par Christopher A. Ferrara
SOURCE : Fatima Network Perspectives
Le 14 juillet 2016
L'essence même du Modernisme est de nier ce que le Moderniste paraît affirmer. Le double langage est la langue de la théologie Moderniste. |
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La mission pastorale lancée de tous les temps par le Christ Lui-même avec la mission divine est précisément de libérer l'âme perdue dans les ténèbres de l'erreur par la prédication de la vérité — la Doctrine Catholique et le Dogme — et non pas accommoder ceux dans les ténèbres ou, pour faire allusion au thème absurde du chapitre 8 de Amoris Laetitia : « Intégrer la fragilité » dans l'Église.
En Moderniste typique, Rausch affirme une vérité Catholique dans le but de la nier tout le reste de l'article. Il cite Saint Vincent de Lérins en ce qui a trait à la vérité fondamentale Catholique à savoir que le développement légitime de la Doctrine Catholique laisse intacte « la même Doctrine, la même signification et la même importance » — précisément comme le Concile Vatican I l’a affirmé — et que, dans le cadre de son développement légitime, ce qui signifie seulement son expression plus complète, la Doctrine « devient plus ferme au fil des ans, plus importante dans le cours du temps, plus glorifiée comme elle avance en âge ». Autrement dit, il n'y a pas de changement dans la Doctrine, soit dans son contenu soit dans sa compréhension mais seulement un renforcement et une croissance dans son expression. D’où la célèbre formule de Saint Vincent : « Nous adhérons à cette Foi qui a été crue partout, toujours, par tous ». Il n'y a pas de « Dieu des surprises » dans la pensée de Saint Vincent, ni dans la Tradition de l'Église.
Après avoir affirmé cette vérité, cependant, Rausch nie rapidement, citant son compagnon Moderniste Jésuite, le Père Spadaro, avec la proposition suivante :
« Saint-Vincent de Lérins fait une comparaison entre l'évolution biologique de l'homme et la transmission d'une époque à l'autre du depositum fidei [dépôt de la Foi], qui se développe et se renforce avec le temps. Ici, la compréhension humaine de soi-même change avec le temps et, donc aussi, sa conscience humaine s’approfondit. À cet égard, nous pourrions penser à l'époque où l'esclavage était considéré comme acceptable, ou encore à la peine de mort qui était appliquée sans contredit. Donc, aussi, voilà comment nous grandissons dans la compréhension de la vérité. Les Théologiens et les Exégètes aident l'Église à mûrir dans son propre jugement. Les autres sciences et leurs développements aident aussi l'Église dans sa croissance dans la compréhension. Il existe des règles et des préceptes ecclésiastiques secondaires qui, à un moment donné, étaient efficaces mais maintenant ils ont perdu de leur valeur et de leur signification. L’opinion que l'enseignement de l'Église est un monolithe à défendre sans nuances ou sans compréhensions différentes est erronée ».
Notez le non-sequitur [ définition : qui ne suit pas les prémisses ] furtif introduit en contrebande via les phrases en italiques : à partir de l’analogie biologique de Saint Vincent concernant la croissance et le développement de la même Doctrine immuable dans l'Église, Rausch ( citant seulement son collègue Moderniste, Spadaro, à des fins de rehausser sa propre autorité ) saute à la conclusion que tout comme « les compréhensions humaines de soi-même changent avec le temps », ainsi donc l'enseignement de l'Église est soumise au fil du temps à « différentes interprétations ». Bien sûr, c’est exactement le contraire de ce que Rausch a affirmé seulement quelques lignes plus tôt : i.e. l'insistance de Saint-Vincent sur « la même Doctrine, la même signification et la même importance » à travers les âges. Dieu ne change pas Sa compréhension de la vérité et pas plus l'Église qui ne change sa compréhension de la foi et de la morale.
Les références à l'esclavage et à la peine de mort sont des diversions. L'Église a toujours condamné la possession d’esclaves ( c’est-à-dire la propriété présumée d'un autre être humain et le contrôle sur son de droit naturel de se marier et d’avoir des enfants ) tout en tolérant certaines formes de liens de servitude en pratique, sans aucun « changement » dans la « compréhension » de la Doctrine.
Quant à la peine de mort, l'Église n'a jamais changé son enseignement sur la légitimité morale dans les cas appropriés. Tout comme même le nouveau Catéchisme le stipule concernant le Cinquième Commandement : « L’enseignement traditionnel de l’Église n’exclut pas, quand l’identité et la responsabilité du coupable sont pleinement vérifiées, le recours à la peine de mort, si celle-ci est l’unique moyen praticable pour protéger efficacement de l’injuste agresseur la vie d’êtres humains ».
