dimanche 27 mars 2016

Judas


par : l'Archevêque Fulton J. Sheen

SOURCE : Catholic Family News

Au cours des dernières années dans l'Église, nous avons eu de nombreuses études psychologiques et sociologiques, toutes essayant d'expliquer pourquoi certains prêtres ont abandonné leur vocation sacrée. Je suppose qu'elles ont une certaine valeur mais c’est intéressant de constater qu’aucune d'entre elles n’aient pensé faire une étude biblique de la raison pour laquelle un prêtre défroque. Peut-être pourrions-nous trouver beaucoup de choses si nous étudions attentivement les Évangiles et étudions le cas de Judas.

Son nom était Iscariot ; personne ne sait exactement ce que cela signifiait. Peut-être c’était Sicarius, en grec, qui veut dire un porteur de poignard. Dans ce cas, il aurait été catégorisé comme un révolutionnaire dédié à éconduire les Romains hors de la terre d'Israël. Mais de toute façon ; un jour, un enfant est né à Kériot, un enfant de la promesse. Les amis ont apporté des cadeaux aux parents et le temps a passé et cet enfant de Kériot a grandi en âge et il a rencontré un bébé qui est né à Bethléem qui avait grandi en âge, en grâce et en sagesse et, à la croisée des eaux, le Christ a choisi Judas pour être un Apôtre. Il ne l'a pas choisi pour être un traître mais pour être un Apôtre.

Presque toutes les études qui ont été faites sérieusement sur Judas disent que la principale raison pour laquelle il est parti était parce qu'il était avare. Il y a en effet certaines preuves dans l’Évangile à cet effet. Car, juste une semaine avant la Passion de notre Seigneur béni, le Sauveur a été invité dans la maison de Simon le Pharisien, et ce que l'hôte a vu l’a fait rougir. Il leva les yeux et a vu une femme qui était une intruse. À l'extérieur, les amis étaient venus et se tenaient le long du mur pour écouter la conversation à la table. Cette femme, cependant, l'agaçait dans une certaine mesure. Il n’en aurait pas fait de cas si quelqu’un d’autre avait été présent ; mais le Rabbi, qu'est-ce qu’il penserait de tout cela ?

Elle était une femme, une pécheresse. Ses cheveux étaient longs et elle n'a pas tenté de les brosser à l’arrière. Comme elle venait vers la table et, à cette époque, tout le monde à table s’appuyait sur le bras gauche en laissant leur bras droit libre pour manger, elle vint et se tint aux pieds de notre Seigneur béni et laissa tomber en signe avant-coureur de paix quelques larmes sur ses sandales comme les premières gouttes chaudes d'une pluie d'été. Puis ayant honte de ce qu'elle avait fait, elle a essayé d'essuyer les larmes avec ses cheveux. Pendant tout ce temps, Simon pensait en lui-même :

« Si seulement il savait quel genre de femme qu'elle est ».

Comment le savait-il, lui ?

Elle prit à la hauteur de son cou un petit réceptacle. En ces jours-là, les femmes portaient du parfum précieux autour de leur cou dans une bouteille et quand elles assistaient à des rites funéraires, elles cassaient la bouteille au-dessus de ce qui restait de parfum et puis après avoir laissé tomber le parfum sur le cadavre, elles jetaient même les restes de la bouteille sur le corps. Et elle libéra de son cou le récipient d'onguent précieux, mais elle n’a pas fait ce que vous et moi ferions, à savoir verser chaque goutte doucement au goutte-à-goutte, comme pour indiquer par la lenteur de notre don la générosité de celui-ci . Elle a brisé le réceptacle ... elle a tout donné. Car l'amour ne connaît pas de limites.

