jeudi 7 juillet 2016

Faire face à l'Est
Cardinal Sarah




TITRE ORIGINAL : Au sujet de faire Face à l'Est — pour de vrai

Écrit par : Kelly Michaels
Le 7 juillet 2016
SOURCE : The Remnant

Imaginez que l’Allemagne aurait remporté la deuxième guerre mondiale. Les nazis auraient pris le pouvoir non seulement dans toute l'Europe mais, effectivement, dans le monde entier parce qu’aucune superpuissance viable ne resterait avec la motivation ou les moyens de s’opposer à l'idéologie montante et, maintenant, un peu saturée. Tous les jeunes feraient partie des Jeunesses Hitlériennes ; tous les hôpitaux seraient nationalisés à l'échelle nationale. Aucune classe dans une université ne contiendrait des contenus autres que ce que le Parti voudrait enseigner et aucun fonctionnaire ne pourrait délivrer une licence de mariage qui ne survivrait pas à l’examen du Parti. Les juges ignoreraient les lois statutaires et imposeraient la volonté incontrôlée des tyrans, comme Roland Freisler et ses confrères ont si bien fait avant la fin de la guerre dans tous les cas. L'idéal Aryen serait l'idéal universel et chaque avenue serait coupée pour ceux qui souhaiteraient s'y opposer effectivement.

Quel serait le sort des camps de concentration, dans ce cas ? Ils seraient vidés promptement, bien sûr, non pas parce que le mal qui y était contenu aurait été aboli mais parce qu'il aurait été établi. La répression aurait été rendue, en d'autres termes, obsolète.

En effet, pourquoi isoler les Juifs à qui il ne serait plus accordé toute possibilité de survivre ou autre ? Ils pourraient être libérés dans la société — aux yeux des nazis — sans « peur ». L'intelligentsia incarcérée serait affranchie de même car pourquoi prendre la peine de les nourrir et de les loger minimalement lorsque leurs convictions répréhensibles ne pourraient pas trouver aucune expression efficace dans tous les cas ? Les résistants politiques n’auraient aucune résistance dans laquelle participer ; les Tsiganes, les homosexuels et d'autres dont dépendaient leurs modes de vie à cause de la gentillesse d'une population majoritairement Chrétienne allait disparaître de leur propre gré tout aussi bien. Il n'y aurait pas plus d'Auschwitz, en d'autres termes, non pas parce qu'il représente et tout ce qu’il représente aurait été vaincu, mais parce que la société tout entière serait devenue un grand Auschwitz en soi.

Supposons maintenant que les habitants d'un telle dystopie ( définition : société imaginaire régie par un pouvoir totalitaire ou une idéologie néfaste )
soient en train de féliciter leurs dirigeants et, par extension, eux-mêmes, pour leur propre et merveilleuse ouverture d'esprit d’avoir libéré toutes ces personnes. Imaginez, après la victoire Allemande, les médias vibrionnant à la vue de scènes de camps vides, dans les conditions mentionnées ci-dessus, et présenter cela comme une justification morale de la grande valeur du Parti National-Socialiste. Peu importe le fait que l'existence même de ces lieux d'extermination par le travail forcé n’avait jamais été presque rapportés ou admis généralement en premier lieu, la chose importante serait qu’ils n'existent plus ! Tous les grands titres diraient et proclameraient avec seulement une légère variation : « Le Fuhrer libère les captifs ! » Une fois ce slogan publicitaire bien martelé comme étant le récit dominant, non seulement la même la victoire militaire mais aussi la victoire idéologique des National-Socialistes devrait alors être considérée comme complète.

