoire de l'Église. Au lieu de cela, le Pacte des Catacombes a disparu à toutes fins utiles. Il est à peine mentionné dans les histoires détaillées de Vatican II et, alors que des copies du texte sont en circulation, on ne sait pas ce qui est arrivé du document d'origine. En outre, le nombre exact et les noms des signataires originaux sont en litige mais on croit qu’il y en a seulement un qui vit encore : Luigi Bettazzi, près de 92 ans maintenant, Évêque Émérite du Diocèse Italien de Ivrea ».

Bien que ne faisant jamais mention du Pacte de Catacombes, il n’est pas difficile de voir que le Pape François en est bien conscient. Et selon le Washington Post, le Cardinal Kasper est d’accord avec le fait que « le programme du Pape François est à un haut degré ce qu’était le Pacte des Catacombes. Le Pacte des Catacombes est partout maintenant dans la discussion ». Kasper le mentionne même dans son livre intitulé « La Miséricorde, Notion fondamentale de l’Évangile, Clé de la vie chrétienne ».

Le Washington Post rapporte qu'un séminaire d'une journée à Rome est maintenant prévu pour avoir lieu ce mois-ci ( note : c’était en 2015 ), marquant l'anniversaire de l'événement :

« En ces dernières années, alors que le 50e anniversaire à la fois du Pacte des Catacombes et du Concile Vatican II approchent, cet épisode remarquable a finalement commencé à sortir de l'ombre. Ceci est en partie grâce à un cercle de théologiens et d’historiens, en particulier en Allemagne, qui ont commencé à parler et à écrire plus publiquement au sujet du Pacte — un effort qui fera un grand pas en avant plus tard ce mois-ci lorsque l'Université Pontificale Urbanienne, surplombant le Vatican, accueillera un séminaire d'une journée sur l'héritage de ce document ».

Un historien bien connu ici à l'Université de St. Thomas à Saint Paul, Massimo Faggioli, a dit au Washington Post que le Pacte de Catacombes est la clé pour comprendre François : « Avec le Pape François, vous ne pouvez pas ignorer le Pacte de Catacombes. C’est une clé pour le comprendre, ce n’est donc pas un mystère si ce Pacte nous revient aujourd'hui ».

« Ça avait l'odeur du communisme » dit le Frère Uwe Heisterhoff, membre de la Société du Verbe Divin, cette communauté missionnaire qui est responsable des Catacombes Domitilla : « Ce que les catacombes ont vraiment représenté » a dit Heisterhoff « étaient ‘une Église sans pouvoir’, une Église qui a illustré ce que François a salué comme un ‘témoignage convaincant’ — une vision radicale de la simplicité et du service que le Pape dit qui est nécessaire pour l'Église d'aujourd'hui ».

En d'autres termes, une église qui sera neutralisée, marginalisée et finalement écrasée sous les bottes du monde moderne, car elle est essentiellement d'accord pour échanger son mandat divin de baptiser toutes les nations en échange d'un plat de lentilles appelé la fraternité des hommes.

Ne vous méprenez pas à ce sujet : François essaie de détruire l'Église telle qu'elle existait depuis deux millénaires. Pourquoi ? En raison de son orientation personnelle à engager l'Église dans la guerre du monde pour mettre en place un nouvel ordre social, exactement comme le paragraphe #10 du Pacte des Catacombes a promis de faire :

« Nous ferons tout notre possible pour que les responsables de nos gouvernements et de nos services publics fassent et mettent en pratique des lois, des structures et des institutions sociales requises par la justice et la charité, l'égalité et le développement harmonique et holistique de tous les hommes et les femmes et, par ce moyen, amener l'avènement un autre ordre social, digne des fils et des filles de l'humanité et de Dieu ».

Autrement connu comme un nouvel ordre mondial fondé sur la fraternité entre les hommes et le rejet de la Royauté du Christ.

Je reviens tout juste du Synode sur la Famille à Rome qui, il faut le dire, était tout au sujet de la montée de la nouvelle Église de la fraternité des hommes imaginée il y a cinquante ans dans les catacombes Romaines. Je suis revenu de la Ville Éternelle convaincu sans l'ombre d'un doute que nous sommes entrés dans la phase suivante de l’auto-démolition de Paul VI de l'Église.

