Cardinal Müller, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi Met en garde contre un schisme allemand... Mais seulement en Allemagne ?

Par Cristopher Ferrara
Fatima Network Perspectives
Le 16 septembre 2015

Parlant à Regensburg, Allemagne, le Cardinal Gerhard Müller, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, vient de dénoncer ce qu'il a appelé un « climat de la prétention allemande de vouloir diriger l'Église Universelle entière » et a averti que l'Allemagne pourrait assister à une scission de l'Église Catholique comme celle qui fut provoquée par Martin Luther sur la question des indulgences en 1517. Luther a attaqué la Doctrine sur les indulgences — la rémission de la peine temporelle due au péché — parce que on avait abusé de la Doctrine dans la pratique non pas parce que la Doctrine était fausse en elle-même, elle ne pouvait pas l’être. Aujourd'hui, l'octroi laxiste des nullités de mariage a miné la Doctrine sur l'indissolubilité du mariage et maintenant la Hiérarchie Allemande ouvre la voie en demandant que la Doctrine elle-même soit renversée par une « adaptation pastorale » à une « réalité » — une « réalité » que leur propre négligence a créée.

L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.

Les remarques de Müller, faites à l’occasion de la sortie d’un livre, incluent cette onde de choc aux Kasperites : « Par tous les moyens, il est tenté — de manière exégétique, historique, à partir de l’histoire des études du Dogme et en référence à la psychologie et à la sociologie — de déconstruire l'Enseignement Catholique sur le mariage qui découle de l'Enseignement de Jésus et de mettre cet Enseignement en perspective, seulement pour que l'Église apparaisse conciliante envers la société ».

« Ce n’est pas une question d’adaptation de la Révélation au monde » a déclaré Müller, « mais il s’agit de gagner le monde à Dieu ». Pourquoi n’avons-nous pas entendu quoi que ce soit d’aussi direct de François ? Au lieu de cela, il continue à présider un soi-disant Synode sur la famille qui, en quelque sorte, au lieu de voir à la défense de l'indissolubilité du mariage, « l'admission des divorcés/remariés... à la Sainte Communion et la reconnaissance des relations homosexuelles » ont été déclarées des « thèmes centraux de la pastorale de l'avenir ».

Müller s’est ensuite adressé au cœur de la question que le Synode de Malheur semble déterminé à ignorer : « La pastorale doit avoir en vue le Salut Éternel ». Le Salut Éternel. Voilà toute une pensée ! Ça peut même être la raison même de l'existence de l'Église. Pourtant, les mots « Salut Éternel » semblent ne jamais apparaître dans l'un des commentaires volumineux que François a faits sur la « démarche synodale» ou, d'ailleurs, sur la Doctrine Catholique et sur ses pratiques pastorales qui lui sont intrinsèquement liées. Nous entendons parler de rigorisme, de légalisme, de pharisaïsme et de la nécessité de la « créativité » et de la « guérison ».

Le Cardinal Müller doit être félicité et soutenu dans sa tentative de souligner l'évidence : que le Synode sur « la famille » est une menace pour la famille orchestrée par la hiérarchie allemande corrompue (que François a habilitée). Mais il faut dire que la même corruption est affichée dans les hiérarchies de toutes les nations occidentales comme le Cardinal Sarah a noté quand il a condamné la « vision occidentale décadente de l'homme, du monde, de la société » et a déclaré : « L'Église doit se battre pour dire non à cette nouvelle colonisation ».

Mais comment est-ce que François lui-même a-t-il aidé et encouragé cette « nouvelle colonisation » alors qu’en même temps des Cardinaux s’opposent courageusement à tout ce Synode que François a conçu, mit en mouvement, le contrôle et promet de faire un forum pour la prochaine comparution calamiteuse de son « Dieu des surprises » ?

Ça n’est pas bon de se fermer les yeux sur ce qui se passe ici. Rien de tout cela ne serait arrivé si ce n’était pas de François. Le Synode de Malheur était son idée et ceux qui s'opposent maintenant à son ordre du jour radicalement progressif — même s’ils ne peuvent pas le dire ouvertement, ils doivent sûrement le savoir — lui sont opposés.

Voilà un mystère qui peut être expliqué seulement par le texte du Troisième Secret que nous avons encore à voir et dans lequel la Vierge raconte à Soeur Lucie ce que cette dernière a révélé au Cardinal Caffarra dans les années 1990 : « La bataille finale entre le Seigneur et le règne de Satan sera sur le mariage et la famille ».