jeudi 1 février 2018

Une pétition mondiale aux Évêques

Nous demandons des agenouilloirs pour les fidèles
qui veulent recevoir la Communion à genoux



Par : Roberto de Mattei, vaticaniste
Le 31 janvier 2018
SOURCE : One Peter Five

Traduction de l'Italien vers l'Anglais : Giuseppe Pellegrino


Aujourd'hui, nous voulons relancer une initiative qui nous semble à la fois légitime et souhaitable, à un moment où le sens du sacré est continuellement érodé, également au sein de l'Église, par d'autres préoccupations et priorités, souvent liées aux modes passagères. Nous reproduisons ici une lettre que l'ex-Préfet de la Congrégation pour le Culte divin, le Cardinal Canizares, aujourd'hui Archevêque de Valence, a envoyée à ses prêtres en janvier, et que l'on peut trouver à Nuova Bussola Quotidiana. Entre autres choses, l'Archevêque a écrit, en se référant à une lettre pastorale d'il y a quelque temps :

« Dans cette même lettre, je me suis rappelé comment échanger le Signe de la Paix et comment recevoir la Communion. Je vous avoue qu'il y a des moments où je suis en colère de voir comment certaines personnes s'avancent, sans aucun recueillement ni dévotion, sans aucun geste d'adoration, comme si elles prenaient un biscuit ou quelque chose de semblable. J'insiste sur ce que j'ai dit dans cette lettre sur l'Eucharistie : on peut recevoir la Communion directement dans la bouche, ou avec la main pour ensuite placer le Corps du Christ dans la bouche. Mais je dois ajouter que la forme la plus conforme au Mystère du Corps du Christ est quand on la reçoit agenouillé et dans la bouche. En disant cela, je ne veux pas reculer l'horloge du temps ; je dis simplement ce qui est en accord avec [ la nature de ] la Communion ».

Et justement ces jours-ci, une demande a été faite, à tous les Évêques Catholiques, à laquelle chacun peut montrer son soutien en la signant. Voici ici le texte original en Italien.



Lettre adressée aux Évêques de l'Église Catholique

Nous demandons des agenouilloirs pour les fidèles qui souhaitent recevoir l'Eucharistie à genoux ; une pétition promue par le « Comité uni à Jésus Eucharistique à travers les très Saintes Mains de Marie ».

Sur la réception de la Communion dans la main

Afin de comprendre l'importance de la manière dont la Sainte Communion est reçue, il est nécessaire de commencer par une brève réflexion sur la signification de la Messe, au cours de laquelle le pain et le vin deviennent le Corps et le Sang du Christ. Le document Sacrosanctum Concilium du Concile Vatican II affirme deux choses centrales : la Messe en tant que Sacrifice et la Présence Réelle. En outre, la formulation du Catéchisme de l'Église Catholique, sous la direction du [ Cardinal ] Ratzinger, a réaffirmé ces connotations Catholiques concernant l'Eucharistie. C'est le Pape, celui-là même qui a conclu le Concile, Paul VI, qui se sentait même enclin à publier une lettre Encyclique dans laquelle il réaffirmait le caractère sacrificiel de la messe et la validité légitime de l'adoration Eucharistique par les fidèles en dehors de la Messe.

