samedi 3 février 2018

Annuler Humanae Vitae
Comment l'Église peut-elle gérer le bond quantique Bergoglien ?



par Christopher A. Ferrara
SOURCE : The Remnant
Le 2 février 2018


La sagesse conventionnelle est que « cette Papauté désastreuse » repose sur un continuum de déclin ecclésial post-Vatican II que François représente mais à son point le plus bas encore jamais atteint. C'est vrai, mais seulement superficiellement. Si nous regardons plus en profondeur le phénomène qu'Antonio Socci a appelé le Bergoglianisme, nous voyons une rupture réelle avec ce continuum, un bond quantique dans le domaine chaotique de l'esprit d'un Jésuite mal formé, fasciné par sa propre pensée désordonnée.

Une analogie avec la physique atomique m'a paru utile pour évaluer les effets du bond quantique Bergoglien. Quand un électron en orbite autour d'un noyau fait un bond quantique ( une transition vers un niveau d'énergie supérieur défini ) sa distance du noyau augmente, l'attraction du noyau s'affaiblit, et l'atome devient moins stable, signifiant qu’elle est plus susceptible de se combiner avec les atomes environnants par méthode d'ionisation. Lorsque l'ionisation se produit, une nouvelle configuration électronique stable est atteinte.

L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.

Par analogie, le bond quantique Bergoglien incite l'élément humain de l'Église à atteindre un niveau d'énergie différent par rapport au noyau de la Tradition, s'éloignant encore plus du noyau qu'il ne l'était au niveau d'énergie précédent, atteignant ainsi un nouveau niveau d'instabilité et donc encore plus susceptible d'être combiné avec la pensée du monde dans son absorption plus « stable » dans le monde. Si nous poursuivons l'analogie en termes de mécanique quantique, la théologie de ce Pape peut être assimilée à des électrons existant simultanément dans des états d'énergie superposés, à la fois supérieurs et inférieurs, mais avec une distribution de probabilité favorisant toujours le bond quantique vers un niveau supérieur, moins stable, de son état d'énergie, et par analogie avec une plus grande distance du noyau de la Tradition, dans toute mesure du résultat macroscopique.

Le bond quantique en question est une attaque contre la loi naturelle, particulièrement en ce qui concerne le Sixième Commandement, dont les déclarations des prédécesseurs immédiats de Bergoglio à l'état « énergétique » inférieur de la crise ecclésiale, quand l’élément humain de l'Église était plus proche du noyau de la Tradition. Il y a, à cet égard, une discontinuité fondamentale entre Bergoglio et ses prédécesseurs immédiats, même si les Papes conciliaires ont introduit un état d'instabilité ecclésiale sans précédent.

Pour pousser encore plus loin l'analogie avec la physique, nous pouvons dire que ce résultat était éminemment prévisible au moyen de ce que nous pouvons appeler un « Bergoglien » [ note : formule mathématique pour évaluer le bond quantique de l’Église actuelle ]. Comme l'opération mathématique connue sous le nom de Lagrangien, qui permet de prédire l'état final d'un système de particules en mouvement à partir de ses coordonnées initiales, un « Bergoglien » permet de prédire l'état final du système théologique de Bergoglio à partir de ses énoncés initiaux. Comparé à l'utilisation des Lagrangiens ( qui me dépasse complètement ), l'utilisation d'un « Bergoglien » est éminemment simple : x (t) = y, où x est l'énoncé Bergoglien initial, t est le temps et y l'état final du système.

Par exemple, sur la base de rien d'autre que la déclaration initiale de « la Proposition de Kasper » en 2013, à laquelle nous assignons la variable x , notre fonction mathématique Bergoglienne a pu prédire le résultat final y : à savoir la mise en œuvre de la proposition de Kasper par l'admission des adultères publics dans les « seconds mariages » à la Sainte Communion basée sur le « discernement » de leurs « situations complexes ». Ce résultat a été formellement annoncé dans Amoris Laetitia (AL), mais il était facilement prévisible par l'application de la formule quantique du « Bergoglien». Les deux Synodes truqués étaient simplement ce que les mathématiciens appellent des « contraintes holonomiques », qui éliminent les variables qui n'affectent pas le mouvement du système ( Bergoglien ) au fur et à mesure qu'il se déroule. ( L'exemple classique de ceci est un pendule, dont le mouvement strictement le long d'un arc est connu à l'avance, laquelle connaissance élimine toutes les autres variables du mouvement ).

