par Christopher A. Ferrara
SOURCE : Fatima Network Perspectives
Le 5 décembre 2016
Dans le sillage turbulent d’Amoris Laetitia, François peut penser qu’il peut calmer les vagues de perturbation qu’il a déchaînées dans l'Église et forcer une acceptation de ses nouveautés absolues dans le domaine de la théologie morale, et ce même en dépit de la Lettre historique des Quatre Cardinaux. Le modus operandi choisi semble être l'utilisation de sbires mitrés — stratégiquement investis de chapeaux de Cardinaux selon une tactique semblable à élever des pions comme reines à la fin d’une partie d'échecs. Leur rôle sur l'échiquier Bergoglien est de dénoncer les quatre Cardinaux et autres objecteurs comme fauteurs de « désunion » et de « déloyauté » au Pape, comme si François était la tête d'un parti politique qui doit être défendu, peu importe ce qu’il dit ou fait. |
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Mais le sensus fidei [ Roberto De Mattei explique bien cette notion : c'est l'instinct surnaturel du Peuple de Dieu — Cliquez ici ]
des fidèles Catholiques ne peut pas être supprimé, même pas par un Pape. Au contraire, l'opposition au projet de démolition morale de François — il faut le dire —continue de croître. La Lettre des Quatre Cardinaux, semblerait-il, n’est que la salve d'ouverture de ce qui promet être une guerre civile au sein du commonwealth ecclésiastique — une guerre entre l'enseignement de tous les Papes et l'enseignement d'un Pape.
Maintenant, il y a même des sources Catholiques résolument « mainstream » ( note : sources traditionnelles d'information à grand tirage ») qui sonnent l'alarme, mais prudemment. Sur le site thecaholicthing.org, par exemple, le Père Mark Pillon, un prêtre du diocèse d'Arlington, écrit ceci à propos des cinq dubia (questions) dans la Lettre des Quatre Cardinaux :
« Elles ont été très soigneusement et succinctement écrites et suivent la méthode traditionnelle de présentation de telles questions au Saint-Siège. Elles demandent au Pape d'expliquer comment certaines déclarations contenues dans Amoris Laetitia devraient être comprises à la lumière des enseignements qui font autorité de la part de son prédécesseur, le Pape Jean-Paul II [ citant les textes ]. Ces textes sont fondamentaux pour l'enseignement de l'Église sur des principes moraux, pour une pratique confessionnelle droite et pour une discipline sacramentelle ».
En ce qui concerne le silence de marbre de François face aux dubia, le Père Pillon note que c’est « une réponse étonnante de la Chaire de Pierre. On pourrait presque l'appeler téméraire compte tenu de son potentiel très réel de division dans l'Église ».
Venant d'un prêtre diocésain qui publie sur un site Catholique « mainstream », ces remarques sont un acte d'accusation implicite dévastateur de ce pontificat : c’est-à-dire que nous avons un Pape dont l’enseignement de nouveautés semble contredire l'enseignement pontifical précédent à la base même de l’édifice moral de l'Église et de sa discipline sacramentelle qui y est intégralement connectée, menaçant ainsi l'Église d’un schisme provoqué par le Pape.
Allant plus loin, le Père Pillon cite le réputé philosophe Catholique Robert Spaemann, un leader de l'opposition laïque aux erreurs d’Amoris Laetitia, qui l'an dernier a observé que « ce Pape est l'un des plus autocratiques [prêtres] que nous avons eus depuis longtemps ». Le contributeur Philip Puella de l’agence de nouvelles Reuters, un admirateur de François, est également cité : il écrit avec assentiment que « François aime briser les règles et puis les change ensuite une fois que le choc est amorti » et que « après avoir été élu, il a nommé des gens de confiance à des basses positions et à des niveaux intermédiaires dans les départements du Vatican où ils peuvent être ses yeux et ses oreilles ». Cela semble terriblement être une intention de dictateur afin d’imposer sa volonté personnelle avec l'aide de la police secrète plutôt que celle d’un Pontife Romain qui l'intention de préserver et défendre ce qui lui a été transmis.
Mais François et ses collaborateurs ne seront pas capables de se moquer, de mépriser, de rétrograder ou de réduire l'opposition Catholique loyale au silence. Une main de fer ne peut pas éteindre le sensus fidei pas plus qu'il ne peut éteindre le Saint-Esprit Lui-Même. Ce qui sera éteint, au temps de Dieu, sera la tentative de François de renverser l'enseignement constant de l'Église.
En effet, nous, ou ceux qui nous suivent, pouvons voir le jour où un successeur émettra — concernant ce Pape — le même genre de condamnation que Léon II a émise concernant Honorius I qui a aidé et encouragé la propagation de l'hérésie monothélite (il n’y a pas de volonté humaine mais seulement une Volonté Divine dans le Christ) en envoyant à un chef des hérétiques (Sergius) une lettre exprimant son accord avec cette hérésie. Voici la condamnation du Pape Léon II :
« Nous anathématisons les inventeurs de la nouvelle erreur qui est, Théodore, Évêque de Pharan, Sergius, Pyrrhus, Paul et Peter, traîtres plutôt que leaders de l'Église de Constantinople, et aussi Honorius, qui n'a pas essayé de sanctifier cette Église Apostolique avec l'enseignement de la Tradition Apostolique, mais, par trahison profane, a permis à sa pureté d’être souillée ».
Est-ce que ce sera le sort de « l'inventeur d'une nouvelle erreur » qui déclare présentement, contrairement à l'enseignement du même Pape qu’il a canonisé, que certains adultères publics engagés dans des « seconds mariages » peuvent recevoir la Sainte Communion suite à un « discernement » sur l'acceptabilité de leurs « unions » adultères ? L'histoire sera le juge de cela. Mais Dieu a déjà jugé les erreurs d’Amoris Laetitia : c’est un verdict en faveur des demandeurs qui s'opposent à ces erreurs au nom de la Vérité qui nous rend libres.
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