Elizabeth Scalia Patheos « C'est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant ». (Hébreux 10 :31) |
Qui est le plus susceptible de faire une réprimande ? Le Pape François ou le Pape Benoît ?
Je ne connais pas la réponse à cette question. Peut-être que quelqu'un, quelque part a l'énergie pour étudier les discours pontificaux et — peut-être qu’en comparant le nombre de fois que le Pape a dit : « Jésus-Christ» au nombre de fois où il a dit « capitalisme » ou « pauvres » ou « péché » ou « environnement », ou« miséricorde » — pourrait déduire de ces calculs un discours qui est une réprimande tout azimut et un autre qui manifesterait un amour de l'humanité tout entière.
Cette personne pour faire la recherche, ce n’est pas moi.
Cependant, je suis tombée sur des gens dans les médias sociaux qui discutaient cet article du Père Robert Barron et de ses opinions en rapport avec l'encyclique « Laudato Oui ». Certains étaient négativement las de l'encyclique ; certains en étaient positivement fatigués.
Ce qui m'a le plus frappée, c’est qu’il semblait qu'ils sont tous las d'une certaine façon.
J’ai déjà dit avant que le Pape François est « le Pape le plus épuisant de ma vie », donc je pense que je comprends pourquoi ils sont fatigués. Certains d'entre eux souhaitent que François soit plus clair quand il s’exprime ; ils sont fatigués d'essayer de « comprendre » son point qui semble souvent ambiguë.
D'autres sont fatigués d'essayer de le défendre et de l’expliquer.
D'autres sont fatigués (ou peut-être pas) de souffler dans la trompette de Saint Gabriel et d'avertir le monde que : « Oyez, nous avons un anti-capitaliste-anti-américain-anti-Christ parmi nous ici ! »
Je ne me soucie pas de tout cela — tout le monde peut en découdre et dépenser de vastes quantités d'énergie à discuter de ces concepts ridicules à savoir si cette génération d’hommes, de femmes et de prêtres sauveront le monde et feront tout bien ou, au contraire, ces mêmes gens réussiront à démolir l’Église alors que les meilleurs, les saints et les démons les plus futés du passé ont essayé et échoué sous les deux chefs d'accusation.
L'Église survit et elle survit à tout le monde — à toutes les nations et à toutes les institutions et toutes sortes de clercs — par la grâce de l'Esprit Saint, et ce sera toujours vrai.
« ... Je ne suis plus intéressée à la question « Quel Pape est quoi ? » . Je suis franchement fatiguée de juste me sentir grondée.
« J’aime Sa Sainteté le Pape François, mais depuis un certain temps maintenant, je me suis senti harangué par lui alors qu’il nous rabâche de toujours faire plus, et de plus en plus, concernant notre pratique de la miséricorde auprès du monde : accueillir l'étranger, nettoyer les rivières, apporter la justice et la paix à notre temps : de se mettre sur un pied d’égalité, de visiter les malades, et ainsi de suite.
« Ce sont, bien sûr, toutes de très bonnes choses. Vous ne pouvez pas discuter avec quelqu'un qui vous dit d'aimer les pauvres ou bien de faire de la place dans votre banc d’église pour un transgenre, ou bien d’aider les enfants pauvres à obtenir de nouvelles opportunités ou de payer un travailleur ce qui lui est dû.
« Mais parfois, quand je lis le Pape François nous exhortant à nouveau à propos des pauvres ou de l'environnement et exhortant les gens une fois encore à prendre des mesures, de sortir dans le monde et de fixer toutes les choses, parce que Jésus le veut (et oui, je suis sûr que Jésus le veut) je ne peux pas m’empêcher de penser : « Mais Saint-Père, ayez pitié ! Ne savez-vous pas que beaucoup d'entre nous faisons déjà de notre mieux ? Certains d'entre nous faisons tout notre possible pour garder la famille ensemble, pour apporter de la nourriture sur la table et peut-être d’aller à un film de temps en temps.
« Oui, nous sommes d'accord avec vous que le matérialisme excessif est nocif pour l'esprit, mais nous ne faisons vraiment pas « La Grande Vie ». Certains d'entre nous sont dans le transport en commun durant quatre heures à chaque jour pour leur travail, et pas pour devenir riches — et surtout pas pour exploiter les pauvres ou pour opprimer quelqu'un ou ignorer la souffrance de quiconque ; pas plus pour suivre stupidement les tendances de consommation — mais simplement pour payer les factures des services publics et les impôts, les prêts aux étudiants, écrire des chèques pour soutenir les organismes de bienfaisance auxquels nous croyons, soutenir notre paroisse, voir à ce que la voiture soit inspectée et réparée et garder les enfants dans un sport ou une activité, comme le Scoutisme, afin qu'ils puissent acquérir des compétences utiles.
« Nous titubons en entrant du travail, nous mangeons quelque chose que nous pouvons faire en vitesse, nous vivons « famille » pendant un certain temps — ce qui est souvent une chose turbulente - et puis vers 22 heures, nous nous laissons tomber sur le canapé cherchant à nous détendre un peu, on syntonise les nouvelles — et vous voilà, vous, à nous dire de se lever et d’aller faire quelque chose d'utile !
