dimanche 12 mars 2017

Quatre ans plus tard

Réflexions sur un pontificat sans précédent



Par : Steve Skojec
Le 11 mars 2017
SOURCE : One Peter Five


Le 13 mars 2013, je me suis assis dans mon bureau et j'ai regardé mon écran alors qu’un nouveau Pape — un homme que je n'avais jamais vu auparavant — est sorti sur la loggia de la Basilique de Saint-Pierre. Je n'avais jamais entendu parler de lui. Je ne savais même pas son nom. Comme la plupart des Catholiques, j'avais abordé le conclave pontifical avec un sentiment d'anticipation plein d’espoir. Mais l’impression qui est venue en moi quand j'ai vu l'homme que les Cardinaux avaient élu était incroyablement percutante. C'était un sentiment de crainte glaciale. Comme je le regardais, debout là, regardant fixement la foule, j'entendis sept paroles distinctement dans mon esprit de façon tout à fait spontanée : « Cet homme n'est pas un ami de la Tradition ».

C'était une phrase étrange. Curieusement prononcée. Je le savais aussi bien que l'on sait quand la voix de quelqu'un nous parle dans une pièce tranquille que ce n’est pas la nôtre, que ce n'était pas ma pensée, que ça m’avait été soufflé de l’externe. Il aurait été impossible pour moi de tenter une telle évaluation puisque je ne savais littéralement rien de l'homme, ce Cardinal Argentin, Jorge Bergoglio.

J’étais évidemment inconscient des minuties du costume ecclésiastique ou de la coutume. Je ne puis donc prétendre que mon sentiment était enraciné dans l'observation d'une évidente déviation des protocoles d'une élection papale. Je n'ai pas remarqué, par exemple, qu'il a choisi de ne pas porter la mozette papale. Je ne fus pas bouleversé par sa salutation inhabituelle de la foule avec un « bonsoir » au lieu de quelque chose de plus profond spirituellement. Je ne peux pas dire que je me rappelle avoir entendu, dans ces premiers moments, qu'il était Jésuite. Pour être honnête, je peux très bien ne pas avoir remarqué ces choses, même dans des circonstances normales, mais ce n’était pas des circonstances normales. Mon impression de l'homme était quelque chose qui a eu lieu à un niveau viscéral. Et le sentiment était si fort que ça m’a distrait de tout le reste.

Il y avait quelque chose dans son visage. Dans la façon dont il regardait la foule rassemblée. Il y avait quelque chose ... de mauvais au sujet de ses yeux. Ce que j'ai vu — ce que je pensais avoir vu — était quelque chose d'autre, en regardant à travers ce masque illisible. Quelque chose de triomphant, de hautain, de méprisant, regardant méchamment enfin au sommet d'une longue et dure bataille. C'était incroyablement étrange.

Quand je regarde en arrière la photo de ce moment, je peux voir qu'il n'y avait aucune expression discernable sur son visage. Ce que j'ai vu était, à mon avis, non pas quelque chose de physique, mais une vision plus spirituelle. Ça m’a frappé, au risque de paraître hyperbolique, comme si c’était une expérience surnaturelle. J'étais tellement énervé, j'ai dû lutter contre une vague de nausées.

J'ai fait allusion à ces choses des mois plus tard, quand j'ai commencé, après avoir essayé très fort de donner au Pape François le bénéfice du doute, à écrire au sujet de pourquoi sa papauté était déjà pleine de signes avant-coureurs. Je fus ridiculisé par certains à l'époque, comme si ce n'était qu'un fantasme que j'avais évoqué (pour quelle raison je ferais une telle chose, je ne pourrais pas espérer l'expliquer). Mais, depuis, j’ai entendu la même réaction bizarre et inattendue d’un grand nombre de personnes. Dès ce premier moment, même si je m'efforçais de repousser mes impressions de côté et de laisser la raison prévaloir, je savais, comme le tant d'autres Catholiques, que j’en étais venu à penser que c’était un signal de la grâce. Un avertissement de Dieu : ce serait une papauté aux conséquences terribles.

