Tomas Rodriguez (nom de plume)
SOURCE : Rorate Caeli
Note préliminaire sur la terminologie 1) AD ORIENTEM : cette expression signifie « en direction de » Dieu. Il s’agit du célébrant de la Messe qui fait dos à l’assemblée des fidèles mais qui fait face à Dieu devant le Tabernacle. |
Un prêtre a récemment dévoilé sa conviction à savoir que la Liturgie Latine priée ad orientem est orientée vers Dieu et non vers les prêtres / ou l’assemblée des fidèles. Il a raison, mais la révélation de sa croyance était dangereuse car elle soulevait une question. Il lui fut demandé s’il allait instituer le culte ad orientem dans sa paroisse. Malheureusement, il a dit non, invoquant le manque de catéchèse, que ce serait mal reçu, etc., dans la défense de sa décision. Mais quand on sait ce qui est juste, ne sommes-nous pas censés le faire ?
Il y a un simple fait à propos de la catéchèse: la transmission de la foi exige le plus grand soin et la plus grande exactitude. Un fait supplémentaire à cette affirmation est l’énoncé bien connu (et presque jamais cité) de Saint François d'Assise : « Prêchez l'Évangile à tout moment ; utilisez des mots si nécessaire ». Si c’est vraiment une question de catéchèse et de préparation des personnes pour les changements nécessaires, à quand pouvons-nous nous attendre à voir une certaine action ? Nous n’en voyons pas beaucoup et quand nous en voyons, il s’ensuit souvent une réaction violente et significative.
Ce manque apparent d'action est un symptôme d'un problème beaucoup plus vaste, à savoir que les prêtres sont obligés de faire des compromis non seulement en conscience mais dans leur foi elle-même. Des explications ardues de longue haleine sur les diverses questions présentes aujourd'hui au sein de l'Église ne sont pas nécessaires. Il y en a d'autres qui ont mieux et plus éloquemment écrit sur le sujet. Il suffit de dire qu’une question en particulier est très pertinente pour la présente discussion et c’est la formation sacerdotale.
Il y a un dicton célèbre parmi les séminaristes : « Tant que l'aube et l’étole ne pendent ». En d'autres termes, les séminaristes sont instruits de garder la tête basse et de se taire jusqu'à ce qu'ils soient ordonnés. Pourquoi auraient-ils besoin d'observer un tel silence ? Ils font partie et sont témoins de divers abus et d'hétérodoxies. Un climat de peur, pas différent d'une dictature communiste, existe dans les séminaires ; ce climat force les séminaristes un peu clandestins, autrement dit « orthodoxes », à se taire et à courber l’échine de peur qu'ils ne soient ciblés et qu'ils ne soient pas ordonnés.
Parlant seulement du contexte des États-Unis, le système de formation sacerdotale est en ruines. Un homme avec une attirance homosexuelle et qui agissait selon ses sentiments mais qui pensait à la prêtrise a demandé une fois s’il pouvait poursuivre ses études au séminaire. Le prêtre que le conseillait a dit à cet homme : « Mens ». En d'autres termes, le système de formation est tellement en ruines que vous « pouvez profiter pleinement de celui-ci en cachant la vérité et être ordonné.
Une autre histoire vraie implique un séminariste qui a quitté le séminaire en partie parce qu’il était persécuté en raison de ses « tendances pieuses » (c’est-à-dire qu’il était à genoux pour recevoir la Sainte Communion). Pourquoi la persécution ? « Être à genoux n’est pas la norme dans les paroisses et vous devez obéir à l'Ordinaire et aux règles diocésaines locales ». Le respect de l'Ordinaire pour les normes Liturgiques de l'Église Latine n’est jamais remis en question. Les Évêques détiennent tout le pouvoir dans leurs diocèses et, que ce soit admis ou non, ceux qui sont soumis à son autorité n’osent pas l’enfreindre. Ils ont peur de ce qui va arriver à leur carrière. Cette règle, cependant, ne s’applique pas nécessairement si c’est un Évêque Orthodoxe.
Il est dit que la génération des prêtres sous Jean-Paul II / Benoît XVI va « sauver » l'Église de la mauvaise passe dans laquelle elle se trouve. Cette croyance présente une vision myope intenable de l'avenir. La génération actuelle des jeunes prêtres a été largement formée par la génération précédente qui a contribué à la situation désespérée en premier lieu. Quelle est la formation qui a été ainsi communiquée à notre nouvelle génération ? Ce ne serait pas sage de faire une danse de la joie et de branler nos pompons tout en chantant « La crise est finie » comme Ross Douthat a récemment indiqué.
Le fait est que les nouveaux prêtres sont ordonnés et trouvent l'environnement « communistique » de la peur et du silence se poursuivre dans la vie paroissiale, mais modifiée. Maintenant, au lieu que ce soit des formateurs des séminaires qui les épient, ils ont des pasteurs de paroisses du style de police secrète qui gardent un œil perçant sur eux. Ne pensez pas un instant que ces pasteurs ne gardent pas un œil sur les « petits jeunes » et qu’ils fassent des rapports aux autorités des bureaux des chancelleries diocésaines. Hum !