Entre-temps, les Conférences Épiscopales nationales ont eu la faculté d'accorder un indult [ Déf. : Privilège accordé par le Pape en dérogation du droit commun. ] pour la réception de l'Eucharistie dans la main, les rails de Communion et les agenouilloirs ont été éliminés, les Tabernacles ont été déplacés du centre des églises, nonobstant le fait que le Catéchisme ( toujours en 1992 ) a réaffirmé que le Tabernacle devait être situé « dans un endroit particulièrement digne dans l'église et devrait être construit de telle manière qu'il souligne et manifeste la vérité de la Présence Réelle du Christ dans le Saint Sacrement ». Concernant la question de la réception de l'Eucharistie, il faut surtout se rappeler que dans les documents Conciliaires — y compris ceux qui font les déclarations les plus progressistes concernant les innovations les plus significatives proposées dans la liturgie — on ne parle pas de la Communion dans la main. Et pourtant, c’est considéré comme quelque chose que le Concile voulait, même si le Concile ne l'a même pas abordé. En réalité, la réception de la Sainte Eucharistie dans la main reste seulement un indult du Siège Apostolique. Lorsque les Évêques Italiens ont approuvé la Communion dans la main ( avec une majorité de deux voix seulement ), il y avait ceux, comme le Président de la Conférence Épiscopale, qui était évidemment contre et très inquiet, et qui avait inséré une recommandation aux fidèles, en particulier aux enfants et aux adolescents, qu'ils doivent être sûrs que leurs mains étaient propres. Au lieu d'arrêter l'abus, ils ne se sont préoccupés d'abord que d'essayer de limiter l'ampleur de la profanation. C'est précisément cette génération de jeunes Catholiques, élevée dans les années 80 et 90 qui ( hormis la contre-tendance des groupes de prière liés à la Tradition ou aux apparitions de Medugorje ) manifestent un certain désintérêt pour la dévotion et l'adoration de la Sainte Eucharistie, n'ayant aucune perception de Qui est reçu. Le document en question — l'Instruction sur la Communion Eucharistique — est celui de mai 1989, suivi du Décret de la Conférence Épiscopale Italienne qui le contient, daté du 19 juillet 1989 et entré en vigueur le 3 décembre de la même année, le Premier Dimanche de l'Avent.

Le texte de l'Instruction sur la Communion Eucharistique concernant cette nouvelle manière de recevoir l'hostie consacrée explique : « Il semble particulièrement approprié de se présenter processionnellement à l'autel et de recevoir l'Eucharistie debout, avec un geste de révérence, professant avec un « Amen » sa foi dans la Présence Sacramentelle du Christ. Nous rappelons que nous avons ici affaire à un indult. Par l'intermédiaire de l'Instruction Memoriale Domini promulguée par la Sacrée Congrégation pour le Culte Divin le 29 mai 1969, le Saint-Siège a autorisé les Conférences Épiscopales individuelles à demander la faculté d'introduire la pratique de la Communion dans la main. Une possibilité n'oblige pas ! Pourtant, ce n'est pas une question non pertinente, car elle ne concerne personne d'autre que la Présence Réelle de Jésus. Ce n'est donc pas une simple pratique des Traditionalistes ; c'est plutôt l'affaire centrale de toute l'Église qui, avant de s'occuper des questions écologiques, ou de la question des immigrés, doit garder et protéger le Seigneur Eucharistique avec cet amour et cette fidélité avec lesquels Saint Joseph protégeait l'Enfant Jésus. Dans l'Eucharistie, en effet, par amour pour les âmes, Jésus se rend vulnérable comme Il était quand Il était petit enfant, attaqué par la haine meurtrière d'Hérode.

Cet aspect a été élaboré par Mgr Schneider comme Ius Christi, c'est-à-dire la Loi du Christ. Récemment, commentant cette intuition de Schneider, le Cardinal Burke, reconnaissant de cette intuition, a déclaré : « Rappelant l'humilité totale de l'amour du Christ qui se donne à nous dans la minuscule hostie, fragile par nature, Mgr Schneider rappelle notre attention à l'obligation grave de protéger et d'adorer notre Seigneur. En effet, dans la Sainte Communion, Il est ému par son amour incessant et incommensurable pour l'homme, Il se fait le plus petit, le plus faible, le plus délicat d'entre nous. Les yeux de la Foi reconnaissent la Présence Réelle dans les fragments, même les plus petits, de l'Hostie Sacrée, et nous conduisent ainsi à aimer l'Adoration ». Comme Saint Thomas d'Aquin l'a enseigné, Jésus est réellement présent dans le moindre fragment de l’Hostie consacrée. Le grand théologien Dominicain a affirmé que l'Eucharistie est sacrée et ne peut donc être touchée que par des mains consacrées ; il a fait référence à la pratique de recevoir la Communion seulement sur la langue de sorte que la distribution du Corps du Seigneur ne soit faite que par le prêtre ordonné. Il en est ainsi pour plusieurs raisons parmi lesquelles le Docteur Angélique mentionne aussi le respect envers le Sacrement, qui « ne doit pas être touché par tout ce qui n'est pas consacré : et donc le caporal, le calice et aussi les mains du prêtre sont consacrés afin de pouvoir toucher ce Sacrement. Il n'est permis à personne d'y toucher en dehors des cas de nécessité : si, par exemple, elle tomberait sur le sol, ou dans d'autres situations similaires ».

