« Je vais résister si le Pape permet
la communion aux divorcés/ remariés »
par John Vennari
Source originale de cet article ici
Le Cardinal Raymond Burke a fait les manchettes au début de février quand il a dit « Je vais résister » à tout effort du Pape François de permettre aux catholiques divorcés/remariés de recevoir la communion. Oui, le Cardinal Burke, l'ancien chef de la Rote romaine (plus haut Tribunal ecclésiastique de l’Église), a un programme altéré de résistance comme nous tous.
Il semble que le Pape François ait déjà pris sa décision d’« autoriser » les divorcés/remariés catholiques à recevoir l'Eucharistie. Nous démontrerons plus loin la détermination du Pape François sur ce point, mais citons d'abord le Cardinal Burke. |
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Entretien du Cardinal Burke avec France2
(extrait)
Voici des extraits de l'interview du 8 février 2015 du Cardinal Burke, diffusé sur France 2, qui a mis en lumière la persistance des troubles à partir des Synodes du Pape François.
Le Cardinal Burke a dit : « Je ne peux pas accepter que la Communion soit donnée à une personne qui vit dans une union irrégulière parce qu'elle est adultère. ... » [1]La détermination de FrançoisFrance 2 a demandé : « Comment avez-vous l’intention de mettre le Pape François sur le bon chemin ? »
Cardinal Burke : « Sur cela aussi, il faut être très attentif ce qui concerne le pouvoir du Pape. La formulation classique est que « le Pape a la plénitude du pouvoir. » Cela est vrai, mais ce n’est pas un pouvoir absolu. Son pouvoir est au service de la foi. Le Pape n'a donc pas le pouvoir de changer l'Enseignement de la Doctrine. »
France 2: « D'une manière quelque peu proactive, peut-on dire que le véritable gardien de la Doctrine est vous, et non le Pape François ? »
Cardinal Burke : [sourires, secoue la tête] « ... Laissons de côté la question du Pape. C’est notre Foi, c’est le Véritable Doctrine qui nous guide ».
France 2 : « Si le Pape François insiste sur cette voie, que ferez-vous ? »
Cardinal Burke : « Je vais résister. Je ne peux pas faire autre chose. Il ne fait aucun doute que c’est un moment difficile, cela est clair, cela est clair ».
France 2 : « Est-ce douloureux ? »
Cardinal Burke : « Oui. »
France 2 : « Inquiétant ? »
Cardinal Burke : « Oui. » ...
France 2 : « Eh bien François est-il votre ami ? »
Cardinal Burke : [Rires] « Je ne voudrais pas me faire un ennemi du Pape, certainement pas ». [2]
Il est évident que tout prélat ou tout catholique qui insiste sur le fait que l'Eucharistie ne soit pas accessible aux catholiques divorcés/remariés va se trouver en contradiction avec le Pape François.
François, étant plus un progressiste « du peuple que de la Doctrine », favorise clairement l'admission des divorcés/remariés à l'Eucharistie. Voici une courte liste qui supporte ceci :
- Feu Cardinal Martini de Milan, l'un des prélats les plus modernistes de notre temps, a déclenché des déclarations incendiaires dans sa dernière interview en affirmant que l'Église catholique est de « deux cents ans en arrière», que « nos rites et notre robe sont pompeux » et Martini a encouragé l’ouverture à la « réception de l'Eucharistie pour les Catholiques divorcés/remariés, conseillant d’éviter ce qu'il appelle de « la discrimination ». Le Pape François, au premier anniversaire de la mort du Cardinal, a fait publiquement l'éloge de Martini comme « un père pour toute l'Église », et a continué à louanger Martini comme une figure « prophétique», et « un homme de discernement et de paix ». [3]
- Au Consistoire, en février 2014, le Cardinal Walter Kasper dans sa présentation a appelé à une nouvelle approche pastorale alléguée qui permettrait aux catholiques divorcés/remariés de recevoir l'Eucharistie. Le lendemain, en face de tous les cardinaux du monde, le Pape François a louangé publiquement Kasper en lui disant : « Hier, avant d'aller dormir ... je lisais ou plutôt relisais l'œuvre du Cardinal Kasper, et je voudrais le remercier parce que j’ai trouvé une théologie profonde et même une pensée sereine en théologie. ... Excusez-moi, Éminence, si je vous embarrasse — mais cette idée est ce qui est appelée « faire de la théologie à genoux ». Je vous remercie.. Je vous remercie ». [4]
- Dans le livre de 2013, « Le Pape François… Défaire le nœud » de l'auteur Paul Vallely, un admirateur de François, l’auteur explique qu’en Argentine, la communion pour les catholiques divorcés/remariés n’est pas considérée comme une grosse affaire. « À Buenos Aires, il [Bergoglio] a fait face à des problèmes plus concrets » comme le dit le Père Augusto Zampini, un prêtre diocésain de la ville. « Lorsque vous travaillez dans un bidonville, 90 % de vos fidèles sont célibataires ou divorcés. Vous avez à apprendre que la communion pour les divorcés/remariés n’est pas un problème là. Tout le monde communie ». Vallely continue de commenter : « Bergoglio n’a jamais altéré son orthodoxie doctrinale sur ces questions mais il ne permet pas le dogme passe par-dessus la priorité de la préoccupation pastorale. « Vallely cite ensuite le Père Juan Isasmendi, prêtre dans bidonville de Buenos Aires qui a déclaré : « Il [Bergoglio] n'a jamais été rigide au sujet des petites choses stupides parce qu'il était intéressé par quelque chose de plus profond ». [5]
Ainsi Bergoglio vient d'un milieu où la communion pour les divorcés/remariés est considérée comme un problème mineur (les « petites choses stupides ») par rapport aux grandes préoccupations de l'option préférentielle pour les pauvres.