De même, étant donné la première référence de Bergoglio sur la contraception, prononcée dans les six mois de son élection ( « Nous ne pouvons insister que sur les questions liées à l’avortement, au mariage homosexuel et à l'utilisation des méthodes contraceptives » ), ou sa déclaration plus tard que la contraception est permissible afin d'éviter la propagation du virus Zika ( « Ne confondez pas le fait d’éviter une grossesse avec un avortement »), la formule quantique « Bergoglienne » nous a permis de prédire le résultat final du système : une « réinterprétation » de Humanae Vitae selon laquelle le « discernement » de « circonstances complexes », déjà appliqué à l'admission des adultères publics à la Sainte Communion selon Amoris Laetitia, permettrait également l'utilisation de la pilule dans « certains cas ».

Cette « réinterprétation » est actuellement en cours par le biais d'une commission semi-secrète et par des déclarations en ballons d’essai par des collaborateurs de Bergoglio, conformément au Chapitre 8 d’Amoris Laetitia. Un tel ballon d'essai a été lancé par un clerc nommé par Bergoglio à l'Académie Pontificale pour la Vie, le soi-disant théologien moral, le Père Maurizio Chiodi, qui a déclaré lors d'une conférence publique ostentatoire au Grégorien le 14 décembre qu'il y a des « circonstances » — je m’en réfère au Chapitre 8 d’Amoris Laetitia— qui, précisément pour des raisons de responsabilité, nécessite une contraception ». Chiodi a également déclaré que lorsque « les méthodes naturelles sont impossibles ou irréalisables, d'autres formes de responsabilité doivent être trouvées » et « une méthode artificielle de régulation des naissances pourrait être reconnue comme un acte de responsabilité qui est effectué, non pas dans le but de rejeter radicalement le don d'un enfant, mais parce que, dans ces situations, la responsabilité appelle le couple et la famille à d'autres formes d'accueil et d'hospitalité ». ( Chiodi, d'ailleurs, a été nommé à l'Académie après que Bergoglio ait purgé tous ses membres, qu’il ait ordonné que ses statuts soient réécrits et qu’il ait aboli son serment pro-vie. L'utilisation de la formule quantique « Bergoglienne » permettait aussi un simple calcul que l'Académie Pontificale pour La vie atteindra l'état final d'être l'Académie Pontificale contre la Vie ).

Comme Bergoglio lui-même l’a déclaré : «Tout dépend de comment Humanae Vitae est interprété... Il ne s'agit pas de changer de Doctrine, mais d'approfondir et de faire en sorte que la pratique pastorale prenne en compte les situations et de ce que les personnes sont capables de faire ». En d'autres termes, l'éthique de situation. Afin d'accomplir sa « réinterprétation » de Humanae Vitae selon l'éthique de situation, Bergoglio devra, bien sûr, nous mentir. Mais comme l’a observé Sandro Magister, cette tromperie ne sera pas si facile à faire :

« De toute évidence, l’intention du Pape François est de faire volte-face – c’est-à-dire en pratique de légitimer les contraceptifs – de la manière la plus tranquillisante qui soit, comme s’il s’agissait d’une évolution naturelle et nécessaire, sans rupture, en parfaite continuité avec le magistère précédent de l’Eglise et avec la même « véritable » dynamique profonde de l’encyclique. Mais dès qu’on regarde un peu en arrière, cet artifice ne semble nullement facile à réaliser ».

Magister se réfère à l'enseignement de Paul VI et de Jean-Paul II sur le mal intrinsèque de la contraception. Il cite l'intervention de Jean-Paul II en 1988 dans la défense de Humanae Vitae en particulier et le concept du mal intrinsèque en général contre les fausses affirmations de la primauté de la conscience :

« Pendant ces années, à la suite de la contestation de Humanae vitae, on a remis en question la doctrine chrétienne de la conscience morale elle-même, en acceptant l’idée d’une conscience créatrice de la norme morale. De cette façon, on a radicalement rompu ce lien d’obéissance à la Sainte Volonté du Créateur qui est constitutif de la dignité même de l’homme... »

Paul VI, qualifiant l'acte contraceptif d'intrinsèquement illicite, avait pour but d'enseigner que la norme morale est telle qu'elle n'admet aucune exception : « aucune circonstance personnelle ou sociale n'a jamais été capable, n'a pu ou ne pourra rendre un tel acte ordonné en lui-même ». L'existence de normes particulières en référence à l'activité intra-mondaine de l'homme, dotée d'une force obligatoire telle qu'elle exclut toujours et en tout cas la possibilité d'exceptions, est un enseignement constant du Magistère de l'Église qui ne peut être remis en question par le théologien Catholique.

