par Christopher A. Ferrara
SOURCE : Fatima Network Perspectives
Le 27 janvier 2016
François a visité la synagogue de Rome il y a deux semaines, poursuivant ainsi l’innovation sans précédent introduite par Jean-Paul II. Dans son discours à cette occasion, il a fait une mention favorable au document « Les dons et l'appel de Dieu sont irrévocables », publié en décembre par la Commission du Vatican pour les Relations religieuses avec les Juifs. Pourtant, comme je l'ai noté dans un article précédent au sujet de ce document, la dite préface de ce document précise : « Il ne s’agit ni d’un document magistériel, ni d’un enseignement doctrinal de l’Église catholique... » |
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C'est-à-dire la fausse apparence d'un changement dans l'enseignement de l'Église qui devient dans la pratique le « nouvelle » doctrine. La visite de la Synagogue me pousse à revenir sur le document afin d'examiner un passage que je n’ai pas discuté auparavant et qui peut être son affirmation la plus tortueuse :
De la part de plusieurs Pères de l'Église, la soit disant théorie de la substitution ou encore du supersessionisme * a gagné une faveur constante jusqu'au Moyen Âge où elle a représenté le fondement théologique standard de la relation avec le Judaïsme : les engagements et les promesses de Dieu ne sont plus applicables à Israël parce que ce Peuple n'a pas reconnu Jésus comme Messie et Fils de Dieu, mais que Ses promesses et Ses engagements ont été transférés à l'Église de Jésus-Christ qui est maintenant le vrai « Nouvel Israël », le nouveau peuple élu de Dieu ....
Avec sa Déclaration « Nostra Aetate » (n ° 4), l'Église professe sans équivoque, dans un nouveau cadre théologique, les racines juives du Christianisme. Tout en affirmant le salut à travers une foi explicite ou même implicite dans le Christ, l'Église ne remet pas en question l'amour continu de Dieu pour le Peuple élu d'Israël. Une théologie de substitution ou de « supersession » qui s’établit l’une contre l'autre des deux ensembles d’entités distinctes, à savoir une Église des Gentils et la Synagogue qui est rejetée parce que l’Église prend sa place et, pour cette raison, la même Église des Gentils est privée de ses fondations ....
Remarquez comment l'enseignement constant de l'Église à savoir que la Nouvelle Alliance remplace la Vieille est minimisé comme quelque chose qui « de nombreux Pères de l'Église ont cru » et qui « a gagné une faveur constante» jusqu'au Moyen Age. Et que dire de la période entre le « Moyen Age » et Vatican II ? L'enseignement était le même. Ainsi, le document tente d'occulter le fait que, depuis le temps des Pères de l'Église jusqu'en 1962 — qui est tout au long de l'histoire de l'Église finalement — l'enseignement Catholique était précisément à l’effet que « les promesses et les engagements de Dieu n’étaient plus applicables à Israël parce qu'il n’avait pas reconnu Jésus comme Messie et Fils de Dieu, mais que Ses promesses et Ses engagements ont été transférés à l'Église de Jésus-Christ qui est maintenant le vrai « Nouvel Israël », le Nouveau Peuple Élu de Dieu ... »
Pourtant, continuant sa déclaration frauduleuse, le document soutient qu’avec la promulgation de Nostra Aetate, l'enseignement traditionnel « est privé de ses fondations ... » Cela est un grossier mensonge. Voici ce que Nostra Aetate stipule :
S’il est vrai que l’Église est le nouveau Peuple de Dieu, les Juifs ne doivent pas, pour autant, être présentés comme réprouvés par Dieu ni maudits, comme si cela découlait de la Sainte Écriture. Que tous donc aient soin, dans la catéchèse et la prédication de la Parole de Dieu, de n’enseigner quoi que ce soit qui ne soit conforme à la vérité de l’Évangile et à l’esprit du Christ.
Le Concile confirme donc exactement ce que la Commission Pontificale maintenant nie frauduleusement : à savoir que « l'Église de Jésus-Christ ... était maintenant le vrai « Nouvel Israël », le Nouveau Peuple Élu de Dieu ... « Que le Concile observe également que le Peuple Juif ne doit pas être présenté comme rejeté par Dieu ni maudit ne signifie pas que les Juifs ne sont pas tenus de reconnaître le Christ comme le Messie et entrer dans Son Église. Au contraire, depuis près de 2000 ans, l'Église a prié pour que le « voile » que mentionne Saint Paul dans 2 Corinthiens soit levé du cœurs des Juifs afin qu'ils puissent se convertir au Christ et rejoindre « le Nouveau Peuple de Dieu » : « Aujourd'hui encore, chaque fois qu'ils lisent les livres de Moïse, un voile recouvre leur intelligence. Mais, comme il est écrit : « Lorsqu'on se tourne vers le Seigneur, le voile est enlevé ». (2 Cor 3 : 15-17.). »
En effet, la Commission Pontificale admet que la prétention « que l'Alliance que Dieu a faite avec son Peuple d'Israël perdure et ne soit jamais invalidée ... ne peut pas être explicitement lue dans Nostra Aetate .... » Comme je l'ai indiqué dans l'article précédent, la Commission fonde sa prétention sur une remarque de Jean-Paul II, parlant à un petit groupe de représentants juifs à Mayence, Allemagne en 1980. Mais à l'occasion, Jean-Paul II a dit simplement que l'Ancienne Alliance n'était pas révoquée et non pas que l’Ancienne Alliance perdure » ce qui impliquerait que l'Ancienne Alliance fonctionnerait toujours aux côtés de la Nouvelle Alliance en tant que chemin séparé de salut pour les Juifs seulement, ce qui est tout simplement une hérésie.
Comme les ecclésiastiques de post-Vatican II en général, la Commission fait des finasseries avec les mots « révoqués » et « invalidés ». Il est vrai que Dieu n'a pas littéralement « révoqué » ou « invalidé » l'Ancienne Alliance. Mais ce n’est pas là la question. Il a plutôt perfectionné et complété l'Ancienne Alliance dans la Nouvelle Alliance de sorte que la Vieille est devenue caduque en faveur de la Nouvelle. Elle a été « rendue vaine » comme Saint Paul le dit, non pas parce qu'elle était « invalide » mais plutôt parce qu'elle a été dépassée par la Nouvelle et Éternelle Alliance dans le Christ.
Ainsi, les Juifs, pas moins que toute autre race d'hommes, sont appelés à se joindre à ce que même Nostra Aetate a appelé « le Nouveau Peuple de Dieu ». Prétendre le contraire, comme le fait la Commission et que François vient de faire à la Synagogue de Rome, est de dire que les Juifs n’ont pas besoin du Christ pour leur salut ou — ce qui est tout à fait absurde —que le Christ sauve les Juifs qu’ils croient en Lui ou non. Mais quand Notre Seigneur Lui-même a déclaré : « Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé ; et celui qui ne croit pas sera condamné », Il n'a pas ajouté : « sauf pour les Juifs ».
Combien de temps l'Église sera affligée par cette grande façade d'imposture théologique se faisant passer pour la Doctrine Catholique ? Dieu seul le sait. Mais sûrement nous aussi le saurions si on nous avait fourni l'intégralité du Troisième Secret de Fatima.
* La théologie de la substitution, ou théorie de la substitution, ou supersessionisme est une doctrine selon laquelle le Christianisme se serait substitué au Judaïsme dans le dessein de Dieu.
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