Et ensuite, nous nous frayons un chemin dans les escaliers vers le lit avec vos paroles qui nous résonnent dans la tête et nous nous sentons coupables parce que nous avons un lit pour dormir alors que d’autres n’en ont pas. Nous brossons nos dents en se demandant : « Mais que devons-nous faire ? Nous pratiquons déjà le bénévolat ; nous apportons de la nourriture au comptoir alimentaire chaque semaine; nous offrons nos services dans le ministère paroissial ; nous célébrons des anniversaires et des mariages en achetant des chèvres et des ânes ainsi que des pompes à eau pour les personnes vivant dans une pauvreté pénible. Nous voyons une personne qui a faim dans la rue, nous lui achetons de la nourriture ou, à tout le moins, on leur donne de l'argent et nous essayons d'arriver à l'heure au travail.
« Nous faisons de notre mieux, Saint-Père, et nous sommes un peu fatigués. Devrions-nous donner notre lit à quelqu'un d'autre et dormir sur le plancher ? Ça semble impraticable. Comment la justice est-elle servie si — parce que nous sommes mal reposés à dormir sur le plancher — on en arrive finalement à perdre nos emplois, à perdre notre capacité de payer les factures et les taxes, ou à garder notre voiture, ou à ne plus acheter de chèvres et de pompes à eau, ou à inscrire nos enfants dans un bon programme qui n’en devienne pas un mauvais pas en soi tout simplement plus personne n’en fait partie ? »
Nous pensons à l'Evangile de Marc où la femme repentante vient à Jésus et utilise un nard coûteux pour l'oindre. Judas s’objecte en disant que cette huile de luxe aurait pu être vendue et que l'argent ainsi récolté pourrait être donné aux pauvres.
Ce n’est pas un mauvais sentiment, bien sûr, mais ce n’est pas une solution permanente au problème de la pauvreté. Jésus lui-même le reconnaît :
«Car vous aurez toujours des pauvres avec vous, et toutes les fois que vous le voudrez, vous pourrez leur faire du bien ; mais moi, vous ne m'aurez pas toujours avec vous.
Elle a fait ce qu'elle a pu; elle a d'avance embaumé mon corps pour la sépulture ».
J’adore quand Jésus dit : « Elle a fait ce qu'elle a pu ... » ce sont des paroles consolantes comme un baume à notre harcèlement psychique comme le nard lui-même. J’aime comment Il déclare que l'action de la femme a été fait purement par amour pour Lui, pour Le servir et L’honorer.
Cela me rappelle un point important trop souvent perdu dans le dédale de tous les combats internes, des bruits médiatiques et des appels fréquents de François pour que nous fixions toutes les choses : que si notre relation avec Jésus-Christ est bien ordonnée, si nous vivons vraiment pour L'aimer, alors nous aurons envie de Le servir partout où nous le trouvons. Nous voudrons en faire encore plus.
Pour vous donner une simplification excessive : « Si nous cherchons d'abord à aimer le Christ avec tout nous-mêmes, un effort continuel d’ordonner correctement le monde devrait logiquement suivre ». Sous l'égide de notre amour véritable, des harangues ne devraient pas être nécessaires. Qu'il y ait plus d'encouragement et moins de réprimandes.
Dans son encyclique Deus Caritas Est, le Pape Benoît XVI a écrit : « Être chrétien n’est pas le résultat d'une décision éthique ou d’une grande idée, mais c’est la rencontre avec un événement, une personne, qui donne vie à un nouvel horizon et par là à une orientation décisive ».
Cette notion, je l'ai étoffée quelques années plus tard, lors d'une catéchèse sur la conversion de Paul :
« . . . c’était une rencontre qui n’était pas avec des concepts ou des idées, mais avec la personne de Jésus Lui-Même. . . De la même manière, la source ultime de notre propre conversion ne réside ni dans les théories philosophiques ésotériques ni dans des codes moraux abstraits, mais dans le Christ et son Évangile. Il est le seul à définir notre identité de chrétiens car c’est en Lui que nous découvrons le sens ultime de notre vie ».
Par tous les moyens, essayons, du mieux que nous le pouvons, de « fixer toutes les choses ». La tâche sera plus facile, cependant, plus efficace, si nous consentons à une vraie rencontre avec le Christ vivant et à Le laisser diriger nos esprits et nos cœurs vers Sa Volonté. Puis nos œuvres de miséricorde, nos activités de justice, seront d'autant plus pures pour l'amour du Christ d’où elles sont originaires ; nous sentirons moins que ce sont des habitudes consciencieuses et plus comme un privilège qui nous a été donné.
L'avenir qui attend l'Église est probablement lourd, mais si plus de catholiques se permettent une rencontre authentique avec le Christ, nous allons y faire face avec grâce et courage, en criant : «Vive le Christ Roi ! Vive le Pape ! "
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