- En avril 2014, le Pape François a personnellement téléphoné à une femme argentine qui a été civilement mariée à un homme divorcé antérieurement, François lui a dit qu'elle était prétendument libre de recevoir l'Eucharistie. Le porte-parole du Vatican, le Père Federico Lombardi, a confirmé que l'appel téléphonique avait eu lieu mais qu’il ne pouvait pas commenter sur les détails. Malgré le scandale colossal causé par l’échange téléphonique qui a été rapporté, le Pape François — après huit mois — n'a pas encore nié qu'il avait donné le feu vert à cette femme, vivant dans un mariage non canonique, de recevoir l'Eucharistie [6]
- La version finale d’octobre 2014 du Relatio (rapport final du synode) relatif à ce Synode Extraordinaire contenait trois paragraphes qui n'ont pas obtenu la majorité nécessaire des 2/3 des voix des Pères Synodaux. Les paragraphes concernés sont respectivement, 1) la Communion des divorcés/remariés 2) la cohabitation et 3) l'homosexualité. Le paragraphe mentionné en premier laisse ouvert la possibilité que les divorcés/remariés puissent être autorisés à recevoir l'Eucharistie. Le Pape François a insisté que ces paragraphes qui ont été rejetés soient contenus de toute façon dans le rapport final Relatio, ce qui est tout contraire aux règles du Synode lui-même. Ces mêmes paragraphes rejetés (maintenant numérotés 51, 52 et 54) sont inclus dans le nouveau document Lineamenta pour le prochain Synode en 2015 et ne contiennent aucune mention que ces articles ont échoué à recevoir le vote de la majorité requise.
Nous assistons ici à un sévère abus d'autorité, une tentative de forcer une politique « pastorale » corrompue sur l'Église. Cette série dramatique pue de ce que le Pape François prétend dénoncer : l’autoritarisme, le pouvoir centriste de haut en bas et la pire forme de cléricalisme.
Mettez au rancart la Doctrine ?
Encore plus troublant sont les nouvelles Lineamenta, le document d'orientation du Vatican pour 2015 Synode sur la famille, qui contiennent encore un autre questionnaire pour les évêques. Le document indique aux dirigeants de l'Église d’« éviter dans leurs réponses une formulation de la pastorale qui est basée sur une simple application de la Doctrine » car une telle approche « ne respecterait pas la conclusion de l'Assemblée extraordinaire du Synode et conduirait leur réflexion loin du chemin déjà indiqué ».
D'abord, une telle directive est un classique en Modernisme ; c’est un appel à exalter les « pastorales » (les supposés « besoins réels » des personnes ici et maintenant) au sujet de la Doctrine. Il nous ramène à la remarque faite par Paul Vallely plus tôt à savoir que Bergoglio de Buenos Aires « ne permettait pas au dogme de passer par-dessus la priorité de la préoccupation pastorale ». C’est maintenant l'état d'esprit qui régit l'Église universelle.
Deuxièmement, cette directive est un aveu clair que ce Synode extraordinaire d’octobre 2014 n'était pas solidement fondé sur la Doctrine de l'Église puisqu’un programme basé sur les Vérités Éternelles de la Foi — selon les Lineamenta — aurait fait dévier la voie tracée par le Synode extraordinaire 2014.
Les Lineamenta poursuivent en disant que les évêques « doivent être guidés par l'approche pastorale qui est fondée sur Vatican II et le Magistère du Pape François ».
En d'autres termes, nous sommes à être guidés par « l'Église de ce « maintenant » » et par le programme radical personnel du Pape François, grossièrement camouflé comme le Magistère Pontifical.
« Le Synode extraordinaire » de 2014, les demandes dans les Lineamenta, sont le « point de départ », en d'autres termes la lumière phare pour l'avenir et il ne devrait pas y avoir aucune tentative de « repartir à zéro ».
Oubliez la cohésion nécessaire entre la Doctrine et la Pratique. Notre nouveau point de départ est le désastreux Synode extraordinaire de 2014 et les besoins présumés de l'instant présent.
Ceci est un modèle pour la révolution, une recette pour le désastre.
Oui, le conflit est à venir. Le conflit est ici.
Et, oui, le Cardinal Burke et tous les catholiques qui se respectent n’ont pas d'autre choix que de résister — et de résister publiquement et courageusement.
Le Pape François, contrairement à la nature même de sa fonction papale, semble imposer mordicus cet abus de haut en bas sur l'ensemble de l'Église, un abus qui insulte Notre Seigneur, ouvre les vannes au sacrilège, mine le Sacrement du Mariage et détruit les âmes.
[2] « traduction intégrale de l'interview du Cardinal Burke à France 2 : Resisterò (je vais résister à),« Rorate Ceali fév 9,2014 [italiques ajoutés].
[3] Pour ces citations et beaucoup plus, consultez la section « Rapport spécial : Le Martini Pape, » John Vennari, ici à Catholic Family News, janvier 2014.
[4] « Kasper change le paradigme, Bergoglio applaudit » Chiesa, Mars 1 2014.
[5] Le Pape François, défaire le nœud, [London : Bloomsbury, 2013], pp. 130-131 [italiques ajoutés].
[6] Voir « P. Lombardi répond au compte-rendu de l'appel du Pape à la femme argentine, « Radio Vatican, 24 Avril 2014, et« l'appel du Pape à la femme soulève des questions sur les divorcés/remariés, « National Catholic Reporter, le 23 Avril 2014.
[7] « Evitez d'appliquer tout simplement la Doctrine », ce que le Vatican demande instamment aux évêques en préparation pour le Synode 2015, « Hillary blanc, Lifesitenews, le 15 Décembre 2014.
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