Pendant tout ce temps, Judas a humé une bouffée de ce parfum. Oscar Wilde décrit un cynique comme celui qui connaît le prix de tout et la valeur de rien. Et il fixa un prix immédiatement : trois cents jours de salaire. Ce parfum, laissez-moi vous dire, n’avait aucune odeur ordinaire d’un n ° 5. Alors maintenant Judas devient le défenseur de l'ordre social. Il brise la routine du dîner en disant :

« Pourquoi n’a-t-il pas été vendu ? il aurait pu être vendu pour une valeur de trois cents pièces d’argent et donné ensuite aux pauvres ? »

Le pauvre ! Je peux imaginer qu’il a probablement continué et qu’il a argumenté dans le style suivant :

« Je vous ai entendu dire sur le Mont des Béatitudes : « Heureux les pauvres ». Où est votre amour pour les pauvres maintenant ? Avez-vous oublié tous ces pauvres pêcheurs qui bossent sur la mer de Galilée ? Rappelez-vous de toutes ces cabanes le long de la route entre Jérusalem et Jéricho, êtes-vous conscient d’eux ? Avez-vous oublié le centre-ville de Jérusalem avec ses taudis ? Où est votre amour pour les pauvres ? »

Le Seigneur répondit :

« Les pauvres, vous en avez toujours avec vous ; Moi, vous ne M’aurez pas toujours ; et ce que cette bonne femme a fait a été fait pour Ma sépulture et on parlera d’elle autour du monde ».

Voici un autre exemple de l'accent mis sur la justice sociale alors qu’il y a un oubli de la justice personnelle.

Un Évêque, un jour est venu me voir avec une lettre écrite par un prêtre sous sa juridiction. Il y avait deux ou trois pages à interligne simple. C’était une attaque très vicieuse envers l'Évêque parce qu’il n’avait aucun intérêt envers l'œcuménisme ; en particulier, parce qu’il n’avait aucun souci pour les pauvres. Eh bien, je savais que l'Évêque avait du souci des pauvres et pour l’oecuménisme aussi. Et je lui ai dit :

« Pourquoi ne cherchez-vous pas à savoir combien il a volé ? »

Comme de fait, il avait volé plus de $ 25,000.00 de la Chancellerie et avait ensuite volé une femme qui était une mère de quatre enfants. C’était l'histoire de Judas revécue une fois de plus.

Donc, l'argument que Judas ait failli parce qu'il était avare semble avoir une certaine substance. Mais est-ce que l’avarice fait vraiment tomber un prêtre ? En fait, il y a eu des hommes cupides dans l'histoire de l'Église. Parfois l'Église peut être un refuge confortable pour l'avarice. Par ailleurs, l'avarice est le péché du vieil homme ; le péché de la jeunesse et de l'âge moyen est la luxure et la pouvoir respectivement. L’avarice est à l’âge avancé car c’est une sorte d'immortalité économique. C’est comme dire : « Voyez à quel point je me suis pourvu pour moi-même ». Et Judas n’était pas un vieil homme. L’avarice ne peut donc pas avoir été la cause de son départ. Alors quelle était la cause ?

Pouvez-vous penser à la première fois que la chute de Judas est mentionnée dans les Évangiles ; la première fois ? Si vous pouvez rappeler ce moment, vous pourrez alors avoir la réponse à pourquoi on défroque dans le sacerdoce. Où est la première mention de la chute de Judas ? Le jour de notre Seigneur a annoncé l'Eucharistie ! Quand Judas a-t-il quitté ? La nuit où notre Seigneur a institué et donné l'Eucharistie ! Il a été en rupture dès l'annonce de l'Eucharistie ; de fait, ce fut un moment critique dans la vie de notre Seigneur béni. Quand il a annoncé l'Eucharistie, Il a perdu les masses parce qu'il a refusé d'être le Roi du pain. Deuxièmement, Il a perdu quelques-uns de Ses disciples ; ils L'ont laissé et ne l’accompagnèrent plus. Enfin, Il a divisé son groupe Apostolique. Et voici la fin de l'histoire dans cette annonce de l'Eucharistie.

Conclusion du 6 ième chapitre de Jean,

Et quand les disciples se retirèrent et ne Le suivirent plus, Jésus demanda aux Douze,

«Voulez-vous partir, vous aussi ? »

Simon Pierre Lui répondit :

« Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles qui donnent la vie éternelle. Nous le croyons, nous le savons : tu es le Saint envoyé de Dieu ». Et Jésus répondit : « Ne vous ai-je pas choisis vous les douze ? Et pourtant l'un de vous est un diable ! » Il parlait de Judas, fils de Simon Iscariote. Car Judas, quoiqu'il fût un des douze disciples, allait le trahir .

Quand est-ce que les prêtres commencent à défroquer ? Quand ils perdent leur foi dans l'Eucharistie ! Ce n’est pas vu, ce n'est pas commenté, une douzaine d'autres explications seront données et la foi est perdue longtemps avant que d'autres voient généralement sa perte. Il y a une façon de prévoir ceux qui quittent le sacerdoce comme il en ressort de ce 6 ième chapitre de Jean.

Notre-Seigneur avait à vivre avec cet homme pendant deux ans encore ; pensez-y ! Il n’a pas dit qui était le diable, il a dit simplement : « Un de vous est le diable ». Jean, plus tard bien sûr, a écrit le nom. Maintenant, vous savez pourquoi nous avons cette retraite centrée sur l'Eucharistie. Il n'y a encore jamais eu un prêtre qui veille quotidiennement sur sa foi en adorant l'Eucharistie pendant une heure qui n’ait jamais quitté le Seigneur ; aucun prêtre ne le fera jamais ! Et ceux qui pensent à quitter ... et j’ai beaucoup de ces lettres en ma possession de ces hommes, de tels hommes sont revenus parce qu’ils ont restauré leur foi dans l'Eucharistie.

Donc, ceci est le début de la rupture mais ils restent dans l’Église. Comme je vous ai dit, Demas est parti, il est retourné au monde comme Paul le dit simplement, mais d'autres vont rester et détruire de l'intérieur. Un jeune prêtre, six mois après son ordination, m'a dit : « Je fus ordonné afin d'essayer de détruire l'Église de l'intérieur ». S'ils pouvaient partir, mais ils restent.

Nous arrivons maintenant à la Dernière Cène et Judas quitte la prêtrise. L'agencement de l’attribution des places à la table était tel que Jean était assis certainement à la droite de Jésus. Qui était assis à la gauche ? Judas ! Maintenant, je vais vous prouver cela. Dans la peinture de Léonard Di Vinci, Judas est en bas de la table, je pense qu’il est à la quatrième place et il renverse le sel. Et, à partir de ce moment-là, c’est devenu de la malchance de renverser le sel. Il tenait son sac d'argent mais je pense que Notre Seigneur, toujours soucieux de nous sauver, lui dit : « Ici Judas, assied-toi près de Moi ». Où était Pierre ? De l'autre côté de Jean.

Notre-Seigneur lave maintenant les pieds de ses disciples. Il y a sept gestes mentionnés ; Je pense que c’est au début du chapitre 13 de Jean. Alors Notre Seigneur lave les pieds pendant le souper, Jésus était bien conscient que le Père avait tout mis en son pouvoir et qu'il était venu de Dieu et qu'il retournait à Dieu. Maintenant, voyez l'image de l'Incarnation ici, (Il se leva de table comme si Dieu le Fils était maintenant préparé pour l'Incarnation), ôta son vêtement de dessus, (la gloire de Sa Divinité,) et prit un linge qui est la marque d'un serviteur, d’un esclave, (dont il s'entoura la taille --- liant l'humanité à Lui ), ensuite, il versa de l'eau dans une cuvette, (versa Son Sang) et se mit à laver les pieds de ses disciples, (nous a nettoyés), puis les a essuyés avec le linge (la purification de l'esprit). Il est intéressant de comparer ce passage avec le deuxième chapitre de Philippiens, verset 6 qui était un hymne dans l'Église, le verset 6 dans Philippiens et la suite ( note : ce verset dit : «Il possédait depuis toujours la condition divine,
mais il n'a pas voulu demeurer de force l'égal de Dieu »
).

