Par: Phil Lawler
Phil Lawler a été journaliste Catholique depuis plus de 30 ans. Il a édité plusieurs revues Catholiques et écrit huit livres. Fondateur de World Catholic News, il est le directeur des nouvelles et analyste en chef à CatholicCulture.org.
SOURCE : Catholic Culture
Le 4 février 2018
Commentaire de Lawler au 30 janvier 2018 :
Dans sa déclaration sur la controverse entourant les pourparlers entre le Saint-Siège et Pékin, le Vatican a affirmé ce qui n'a jamais été mis en question, tout en laissant la question clé sans réponse — au mieux.
La déclaration du Bureau de Presse du Vatican du 30 janvier est assez brève pour être citée en entier :
« Le Pape est en contact constant avec ses collaborateurs, en particulier de la Secrétairerie d’État, sur les questions chinoises, et il est informé par eux de façon fidèle et détaillée sur la situation de l’Église Catholique en Chine et sur les étapes du dialogue en cours entre le Saint-Siège et la République populaire de Chine, qu’il accompagne avec une sollicitude spéciale».
« Il est surprenant et regrettable que des personnes d’Église affirment le contraire, et que soient ainsi alimentées tant de confusions et de polémiques ».
Cette déclaration apparaît, bien sûr, à la suite d'un plaidoyer passionné du Cardinal Joseph Zen, qui a averti à plusieurs reprises que les négociateurs du Vatican ne reconnaissent pas les dangers de l'apaisement de Pékin. Le Cardinal Zen n'a pas accusé le Saint-Père de ne pas avoir écouté ses conseillers au Secrétariat d'Etat. Bien au contraire. Le Cardinal chinois s'inquiétait à haute voix que le Pape n'écoute que l'équipe de négociation du Vatican et n'entende pas les voix angoissées des fidèles Catholiques en Chine. Ainsi, la déclaration emphatique que le Pape écoute ses négociateurs n'est pas de nature à rassurer le Cardinal Zen et ceux qui partagent ses préoccupations.
Et, en fait, c'est pire que ça. Dans sa déclaration publique, le Cardinal Zen a tenu à épargner au Saint-Père de toute critique directe ; il a suggéré que le Pape lui-même n'était pas au courant des discussions sur la suppression des fidèles Évêques Chinois et leur remplacement par des prélats soutenus par le gouvernement. S'il y avait un point sur lequel le Cardinal réclamait une rupture entre le Pape et ses conseillers, c'était là : le Cardinal Zen disait que le Pape n'était pas responsable de ce plan. Maintenant, en disant que le Pape est tout à fait au diapason de ses collaborateurs, le Vatican donne l'impression que le Saint-Père a pleinement approuvé le plan.
Si tel est le vrai sens de la déclaration du Vatican, il est probable que cela enflamme la controverse. Si ce n'est pas l'intention, cela a perpétué la confusion.
Commentaire de Lawler au 1er février 2018 :
« Si seulement le Pape savait »
— un argument familier qui ne tient pas la route aujourd'hui
Pour la première fois dans ce pontificat, les porte-paroles du Vatican font marche arrière face aux critiques des médias traditionnels. Cette semaine, le Bureau de Presse du Vatican a mené des batailles défensives de relations publiques sur deux fronts : sur des rapports concernant des efforts pour évincer les Évêques « clandestins » en Chine, et sur la décision tardive d'enquêter sur les accusations portées contre un Évêque Chilien. Répondant au chahut, une analyse des nouvelles de l'Associated Press explore la possibilité que ces problèmes surviennent parce que les aides du Pape ne le tiennent pas correctement informé.
Les Catholiques loyaux devraient reconnaître l'argument ; beaucoup d'entre nous ont fait des suggestions semblables dans le passé, pour absoudre un Pontife de blâme pour des décisions que nous avons considérées imprudentes.
Malheureusement, dans ce cas, cette argumentation est moins convaincante. Premièrement, parce que la déclaration du Vatican sur l'imbroglio de la Chine souligne précisément que le Pape est pleinement informé de la situation. Deuxièmement, comme John Allen l'a observé il y a quelques semaines, dans une chronique exceptionnellement presciente, François est indéniablement un Pape « pratique ». En ce qui concerne la politique interne de la Curie Romaine, Allen, le plus grand observateur des États-Unis a déclaré : « Ce que personne ne conteste, c'est que la situation est telle que François sait ce qui se passe ».
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