Quatre ans plus tard, je me sens toujours confirmé dans cette connaissance. Non par la persistance d'un sentiment, mais par une prépondérance des preuves. Si 2016 était le point de basculement, 2017 est l'année où le barrage a éclaté. Amoris Laetitia a haussé les enjeux de la bataille pour l'âme de l'Église au niveau que même les Ultramontanistes les plus purs et durs — les honnêtes, de toute façon — sont maintenant obligés d'admettre que nous sommes confrontés à un problème sérieux. S'il a fallu quelque chose d'aussi significatif qu'une Exhortation Apostolique hérétique qui assiège les sacrements pour éveiller l'alarme, il y a aussi, il y a quatre ans, nombre d’exemples d'hétérodoxie moins bien connus depuis cette nuit fatidique qui devraient lever tout doute sur la gravité de la crise. Nos tentatives pour documenter ces choses, bien que incomplètes, s’étendent sur des centaines de pages. C’est au-delà de la portée d'un seul article de tenter un résumé complet des moments inquiétants des quatre dernières années bien que nous essaierons de décrire ci-dessous certains des événements les plus mémorables à l'attention du lecteur. Ce serait, franchement, dépasser les moyens humains de produire tant de confusion et de distorsion en si peu de temps. Et peut-être ce fut ainsi. Le diable, après tout, n'est pas une créature de la force brute, mais un maître de la subtilité et de la séduction, trop heureux de faire usage des instruments voulus.

Quelle que soit la provenance de cette insurrection dans le cœur même — et à la tête même — de l'Église, nous nous trouvons dans un moment précipité. Pour ceux qui restent peu convaincus, il n'y a probablement aucune quantité de preuves qui pourraient changer cela. Les camps ont été choisis. Des lignes de bataille tracées. La phase initiale de l'engagement est terminée.

L'escalade d'un agenda

Un des moments les plus importants de révélation du pontificat de François a eu lieu lors d'une entrevue avec l'ami pontifical et rédacteur en chef, l‘Archevêque Victor Manuel Fernández, en mai 2015 :

« Le Pape va lentement parce qu'il veut être sûr que les changements auront un impact profond. Le rythme lent est nécessaire pour assurer l'efficacité des changements. Il sait qu'il y a ceux qui espèrent que le prochain Pape va tout renverser. Si vous allez lentement, c’est plus difficile de renverser les choses ». L'intervieweur a ensuite demandé si cela n'aide pas ses adversaires quand ils savent que le Pape François dit que sa papauté pourrait être courte. Fernández répondit : « Le Pape doit avoir ses raisons parce qu'il sait très bien ce qu'il fait. Il doit avoir un objectif que nous ne comprenons pas encore. Il faut se rendre compte qu'il vise une réforme irréversible. Si un jour il sent qu'il manque de temps et n'a pas assez de temps pour faire ce que l'Esprit lui demande, vous pouvez être sûr qu'il va accélérer ». [mon souligment]

Ces commentaires, faits il y a près de deux ans, donnent un aperçu de la stratégie qui a guidé l'agenda jusqu'ici. « La réforme irréversible » est elle-même un thème qui a été répété par d'autres collaborateurs pontificaux proches. Le Cardinal Oscar Andrés Maradiaga Rodriguez a utilisé exactement ces mêmes paroles en janvier de 2015. Ils nous ont dit leurs intentions. Beaucoup n'ont simplement pas voulu croire qu'ils signifient ce qu'ils disent. Ce que cette « réforme irréversible » se révèle être n'est rien de moins qu'une déformation doctrinale sévère et intentionnelle, une approche hérétique de la compréhension Catholique du péché et des Sacrements, la décomposition des structures, des règles, des limites et des institutions existantes, et la confusion résultante qui est une métastase dans le Corps Mystique du Christ avec des conséquences éternelles pour les âmes.

On est obligé de se demander : si Satan lui-même devait générer un assaut à l'intérieur de l'Église, comment serait-il différent de ce que nous vivons aujourd'hui ?