Et Notre-Seigneur, après avoir lavé les pieds de Ses disciples a dit : « Vous êtes purs, mais pas tous. L'un de vous va Me trahir ». Dix Apôtres ont dit : « Est-ce moi Seigneur ? » Face à la Divinité, personne ne peut être sûr de son innocence. Il y en a un qui a dit : « Qui est-ce Seigneur ? » Nous y reviendrons plus tard. Et un autre dit : « Qui est-ce Maître ? ». Saint Paul nous dit que c’est seulement par l'Esprit que nous pouvons appeler Jésus, Seigneur. Onze Apôtres L’ont appelé Seigneur, un seul, Maître. Or, à ce moment particulier, il y avait un chuchotement qui circulait et vous comprendrez pourquoi la disposition des sièges était telle qu'elle est décrite ici.

Lorsque Notre Seigneur a dit : « L'un de vous va Me trahir, Pierre toujours curieux et inquisiteur se devait d’être au courant de tout ; il ne pouvait pas supporter le suspense. S’il avait été assis à côté de notre Seigneur, vous pouvez être sûr que Pierre aurait dit : « Qui est-ce Seigneur ? » Mais Pierre, nous dit l'Évangile, se tourne vers Jean et dit : « Demande-Lui qui est-ce ? » Il a demandé à Jean de le demander et Jean a dit : « Qui est-ce Seigneur, qui est-ce ? » Et le Seigneur a dit : « C’est celui à qui Je donnerai cette bouchée de pain après l’avoir trempé dans la sauce ». C'est la façon dont les toasts se faisaient en ces jours ; le pain était plongé dans la sauce et donné à un ami, l'hypothèse étant que ceux qui mangeaient le même pain étaient d’un seul même corps.

Notre-Seigneur a trempé le pain et l’a donné à Judas et a dit : « Ce que tu est en voie de faire, fais-le vite ». Alors Satan entra dans Judas et l'Évangile dit : « Et Judas sortit et il faisait nuit ». Il fait toujours nuit quand on quitte le Seigneur.

Aucun des autres Apôtres à la table ne savait ce qui se passait parce que l'Évangile nous dit qu'ils pensaient que Judas était sorti pour acheter de la nourriture pour la Pâque ou bien pour donner de l'argent aux pauvres. En d'autres termes, ne vous attendez pas à ce que quiconque qui est satanique ait une apparence satanique. Vous ne pensez jamais que toute personne qui anime une liturgie ou qui la prépare soit satanique. Vous ne penseriez pas que quiconque sort pour donner l'aumône soit satanique, mais Satan était en lui. Ensuite, c’est après qu’il ait quitté que notre Seigneur béni a prononcé ces Paroles : « Père, l'heure est venue. Manifeste la gloire de ton Fils, afin que le Fils manifeste aussi ta gloire.».

Le Seigneur se prépare pour aller maintenant au jardin ; il n'y a qu'une seule fois dans la vie de notre Seigneur béni où il fut mentionné qu’il n’ait jamais chanté et ce fut cette nuit-là où il s’en est allé à Sa mort ! Ils entrent dans le jardin, Il pensait pouvoir compter sur trois Apôtres : Pierre, Jacques et Jean ; Jean plutôt affectueux, Pierre loyal et intense à sa façon, Jacques toujours prêt à suivre le leadership, mais Il leur a dit de veiller et de prier. « Veillez » (Attention à l'environnement extérieur ... c’est votre problème horizontal.} « Priez ! » ... (Attachement vertical au Ciel.) Et ils dormaient ! Les hommes qui sont inquiets ne dorment pas, mais ils dormaient. Trois fois notre Bienheureux Seigneur est retourné à eux et leur dit : « Vous ne pouvez pas rester éveillés une heure avec Moi ? »

