dimanche 24 janvier 2016

La vérité est sans importance

Seulement la pertinence est pertinente



Le sobriquet préféré envers les Traditionalistes de partout : « repliés sur eux-mêmes, Prométhéens néo-pélagiens ».

Si vous pouvez imaginer ce que cela signifie, vous gagnez un prix !



Écrit par Hilary White
Titre original : The Blackwhite of Pope Francis
SOURCE : The Remnant

La guerre est la paix.
La liberté est l’esclavage.
La piété est impie.
Les Chrétiens sont non Chrétiens.




Une fois de plus, comme si nous avions rien de mieux à faire, le monde Catholique traditionnel sur Internet est horrifié ! consterné ! outragé ! à quelque chose que le Pape François a dit. Ça doit être mardi.

Au début j’ai pensé, est-ce qu’on continue à faire ces critiques ? Puis j'ai lu l'extrait de l'homélie de sa messe quotidienne à Casa Santa Martha : « Les Chrétiens obstinés dans le "on a toujours fait comme ça, c’est le chemin, c’est la voie", pèchent. Et l’obstination est aussi un péché, un péché d’idolâtrie.

Ah ... Je vois ...

Nous sommes tous familiers maintenant avec le répertoire standard d'insultes qu’il réserve aux croyants : « érudits de la loi », « docteurs de la loi », « Chrétiens rigides », et bien sûr, le tour de force énigmatique de l'incompréhensibilité et le préféré pour les Traditionalistes de partout : « repliés sur eux-mêmes, Prométhéens néo-pélagiens ». Si vous pouvez imaginer ce que cela signifie, vous gagnez un prix ! Il ajoute un conseil utile : «... Ceux-là finalement qui ne font seulement confiance qu’à leurs propres pouvoirs et qui se sentent supérieurs aux autres parce qu'ils respectent certaines règles ou demeurent fidèles de façon intransigeante à un style Catholique du passé .. ». Avez-vous pigé ?

Notre bon ami et collègue Chris Ferrara a écrit un peu cette semaine [ voir ici et ici ] sur la façon dont François a utilisé un passage scripturaire pour mettre en valeur l’idée que le fait de suivre la loi de l'Église, c’est pour les bêtes et méchants qui refusent d'être ouverts au « Dieu des surprises ». Chris Ferrara se demandait si ce genre de chose peut être considéré comme un signe d'avertissement que François n’est pas tout à fait dans son assiette, si vous savez ce que je veux dire. Steve Skojec aussi a eu sa part pour corriger l'exégèse fautive du Saint-Père. Je suis certaine qu'il y a plus si vous regardez.

Ce thème est parmi sa liste des favoris : « Une supposée solidité de la doctrine ou de la discipline mène à la place à un élitisme narcissique et autoritaire si bien qu’au lieu d'évangéliser, on analyse et on classe les autres et au lieu d'ouvrir la porte à la grâce, on épuise son ou ses énergies dans l'inspection et la vérification » ... Non, il n’y a pas d’ironie sous-entendue ici ...

N’ayant pas suivi à la trace les pitreries du Pape dans les derniers temps, j'avoue que je ne sais pas s'il a déjà spécifié quel commandement nous violons, nous, les particulièrement rigides, égocentriques, narcissiques, élitistes Prométhéens, mais au cas où nous nous le demanderions, il nous a dit cette semaine assez clairement que c’est le premier commandement. Aussi, que nos vies sont vides de sens. Et « bricolée » ... quoi que cela signifie.

«C’est le péché de nombreux Chrétiens qui se rattachent à ce qui a toujours été fait et ne laissent pas changer les outres. Et ils finissent avec un vie moitié-moitié, bricolée, sans sens ».

« Les Chrétiens obstinés dans le "on a toujours fait comme ça, c’est le chemin, c’est la voie", pèchent. Et l’obstination est aussi un péché, un péché d’idolâtrie. C’est comme s’ils allaient en se disant : « Ce qui a été dit et qui ne change pas est ce qui est important : ce que j’entends — de moi-même et dans mon coeur fermé — est plus important que la Parole du Seigneur ». L'obstination est également un péché d'idolâtrie : les Chrétiens qui sont obstinés pèchent ! Le péché d'idolâtrie. « Et quel est le chemin, Saint Père ? Ouvrez votre cœur à l'Esprit Saint, discernez quelle est la Volonté de Dieu » . »

Apparemment, nous sommes occultistes, c’est ce que signifie vraiment le mot « divination » et nous sommes donc en violation du Premier Commandement qui, selon le Catéchisme du Concile de Trente, nous place parmi ceux qui « tombent dans l'hérésie, ceux qui rejettent ce que la Sainte Mère l'Église nous propose comme étant notre croyance et qui donnent du crédit aux rêves, à la clairvoyance et à d’autres illusions de ce genre ... »

Ainsi, selon ce Pape, ceux qui refusent de renoncer à ce que l'Église enseigne en faveur d'une sorte de « surprise » sont en « divination » et l'Église nous dit par son enseignement immémorial et immuable que cela signifie que nous sommes des hérétiques qui rejettent ce que l'Église enseigne.

La difficulté avec une grande partie de ce que dit François est ce genre de contradiction interne. Lorsque des gens, qui comprennent que les « non » et « oui » ne peuvent pas être la même chose en même temps, l'écoutent, nous devenons déconcertés à ses divagations bizarres. Ceci parce que nous continuons à essayer d'appliquer les normes théologiques Catholiques à ses déclarations et les Lois de la Pensée Rationnelle à ses moyens d'expression. Nous essayons de conserver une lunette rationnelle et Catholique et ça sort incompréhensible et déformé.

Mais François ne pense pas comme un Catholique. Il est le modèle même d'un Jésuite moderne et ce sont ces types qui se vantent de s’être « déplacés au-delà » des anciennes restrictions de la rationalité, du sens commun, etc. Écouter François, c’est exactement comme écouter tous ceux qui ont été formés dans les salles de l'Académie Moderne. Essayez juste de lire des essais dans la critique littéraire postmoderne et vous comprendrez.

Étant une créature de ce genre de formation intellectuelle, François ne pense pas à la Doctrine comme nous le faisons, comme une description précise de la réalité objective. Pour lui et ses compagnons Jésuites et universitaires, la Doctrine est seulement un ensemble de pensées subjectives, plus ou moins arbitraires et les règles qu’une personne a en tête, il les adapte à la situation actuelle. Ces idées, selon les hommes de son école, dépendent de leur applicabilité pour être valides. Elles peuvent être bonnes seulement si elles servent une fin particulière.

Pour les hommes de son temps et de sa ligne de pensée, toute idée — quelque soit sa source — qui ne remplit plus un objectif considéré utile doit tout simplement être modifié ou mis au rebut. Y compris des choses comme : « C’est en raison de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes ; mais, dès le début, ça n'a pas été de cette façon. Et Je vous le dis, celui qui répudie sa femme, sauf pour infidélité, et qui en épouse une autre, commet un adultère ».

Nous avons vu clairement sa réaction au Synode où on nous a dit par l'un des propres choix personnels de François pour le chapeau rouge que Notre Seigneur doit être pris d'un cran ou deux plus bas et d’apprendre à être plus cléments comme Moïse. Ce genre d'insistance rigide dans une voie unique pour toujours est irréaliste. Les temps ont changé, nous dit-on. Les gens sont différents maintenant et le « Dieu des surprises », a décidé de changer les choses. Le fait de faillir à « discerner » ceci est dû à une « rigidité » irrationnelle en nous-mêmes.

Aucune de ces personnes ne demanderait si une telle idée est « vraie » puisque la notion de l'existence d'une vérité absolue et immuable est nécessairement déjà abandonnée. Une question à propos de la « vérité » n’est pas comprise par eux de la même manière que ça l’est pour vous et pour moi. La vérité est sans importance. Seulement la pertinence est pertinente.

La Doctrine peut être modifiée — en effet, elle doit être changé — parce que les temps et les gens changent. Dieu change aussi parce qu’Il arrive avec de nouvelles idées que les fidèles sont tenus de discerner, principalement en écoutant les Évêques Allemands (qui ne sont pas coupables de « péché de divination » peu importe comment leurs pensées contredisent les Paroles de Jésus-Christ dans l’Écriture.) Il n'y a pas une telle chose que la vérité immuable parce qu'il n'y a pas une telle chose que la réalité immuable. Dieu n’a pas la nature immuable, l'homme non plus. Par conséquent, quiconque refuse d'abandonner les vieilles idées pour de nouvelles ne peut que fonder ses décisions personnelles sur une « divination » sauvage basée sur « ce que j’entends — de moi-même et dans mon coeur fermé ». La décision de rester vrai à « quod situé, quod sempre, quod ab omnibus creditum Est », (Tenons-nous à ce qui a été cru partout, toujours et par tous, car cela est vraiment et proprement Catholique). comme saint Vincent de Lérins l’a dit, est une décision basée sur un « cœur fermé » et une Décision individuelle — de la « divination ».