C’est le scénario qui vient à l'esprit quand on lit que le Cardinal Robert Sarah a demandé que le clergé commence à célébrer la Sainte Messe, même dans le Novus Ordo, ad Orientem ( note : orienté vers l’autel et face à l’Est) à nouveau. Est-ce que ceux d'entre nous qui aiment la Messe Traditionnelle en latin et qui en apprécient son symbolisme riche et ancien ne devraient pas se réjouir à cette annonce ? Ne devrions-nous pas, chapeau à la main, retirer chaque aspersion lancée à la théologie, aux motivations et au Pontificat général du Pape François, qui va maintenant — si ces recommandations sont mises en œuvre même si la FSSPX n’est pas canoniquement reconnue — prouver au-delà de l’ombre d'un doute qu’il n’est pas l’adversaire de la Tradition ( avec un T en majuscule), mais en fait, en vertu de ce qui se passe sous sa gouverne, qu’il en est son champion efficace ? Déjà, les félicitations pour le présent Saint Père affluent, comme si c’était lui-même et non pas un de ses adversaires théologiques les plus virulents qui a recommandé ces restaurations salutaires. Encore… disons que la Messe commence à être célébrée ad orientem à nouveau. La question demeure encore : serait-ce parce que François et sa cohorte veulent vraiment la permettre ou bien est-ce parce que —après Amoris Laetitia —ils peuvent se le permettre ?

La « source et le sommet» de la vie Chrétienne est la Sainte Eucharistie. Son éviscération de toute signification mystique par la Note # 351 qui est enfouie dans Amoris Laetitia mais qui est doctrinalement dévastatrice constitue une percée longuement préparée et pour laquelle les ennemis à l'intérieur de l'Église se sont longuement battus. Maintenant que leur idéologie est définitivement montante, ils peuvent se permettre d'être généreux. En effet, pour beaucoup de raisons relatives aux relations publiques et d'autres raisons, il leur appartient de faire positivement ainsi.

Quelle différence cela fait-il si les fidèles sont « autorisés » à se mettre à genoux lors de la réception de la Sainte Communion, maintenant que le Pontife Romain lui-même se maintient les genoux et le cou raides et droits devant chaque tabernacle qu’il rencontre quand le monde entier l’observe ? Pourquoi ne pas laisser le célébrant et le troupeau aussi face à l'Est, liturgiquement ou littéralement, après que le principe ait été établi que c’est la correspondance subjective aux préceptes de sa propre conscience et non une soumission religieuse de l'intelligence et de la volonté au Christ qui est le Pantocrator ( note : du grec « maître de tout, tout-puissant ), qui compte finalement ? Si, dans l'esprit des Bergogliens, « un peu de pain et de vin peut ne pas nuire », comment alors une petite orientation ancienne peut nuire ?

Alors que Amoris Laetitia est maintenu, un prêtre faisant face à l'Est ne pose pas plus de menace pour la Weltanschauung moderniste ( définition : terme allemand désignant la conception du monde de chacun selon sa sensibilité particulière ), ) qu'un membre de l'intelligentsia polonaise forcée à enseigner les concepts importants de Mein Kampf. Ce à quoi les paroissiens sont autorisés en pliant le genou en ce moment est la notion Bergoglienne que l'on fait selon sa propre opinion à propos de la réception de la Sainte Communion, puis on « va de l'avant », lorsque Notre Seigneur exige d'attendre en ligne dans le confessionnal à la place. Le Cardinal Sarah lui-même fait allusion à cette mouche dans l’onguent en déclarant que l’« ambiguïté » doit être exclue de son invitation à revenir à de saines pratiques liturgiques. L’« ambiguïté », bien sûr, est comme un code d’ordinateur pour l'Église dont l’hérésie flagrante est entrelacée dans toute la rhétorique Bergoglienne comme de l'arsenic dans un repas autrement tentant et savoureux. Mgr Athanasius Schneider, aussi, nous a averti que les motifs et les objectifs de la Révolution Bergoglienne ne sont rien d’autres que totalitaires. Compte tenu des carottes et des bâtons qui nous viennent évidemment, nous ferions bien de le réaliser et de s’en rappeler. Nous ferons face à l'Est, c’est correct, mais le vrai Est de la Tradition Catholique — ne nécessitant simplement pas de permission humaine de faire ainsi et de ne tenir compte d’aucune incitation humaine à y renoncer.

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