Bergoglio ne se considère clairement pas lié par l'enseignement constant du Magistère ou même par « la Sainte Volonté du Créateur », d'où il orchestre l’écart qui constitue son bond quantique. Mais il faut souligner à nouveau qu'il s'agit d'un bond par rapport au niveau précédent d'instabilité ecclésiale. Au niveau précédent, les nouveautés d'une « parentalité responsable » mal définie, introduite par Vatican II, et la pratique de la planification familiale naturelle comme positivement vertueuse et même obligatoire avaient déjà affaibli l'adhésion à l'enseignement contre la contraception, même si une approbation de ce mal intrinsèque requiert encore une rupture radicale via l’éthique de situation que Bergoglio a introduit dans le Chapitre 8 d’Amoris Laetitia.

L'expression formelle de l'état final du système Bergoglien se trouve au paragraphe 303 de Amoris Laetitia, qui condamne la conduite intrinsèquement mauvaise comme étant « ce qui est pour l'instant la réponse la plus généreuse qui puisse être donnée à Dieu » et « ce que Dieu Lui-Même demande au milieu la complexité concrète des limites de quelqu’un ». À ce sujet, le Professeur Josef Seifert a conclu à juste titre que « la conséquence purement logique de cette affirmation d’Amoris Laetitia semble détruire tout l'enseignement moral de l'Église ».

Un calcul avec la formule quantique « Bergoglienne » prédisait également cet état final, ce qui revient à nier la loi naturelle en tant que telle. Par exemple, à partir de x comme la déclaration dans l’Instrumentum Laboris du Synode extraordinaire truqué de 2014, à savoir que « le concept de droit naturel se révèle aujourd'hui être, dans différents contextes culturels, très problématique, voire complètement incompréhensible » — le résultat final y était déjà déterminable. Ce résultat vient d'être exprimé par le Professeur Gerhard Höver, un autre nommé par Bergoglio à l'Académie Pontificale pour la Vie subvertie. Citant l'affirmation de Bergoglio selon laquelle « le temps est plus grand que l'espace » — une application curieuse de la physique pour traiter la théologie — Höver déclare que la notion de mal intrinsèque est altérée par le temps, de sorte que « des raisons théologiques conduisent le Pape François à refuser de continuer avec cette restriction ». Ou, comme « porte-parole » de Bergoglio, son compatriote Jésuite Antonio Spadaro, avait déjà déclaré : « Nous devons conclure que le Pape se rend compte qu'on ne peut plus parler d'une catégorie abstraite de personnes et... d'une praxis d'intégration dans une règle qui doit absolument être suivie dans tous les cas… »

C'est-à-dire, comme le dirait Bergoglio, on ne peut plus parler de préceptes négatifs, sans exception, de la loi naturelle dont personne n'est exempté en aucune circonstance. Il a soumis la morale elle-même à une variance d'échelle de temps, exactement comme le ferait un Lagrangien avec, disons, la dynamique des fluides dans un champ de vecteurs. Pour lui, la vérité n'est pas abstraite mais entièrement concrétisée et donc soumise à une sorte de changement morphologique dans le temps. D'où son dicton, un mélange typiquement Moderniste d'une chose avec une autre, à savoir que la Doctrine Catholique est la Chair de Jésus :

« La Doctrine Chrétienne n'est pas un système fermé incapable de générer des questions, des doutes, des enquêtes, mais elle est vivante, sait être déstabilisée, animée. Elle a un visage qui n'est pas rigide, elle a un corps qui bouge et qui grandit, elle a une chair douce : la Doctrine Chrétienne s'appelle Jésus-Christ ».

[ La dottrina cristiana non è un sistema chiuso incapace di generare domande, dubbi, interrogativi, ma è viva, sa inquietare, sa animare. Ha volto non rigido, ha corpo che si muove e si sviluppa, ha carne tenera: la dottrina cristiana si chiama Gesù Cristo ].

La théologie Bergoglienne, où « le temps est plus grand que l'espace », a produit le bond quantique Bergoglien dans un champ quantique de flux théologique : c'est-à-dire une négation de l'existence du mal intrinsèque en tant que tel. Les préceptes négatifs sans exception de la loi naturelle sont remplacés par une série d'idéaux ou de repères auxquels Dieu n'aurait pas besoin d'une stricte conformité et qu’Il pourrait même approuver positivement la désobéissance dans certaines situations.