Il y a à peine deux ans, lors de son entretien, Mgr Fernández a parlé de la réponse publique favorable à l’agenda de François :

« Le Pape a d'abord rempli la Place Saint-Pierre de foules et a commencé à changer l'Église ». Lorsqu'on lui demande si le Pape est isolé au Vatican, il répond : « En aucun cas. Le peuple est avec lui [le Pape François], et non avec ses adversaires ».

Déjà au moment de ses commentaires, cependant, les choses commençaient à changer. Depuis 2015, les foules papales commençaient déjà à diminuer de taille. Et tandis qu'en Amérique, du moins, on lui a montré qu'il a fait bougé les choses sur des questions comme le changement climatique et les sentiments libéraux favorables envers le Catholicisme, rien ne prouve qu'il a amené des gens dans l'Église. Les millénaires en particulier continuent à dériver même quand ils expriment une affection pour l'approche libérale du Pape envers la Doctrine. Et la vie religieuse — pas saine par quelque mesure que ce soit avant l'élection de François — semble accuser des dommages encore plus graves. Le Pape lui-même a déploré « l'hémorragie » des prêtres et des religieuses de l'Église, mais semble complètement ignorer son propre rôle dans leur départ — un dossier qui le suit depuis son Argentine natale. Comme le Père Linus Clovis du site Family Life International a déclaré lors d'une conférence en 2015 :

« L'effet de François est le désarmement et le silence des Évêques Catholiques, des prêtres et des laïcs. Tenir ferme à la Doctrine et à la pratique Catholiques semble un acte de déloyauté envers le Pape, mais y acquiescer, c'est trahir l'Église ».

Dans un article d'opinion au New York Times en septembre dernier, Matthew Schmitz a poussé les choses plus loin :

« [François] décrit les curés comme des « petits monstres » qui « jettent des pierres » aux pauvres pécheurs. Il a donné aux responsables de la Curie un diagnostic de « maladie d'Alzheimer spirituelle ». Il gronde les militants pro-vie pour leur « obsession » de l'avortement. Il a dit que les Catholiques qui mettent l'accent sur la Messe, qui fréquentent la Confession et disent des prières traditionnelles sont des « Pélagiens » — des gens qui croient, de façon hérétique, qu'ils peuvent être sauvés par leurs propres œuvres ».

« De telles dénonciations démoralisent les fidèles Catholiques sans donner aucune raison de revenir à ceux qui ont abandonné. Pourquoi rejoindre une Église dont les prêtres sont de petits monstres et dont les membres aiment jeter des pierres ? Quand le Pape lui-même insiste sur les états spirituels internes concernant l'observance rituelle, il n'y a pas grand-chose à faire pour se mettre en ligne à la Confession ou pour se réveiller pour la Messe ».

« François a construit sa popularité », conclut Schmitz, « aux dépens de l'Église qu'il dirige ». Et il semble que maintenant, le réservoir de bonne volonté ait été épuisé, c'est une réalité qui l'a rattrapé ».

Avec des années de résistance croissante qui s'est répandue à partir des inquiétudes dispersées de quelques laïcs concernés jusqu'à inclure les plus hauts échelons de l'Église, la situation sur le terrain est bien différente en 2017 qu'en 2015. François n'est plus le « souffle d'air frais » qu’il a été jadis perçu être. Au lieu de cela, son discours imprudent dans une chaîne incessante d'entretiens et de discours tape sur les nerfs des fidèles. Ses réprimandes constantes envers ceux qui essaient simplement de vivre dévotement leur Catholicisme combiné avec une énergie apparemment illimitée pour l'innovation, l'auto-contradiction et le changement éloignent les gens qui ont essayé de lui donner une écoute honnête. Même certains des commentateurs Catholiques les plus patients ont enfin atteint la conclusion inéluctable que cette papauté est très justement décrite comme « désastreuse ».

