par : Père Gerald E. Murray
SOURCE : Life Site News
19 janvier 2016 (The Catholic Thing) - Le livre « Dieu ou Rien », un vaste interview avec le Cardinal Robert Sarah, Préfet de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, par le journaliste français Nicolas Diat, est l'une des choses les plus rafraîchissantes publiées de mémoire récente. Je ne peux pas faire l'éloge de ce livre assez. Il exhale la sagesse, la perspicacité et une foi profonde d'un véritable serviteur dévoué à l’Église. C’est un témoignage prophétique à la Vérité. Sarah va à la racine de ce qui est en difficulté dans le monde aujourd'hui et propose le remède immuable à l'Église : la foi en Dieu tel que révélé par son Fils Jésus Christ. En cours de route, il réprimande également les autres ecclésiastiques et les fidèles pour les fois où leur abandon à l'esprit du monde a apporté beaucoup de tort à l'Église.
On a demandé au Pape Saint Pie X après son élection quel serait le programme de son pontificat. Il a pointé le Crucifix et a dit : « C’est mon programme ». Dans la même veine, interrogé sur la situation actuelle : « Est-ce une crise de l'Église ou est-ce un crise de Dieu ? », Sarah répond : « Contrairement à ce que nous pouvons penser, la plus grande difficulté des hommes n’est pas de croire à ce que l'Église enseigne au niveau moral ; la chose la plus difficile pour le monde postmoderne est de croire en Dieu et en son Fils Unique ».
La racine du problème dans la société occidentale — et dans l'Église — se résume à ceci : les niveaux d'incrédulité en Dieu et en Sa Révélation. Ça part de l'incrédulité de l'athéisme ( théorique et pratique ) à l'agnosticisme ( souvent le fruit de l'ignorance, de la paresse ou de la cécité spirituelle ) jusqu’à faire du tri dans le Catholicisme. Lorsque nous ne parvenons pas à adhérer sans réserve au Christ et à Son enseignement, nous sommes laissés à nous-mêmes — et ce n’est pas une pensée heureuse.
Sarah déclare : « Si le lien entre Dieu et les Chrétiens est affaibli, l'Église devient une structure simplement humaine, une seule société parmi d'autres. Avec cela, l'Église devient sans importance ; Elle fait alors partie du monde et est corrompue au point de perdre sa nature originelle. En effet, sans Dieu, nous créons une Église à notre propre image, pour nos petits besoins, pour nos goûts et nos dégoûts. Les modes prennent le dessus sur l'Église et l'illusion du sacré devient périssable, une sorte de médication périmée ».
Considérez les choses remarquables telles que la louange récente de Feu David Bowie par L'Osservatore Romano. Cela fait suite à l’éloge funèbre de Michael Jackson plus tôt et à l'utilisation récente de la Basilique Saint-Pierre comme écran de projection pour différentes images profanes. Plus significatif encore, la foi a été banalisée par la campagne relative à l’admission à la Sainte Communion des divorcés remariés. La simple répétition des Paroles du Seigneur : « Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre, commet un adultère » (Luc 16-18) est rejetée comme étant sévère, peu charitable, et morose.
La réception de la Sainte Communion par ceux vivant dans un deuxième mariage invalide est considérée par les innovateurs comme une question de justice — un remède pour les avoir exclus injustement de la communauté des fidèles, les exposant à une honte injustifiée et les frustrant de leur désir louable d'être nourris par le Seigneur. Les innovateurs stigmatisent en dérision plus de 2000 ans d'enseignement Catholique comme étant une lecture des Paroles du Seigneur qui soit dépassée, rigoriste et fondamentaliste. Une telle intransigeance empêche prétendument l'Église de mener à bien « l'intention réelle » du Seigneur : à savoir que tout le monde qui veut recevoir la Sainte Communion est invité à participer au Banquet de Son Corps et de Son Sang.
Mais les Paroles du Seigneur sont claires et ont été fidèlement appliquées dans la vie de l'Église depuis le début. Elles ne peuvent pas être rejetées sans porter atteinte à la force qui lie tout le reste de ce qu’Il a dit. La campagne visant à ouvrir la voie de la Sainte Communion aux divorcés remariés est une corruption, refaisant l'Église en un rassemblement sentimental dans lequel seulement certaines parties de ce que le Seigneur a dit sont prêchées et vécues.
Voici la nouvelle manœuvre : si nous trouvons quelque chose d’offensant dans l’Évangile à l’égard de nos nouvelles sensibilités, alors ignorons-le et réécrivons effectivement l’enseignement de l'Église en changeant sa pratique sacramentelle. Pour nous calmer les nerfs, prétendons que la doctrine reste inchangée. Nous ne croyons vraiment pas ça bien sûr, mais c’est le camouflage nécessaire à l'innovation doctrinale révolutionnaire jusqu'à ce que nous puissions nous débarrasser de ce prétexte. Ensuite, nous pouvons tout simplement annoncer que tout ce qu'on a pensé de ce que signifiait l'enseignement du Christ dans le passé, cela signifie maintenant quelque chose de tout à fait différent grâce au don des « voix prophétiques de notre époque ».
Comment en sommes-nous arrivés à ce point ? Le Cardinal Sarah nous fournit la réponse : « Les sociétés occidentales sont organisées et vivent comme si Dieu n'existait pas. Les Chrétiens eux-mêmes se sont installés à plusieurs reprises dans une apostasie silencieuse ». Le caractère sacré des Sacrements a été englouti dans une vision humaniste qui voit l'Église comme un distributeur de confort personnel et de consolation ainsi qu’un promoteur de la solidarité de groupe et de l'action sociale.
Dans un tel schéma, ne pas permettre à quelqu'un qui veut recevoir la Sainte Communion de le faire est intolérable. N’est-ce pas une apostasie silencieuse lorsque certains hommes d'Église nous disent que la réception indigne du Corps et du Sang du Seigneur ne doit pas être perturbé en rappelant aux fidèles ce que le Seigneur a réellement dit ?
Notre culture occidentale largement toxique possède le réflexe hostile envers les revendications de la Vérité qui sont en conflit avec la révolution sexuelle. L'Église a la mission de proclamer la Vérité sur le mariage tel que c’est enseigné par Notre Seigneur et non pas de mettre de côté cet enseignement afin de se conformer au monde. Le Cardinal Sarah vise de nouveau bien la cible quand il dit : « L'Église proclame la Parole de Dieu et célèbre les Sacrements dans le monde. Elle doit faire cela avec la plus grande honnêteté, avec une véritable rigueur, avec un respect miséricordieux pour les misères humaines qu'elle a le devoir de conduire vers la « splendeur de la Vérité » pour reprendre les paroles d'ouverture d'une encyclique de Jean-Paul II ».
« Ainsi soit-il »
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