Tous ces moyens signifient plus ou moins, selon la logique Bergoglienne, qu’un vrai fidèle Catholique est celui qui abandonne l'enseignement de l'Église quand on lui dit de le faire. « Ouvrez le cœur à l'Esprit Saint, discernez ce qu’est la Volonté de Dieu ». Comment ? Simple. Faites ce qu'on vous dit. Une chose que nous savons à propos de ce Pape est qu’il est pleinement conscient de son pouvoir suprême et qu’il croit vraiment être doté lui uniquement de la sagesse de faire quoi que ce soit qui est nécessaire. C’est clair que nous devons lui laisser faire le « discernement » pour nous ; pas besoin de soucier nos petites têtes. L'ironie en devient une de plomb quand on réalise que c’est la définition même d'un prométhéisme positivement nietzschéen, à savoir : la vérité, la réalité, c’est toujours seulement ce que je dis qu’elle est et je vous ferai savoir quand elle changera.

Beaucoup de Catholiques qui sont alarmés par ce Pape sont aussi profondément désorientés par lui. En effet, il est difficile de ne pas être confondu par un homme qui ne semble pas avoir de concept de contradiction logique et qui, joyeusement, contredit apparemment inconsciemment les Écritures, la Doctrine Catholique, les faits ordinaires naturels et qui se contredit fréquemment lui-même avec un abandon tout serein. Une chose est claire de ses nombreuses entrevues ; il n’a pas du tout conscience qu’il suscite la confusion et il ne peut pas comprendre pourquoi quelqu'un pourrait être confus. La plupart d'entre nous ne passons pas beaucoup de temps dans les cercles Jésuites ou dans les niveaux supérieurs d'une Académie laïque, mais je peux vous assurer que Jorge Bergoglio n’est pas rare.

Surtout, c’est un homme de son temps et de son lieu, qui est l’Argentine des années 70, un temps où il y avait cette impulsion majeure dans l’Église d'accuser tous ceux qui voulaient s’en tenir aux anciennes façons en présumant qu’ils s’opposaient au « vent » de l'Esprit Saint. En raison de certains défauts intellectuels qui lui sont probablement propres cependant et étant de la grande bulle de l’ univers de l'Amérique du Sud — où, apparemment, l’esprit des années 70 y vit éternellement — Jorge Bergoglio n’a jamais trouvé la nécessité d'équilibrer ou de modifier ses opinions. Pour le reste d'entre nous d’ici, où l'Église est devenue plus modérée généralement au cours des 40 dernières années, ses déclarations nous apparaissent si dépassées qu'elles nous semblent dérangées.

En relation avec le nouveau « livre-entretien » par l'un des plus grands défenseurs de François dans la presse italienne, Andrea Tornielli, John Henry Westen du site Life Site News écrit que le Pape est collé à son opinion et même la redouble relativement aux « nombreux clercs rigoristes rigides manquant de miséricorde » spécifiquement parce qu'ils considèrent les Doctrines de l'Église comme vraies et immuables.

Tornielli cite François quand il parle de ceux qu’il appelle les « érudits de la loi » : « ... Je dirai que, souvent, il y a une sorte d'hypocrisie en eux, leur adhésion formelle à la loi cachant des blessures très profondes ». « Jésus, continue le Pape, les définit comme des « sépulcres blanchis » qui semblent pieux de l'extérieur, mais à l'intérieur, à l'intérieur ... ce sont des hypocrites ». (Ah oui, le même Jésus qui a dit aussi que ... : « Moïse a permis le divorce, mais Je vous le dis ... dureté de coeur ... commets l'adultère ... » À souligner les ironies, ça devient épuisant.)

En un mot, ceci est le problème de François avec les croyants fidèles et ça démontre clairement qu’il un esprit pris dans de la résine de plastique couleur fausse orange de 1976. Il a complètement chassé de son esprit l'option possible qu’un Catholique affichant de l'intérêt dans les formes traditionnelles de piété ou croyant dans les vérités immuables puisse être véritablement dévot. Un Catholique dévot et pieux qui adhère à la Doctrine Catholique, selon cet état d'esprit, est toujours et nécessairement un hypocrite.

Sa pensée, bien sûr, est basée sur une question spirituelle légitime, tordue par un esprit monomaniaque peut-être, mais reconnaissable. Il a élevé à un degré fou la préoccupation parfaitement raisonnable que nous pouvons tomber dans le piège d'une fausse piété des simples répétitions de prières et d'adhésion irréfléchie aux apparences. C’est vrai que nous pouvons porter toutes les médailles et scapulaires que nous aimons, dire autant de chapelets que nous pouvons en dire dans une journée, mais si l'on compte les grains seulement pour le seul bien d’accumuler des chiffres, il y aura peu d'avantages spirituels . Tous les auteurs spirituels conviennent que la volonté et l'intelligence d'une personne doivent y être engagées.