Une expérience menée aux États-Unis a démontré qu’en plaçant la Communion dans la main, divers fragments, difficiles à voir à l'œil nu, restent d'abord imprimés dans la paume de la main, puis tombent au sol. En outre, avec le risque de profanation continue, il y a aussi le problème des « Messes noires » et des cercles sataniques qui, presque étonnés de la nouvelle pratique, peuvent maintenant plus facilement voler l'Hostie et l'emporter. Récemment, diverses voix isolées mais significatives ont été soulevées dans l'Église, appelant à une réflexion sur les dommages causés et les risques de Communion dans la main. Le travail de longue haleine de Mgr Schneider, Évêque Auxiliaire d'Astana, qui, dans plusieurs essais traduits en plusieurs langues, a courageusement dénoncé les grands dangers de la Communion dans la main mérite une mention particulière. De même, Benoît XVI, bien qu'il se soit prononcé en faveur des deux pratiques ( à la fois agenouillé et dans la main ), a toujours voulu privilégier la pratique de l'agenouillement lors des Messes Pontificales. Plus récemment, le Préfet de la Congrégation pour le Culte Divin ( qui signifie l'homme n ° 1 de la liturgie Catholique ! ) a parlé à Milan avec des paroles sans équivoque sur les dangers de la Communion dans la main. Aussi digne de mention en Italie est le Père Giorgio Maffei qui se bat depuis longtemps sur ce sujet. Il a fait de nombreux appels, tous tombant dans l'oreille de sourds, dans lequel, avec un zèle sacerdotal authentique, il a fait appel à ses frères prêtres, comme par exemple, dans une de ses diverses contributions sur ce thème, il a écrit : « Avec la pratique de la Communion dans la main, les fragments restent sur les mains des fidèles, qui habituellement ne les regardent même pas, ne s'en soucient même pas ou ne s'en aperçoivent pas, de sorte que les fragments finissent sur le sol où ils sont piétinés, emportés et profanés. Ceci est bien connu, et tous les prêtres le savent bien, car comme on l'a dit, ils en ont une expérience quotidienne ».

« Aussi les jeunes prêtres, qui ont été chargés de donner la Communion et de ne pas utiliser la patène de Communion, connaissent aussi ce problème particulier de perdre des fragments de l'hostie, même quand on ne la touche pas. Les fidèles ont moins d'expérience et sont moins coupables que les prêtres ». Ce prêtre Traditionaliste bien connu a également favorisé au moins la réintroduction de la patène de Communion, argument pour lequel il a subi l'humiliation et le ridicule d'être un prêtre démodé qui ne comprend pas ce que sont les « vrais problèmes ». Cependant, le Père Maffei a fermement soutenu que l'utilisation de la patène de Communion peut réduire de manière significative le risque concret de fragments tombant sur le sol lors de la Communion. À plusieurs reprises, non sans raison, ce prêtre de Bologne a même exprimé son inquiétude quant au risque d'excommunication pour ceux qui ont permis la profanation des fragments de l'hostie par la pratique de la Communion dans la main car, a-t-il dit, un péché commis contre Dieu et son Christ est un signe avant-coureur d'excommunication, et quel péché plus grave pourrait-il y avoir que celui d'un outrage contre les Espèces Eucharistiques ? Parmi les Mystiques, nous rappelons le témoignage de l'Autrichienne Maria Simma, qui avait un rapport exclusif avec les âmes du Purgatoire, qui lui révélèrent que tous les pasteurs de l'Église qui avaient approuvé la Communion dans la main, s'ils mouraient en état de grâce resteraient néanmoins au purgatoire jusqu'au jour où l'Église révoquerait l'indult le permettant.

