mardi 27 février 2018

De Marco Tosatti

Le Cardinal Sarah :
« Je dénonce la crise de la foi d'un clergé qui trahit »



par : Marco Tosatti, Stilum Curiae
Vaticaniste

Traduction de l'Italien vers l'Anglais : Giuseppe Pellegrino
Publié à l'origine à La Nuova Bussola Quotidiana.

SOURCE : One Peter Five
Le 27 février 2018

Le Cardinal Sarah, en Belgique, a parlé de la crise de la foi de la part de la hiérarchie ecclésiastique et n'a pas hésité à dénoncer la trahison commise par le clergé à cause de leur manque de foi.

Ces derniers jours, le Cardinal Robert Sarah, Préfet de la Congrégation pour le Culte Divin, était en Belgique pour une présentation de son livre « Dieu ou rien ». Il a répondu à certaines tendances visant à modifier la morale Catholique, notamment en ce qui concerne le Mariage, la Famille ainsi que l'enseignement sur la vie. Est-ce que certaines de ses paroles peuvent être lues comme une réponse aux récentes remarques du Cardinal Allemand Reinhard Marx, du Vice-Président de la Conférence Épiscopale Allemande Franz Josef Bode et du Cardinal Christoph Schönborn de Vienne ?

Il semble que la réponse est oui. S'adressant à une église bondée dont le Nonce Apostolique, le Cardinal De Kesel, le Maire Woluwé-Saint Pierre et l'Abbé Philippe Mawet, responsable de la pastorale francophone, qui avait critiqué le livre de Sarah quelques jours plus tôt dans un article dans le quotidien de gauche Libre Belgique, le Cardinal a appelé les idéologies et les groupes de pression qui « avec des moyens financiers puissants et des liens avec les médias, attaquent le but naturel du Mariage et s'engagent à détruire la cellule familiale ».

Mais le Cardinal de Guinée, parlant dans l'une des Églises locales les plus dévastées de toute l'Europe, n'avait pas peur d'inclure des mots durs dirigés vers ses frères dans l'épiscopat. « Certains prélats de haut rang, surtout ceux issus des nations opulentes, travaillent à modifier la morale Chrétienne en ce qui concerne le respect absolu de la vie depuis la conception jusqu'à la mort naturelle, la question des divorcés et remariés civilement et d'autres situations problématiques familiales. Ces « gardiens de la Foi » ne doivent cependant pas perdre de vue que le problème posé par la fragmentation des fins du mariage est un problème de moralité naturelle ». Mais le Cardinal ne s'est pas arrêté là. Il continua calmement : « Les grandes dérivations se sont manifestées lorsque des prélats ou des intellectuels Catholiques ont commencé à dire ou à écrire : « feu vert pour l'avortement », « feu vert pour l'euthanasie ». Maintenant, à partir du moment où les Catholiques abandonnent l'enseignement de Jésus et le Magistère de l'Église, ils contribuent à la destruction de l'institution naturelle du Mariage ainsi que celle de la Famille et c'est maintenant toute la famille humaine qui se trouve fracturée par cette nouvelle trahison de la part des prêtres.

En cette année où l'on célèbre le cinquantième anniversaire de l'Encyclique Humanae Vitae, sans faire aucun effort pour cacher ou édulcorer ses paroles, le Cardinal a dit avec force : « L'Église doit se tourner vers l'Encyclique Humanae Vitae de Paul VI ainsi que vers les enseignements de Jean-Paul II et de Benoît XVI sur ces questions vitales pour la race humaine. Le Pape François lui-même reste dans la ligne de ses prédécesseurs lorsqu'il souligne l'union entre l'Évangile de l'amour et l'Évangile de paix. L'Église a besoin d'affirmer avec force et sans ambiguïté le poids Magistériel de tout cet enseignement, d'afficher clairement sa continuité [ avec la Tradition ] et de protéger ce trésor des prédateurs de ce monde sans Dieu [ dans lequel nous vivons ].

Dans une interview accordée à Cathobel, le Cardinal Sarah a témoigné que l'Église doit aujourd'hui affronter de grandes questions, et surtout « sa fidélité à Jésus, à son Évangile, à l'enseignement qu'elle a toujours reçu des Premiers Papes, des Conciles ... et ce n'est pas évident, parce que l'Église désire s'adapter au contexte culturel, à la culture moderne ».

Et puis sur la Foi : « La Foi manque, non seulement au niveau du Peuple de Dieu mais aussi parmi les responsables de l'Église, parfois nous pouvons nous demander si nous avons vraiment la Foi ». Le Cardinal Sarah a rappelé l'épisode du prêtre qui a omis le Credo à la Messe, le Père Fredo Olivero, et a conclu : « Je pense qu'aujourd'hui il peut y avoir une grande crise de la Foi et aussi une grande crise de notre relation personnelle avec Dieu ».

Et sur l'Europe ? « Non seulement l'Occident perd son âme, mais il se suicide, car un arbre sans racines est condamné à mort. Je pense que l'Occident ne peut pas renoncer à ses racines, à ce qui a créé sa culture et ses valeurs ». Le Cardinal a poursuivi : « Il se passe des choses à glacer le sang en Occident. Je pense qu'un Parlement qui autorise la mort d'un bébé innocent, sans défense, commet un grave acte de violence contre la personne humaine. Quand l'avortement est imposé, en particulier aux nations du monde en développement, en disant que s'ils ne l'acceptent pas, ils ne recevront plus d'aide, c'est un acte de violence. Et ce n'est pas une surprise. Quand Dieu est abandonné, l'homme est aussi abandonné ; il n'y a plus de vision claire de qu’est l'homme. C'est une grande crise anthropologique en Occident. Et cela amène les gens à être traités comme des objets ».



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