jeudi 22 décembre 2016

Une vraie grâce

La berceuse de la Vierge à Jésus




Ce matin j'ai eu un délicieux réveil. J'étais encore dans les nuées du sommeil quand j'ai entendu une voix très pure qui chantait doucement une lente berceuse. On aurait dit, une berceuse de Noël tant cela paraissait lente et archaïque. J'en suivais ce motif et cette voix qui me donnait un bonheur croissant et me rendait ma lucidité sous sa douce ondée. Finalement j'étais éveillée et j'ai compris. J'ai dit : "Je te salue, Marie, pleine de Grâce !" car c'était la Maman qui chantait et Elle s'est mise à chanter plus fort, après m'avoir dit : "Moi aussi, je te salue. Viens et sois heureuse !"




Et je l'ai vue, dans la maison de Bethléem, dans la pièce qu'elle occupait, en train de bercer Jésus pour l'endormir. Dans la pièce il y avait le métier à tisser de Marie et des travaux de couture. Marie paraissait avoir suspendu son travail, pour donner le sein au Bébé, changer ses langes ou plutôt ses draps car c'était déjà un bébé de quelques mois, six mois, huit au plus dirais-je. Elle comptait reprendre le travail quand l'Enfant serait endormi.

C'était vers le soir. Le crépuscule déjà tout à fait avancé avait laissé le ciel tranquille parsemé de flocons d'or. Des troupeaux revenaient à leur parc, broutant les derrières herbes d'un pré fleuri et bêlaient en levant le museau.

Le Bébé tardait à s'endormir. Il paraissait un peu agité comme s'il était agacé par ses dents ou quelque "bobo" de l'enfance.

J'ai écrit, comme j'ai pu, dans l'obscurité de cette heure à peine, à peine matinale; le chant sur un morceau de papier et maintenant je le recopie ici.

"Petits nuages dorés, qui semblez les troupeaux du Seigneur. Sur le pré tout en fleurs un autre troupeau est là qui regarde. Mais si j'avais tous les troupeaux qui sont sur la terre, le petit agneau qui m'est le plus cher, ce serait toujours Toi. Dors, dors, dors, dors,.. Et ne pleure plus…

Mille étoiles reluisantes sont là, dans le ciel, et regardent; Tes suaves pupilles, oh ! ne les fais plus pleurer. Tes yeux de saphir sont les étoiles de mon cœur; Tes pleurs sont ma douleur ! Oh ! ne pleure plus. Dors, dors, dors, dors… Et ne pleure plus...

Tous les anges resplendissants, qui sont dans le Paradis, font une couronne pour Toi innocent, pour se réjouir de ton visage. Mais Tu pleures et Tu veux ta Maman. Tu veux la Maman, Maman, Ma.." qui est ici autour de Toi pour te dire "dodo". Dodo, dodo, dodo, do... Dors, dors, dors, dors... Et ne pleure plus...

Voici le ciel qui est tout rose, c'est l'aurore qui revient, et la Maman ne repose pas encore pour ne pas te faire pleurer. Réveillé Tu diras : "Maman !". "Mon Fils" je répondrai, et te baisant, c'est l'amour et la vie que je te donnerai avec le lait. Dors, dors, dors, dors... Et ne pleure plus...

Sans ta Maman Tu ne peux rester pas même si Tu rêvais le Ciel. Viens, viens ! Sous mon voile je te ferai dormir. Ma poitrine ton oreiller, et mes bras ton berceau. Ne crains rien ! Car je suis près de Toi. Dors, dors, dors, dors... Et ne pleure plus...

Moi, je serais toujours avec Toi. Tu es la vie de mon cœur. Il dort... on le dirait une fleur, posée sur le sein. Il dort... Faites tout doucement ! C'est que... peut-être Il voit le Père Saint... Cette vision essuie les pleurs de mon doux Jésus... Il dort, il dort, il dort, il dort, et ne pleure plus..."

Dire la grâce de cette scène est impossible. Ce n'est qu'une mère qui berce un bébé. Mais quelle Mère et quel Bébé ! On peut donc penser quelle grâce, quel amour, quelle pureté, et quel Ciel se trouvent dans cette petite, grande, délicieuse scène dont le souvenir me réjouit et dont il reste, pour en confirmer la réalité, l'air que je me répète pour vous le faire entendre à vous aussi. Mais je n'ai pas, moi la voix d'argent très pur de Marie, la voix virginale de la Vierge !... Et je semblerai un méchant accordéon. N'importe. Je ferai comme je pourrai. Quelle belle pastorale que ce serait pour la chanter autour de la Crèche de Noël !

La Maman balançait d'abord lentement le berceau de bois, Puis voyant que Jésus ne s'apaisait pas, elle l'a pris sur ses genoux assise près de la fenêtre ouverte, à côté du berceau, et le balançant doucement au rythme du chant, elle a répété la berceuse deux fois jusqu'à ce que le petit Jésus ait fermé les yeux, tourné sa petite tête vers le sein maternel et se soit endormi ainsi, son petit visage enfoui dans la chaleur de son sein, une main appuyée sur la poitrine maternelle près de sa joue rosée et l'autre abandonnée sur le sein. Le voile de Marie couvrait sa Sainte Petite Créature. Puis Marie s'est levée avec des précautions infinies et a déposé son Jésus dans le berceau. Elle l'a couvert de linges légers, a étendu un voile pour le garder des mouches et de l'air et elle est restée à contempler son Trésor endormi.

Elle avait une main sur le cœur, l'autre encore appuyée au berceau toute prête à le bercer si l'Enfant menaçait de se réveiller et elle souriait, radieuse, un peu penchée sur le berceau pendant que l'ombre et le silence descendaient sur la terre et envahissaient la petite chambre virginale.

Quelle paix ! Quelle beauté ! J'en suis ravie !



Ce n'est pas une vision grandiose et peut-être la jugera-t-on inutile dans l'ensemble des autres, car elle ne révèle rien de spécial. Je le sais. Mais pour moi, c'est une vraie grâce. C'est ainsi que je l'apprécie, car elle me rend l'esprit tranquille, pur, pénétré par l'amour comme recréé par les mains de la Maman. Je pense que dans ce sens là il vous plaira à vous aussi. Nous sommes des "tout petits", nous. Cela vaut mieux ! Nous plaisons à Jésus. Que les autres, savants et compliqués, pensent ce qu'ils voudront nous trouvant "puérils", nous n'avons pas à nous en occuper. N'est-ce pas ?




SOURCE : Maria Valtorta

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