La difficulté que François et ses semblables ont, c’est une mentalité absolutiste qui affirme que quelqu’affichage public de piété que ce soit, c’est toujours et seulement un signe de cela : une piété pensée uniquement pour être affichée. ( Encore une fois ici, c’assez ironique venant du gars qui a fait une carrière de fausse modestie et d’affichage de vertu). Comme nous l'avons vu encore aujourd'hui, par exemple, le fait d’adhérer à la théologie traditionnelle du lavement des pieds du Jeudi Saint, c’est un signe de rigidité ; nous devons être ouverts à nouvelle théologie, aux nouvelles surprises de Dieu (interprétées par François lui-même, bien sûr.)

En effet, François et son école ont même poussé tout ça un peu plus loin. Sa logique monomaniaque l'a conduit dans le prochain extrême à savoir que la seule façon d'être véritablement pieux est d'être impie. La seule vraie dévotion est iconoclaste. La seule véritable foi religieuse en est une de doute, de questionnement et, finalement, d'acceptation de l'hérésie et la seule véritable pratique de dévotion est seulement celle qui s’oppose aux traditions.

Ça vous semble familier, non ? « La liberté est l'esclavage .. ». « La guerre est la paix .. ». Le double langage Orwellien a, peut-être, embrouillé le dessus de sa tête, comme c’était censé faire. Ceci est en fait exactement le type de corruption intellectuelle qu’Orwell nous avertissait. Et comme il nous a dit dans son livre célèbre ( note : livre intitulé ‘1984’ ), ça produit une sorte de cécité qui laisse l’homme à être uniquement susceptible de fanatisme idéologique. Le vrai croyant de Angsoc (note : « socialisme anglais »), rappelons-le, était un homme qui pouvait contredire l’évidence de ses sens ou même les affirmations officielles de la veille émanant du Parti politique si on lui disait de le faire. C’est un homme qui a, en fait, entièrement renoncé à ses propres pensées et qui s’est volontairement asservi au Parti. Et c’est une chose qui a été claire dès le premier moment où François est apparu lors de cette nuit misérable : son dévouement sans faille du côté de la guerre civile idéologique de l'Église.

Une fois que vous avez saisi ce premier principe de la pensée de François, que vous gardez toujours votre lorgnette contre votre œil, les choses bizarres et déconnectées qu’il dit à propos de la méchanceté de ceux qui veulent de la « clarté » et des « certitudes » dans leur foi deviennent plus compréhensibles. C’est pourquoi il louange le « doute », méprise et se moque des petites vieilles dames qui lui offrent des bouquets spirituels. (Eh bien, c’est aussi parce qu’ il est un démagogue populiste avec des mœurs et la personnalité d'un videur de bar, mais son péronisme est un sujet pour un autre jour.) C’est pourquoi il rejette tant de signes extérieurs de la papauté, la mozzetta (cape qui recouvre les épaules), les chaussures, les appartements pontificaux et qu’il privilégie tous ces affichages ostentatoires « d'humilité » comme prendre le bus et être vu conduit dans de petites voitures. Ce ne sont pas des signes d'humilité personnelle, ce sont des signes de sa dévotion à l'idéologie.

La difficulté avec tout cela est que cette idéologie est exclusive. Vous ne pouvez pas être consacré à elle et être Catholique. Le Catholicisme est une religion cosmique qui fait des affirmations sur la nature de la réalité. L'idéologie à laquelle adhère François, précisément celle du monde moderne « agressivement laïque », fait également des affirmations de cette nature, des affirmations en opposition à celles de l'Église. Vous devez choisir qui vous croirez et suivrez. C’est est la raison pour laquelle j'ai dit de nombreuses fois et, je continuerai de le dire, que l'avènement de François est une bonne chose une fois que vous le comprenez, lui et l’idéologie qu’il véhicule. Nous avons finalement traversé l’époque où cette notion idiote « conservatrice » qu’on pouvait adhérer à deux choses opposées à la fois, à savoir que l'on peut retenir une partie de l'enseignement de l'Église et en rejeter d'autres, est périmée. Nous assistons à la fin de la position de compromis dans l'Église et à la nécessité croissante de choisir un camp chaque jour de façon plus urgente et claire.

Récemment, le Cardinal Robert Sarah s’est montré très, très papabile, vraiment, en faisant simplement beaucoup d'observations triomphales évidentes. Son livre « Dieu ou Rien » — que je ne l'ai pas lu et ne lirai probablement pas — a fait des vagues. Dans ce livre, il aurait dit qu’apparemment le plus gros problème auquel fait face l'Église est la perte massive de la foi chez les peuples qui se considèrent Catholiques : « Les sociétés occidentales sont organisées et vivent comme si Dieu n'existait pas. Les Chrétiens eux-mêmes, en plusieurs occasions, se sont installés dans une apostasie silencieuse ». On peut se demander en particulier qui, personnellement, il inclut dans cette liste.

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