En somme, nous avons un Pape qui se sent le droit de déclarer rien de moins que la destruction de la morale en principe. Je dis en principe parce que, compte tenu de la superposition d'idées contraires dans l'écume quantique de sa pensée, Bergoglio pense qu'il peut confiner son oblitération proposée d'un ordre moral interdisant absolument les maux intrinsèques à la sphère de la morale sexuelle tout en insistant sur son existence aux autres péchés. Les maux intrinsèques restants incluraient non seulement le meurtre et le vol ( je ne crois pas qu'il y ait suffisamment de données pour un calcul Bergoglien sur l'avortement, malgré la nomination de Bergoglio de membres favorables à l’avortement à l'Académie Pontificale pour la Vie ) mais aussi ceux conçus de son propre chef comme contribuer au « changement climatique » ou l'imposition de la peine capitale. Quant à ce dernier, Bergoglio déclare, assez absurdement, que la peine capitale est « en soi contraire à l'Évangile » et est «inadmissible... peu importe la gravité<1i> du crime » — ce qui contredit non seulement l'Évangile lui-même, mais tout l'enseignement de l'Église avant son arrivée tumultueuse à Rome. Selon la théologie morale sens dessus dessous de Bergoglio, un châtiment dont l’application moralement correcte dépend des circonstances, est dénoncée comme intrinsèquement mauvais et jamais permis, alors que le comportement sexuel intrinsèquement mauvais qui ne peut jamais être autorisé est excusé car il est fondé sur des circonstances.

Que font les fidèles devant le bond quantique Bergoglien ? À ce stade, il devrait être évident que le nouveau niveau d'instabilité ecclésiale que ce Pontificat a provoqué, et dont l'Église n'a jamais été témoin, même au cours des cinquante dernières années de la révolution postconciliaire, appelle une réponse tout aussi inédite : une déclaration formelle des membres de la haute hiérarchie selon laquelle Bergoglio s'est écarté de la saine Doctrine en ces matières, que son enseignement ne doit pas être suivi, et que s'il persiste dans ses erreurs, il aura remis en question la validité de son propre Pontificat.

Le devoir d'une telle opposition devrait être clair pour les quelques Cardinaux et Évêques qui ont exprimé leur inquiétude sur l'état de l'Église sous Bergoglio mais se sont jusqu'ici limités à des demandes timides qu'il « clarifie » ce qu'ils savent qu'il a déjà parfaitement expliqué. Il est vraiment étonnant qu'aucun d'entre eux n'ait eu le courage d'affirmer sans équivoque que Bergoglio est dans l'erreur et que ses erreurs, et pas seulement les erreurs de ceux qui suivent son exemple, doivent être combattues comme une menace à l'intégrité de la Foi. Une telle franchise n'a pas manqué aux prêtres et aux membres de la laïcité dans le monde Catholique, cependant toute la haute hiérarchie semble incapable de dire la vérité sur cette Papauté désastreuse. Qu'est-ce qui explique ce silence des hiérarques ? Est-ce simplement une peur des représailles, ou y a-t-il un mystère plus profond de l'iniquité à l’oeuvre ?

À moins que les membres de la hiérarchie ne veuillent résister à ce Pape « ouvertement ( Ga 2, 11 ) » à ce Pape comme Paul l'a fait avec Pierre, il semble qu'il n'y ait aucune perspective, humainement parlant, de repousser son étonnante attaque contre la Foi et la Morale sinon sa mort ou sa démission. L'échec continu de la hiérarchie à faire cause commune réellement à Bergoglio alors même que ses erreurs se répandent dans toute l'Église, invite un jugement Divin par défaut. Et cela impliquera très probablement une résolution de la débâcle Bergoglienne au milieu de circonstances dévastatrices pour l'Église et le monde.

On se souvient de la vision liée au Troisième Secret de Fatima, dans laquelle un futur Pape et des membres de la hiérarchie sont exécutés sur une colline à l'extérieur d'une ville en ruines remplie de morts. On se souvient également de la révélation du Pape Benoît XVI concernant le contenu du Secret dans son intégralité : à savoir que « la plus grande persécution de l'Église ne vient pas de ses ennemis du dehors, mais provient du péché dans l'Église... ». Et maintenant nous avons un Pape dont la mission même semble précisément être l'institutionnalisation du péché dans l'Église. Si la hiérarchie n'arrête pas sa folie, alors nous ne pouvons que prier que le Ciel le fasse.





Aucun commentaire:

Publier un commentaire