Peu importe ce que François croit du contraire, il ne peut pas modifier (pour citer Saint-Vincent) ce que dans l'Église a « cru partout, toujours, par tous » au sujet de la peine capitale ; il ne peut pas maintenant simplement déclarer, contrairement à toute la Tradition, que la peine capitale viole le Cinquième Commandement. Il peut prononcer ces paroles comme il l'a fait en réalité, mais il ne peut pas changer un enseignement constant basé sur la Révélation elle-même. Ses paroles prononcées ne sont que l’opinion errante d'un Pape ; et ce n'est pas la première fois qu’un Pape aberrant a exprimé une opinion errante.
L’énoncé additionnel du Catéchisme affirme que les cas dans lesquels la peine de mort serait appropriée « sont désormais assez rares, sinon même pratiquement inexistants » n’est pas un enseignement constant de l'Église ou un changement de Doctrine, mais une simple affirmation factuelle fondée sur une opinion concernant les conditions pénales actuelles : «Aujourd’hui, en effet, étant données les possibilités dont l’État dispose pour réprimer efficacement le crime » etc. La Doctrine de l'Église ne s’implique pas dans des enquêtes pénales dans le monde entier ni dans les « possibilités ... de réprimer efficacement le crime », ce sur quoi le Magistère n'a pas compétence.
Ainsi donc, après avoir commencé en paraissant affirmer, en citant Saint Vincent, que la Doctrine et le Dogme ne changent pas, Rausch termine en affirmant exactement le contraire : « La règle de la Foi ne change pas dans son essence, mais les expressions de la Doctrine et de sa compréhension spontanée marquées par la culture changent et, pour cette raison, le Magistère et les Conciles doivent assurer la formulation correcte de la Foi ».
Cette « compréhension spontanée » de la Doctrine comme étant « marquée par la culture » change au fil du temps, et doit être « corrigée » par « le Magistère et les Conciles » au fil du temps pour tenir compte de l'évolution de cette soi-disant compréhension, c’est du pur Modernisme. Avec cette notion, pour citer Saint Pie X dans son encyclique historique sur les erreurs des Modernistes : « Ainsi est ouverte la voie à la variation substantielle des dogmes. Amoncellement infini de sophismes, où toute religion trouve son arrêt de mort ».
Mais, peu importe ce que les intentions subjectives de François peuvent être, l’arrêt de mort de toute religion semble être précisément le programme de ce pontificat avec ses attaques démagogiques constantes sur le « rigorisme » et la Doctrine « monolithique » et sa tentative incessante pour desserrer la l'enseignement de l'Église et sa pratique pastorale concernant l’immoralité sexuelle. Comme François l’a déclaré dans un discours cité par Rausch : « La Doctrine Chrétienne n’est pas un système fermé, incapable de soulever des questions, des doutes, des enquêtes, mais elle est vivante, capable de déstabiliser, capable de vivifier. Elle a un visage qui est flexible, un corps qui bouge et qui se développe, une chair qui est tendre : la Doctrine Chrétienne est appelé Jésus-Christ ».
En fait, non. La Doctrine Chrétienne n’est pas littéralement la Chair du Christ, qui a grandi et changé quand le Christ Enfant est devenu homme, quand Il souffrit et mourut, puis est ressuscité des morts, mais Il est plutôt le Verbe incarné qui ne change jamais et qui a existé de toute Éternité avant même qu’Il se soit incarné dans la nature humaine que le Fils a assumée : « Au commencement de toutes choses, la Parole existait déjà ; celui qui est la Parole était avec Dieu, et il était Dieu. 2 Il était donc avec Dieu au commencement (Jean 1 : 2) ».
Mais ici, triste à dire, nous avons plus de double langage Moderniste d'un autre Jésuite, celui qui est assis sur la Chaire de Pierre. Celui qui s’est lui-même entouré de d’autres semblables comme Rausch et Spadaro. Celui qui a commencé, assez incroyablement, « la bataille finale entre le Seigneur et le royaume de Satan », la bataille contre le mariage et la famille dont Sœur Lucie nous a avertis et qui est maintenant avancée sous le slogan sens dessus dessous de la « Doctrine au service de la mission pastorale de l'Église ».
Que Dieu défende Sa Sainte Église contre cet assaut, un tel assaut qu’Elle n’a jamais connu en 2000 ans.
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