En tant que membres de la presse, nous nous sommes réunis dans le hall de la presse du Vatican pour entendre le Pape et ses Pères Synodaux triés sur le volet expliquer pourquoi les Paroles de Notre-Seigneur et les enseignements traditionnels et infaillibles de l'Église ne peuvent plus relever le défi de faire face aux problèmes d'une société éclairée et moderne comme la nôtre.

Nous avons été instruits sur les leçons de la miséricorde (comme si l'Église du passé ne savait rien de cela) et sur l'importance de l'écoute parce que, vous voyez, cette nouvelle Église est toute à propos d’accommoder ceux à qui, au cours du dernier demi-siècle, on a donné des pierres plutôt que du pain, qui n’ont jamais été catéchisés et qui sont maintenant dans les familles des naufragés qui ont bu profondément aux puits empoisonnés de Vatican II et de la Nouvelle Messe. Puisque les Catholiques divorcent maintenant et pratiquent la contraception à peu près au même rythme que le reste du monde, il est temps pour les Évêques et les prêtres de les écouter, d’apprendre d'eux et d’établir la future politique pastorale fondée sur les politiques qui ont échoué et qui les ont fait chavirer en premier lieu.

Oui, c’est exactement à ce point stupide !

Ce cauchemar synodal tout entier est comme une expérience bizarre de l'Ère Soviétique qui endoctrinait d'abord le peuple et ensuite leur demandait de faire le perroquet sur ce que Big Brother a besoin d'entendre pour justifier la révolution qu’ils voulaient que le monde croit qu’elle venait de la volonté du peuple.

Incroyablement, l'Église post-conciliaire, qui ne peut même plus remplir ses propres bancs d’église, a néanmoins accueilli un Synode élaboré dont le but était de pointer un doigt accusateur à l'Église des 2000 ans précédents qui a formé une puissante Chrétienté et qui a baptisé la moitié du monde.

À l'une des conférences de presse du Synode, je regardais d’un air découragé et incrédule Mgr Léonard de Belgique assurer la presse sur ce que ce Synode rend officiel : « Nous ne sommes pas une Église qui juge. Nous sommes une Église accueillante, écoutant les gens et parlant en termes clairs. La tendresse est la parole de ce Synode. C’est le début d'une nouvelle Église ».

Contrairement à l'ancienne Église, sans doute, qui était toute orientée à juger les gens et à les faire sentir importuns. Que Dieu nous aide, quel blasphème !

Mais le Cardinal Peter Turkson du Ghana était d’accord avec enthousiasme : « Oui, ce Synode est un emblème de la Nouvelle Église ».

En cela, au moins, ils nous disent la vérité : ils ont quitté cette catacombe et admettent publiquement ce qu'ils sont en train de faire. Le Synode sur la Famille était tout au sujet de l'engagement de François de changer l'Église de manière telle qu’à l’avenir un Pape ne sera pas en mesure de revenir en arrière ... Du moins, c'est leur espoir.

Le Synode reflète l'esprit de la nouvelle ère, du Concile et de ce qui est arrivé il y a 50 ans dans cette catacombe sous les rues de Rome, où des ecclésiastiques ont capitulé au monde à l'embouchure d'une catacombe de 10-mile de long logeant des tombes de 100 000 Chrétiens rendus des témoins muets de la deuxième trahison de Pierre — cette fois du Corps Mystique du Christ.

Un Pape peut-il détruire l'Église ? Non ! Est-ce que le Pape peut essayer de détruire l'Église ? Eh bien, voilà exactement ce qu'il fait. Pierre est à nouveau dans la cour du souverain sacrificateur et le Corps Mystique du Christ se tient devant Pilate, flagellé et couronné d'épines. La question est : quand Pierre commencera-t-il à pleurer ? ■

Note : « Le Secret du 'Pacte des Catacombs' émerge après 50 ans et le Pape François lui donne une nouvelle vie » par David Gibson.

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