Un jeune prêtre portant une soutane ou une barrette sera un sujet de conversation à la table de la salle à manger du presbytère, accompagné par de tels épithètes comme « rigide », « trop conservateur », et autres. En outre, s’il aime célébrer la Messe dans la forme extraordinaire, vous pourriez aussi bien lui mettre une camisole de force. Dans le jargon du milieu, ces hommes doivent être « cassés ». Si ces tendances sont notées au séminaire, ces hommes seront plus susceptibles d'être affectés à des travaux avec un prêtre de paroisse qui lui sera assigné (tacitement ou ouvertement) avec la tâche de « casser » l'esprit de ce prêtre nouvellement entré.
Une autre forme de peur qui est utilisée par le pasteur est la peur morbide des gens, ses camarades. En d'autres termes, « nous ne faisons pas « X chose » ici dans cette paroisse parce que ça ne serait pas bien reçu par les gens » (lire : ils ne nous aimeront pas et alloueront leur argent / ressources ailleurs). Cette ligne de pensée est basée sur le respect humain, qui est une pratique condamnée dans la vie spirituelle, car « nous devons obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes » (Actes 5 :29).
Le respect humain a une tendance vicieuse à négliger les vérités salvatrices (et les moyens d'action) du Christ qui nous conduisent au Ciel. Dans le cas à l’étude, une pratique (ad orientem) qui dirige précisément les gens à adorer Dieu par opposition à se concentrer sur l'homme est négligée parce que « les gens » ne le toléreront pas. Qui est le dépositaire des Vérités de Dieu et de Sa Sainte Église ici, le prêtre ou le peuple ?
On peut certainement comprendre à la lumière de l'état actuel des choses que le rétablissement du culte Ad Orientem envers le Dieu Tout-Puissant serait une bataille difficile et qu’elle exigerait la plus grande prudence et les plus grands soins. Quelques prêtres, cependant, remontent la pente et nous avons besoin de prier pour eux. Ils sont horriblement brutalisés par leurs diocèses respectifs, ce qui est un euphémisme. Dans leur formation au séminaire, ils sont socialisés ou conditionnés à craindre des choses qui sont latines et de tradition.
Dans un cas connu par le présent auteur, un groupe de femmes a fait évincer un prêtre de sa paroisse en se plaignant à son diocèse avec tous bons mots clés qu’il fallait présenter aux autorités. Ce prêtre ne faisait rien d’autre que ce qu’il était censé faire en tant que prêtre, à savoir apporter la tradition au peuple (le latin, les chants, etc.). Il sert maintenant dans une paroisse de brousse qui est généralement attribuée à des prêtres qui souffrent de troubles avec la bouteille ou avec la pornographie. C’est injuste et, tandis que telles atrocités font des saints et sont un signe de la faveur de Dieu, nous ne devons jamais penser que c’est acceptable pour les Ordinaires de persécuter des prêtres ainsi ( c’est-à-dire de leur faire du mal afin que du bien en ressorte ).
Les prêtres sont obligés de faire des compromis à leur mission parce qu'ils ne veulent pas « mettre en péril leur sacerdoce » ( c’est leur expression ). Rappelons-nous que le prêtre est un prêtre. Son sacerdoce (en soi) n’est pas nécessairement compromis. C’est sa capacité à exercer son ministère qui est en jeu. Son Ordinaire peut restreindre les facultés du prêtre en lui minimisant son influence aussi peu que l'Ordinaire est canoniquement en mesure de faire (maisons de soins infirmiers et petites paroisses reculées qui sont des options probables). (Note du traducteur : Jésus, dans une locution de Lumière de Marie, se plaint justement que ses prêtres qui gardent encore la soutane et qui tiennent à une tradition liturgique sont envoyées en dehors des grands centres urbains).
Les prêtres sont responsables du soin des âmes. C’est par leur entremise qu'une personne connaîtra le ciel ou l’enfer. Au jugement du prêtre lui-même, il se tiendra devant le « Rex Tremendae Maiestatis » —le Roi Sublime de Majesté — où il n'y aura pas d'excuses. Seule la vérité de sa vie et comment il a servi le Christ-Roi sera ce qui importe. Ces paroles redoutables devraient donner à réfléchir, à savoir : « Je ne vous ai jamais connus ; allez-vous-en loin de moi, vous qui commettez le mal ! » (Matthieu 7, 23).
Les faits de la prêtrise décrits ci-dessus devraient inspirer la plus grande peur et le plus grand effroi chez les prêtres et les Évêques qui agissent comme bergers auprès d’eux. Malheureusement, ça n’a pas cet effet. Beaucoup de prêtres savent ce qui transparaît dans leurs bureaux de leur chancellerie respective et parmi leurs frères prêtres. Ils vivent dans la peur de ce qui va leur arriver s’ils devaient en parler. Ceux qui le font sont faits martyrs et toute la mesure de la loi, des abus et des tactiques d’intimidation leur sont appliquées par les autorités. Pendant ce temps, des prêtres fornicateurs, des prêtres dépendants de la pornographie et des prêtres homosexuels sont tous protégés ou donnés des passe-droits.
C’est une véritable sous-culture très ténébreuse et satanique au sein du presbytérat et de l’épiscopat aux États-Unis. Nous devons prier pour nos prêtres, en particulier pour ceux que Dieu a choisi de donner la grâce spéciale d’être victimes de persécution pour la cause du royaume des cieux. Ces prêtres ne sont pas reconnus par les pouvoirs en place comme les bons prêtres qu'ils sont, mais ils sont de vrais pasteurs de l'Église. À ces prêtres, sachez que vous n’êtes pas négligés. Alors que les gens ne peuvent pas vous reconnaître en masse en cette vie, Dieu vous voit et Sa grâce sera votre réconfort.
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