Par : John-Henry Westen, éditorialiste
SOURCE : Life Site News
15 janvier 2016 (LSN) - Dans un entretien assez fascinant de la longueur d’un livre avec le Pape François, le Vaticaniste Andrea Tornielli fait définir par François lui-même sa terminologie souvent obscure si bien qu’une meilleure compréhension du Pontife Argentin est désormais possible. Qu'est-ce que François veut dire par les « Docteurs de la loi » qu’il a si souvent condamné dans ses homélies du matin à la Casa Santa Marta ? Qu'est-ce qu’il veut dire par la « corruption » quand il affirme que c’est pire que le péché ? Quel est son point de vue sur les personnes homosexuelles étant donné sa remarque « Qui suis-je pour juger ? » ? Peut-il y avoir de la miséricorde sans la reconnaissance de ses péchés ?
Toutes ces questions et d'autres sont simplement présentées sous forme de Questions et de Réponses dans le livre : « Pape François : Le Nom de Dieu est Miséricorde » publié mardi.
Globalement, le livre rassure les Catholiques, ceux qui se demandent si le Pape, parce qu'il s’entoure étroitement de tant de clercs dissidents, s’en tient toujours aux définitions séculaires du péché et de repentance. Ce livre confirme aussi, cependant, la perception bizarre de François sur de nombreux clercs fidèles comme étant des rigides rigoristes manquant de miséricorde et son apparente incapacité à voir ces mêmes caractéristiques dans le clergé libéral qu’il estime être ses plus fiables alliés.
« L'Église condamne le péché parce qu'elle a à transmettre la vérité : « Ceci est un péché » » explique le Pape. « Mais dans le même temps, elle embrasse le pécheur qui se reconnaît en tant que tel, elle l'accueille, lui parle de la miséricorde infinie de Dieu ».
François souligne à plusieurs reprises qu’il ne peut y avoir de miséricorde sans reconnaissance de ses péchés. « Si vous ne vous reconnaissez pas comme un pécheur, cela signifie que vous ne voulez pas recevoir la miséricorde, cela signifie que vous n’en éprouvez pas la nécessité » a-t-dit. Et encore : « Si nous ne commençons pas par examiner notre misère, si nous restons perdus et désespérés de penser que nous ne serons jamais pardonnés, nous finissons par lécher nos blessures et elles restent ouvertes et ne guérissent jamais ».
Parlant du rôle de confesseur, le Pape François reconnaît qu’un prêtre peut avoir à refuser l'absolution à quelqu'un (le pardon). « Si le confesseur ne peut pas absoudre une personne, il doit expliquer pourquoi, il doit lui donner une bénédiction, même sans le saint sacrement » a dit le Pape. « Le fait même que quelqu'un va au confessionnal indique une initiation à la repentance même si elle n’est pas consciente » explique-t-il.
Interrogé sur les personnes homosexuelles par rapport à son commentaire « Qui suis-je pour juger ? », François dit : «Je préfère que les homosexuels viennent à la confession, qu'ils restent proches du Seigneur et que nous priions tous ensemble. Vous pouvez les conseiller de prier, de faire preuve de bonne volonté, de leur montrer le chemin et de les accompagner le long du chemin ».
Dans le contexte de l'ensemble du livre, il semble que François indique que les personnes ayant une attirance homosexuelle qui pèchent en se livrant à un comportement sexuel en dehors du mariage naturel homme-femme devraient se confesser de ces péchés. Cependant, la déclaration elle-même était peu claire, conduisant certains comme François DeBernardo, directeur exécutif du New Ways Ministry, à penser le contraire. Le commentaire du Pape sur les homosexuels dans la confession, a déclaré Bernardo, « peut soulever un drapeau rouge pour certains » mais « je ne pense pas que le Pape appelait les gais et les lesbiennes à confesser leurs « péchés » sexuels en fonction de leurs orientations et de leurs engagements. ... Je pense que le Pape François voit la confession comme une bonne chose pour tous. »
Un parti pris libéral très précis
Comme dans d'autres interviews, cependant, la répugnance claire du Pape pour les Catholiques rigides qu’il perçoit comme des partisans rigides de la loi ressort du livre fortement et clairement. Par exemple, lorsqu’il définit la corruption et l’illustre, la plupart des Catholiques américains pourrait aisément l‘associer facilement à Nancy Pelosi. « L'homme corrompu », dit le Pape, « est celui qui pèche, mais ne se repent pas, qui pèche et qui prétend être Chrétien, et c’est cette double vie qui est scandaleuse ». François lui-même, cependant, semble inclure les Catholiques Traditionalistes d'esprit dans cette description.
« Je dirai qu'il y a souvent une sorte d'hypocrisie en eux, une adhésion formelle à la loi qui cache des blessures très profondes » tel que l’explique le Pape au sujet de ceux qu’il appelle les « Docteurs de la loi ». Jésus, dit le Pape, « les a définis comme des « sépulcres blanchis » : ils semblent dévots à l'extérieur, mais à l'intérieur, à l'intérieur ... ils sont hypocrites ».
En effet, le Pape François décrit ces Catholiques « Docteurs de la loi » comme ses plus grands ennemis, utilisant comme descripteur les propres Paroles du Christ. Les Docteurs de la loi, dit-il « représentent la principale opposition à Jésus ; ils Le remettent en question au nom de la doctrine ». Et il ajoute : « Cette approche est répétée tout au long de la longue histoire de l'Église. »
C’est comme si le Pape croyait le faux portrait que les libéraux font des fidèles Catholiques. Qu’il puisse avoir une perception erronée substantielle concernant les Catholiques fidèles ou traditionnelles ne serait pas surprenant étant donné les nombreuses perceptions déformées qu’il a sans aucun doute reçues des Évêques les plus libéraux avec qui il a choisi de s’associer. Souvent ils dédaignent les fidèles Catholiques, en particulier ceux qui sont avec enthousiasme et sans compromis pro-vie et pro-famille.
Le mensonge est évident dans la description de François des « Docteurs de la loi » car en plus d’insister sur la Doctrine, dit-il, ils sont égoïstes, ils manquent de miséricorde, ils ont des attitudes fermées, ils aiment les places d'honneur, ils veulent être appelés Maître, ils ne parviennent pas à reconnaître leurs propres péchés et refusent de tendre la main aux pauvres et aux marginalisés. Si nous regardons l'homme considéré par les médias comme étant la quintessence du « Docteur de la Loi », le Cardinal Raymond Burke, nous y voyons le contraire de chacune et de toutes ces attitudes négatives. Si nous pensons à Mère Teresa, que le Pape tient dans l'interview comme un exemple de miséricorde delà de toute espérance humaine, elle a insisté sur la doctrine pro-vie en tout temps, même lors des temps les plus incommodes.
En outre, dans mes vingt ans de contact avec des dirigeants Catholiques prônant la vie et la vie de famille autour du monde, je les ai trouvés des plus gentils, des plus généreux, des plus humbles, pardonnant et donnant aux gens sur terre. Beaucoup d'entre eux, convertis ou revenus à la Foi, reconnaissent le péché dans leur propre vie et peuvent ainsi atteindre l’incroyable miséricorde et comprendre les femmes dans les crises de grossesse et les pécheurs dans leurs souffrances dues à des choix néfastes.
C’est certain, les fidèles Catholiques peuvent tomber et présenter toutes ces attitudes pécheresses, mais quand ils se réveillent et reconnaissent leurs actes répréhensibles, ils se repentent. Ils vont se confesser jurant de ne plus jamais essayer d'offenser le Christ dans ces façons.
Dans mes deux décennies de rapports avec l'Église, j'ai également témoin à maintes et maintes fois de prélats dissidents qui ont démontré ces attitudes négatives mentionnées par le Pape François. J'ai vu des évêques libéraux :
qui avaient le regard hautain sur les militants de pro-vie et pro-famille et ils les considéraient comme des simples d’esprit ;
qui rejetaient en s’auto-satisfaisant comme étant dépassés les enseignements de l'Église qui sont incompatibles avec la culture populaire ;
qui prenaient souvent les places d'honneur avec les puissants de ce monde ;
qui refusaient l'acte difficile de miséricorde d'inviter à la repentance ceux qui sont pris dans l'homosexualité et dans d’autres péchés;
qui refusaient de se tenir avec les plus pauvres des pauvres — les enfants à naître ;
qui employaient un vocabulaire exalté au-delà de la portée de la plupart des gens.
Nous devons prier pour que le Saint-Père puisse voir dans les nombreux prélats dissidents qu’il prend comme ses plus proches collaborateurs les caractéristiques qu’il perçoit à tort dans le clergé fidèle. Puisse-t-il avoir une expérience de Catholiques fidèles à l’esprit de la Tradition qui, tout en ayant un désir de l'orthodoxie dans la Doctrine et la Liturgie, ont aussi de façon naturelle un grand amour pour le Christ et leurs semblables et vivent leurs vies entières avec cet amour comme étant leur principale motivation.
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