samedi 18 juillet 2015

Dix ans de « mariage gay » au Canada

Faut-il fêter ou pleurer ?





OTTAWA - Le 20 Juillet 2005 le mariage de même sexe devenait légal au Canada. Dix ans plus tard, le Canada a connu une érosion constante de la liberté religieuse et de la liberté de conscience, a subi des changements négatifs dans l'éducation sexuelle et les droits parentaux tout en voyant aussi un changement dans les droits de l'enfant selon plusieurs observateurs.

La Loi sur le mariage civil a été présentée comme une tentative d'équilibrer les droits de ceux qui prônent le mariage de même sexe avec ceux défendant le mariage traditionnel, mais de plus en plus de voix du second groupe sont marginalisées et même réduites au silence… plusieurs craignent.

Le fait de défendre le mariage traditionnel est « devenu rapidement un discours de haine maintenant », a déclaré Ray Pennings, le co-fondateur et vice-président du groupe de réflexion chrétienne Cardus. « Cette façon de pensée n’est pas basée sur des faits en termes de droit; c’est un mythe qui devient de plus en plus culturellement accepté ».

M Pennings dit qu’il y a 10 ans le Canada a connu un véritable débat sur le mariage, mais maintenant, la discussion a donné lieu à un climat de poursuites, à une perte de la liberté religieuse et, potentiellement, à la perte de l'exonération d'impôt pour les institutions qui ne parviennent pas à passer le nouveau « test d’orthodoxie pour la laïcité à savoir que, sans une pleine affirmation des droits des LGBT (Lesbiennes- Gay- Bisexuels – Transgenres) en tant que bien public, c’est considéré suffisant pour vous disqualifier d’une pleine participation publique ».

« C’est un temps assez préoccupant », a convenu l'avocat constitutionnel Iain Benson. « Je me demande un peu si les principes de diversité et du respect des différences qui font clairement partie du cadre de la Loi sur le mariage civil se mettront en marche pour nous faire survivre à l'assaut implacable de l'homogénéisation ».

Un exemple type pour Benson concerne l’Université Trinity Western (TWU) qui est une école chrétienne privée qui demande aux élèves et aux professeurs de signer un engagement de comportement qui comprend l'abstention de rapports sexuels en dehors du mariage traditionnel. Cette université a l'intention de lancer une école de droit, mais plusieurs barreaux ont déjà décrété inéligibles leurs diplômés à pratiquer le droit dans leurs provinces.

M Benson affirme que le cas de l’Université Trinity Western représente une « attaque de grande envergure sur une institution à dimension privée et publique », une « guerre de culture à grande échelle ».

Le Président de la Ligue Catholique des Droits Civils, M Phil Horgan voit aussi le cas de l’Université Trinity Western comme une illustration de ce qui arrive quand le mariage de même sexe est imposé dans une culture. Avec l'état qui s’introduit maintenant dans l'éducation religieuse des institutions, s’introduira-t-il après dans l’enseignement à la maison ?

« Ce ne sont pas des avancées modestes » dit-il. « Il en va de la notion de l'autonomie de la famille et si elle aura place dans la société civile pour maintenir de telles notions au charme désuet qu’est le mariage traditionnel ».

Tous les points de vue dissidents qu'ils soient fondés sur la religion ou non sont menacés, a dit Benson.

Dans la dernière décennie, les commissaires aux mariages provinciaux ont perdu leur emploi pour avoir refusé d'officier des mariages de même sexe ; le chapitre des Chevaliers de Colomb a été contraint de payer une amende après avoir refusé de laisser sa salle à être utilisée pour une célébration de même sexe. Christian Horizons, un organisme de bienfaisance de l'Ontario qui se soucie des adultes ayant une déficience intellectuelle, a dû abandonner son code de moralité après qu’une employée lesbienne l’ait contesté.

La redéfinition du mariage a créé « ce qui équivaut à une institution complètement différente », a déclaré Douglas Farrow, professeur à l'Université McGill de l’organisme Pensée Chrétienne (Christian Thought). M Farrow estime que la famille biologique naturelle était le rempart naturel au pouvoir de l’État, mais en redéfinissant le mariage à deux personnes quelconque, même si ce sont de même sexe, ça a comme « effet de priver de leurs droits l'unité de la famille naturelle en tant qu’élément de retenue sur l'état et sur le pouvoir de l'État sur le citoyen ».

Il dit que le processus a commencé il y a plus de 10 ans.

« Il n’aurait jamais été pensable d’en arriver au mariage de même sexe sans avoir d'abord embrassé une approche contraceptive au sexe et une approche aux mariages successifs — le divorce et la culture du remariage » dit-il.

La montée de la transsexualité est un autre exemple d'une société en mutation.

« Nous nous éloignons de traiter le corps comme élément essentiel à la nature même de l'être humain et nous nous engageons à le considérer comme quelque chose de vraiment accessoire et sujet à manipulations » a déclaré Mia Farrow.

Mde Margaret Somerville, éthicienne de l'Université McGill, a dit que sa préoccupation n’était jamais avec les adultes et leurs relations mais avec les droits des enfants. Il y a une nécessité pour la société d'avoir une norme de base de la famille composée d'une mère et d’un père qui sont les parents biologiques des enfants et que les enfants grandissent dans la structure de la famille immédiate de la mère, du père, des frères et sœurs et de leur famille élargie, a-t-elle dit. Il y aura toujours des exceptions, mais « il y a une différence si les exceptions restent des exceptions ou bien que les exceptions deviennent la règle ».

Les tenants du mariage homosexuel affirment qu'il n'y a pas de différence pour un enfant d'être élevé par sa mère et son père biologiques ou par deux parents du même sexe.

Pour Mde Gwen Landolt, vice-présidente national de REAL Women of Canada, le développement le plus problématique dans le sillage du mariage de même sexe est son impact sur l'éducation et « l'enseignement de l'homosexualité dans les écoles ».

« La Loi sur le mariage civil a été adoptée sur la base que les relations homosexuelles sont égales aux relations hétérosexuelles » a dit Mde Landolt.

« Maintenant ils enseignent cela dans les écoles. Ça a conduit à l'endoctrinement homosexuel dans le système scolaire ».


SOURCE : écrit par Deborah Giapong,The Catholic Register

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