Image reproduite avec l'aimable autorisation de Paul Badde / EWTN
Rédigé par : Paul Badde
SOURCE : One Peter Five
Le 10 avril 2018
M. Paul Badde — qui a travaillé comme journaliste très respecté pendant de nombreuses années à Rome en tant que correspondant ( aujourd'hui pour EWTN et CNA ) — vient de publier un court commentaire sur le site web des Évêques Allemands Katholisch.de sur les récentes paroles du Pape François concernant la Résurrection de Notre-Seigneur. Aussi, je l'ai contacté et je lui ai demandé s'il aurait un commentaire un peu plus long à nous faire traduire pour publication en anglais. Il a donc aimablement fourni le texte ci-après, que j'ai traduit ci-dessous. |
Le Credo Chrétien est un défi, en commençant par l'affirmation que Dieu est devenu Homme jusqu'à la croyance dans le fait de Sa Résurrection des Morts du sépulcre. Il n'est pas surprenant que les hérétiques ecclésiastiques, dès le début, aient essayé d'adoucir cette affirmation et de l'atténuer.
Cependant, ce ne sont pas les hérétiques mais plutôt certains théologiens modernes équivoques qui ont finalement réussi à adapter la pleine imposition du Credo à nos petits esprits. La notion grecque de Kerygma joue un rôle clé — un mot difficile — qui reste néanmoins largement inconnu des fidèles. Kerygma signifie « proclamation », « annonce », et aussi « homélie ». C'est cette notion qui a essentiellement aidé certains à réinterpréter l'ancienne Foi de Pâques de telle sorte que le Christ n'a pas, après tout, ressuscité d'une manière corporelle de la mort mais plutôt ressuscité dans la proclamation de la Résurrection telle qu'exercée et répandue par Ses disciples. La Résurrection d'entre les morts par le Fils incarné de Dieu devient alors, en vérité, une résurrection dans et à travers l'homélie Chrétienne. La différence est extrêmement fine et vaporeuse et, certainement, cette spéculation n'était pas seulement une idée inhabituellement stupide. Car il ne faut pas oublier que ces mêmes Apôtres redoutables — qui tous ( sauf saint Jean lui-même, finalement ) avaient tous fui avant la mort de Jésus — devraient commencer trois jours après sa mort à parler, de façon inattendue et soudaine avec beaucoup de courage à propos de Jésus en tant que Messie ressuscité.
Par conséquent, si jamais quelqu'un venait à trouver les « ossements de Jésus » à quelque part à Jérusalem, cela ne dérangerait nullement la « Foi de Pâques » du grand théologien Protestant, Rudolf Bultmann, comme il l'avait lui-même dit un jour. Par la suite, le Kerygma est devenu le noyau d'un dogme de la théologie moderne tant dans la théologie Protestante que dans la théologie Catholique, dans une sorte d'épanouissement œcuménique. Ça n'a même pas aidé que Romano Guardini, déjà en 1937 dans son œuvre majeure Le Seigneur, avait brusquement rejeté cette affirmation. Aujourd'hui, cependant, il n'y a presqu’aucun prêtre ou Évêque qui ne soit au moins légèrement infecté par cette affirmation grave s'il ne veut pas être ridiculisé par ses frères en raison de sa foi soi-disant puérile et non éclairée.
Cette affirmation kérygmatique omniprésente a conduit, surtout en Allemagne, à une situation telle que les rares fidèles qui vont encore à l'Église ont du mal à réaliser que les prêtres et les Évêques, en effet, ne croient plus complètement à la Profession de Foi de Nicée explicitement affirmée en l'année 325. Saint Paul, cependant, considérerait probablement ce déni comme la plus grande hérésie de toutes, non pas à l'extérieur, mais plutôt à l'intérieur de l'Église. Et maintenant, elle semble être arrivée à la Place Saint-Pierre.
Comment ? Parce que le mercredi 28 mars 2018, le Pape François dans une belle introduction au Triduum de Pâques avec ses célébrations où il a aussi instruit les pèlerins du monde entier de façon nonchalante que — parlant sans texte — Pâques elle-même « ne finit pas » avec les coutumes communes de ce Dimanche particulier. Car, « c'est ici que commence le parcours, celui de la mission, de l'annonce : le Christ s'est levé. Et cette annonce [ proclamation ], à laquelle conduit le Triduum, qui nous prépare à l'accueillir, est le centre de notre Foi et de notre Espérance ; c'est le noyau ; c'est le message ; c'est un parole difficile, mais elle dit tout : c'est le kérygme qui évangélise continuellement l'Église et avec laquelle elle est à son tour invitée à évangéliser ».
Ainsi parlait le Pape. Que Dieu le bénisse. Mais nous n'avons pas à le croire. Grâce à Dieu. Nous pouvons toujours croire avec confiance, comme des petits enfants, que ce n'est pas la proclamation verbale, mais le fait de la propre Résurrection corporelle de Jésus qui est en effet le centre et le noyau de notre Foi et de notre Espérance.
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