Il est possible de penser que cette innovation, qui ne provenait pas du Concile Vatican II, du moins pas directement, est née du mouvement [ après Vatican II ] qui s'est infiltré dans les rangs des Conférences Épiscopales nationales, en particulier celles de l’Europe du Nord. Ce mouvement prétendait revenir à la pratique de l'Ancienne Foi, mais cherchait en fait à délégitimer toutes les réformes faites par le Concile de Trente. Je vais essayer de m'expliquer mieux. Tous les cercles qui demandaient la Communion dans la main étaient liés de façon radicale à la théologie Progressiste avec son origine dans le Modernisme. En réalité, le slogan d'un retour souhaité aux sources Patristiques ( aussi attrayantes et méritoires que cela puisse paraître ) signifiait de la part de ces personnes le discrédit de l'ère du Concile de Trente. Et pourquoi ? Parce que le discrédit de l'époque du Concile de Trente permettrait la réhabilitation de Martin Luther. C'était une considération de Ratzinger, le théologien, juste après le Concile. Et ainsi, en tout cas, la réforme liturgique s'orientait unilatéralement dans la direction de l'ère Patristique, mais comme un rejet voilé de l'ère Tridentine. C’était comme pour dire, oui, les cinq premiers siècles sont normatifs, ne faites pas attention au reste. Cette thèse d'une opposition inexistante [ entre la pratique de l'Ancienne Église et les réformes du Concile de Trente ], même voilée, a accompagné la réforme liturgique trafiquée par les Modernistes. Ils tenaient en haute estime la pratique en usage dans les premiers siècles du Christianisme, abondamment attestée par les Pères de l'Église, de recevoir l'Eucharistie dans les mains.

Dans les Premières Communautés Chrétiennes, il était normal de recevoir directement le Corps du Christ entre les mains ; à cet égard, il existe de nombreux témoignages, tant dans l'Église Orientale qu’Occidentale : beaucoup de Pères de l'Église ( Tertullien, Cyprien, Cyrille de Jérusalem, Basile, Théodore de Mopsuestia ), divers canons juridiques pendant les Synodes et les Conciles ( le Synode de Constantinople de 629, les Synodes des Gaulois entre les VIe et VIIe siècles, le Concile d'Auxerre qui eut lieu entre 561 et 605 ), jusqu'aux témoignages du VIIIe siècle de Saint Bède le Vénérable et de Saint Jean Damascène : tout cela témoigne de la même Tradition largement pratiquée. Et il était certainement utile de reconnaître cette pratique. Mais à ce stade, il faut se demander ce qui s'est passé — en termes de légitimation théologique et liturgique — comme étant la prochaine étape de la foi de l'Église. Quand, dans la période Médiévale, certaines écoles de théologie ont commencé à discuter de la modalité de la Présence Réelle du Christ dans le Très Saint Sacrement — certaines finissant en la définissant seulement comme un signe vide qui rappelle de loin la réalité substantielle du Seigneur présent parmi nous [ seulement spirituellement ] — la réaction de la communauté ecclésiale fut de souligner fortement la vénération et l'adoration donnée aux Espèces Eucharistiques au point d'introduire le nouveau rite de la Communion directement dans la bouche en s'agenouillant, précisément pour souligner la grandeur de la Présence Réelle du Corps du Christ. S'il n'y avait pas eu une telle intervention, il y aurait eu le risque réel que l'Eucharistie aurait été complètement profanée.



Nous voudrions ajouter, humblement, que d'un point de vue hygiénique, il vaut mieux que l'Hostie ne soit touché que par le prêtre et ne passe pas entre des mains qui n'ont peut-être pas été lavées avant la Messe. Des mains, comme les miennes, qui [ en chemin vers la Messe ] a manié une bicyclette ou conduit une voiture et utilisé des clés et ouvert des portières, ne sont certainement pas les choses les plus hygiéniques ... de toute façon, voici le lien .

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