Un changement dans la stratégie

Avec la phase « populiste » de cette papauté qui s'éloigne maintenant de vue, il y a eu une modification subtile dans la stratégie de communication d'un Vatican qui n'est rien d’autre sinon que du calcul. Les critiques de cette papauté, jadis rares, se sont considérablement multipliées. Leurs efforts pour résister à ces erreurs institutionnelles, imposées comme elles l'ont été aux fidèles, sont devenus presque aussi implacables que l’agenda pontifical. La répression contre Amoris Laetitia a inclus des réponses énergiques à travers l'éventail des rangs laïcs et cléricaux dans l'Église. Les dubia théologiques émis par Quatre Cardinaux remarquables qui interrogeaient le Pape sur l'enseignement Catholique traditionnel était la réponse la plus autoritaire, mais les censures théologiques prélevées contre l'Exhortation par 45 théologiens, savants et prêtres étaient une réfutation encore plus théologiquement punitive. Des lumières Catholiques comme Josef Seifert, Jude Dougherty et Robert Spaeman ont ajouté leurs propres voix importantes au choeur montant. Des coups jadis facilement balayés par l'appareil du Vatican commencent à atterrir — et à blesser. Les défenseurs papaux dans les médias comme Andrea Tornielli, le Père Antonio Spadaro et Austen Ivereigh ont répondu en faisant des sorties pour tout balancer, espérant mettre à leur place ceux qui refusent d'ignorer l'homme réel derrière le rideau papal.

Un exemple plus tangible de la façon dont les choses sont venues pour la contre-insurrection se trouve dans l'apparition d'affiches qui sont apparues une nuit à Rome récemment. Sur le site The Spectator, Damian Thompson raconte la scène :

« Le premier samedi de février, les habitants de Rome se réveillèrent pour trouver la ville couverte d'affiches singulières représentant le Pape François hargneux. Au-dessous étaient écrits les mots suivants :

« Ah ! François, vous êtes intervenus dans les Congrégations, vous avez enlevé les prêtres, décapité l'Ordre de Malte et les Franciscains de l'Immaculée, ignoré les Cardinaux ... mais où est votre miséricorde ? »

« La référence à la miséricorde est un sarcasme que tout Catholique pouvait comprendre. François venait de terminer son « Année de la Miséricorde » au cours de laquelle l'Église avait reçu l'ordre d'atteindre les pécheurs dans un esprit de pardon radical. Mais c'était aussi une année où le pontife Argentin poursuivait sa politique d'écrasement de ses détracteurs avec un mépris théâtral ».

Thompson poursuit en disant :

« Bien que le coup de pub ait fait les manchettes à travers le monde, il est peu probable qu'il ait énervé le Pape. Il y a une touche de combattant Péroniste chez Jorge Bergoglio. Comme ses collègues Jésuites Argentins ne le savent que trop bien, il est détendu à se faire des ennemis tant qu'il est convaincu qu'il a le dessus. Les affiches transmettent la rage impuissante : il est peu probable qu'elles portent les empreintes d’ecclésiastiques supérieurs » .

Mais a-t-il le dessus ? Il semble que, comme il perd le contrôle du récit, son avantage est en train de glisser. François a essayé, peut-être un peu avec avidité, de minimiser l'incident. Dans une entrevue récente avec Die Zeit, il se contentait de rire du spectacle, en donnant même crédit à l'habileté de ses accusateurs :

« Le Pape François a dit qu'il était en paix, ajoutant : « Je peux comprendre comment ma façon de traiter les choses n'est pas aimée par certains, c'est tout à fait dans l’ordre. Tout le monde peut avoir son opinion. C'est légitime et humainement enrichissant ».

« Lorsque l'intervieweur a demandé si les affiches étaient enrichissantes, François a répondu : « Le dialecte romain des affiches était super. Ce n'est pas écrit par qui que ce soit dans la rue, mais par une personne intelligente ». L'intervieweur a interpellé : « Quelqu'un du Vatican ? » Ce à quoi François plaisanta :« Non, j'ai dit une personne intelligente ».

« Quoi qu'il en soit, c'était génial ! » a-t-il conclu.

Si génial, en fait, qu'il y a une enquête pénale Italienne en cours chez « les cercles conservateurs que l’on croit responsables » concernant les affiches. Et quand une édition parodique de L'Osservatore Romano a été publiée le même mois que les affiches, également parodiant François, le Vatican a lancé sa propre enquête policière sur cette question aussi. Si les rumeurs persistantes sont à croire, la réaction de François à la critique quand il est derrière des portes closes est beaucoup moins optimiste que quand les caméras tournent. Et comme notre couverture étendue des dubia l’a montré, François n'a aucun scrupule à faire usage d’hommes de main pour attaquer quiconque se tient sur son chemin.

Ces réactions nous disent quelque chose de très important : la résistance n'est pas inutile. Elle a un effet.

La réalité pour les Catholiques est que nous avons atteint un point de saturation — appelons cela le Sommet de François — et il n'y a plus nulle part où aller d'ici sauf vers le bas. Cela signifie que pour les révolutionnaires qui ont pris le contrôle de la Sainte Mère Église, il y a beaucoup moins d'avantages à ce stade dans l'utilisation de la subtilité ; il y a peu à gagner grâce à une fausse timidité ou à la poursuite continue de la popularité ; seul un agenda déjà bien en cours qui a besoin être solidement cimenté en place avant que cette papauté ne devienne, comme elle le sera inévitablement, un souvenir (malheureux). Fernández nous a averti que lorsque le temps deviendrait court, les choses allaient s'accélérer. Mais le rythme du changement est tellement à couper le souffle, voire imprudent, qu'il a réveillé les fidèles d'une suffisance de plusieurs décennies. C'est peut-être pour cette raison que ces ecclésiastiques de carrière plus prudents qui ont consacré des années innombrables à un changement ecclésiastique permanent et progressif souhaitent maintenant voir François quitter. Ils ont dégainé une arme qu'ils ne peuvent pas contrôler et cela endommage leur propre cause ainsi que celle de leurs adversaires.

Il est, comme je l'ai dit plus haut, impossible de résumer adéquatement la litanie complète des problèmes introduits par cette papauté. Mais pour prendre un point de vue de haut niveau, en réfléchissant brièvement sur certains des principaux enjeux au cours du bref mandat de François, nous verrons qu'ils sont étonnants dans leur audace et leur portée.

L'axe principal de la campagne de refonte de l'Église a pris la forme d'un consistoire et de deux Synodes éclair qui ont entamé le processus de démantèlement du Sacrement du Saint-Mariage et du concept de péché grave objectif — processus mené à terme par une Exhortation Apostolique — Amoris Laetitia — qui favorise l'adultère et la réception de la Communion (et d'autres sacrements) pour ceux qui vivent en dehors de l'état de grâce.

Pendant ce temps, d'autres aspects fondamentaux de l'enseignement et de l'identité Catholiques ont été érodés simultanément. Nous avons vu l'enseignement de l'Église sur la peine de mort et la doctrine de l'enfer usurpée par les contradictions. Nous sommes exposés de plus en plus fréquemment aux questions sur la possibilité d'un diaconat féminin. Des soupirs ont également commencé à se relâcher sur les exigences de célibat du sacerdoce de Rite Latin. Sous la conduite de François, le Vatican est allé aussi loin qu'à célébrer l'héritage du même Martin Luther qui avait été condamné dans le passé à l’occasion de la veille du 500e anniversaire de la déchirure de la Chrétienté par cet arch hérétique. Le Pape lui-même a encouragé, par des réponses permissives et ambiguës, la réception de la Sainte Communion par des Protestants individuels, en violation de la longue discipline sacramentelle et du droit canonique. Dans cette même trajectoire, nous entendons maintenant des rumeurs fréquentes d'une révision planifiée de la Messe qui en fera un service de prière œcuménique qui peut être célébré en commun avec les Protestants — une réponse possible à la poussée croissante qui est plus qu’une rumeur dans l'Église pour l'intercommunion. Ce n'est malheureusement pas surprenant d'un Pape qui a démontré son opposition à l'évangélisation (le prosélytisme, comme il l'appelle), et qui montre un mépris apparent pour l'Eucharistie, devant laquelle il est connu à rarement s'agenouiller. Certains se demandent si c'est le fruit d'un handicap physique, mais il a démontré qu'il est capable de s'agenouiller en d'autres occasions, comme le lavement des pieds des Musulmans le Jeudi Saint. (L'exemple le plus récent de son étrange posture Eucharistique nous est signalé par des images de sa retraite cette semaine à Arricia).

Les réflexions théologiques du Pape François incluent l'idée qu'il n'y a pas de Dieu Catholique ; que les athées sont également rachetés ; que le miracle des pains et des poissons n'était pas un véritable miracle de multiplication ; que Jésus aime quand nous Lui disons que nous avons péché et que nous pécherons encore, que le premier et le plus grand Commandement est l'amour du prochain et que la bienheureuse Vierge Marie a voulu accuser Dieu d'être un menteur — pour ne citer que quelques-uns.

Et puis il y a l'optique de cette papauté : l'adhésion de François aux dirigeants Communistes et à leurs symboles et régimes tout en rejetant ceux qui veulent sécuriser leurs frontières et assurer la sécurité économique. Son approche autoritaire de la gouvernance, de la répression brutale des frères Franciscains de l'Immaculée à la dictature de la Miséricorde, à l'éviscération de la Congrégation pour le Culte Divin et de l'Académie Pontificale pour la Vie, à l'attaque des Instituts Jean Paul II pour le Mariage et à la suppression systématique du Cardinal Burke de toutes les positions d'influence curiale au démantèlement de la souveraineté des Chevaliers de Malte et à la décapitation de leur tête avec le blâme porté sur Burke pour toute l'affaire. Voir aussi son étreinte d'une foule de personnages impliqués dans la déviance sexuelle, y compris, mais sans s'y limiter, le prétendu administrateur homosexuel de sa Maison papale, Mgr Battista Ricca, dont il a dit : « Qui suis-je pour juger ? » Sa nomination d'un prêtre connu pour avoir comparé le sexe gay à l'Eucharistie comme consultant pour le Conseil Pontifical pour la Justice et la Paix. Sa clémence sur les abus sexuels de clercs comme le Père Inzoli et les facilitateurs sexuels de violence sexuelle comme le Cardinal Daneels. Dans le même ordre d'idées, nous nous interrogeons sur la nomination de l'Archevêque Paglia à la tête de l'Académie Pontificale pour la Vie et du campus de Rome de l'Institut JPII pour le Mariage et la Famille, d’une murale homo-érotique au sein de sa Cathédrale il y a dix ans et qui, ce mois-ci, louait publiquement « un athée radical, gauchiste qui voulait légaliser la prostitution et qui sympathisait avec les pédophiles ». Nous sommes également exposés à un plaidoyer papal bien clair pour une migration sans entrave au milieu d’un terrorisme Islamique qui n’existerait pas ou que l'Islam serait une idéologie qui préconiserait la violence ; son allocation de l'utilisation de la Basilique de Saint-Pierre pour un spectacle de lumière écologique lors de la fête de l'Immaculée Conception. Ses multiples points d'association avec George Soros, son travail avec Jeffrey Sachs, défenseur du contrôle des populations de l'ONU, sa proximité avec l'avorteuse Italienne Emma Bonino, son invitation au défenseur mondial de la population et défenseur de l'avortement, Paul Erlich.

C'est une liste complètement stupéfiante. Mais c'est aussi indéniable. Notre contexte culturel n'est pas le même que lors du Concile Vatican II, ni même lors de la promulgation de Humanae Vitae. Au cours de ces années hétéroclites (pour les progressistes), l'Église a été en mesure de contrôler totalement le récit par le poids même de sa stature et de son sérieux mondial. En 2017, cependant, des sources proches du Vatican nous ont répété à plusieurs reprises que l'ineptie institutionnelle dans la compréhension d'un monde dominé par les médias sociaux décentralisés ne peut pas être sous-estimée. Ils ne comprennent pas l'Internet. Et Internet les a tenus responsables.