Maintenant, sur la colline en face du jardin, on pouvait apercevoir des lanternes et un groupe d'hommes, le mot Grec qui est utilisé, « spira », suggérerait plutôt qu'il y avait environ deux cents personnes dans cette armée de Judas. C’est la pleine lune, très facile à distinguer quiconque. De plus, notre Seigneur était bien connu à Jérusalem, tout le monde l'avait vu, au moins au Dimanche des Rameaux. Et comme Judas conduit sa bande de ruffians en bas de la colline, il dit : « Je vais vous donner un signe, un signe. Celui que je baiserai, c'est Lui. Saisissez-Le ». Pourquoi devait-il donner un signe, un baiser ? D'une certaine manière ou d'une autre, quand nous laissons le Seigneur, nous ne Le comprenons jamais, nous oublions Sa Divinité, nous oublions Sa Sagesse et nous oublions Son Amour. Et Judas a pensé que notre Seigneur béni, lâche qu’Il était, fuirait dans l’oliveraie et se cacherait dans l'obscurité. Et donc il aurait à le débusquer et, dans l'obscurité, il leur donnerait un signe, il Le baiserait. Et notre Seigneur s’avance : « Qui cherchez-vous ? » « Jésus de Nazareth ! » « JE SUIS » (Exode) Et ils tombent tous vers l'arrière jusqu'à ce qu’Il leur donne la force de se relever.

Alors Judas jette ses bras autour du cou de notre Seigneur béni et boursouffle Ses lèvres avec un baiser. Et le mot original qui est utilisé dans l'Évangile signifie qu’il L’a couvert de baisers. Ainsi, les livres sont écrits ; j'aime l'Église MAIS ... « Salut Rabbi ». Et puis il L’a baisé. Pourquoi le baiser ? Parce que la Divinité est si sacrée qu'il faut toujours que la trahison soit précédée par une marque d'affection et d'estime.

Le Seigneur est arrêté, il est conduit au-dessus du torrent du Cédron ; c’est une histoire dont nous parlerons dans la dernière Heure Sainte. Et Judas avait repéré son Seigneur parce que l'Évangile nous dit que notre Seigneur était habitué à y aller souvent pour prier. Seuls ceux qui ont été bercés dans l'association sacrée de l'Église savent comment trahir. Judas savait où trouver le Seigneur après l'obscurité. Et dans toute la grande littérature apocalyptique, Robert Hugh Benson, Soloviev et Dostoevsky, la trahison du Christ dans son Église est toujours de l'intérieur, pas de l'extérieur. Dans Benson, c’était un Cardinal, dans Dostoevsky, c’était un Cardinal et dans Soloviev c’était un Cardinal. Le titre ne veut rien dire mais le fait est que c’est toujours un prêtre. Ces auteurs ont fait du prêtre celui qui a été au sommet.

Qui ne pourra jamais oublier la description du Christ de Dostoevsky venant à la ville de Séville dans les environs du 16ème siècle ? Le Grand Inquisiteur est un vieux Cardinal rabougri de quatre-vingt dix ans. Quand notre Seigneur béni revient, Il voit un enfant amené dans une Église. Il redonne la vie à l'enfant et le Grand Inquisiteur Lui rappelle qu’Il est venu apporter la liberté mais que les gens ne veulent pas être libres. Ils veulent vraiment être esclaves de quelque chose. Et il dit : « Demain, nous allons Vous brûler. Quittez et ne revenez jamais ». Et notre Seigneur se pencha et embrassa les joues blanchies du vieux Cardinal et, pour la première fois depuis de nombreuses années, le sang est revenu dans ses joues. Et encore une fois il a dit : « Ne revenez jamais ».

Est-il étonnant alors que Saint-Pierre ainsi que Ezéchiel dans l'Ancien Testament parlent de la destruction du Temple et que la persécution de l'Église vienne de l'intérieur ? Ezéchiel dit : « Incipite à Meo Sanctuario » et Saint-Pierre ; « Commencez par mon sanctuaire ». Commencez là dans le sanctuaire et ce fut ce qui a d'abord été détruit quand Titus et Vespasien ont envahi Jérusalem. Et Pierre dit que ce sera de cette façon à la fin.

