* * * * NOUVEAU Lundi, 20 mars 2017. « Dimanche dernier, je suis allé à une belle messe ».
Qui n’a jamais entendu cette expression : « belle messe » ? On l’entend souvent à la fin d’une messe de type « grand rassemblement » où la célébration est marquée par le subjectivisme et le sentimentalisme : on s’est donné la main au « Notre Père », on a demandé aux enfants de s’avancer dans le chœur pour épingler des petites pensées écrites sur des mains découpés dans des papiers multicolores, on a lâché des ballons sur le parvis de l’église, on a chanté le dernier refrain entrainant à la mode dans le diocèse, on a regardé le célébrant vibrionner autour de l’autel pour rendre la liturgie plus conviviale...
Est-ce vraiment cela une « belle messe » ?
Abandonnons les critères subjectifs et les goûts personnels pour tenter de voir objectivement à quoi correspond une « belle messe ».
Une « belle messe » est une messe qui doit en tout premier lieu être « liturgiquement juste », c’est-à-dire célébrée dignement et sobrement dans le strict respect des règles établies par l’Église et transmise par elle. Il n’est donc pas question d’une célébration organisée ou imaginée à partir d’un vague sentimentalisme pseudo-religieux du type « on est bien ensemble », mais d’une union mystique avec le Christ qui renouvelle sur l’autel son offrande au Père par le ministère du prêtre. Face à un si grand mystère, tous, prêtres et fidèles doivent s’effacent pour laisser paraître le Christ qui s’adresse à nous dans le silence que fait naître la mise en œuvre des rites dont la partie chantée (oraisons, pièces du propre et du commun) sont une composante essentielle.
La messe n’est pas « belle » quand la célébration de l’Eucharistie est transformée en un spectacle destiné à satisfaire les besoins socio-affectifs des prêtres et des fidèles mais lorsqu’elle apparaît comme l’action sacrée par excellence permettant de guider tous les fidèles vers une autre réalité, vers ce qui les dépasse. Or, cela n’est possible que quand le superflu fruit de notre imagination cède la place aux gestes sacrés effectués calmement sous le seul regard de Dieu.
Une messe n’est « belle » que lorsque le prêtre célébrant, pleinement conscient de son sacerdoce, se met au service de la liturgie de l’Église par laquelle le Christ s’offre à son Père éternel en nous permettant de nous associer à son sacrifice. Dès lors, nous sommes dans l’essentiel et il n’y a plus besoin d’artifices pour rendre la messe « belle » ou « intéressante » : le rite se suffit à lui-même et inventer d’autres gestes que ceux qui se trouvent dans le missel, célébrer autrement que selon les normes établies par l’Église, c’est douter de l’efficacité de la liturgie reçue et vécue dans la foi.
lundi 20 mars 2017
« Je suis allé à une 'belle messe' »
Pro Liturgia — 20 mars 2017
Pro Liturgia — 20 mars 2017
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