Mais le Vatican a du sang frais. Greg Burke, ancien correspondant de Fox News et Time Magazine, a repris le poste du Père Frederico Lombardi et a été nommé directeur du Bureau de presse du Vatican l'an dernier. François est proche des Évêques de l'Église Allemande incroyablement bien financée et rusée, qui ne manquent pas de ressources pour engager des consultants pour renforcer leurs faiblesses. Les affaires comme d'habitude ne peuvent pas être assumées à perpétuité.

J'ai mentionné dans des rapports précédents que la rumeur, qui est toujours le moyen de transfert d'information autour du Vatican, même dans le meilleur des temps, a été de plus en plus importante dans ces derniers jours de la papauté François. De courriels candides mais confidentiels reçus de lecteurs bien connectés à des blogs qui publient des fuites, comme celui du prêtre Italien présumé mais anonyme, le Père Cristoforo, comme aussi le compte Twitter passionnant mais de courte durée d'un soi-disant Garde Suisse fripon (Rogue), la presse Catholique a un excédent de matériel potentiel pour travailler lorsqu’il s'agit de contenus avec valeur authentique. C'est aussi une opportunité riche pour les ennemis de la critique papale afin de semer de fausses rumeurs et de diminuer la crédibilité de ceux qui sont prêts à présenter ces critiques sans vérification. L'élection présidentielle américaine de 2016 a attiré notre attention sur la réalité des faux sites de nouvelles créés par la gauche politique afin de diffuser de fausses informations et de discréditer ceux qui les partagent.

Des mises en ligne récentes de Wikileaks ont indiqué que des stratégies similaires ont pu être déployées sur des sites de médias sociaux et dans des boîtes de commentaires, dans le but de générer de la confusion et des perturbations. Au fur et à mesure que de nouvelles preuves émergent reliant le Vatican à l'élite mondiale progressiste — y compris de nouvelles allégations selon lesquelles ces pouvoirs politiques ont exercé une pression sur le Pape Benoît XVI pour sa démission — la pollinisation croisée de la méthodologie passe du domaine de la spéculation à celui de la probabilité.

La probabilité de tactiques similaires utilisées par des personnages puissants dans l'Église — les eaux brouillées avec de « fausses nouvelles Catholiques » pour envoyer aux critiques des coups pour détruire leur crédibilité — transforme un cycle de nouvelles incroyablement rapide dans un véritable champ de mines. Les observateurs du Pape sont forcés de ralentir pour éviter un faux pas important juste au moment où le rythme des manifestations vaticanes atteint son paroxysme.

C'est pourquoi nous devons nous rappeler que le sujet de notre travail n'est pas seulement le domaine des affaires humaines. Pas moins que Dieu lui-même rassemble les forces dans cette bataille pour l'Église Catholique, et si nous ne pouvons pas voir à travers le brouillard de la guerre au-delà de la longueur de notre bras, nous pouvons faire confiance à notre Commandant Omniscient à nous donner les ordres de marche nécessaires pour le combat qui est à venir.

Ne vous méprenez pas : les jours de cette papauté sont comptés — et comme ils diminuent, le danger qu'ils représentent pour la Foi ne fera qu'augmenter. Il faudra des décennies pour annuler les dommages qui ont déjà été faits. Avec moins à perdre et encore beaucoup plus à accomplir, on ne peut pas s'attendre à ce que François et ses alliés se retiennent — surtout quand il ne peut y avoir de garantie d'un successeur semblable au prochain conclave. Le moment de cimenter un changement irréversible dans l'Église est maintenant.

Il est révolu le temps où notre mission première était de convaincre le monde Catholique qu'il y avait un problème. Le problème a été reconnu par ceux qui ont des yeux pour voir, et comme on enlève présentement nos gants pour se battre, nous devons réaliser que nous sommes David devant l’ennemi Goliath. Avec les Cardinaux opposés aux Cardinaux, les Évêques aux Évêques — et les fondements de la croyance Catholique qui sont sujets à la controverse — il sera peu probable que l'Église telle que nous la connaissons survive d'une seule pièce.

Préparez-vous. La vraie guerre est sur le point de commencer.

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