Judas a maintenant son argent, mais pas beaucoup, 17,40 $. La Divinité est toujours trahie hors de toute proportion à sa valeur, toujours un chiffre ridicule. Donc, quand un homme abandonne son sacerdoce, qu’est-ce qu’il en reçoit ? Il obtient 500,00 $ en redevances pour un livre attaquant l'Église, pour une heure à la télévision pour faire la lumière sur son livre et le célibat. Trois mille nuits dans le lit et il est malade de tout cela. Judas était malade de tout cela, il reprit ses trente pièces d'argent et les envoya rouler sur le parquet du temple et il a dit : « Écoutez, vous le faites ». Tout ce à quoi ça pouvait servir était d'acheter un champ de sang. Et il aurait pu, s’il avait eu une étincelle de foi, recevoir le pardon et la rémission du Seigneur qui pardonne de telles trahisons soixante-dix fois sept.

Il est intéressant de faire une comparaison entre Pierre et Judas. Notre Seigneur avait averti que les deux failliraient. Ils ont tous deux failli, ils ont tous deux nié ou trahi le Seigneur et tous deux se sont repentis. Mais la différence est dans le mot « repentir » où Judas s’est repenti à lui-même et Pierre s’est repenti au Seigneur. Ils étaient les mêmes jusqu'à ce point. Saint Paul dit en conséquence qu'il y a deux sortes de douleur : la douleur du monde et la douleur de la vraie foi. Alors Judas n’avait plus d'espoir après avoir refusé de retourner au Sauveur et il a pris une corde et est allé sur un terrain rocheux, nous ne savons pas où c'était.

Je me demande, peut-être ... et ici je ne fais que spéculer parce que, jusqu'à ce point, j'ai utilisé l'Évangile. Après le Vendredi Saint, a-t-il jeté la corde sur une des poutres de la Croix ? Nous savons qu’il est tombé sur des rochers la tête la première, son corps éclata par le milieu et tous ses intestins se répandirent. Ce que nous ne savons pas, c’est une simple spéculation… Cette spéculation a été confirmée il y a quelques années lorsque le cuisinier d'un de nos Évêques en Chine, qui avait été avec lui pendant environ vingt-cinq ans, le cuisinier a vendu l’Évêque aux communistes lorsqu’ils sont arrivés et il est devenu un shérif et est même devenu le shérif de l'Évêque prisonnier et l'Évêque est mort dans une marche de la mort. Le cuisinier, plein de remords, est allé à la Chapelle de l'Évêque et jeta une corde autour d’un chevron et s’est pendu. Il est retourné pour ainsi dire sur les lieux de son crime.

Laissant de côté cette spéculation parce que c'est tout ce qu'il y a à dire, Judas est maintenant plein de désespoir et marche sur le sol rocailleux et chaque roche semble aussi dure et sans cœur que son propre cœur. Les troncs de chaque arbre semblaient le pointer du doigt : « Traître, traître, traître ! » Les noeuds sur chaque arbre semblaient être comme des yeux accusateurs.

Et il s’est pendu. Et comme les Actes des Apôtres nous dit, son corps éclata par le milieu et tous ses intestins se répandirent. « Et il est allé à sa propre place ». C’est tout — sa propre place.

Tout a sa propre place. Vous ouvrez la cage d'un oiseau et l'oiseau va à sa propre place. Vous laissez tomber une pierre de la main et la pierre va à sa place. Nous ne savons pas ce qu’était ce propriam locum ( propre place ) de Judas, mais nous connaissons la raison de sa chute et puisse cette raison aiguiser la résolution de notre volonté afin que nous ne faillissions pas à l'Eucharistie. Si nous pouvions lire les cœurs de ceux qui ont quitté, la foi brisée, on découvrirait que ça casse net à quelque part quand la lumière de l'Eucharistie devient rien du tout sans plus aucun sens de l'invisible et de la belle Présence du Christ.

Et la grande tragédie de la vie de Judas, l'un des douze, est qu'il aurait pu être Saint Judas.

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