Écrit par : Maria Garabís Davis
SOURCE : Aleteia
Le 14 janvier 2016
le bonheur reviendra probablement dans votre avenir
C’était difficile à croire ce que j’entendais. Mon amie, qui est essentiellement une « Barbie Catholique » inspirée des célèbres poupées Barbie et Ken, me disait qu'elle n’aimait plus son mari. Elle n'avait pas de raison particulière, vraiment. Elle ne pouvait pas le supporter. Elle pouvait à peine tolérer d'être dans la même pièce que lui et, encore moins, dans le même lit. J’écoutais les yeux écarquillés et préoccupés. Comme si elle pouvait lire dans mes pensées, elle a laissé échapper : « Je ne pense pas au divorce. Je souhaite juste d’aimer le gars ! »
Plus tard ce même jour, en prenant un café avec ma mère, je me suis confiée à elle au sujet de la conversation que j’avais eue. J’étais sûre qu'elle serait choquée comme je l'étais et je pensais qu'elle ferait ce qu'elle fait toujours quand elle est informée de l'une des luttes de mes amies : me fournir une vision parfaite de la situation et m’assurer de ses prières pour la situation. Au lieu de cela, elle a simplement haussé les épaules : « Ahhh, c’est juste une « saison de haine ». Ça nous arrive à nous tous ».
Je n’étais pas mariée à l'époque et je suis demeurée perplexe par la déclaration de ma mère. En regardant cette doyenne d'un mariage heureux pendant 35 ans, je ne pouvais pas croire qu'elle aurait formulé une telle phrase — « une saison de haine » — et encore moins qu'elle l’aurait revendiquée comme quelque chose qu'elle avait connu. Je me représentais mon père toujours aimant et ça dépassait ma compréhension que ma mère pouvait avoir jamais eu une « saison de haine ».
Alors oui, la haine est un mot fort, et elle ne l’utilisait pas à la lettre, mais ma mère avait raison. Ce ne fut que des années plus tard, progressant péniblement dans mon propre mariage, que j’ai enfin compris le cadeau qui m’avait été donné ce jour-là. La liberté de savoir que mon mariage subirait des « saisons de haine » a été libératrice.
Qu'on le veuille ou non, il y aura des périodes de notre vie conjugale où il n'y a pas de conflit ni de crise réelle, mais rien de ce que nos conjoints disent ou font nous satisfait. Il y aura des moments où nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde à propos de rien. Certains d'entre nous expérimenterons même des périodes —quelques jours à peine ou voire des semaines possiblement —quand nous ne pouvons pas endurer quoi que ce soit de notre conjoint : la façon dont ils marchent, la façon dont ils parlent, la façon dont ils respirent. Oui, vous pouvez même être tenté de crever vos propres yeux plutôt que de l’entendre mâcher. (Et croyez-moi, je ne suis pas assez naïve pour penser que je ne provoque pas également les mêmes sentiments chez mon mari).
Si vous vivez ce problème, je le vis aussi. Je le reconnais volontiers et j’espère que ma confession vous cause un peu de paix dans votre propre mariage. Juste parce que vous passez par des périodes d’insatisfaction dans votre relation ne signifie pas la mort de votre mariage. Cela ne signifie pas que le fait d’être libre de votre conjoint signifierait une vie meilleure. En fait, il y a des recherches confirmant que les couples qui ont résisté aux périodes insatisfaisantes de leur mariage ont des moments heureux à nouveau. Une étude menée par l'Institut pour les Valeurs Américaines a révélé que deux tiers des personnes mal mariées qui sont restées ensemble ont déclaré des mariages heureux cinq ans plus tard.
Alors, que faisons-nous face à des bas dans nos mariages ? Et comment pouvons-nous nous assurer que ces moments demeurent une saison unique et ne deviennent pas la norme pour nos relations ?
Bien que je voudrais blâmer tout mon malheur dans ces saisons sur les habitudes et les caractéristiques énervantes de mon mari, j’ai trouvé que ce sont des périodes de troubles passablement moins dus à lui (ok, disons la plupart du temps) qu’ils sont dus à moi. La frustration que je ressens dans les rapports au jour le jour avec mon conjoint est de fait le reflet d'un manque de paix intérieure dans ma propre vie. Elle est la conséquence extérieure de ma paresse à prier et découle directement de mon échec de rester concentrée sur le Christ. De même, j'ai découvert que plus je participe à une « saison de haine » en me plaignant de mon mari soit intérieurement soit extérieurement, plus mes irritations s’enveniment, plus les problèmes deviennent de plus en plus gros et plus longtemps ça prend pour rétablir l'équilibre et la paix dans ma vie de famille.
J'ai découvert, comme les promesses de Saint François de Sales, que «grâce à la dévotion, votre famille se soucie de devenir plus pacifique, l'amour mutuel entre le mari et la femme devient plus sincère, le service que nous devons au Prince plus fidèle et notre travail, peu importe ce qu'il est, devient plus plaisant et agréable ». Oui, comme toute tribulation, lorsque nous sommes confrontés à des périodes de troubles dans nos mariages, nous devons revenir au Christ dans la prière. Priez pour votre conjoint. Offrez vos irritations. Demandez à Dieu de vous fournir consolation. Engagez-vous dans de plus grands actes d'amour.
Et gardez à cœur que les saisons sont naturelles dans la vie et dans le mariage et, comme avec chaque long hiver, le printemps reviendra à nouveau.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire