Par : Brice Griffin
Le 6 avril 2018
SOURCE : One Peter Five
Votre Sainteté,
Je prie pour votre humble patience avec moi alors que j'essaie de comprendre les commentaires récents.
Il a été rapporté qu'en parlant à une religieuse d’Argentine, Sœur Marta Pelloni, vous avez dit que vous ne voyiez aucun inconvénient à utiliser certaines méthodes pour éviter la grossesse afin d'aider les femmes à éviter l'avortement. Le site One Peter Five rapporte que Sœur Marta Pelloni avait ceci à dire :
« Le Pape François, parlant à ce sujet, m'a dit trois mots : préservatif, transitoire, irréversible » a déclaré Soeur Pelloni, apparemment en référence à trois types de contraception qu'il considérerait acceptables dans certaines circonstances. Le premier est un préservatif. La seconde, qu'elle a qualifiée de « transitoire » serait « un diaphragme ». « Et en dernier recours » a-t-elle dit, « c'est ce que nous conseillons aux femmes rurales que nous servons parce que j'ai une fondation pour la paysannerie, la ligature des trompes » — cette dernière étant ( plus ou moins ) « irréversible ».
En mars 2015, mes deux filles aînées et moi étions invitées au C-Fam (Centre pour la Famille et les Droits de l'Homme) aux Nations Unies, où nous avons pu observer plusieurs panels pendant la Commission de la Condition de la Femme. Le plus mémorable de ces panels s'appelait « Rights Make Might ! Reproductive Rights as Economic Empowerment for Women & Girls » [ Les droits font la force. Les droits reproductifs en tant qu'autonomisation économique pour les femmes et les filles ]. C’était organisé par le Fonds des Nations Unies pour la Population, le Centre International de Recherche sur les Femmes et le Réseau de Recherche sur la Population et la Pauvreté.
Nous avons été horrifiées lorsque plusieurs femmes représentant ces organisations ont parlé de l'importance de l'avortement et de la stérilisation, en particulier en Afrique sub-Saharienne. Leur justification de ces pratiques horribles était que des jeunes étudiantes conçoivent des enfants lors de viols et, en raison d'un manque d'accès à l'avortement, elles ont été forcées d'abandonner leurs études pour prendre soin de leurs enfants non désirés.
J'ai été momentanément paralysée lorsque, pendant la séance de questions et de réponses à la fin de la conférence, ma fille de 14 ans s'est levée pour poser une question. Sans même un frémissement dans sa voix, elle a demandé : « Ne pensez-vous pas que vous devriez souligner l'importance de la chasteté à la place de la contraception ? Et pourquoi ne pas punir les violeurs ? » Je tremblais en écrivant ses paroles. J'étais tellement impressionnée par son courage !
La conférencière — Mlle Anne Khasakhala de l'Institut d'Études et de Recherches sur la Population — était abasourdie et n'avait pas de réponse. Sans le savoir jusqu'à ce point, la salle était à moitié remplie de jeunes étudiants Catholiques qui ont applaudi ma chère Zoé.
Une autre série d'applaudissements a éclaté lorsqu'un invité a souligné que la contraception traitait la fertilité comme une maladie plutôt que comme un signe de bonne santé, opprimant ainsi les femmes. Et quand mon amie Evelyn s'est levée et m'a demandé avec un sourire : « Est-ce un défi de convaincre ces jeunes mères que leurs enfants ne sont pas une cause de joie ? », Kate Gilmore du Fonds des Nations Unies pour la Population a dû se raidir en prenant le coin de la table devant elle avant de sauter de son siège et de crier qu'Evelyn avait besoin de « vérifier son privilège ». [ privilège de participer à la rencontre ]
Je vous demande humblement si vous avez une explication pour ma chère fille et pour tous ceux qui ont assisté ce jour-là, et ceux dans le monde qui passent leur vie à défendre fiévreusement la Sainte Mère Église et son enseignement tandis que le Vicaire de Christ impliquerait qu’il convient que, plutôt que de punir les violeurs et d'enseigner la chasteté, les femmes devraient être stérilisées.
Saint Augustin a écrit un jour : « Je suppose donc, bien que vous ne soyez pas en train de mentir [ à votre femme ], que pour engendrer une progéniture, vous ne voulez pas que la luxure obstrue leur procréation par une mauvaise prière ou une mauvaise action. Ceux qui le font, bien qu'ils soient appelés mari et femme, ne le sont pas ; ils ne conservent aucune réalité du mariage, mais, avec un nom respectable, ils couvrent une honte. Parfois, cette cruauté lubrique, ou convoitise cruelle, en vient à ceci, à savoir qu'ils se procurent même des poisons pour la stérilité [ contraceptifs oraux ] » ( Mariage et Concupiscence 1 :15 :17 ).
Le Pape Paul VI, dans Humanae Vitae, a écrit : « Nous devons encore une fois déclarer qu'est absolument à exclure, comme moyen licite de régulation des naissances, l'interruption directe du processus de génération déjà engagé, et surtout l'avortement directement voulu et procuré, même pour des raisons thérapeutiques (14).
Est pareillement à exclure, comme le Magistère de l'Eglise l'a plusieurs fois déclaré, la stérilisation directe, qu'elle soit perpétuelle ou temporaire, tant chez l'homme que chez la femme (15).
Est exclue également toute action qui, soit en prévision de l'acte conjugal, soit dans son déroulement, soit dans le développement de ses conséquences naturelles, se proposerait comme but ou comme moyen de rendre impossible la procréation » (HV 14, 15, 16).
Et en consultant le Catéchisme, on trouve qu’ « est intrinsèquement mauvaise « toute action qui, soit en prévision de l’acte conjugal, soit dans son déroulement, soit dans le développement de ses conséquences naturelles, se proposerait comme but ou comme moyen de rendre impossible la procréation » ( CEC 2370 ). « La légitimité des intentions des époux ne justifie pas le recours à des moyens moralement irrecevables (p. ex. la stérilisation directe ou la contraception) » ( CEC 2399 ).
J'essaie d'enseigner à mes enfants par l'exemple. En 2008, j'ai volontairement eu une ligature des trompes. La décision était facile pour moi ; nous avions déjà quatre enfants en bonne santé et nous pensions qu'il n'y avait vraiment pas besoin d'en avoir plus. La chirurgie a été décrite comme simple et serait couverte à 100% par une assurance médicale. Mon médecin a mentionné brièvement que l'effet secondaire numéro un de la ligature des trompes est le regret. Cependant, j'étais confiante — comme je crois que la plupart des femmes le font quand on discute de cette option — que c'était mieux pour notre famille. Et le 25 janvier 2008, j'ai eu une ligature des trompes bilatérale par laparoscopie avec des bagues Falope. En d'autres termes, j'ai fait le choix de me faire stériliser en permanence.
Des années plus tard, j'ai trouvé le courage de confesser ce péché mortel. Mon mari et moi sommes allés consulter notre prêtre. Il a offert une explication et quelques conseils. Il m’a dit alors que la manifestation ultime de mes remords et de mon amour pour le Christ serait un renversement de la procédure. Cependant, ceci n'est pas une obligation de l'Église, en raison du risque élevé, du coût et de l'incertitude du résultat. Il nous a proposé une réparation, et nous avons décidé que ce serait mieux : chaque vendredi, indéfiniment, nous nous abstenions de l'acte conjugal en tant que sacrifice personnel et manifestation de notre repentance.
Après plusieurs années, cependant, alors que notre famille continuait à grandir dans la foi, nous n'avions plus l'impression que notre abstinence du vendredi soir était adéquate. Après des semaines passées à m'endormir en pensant à la façon de l'aborder avec mon mari, j'ai finalement eu le courage de dire : « Je pense à inverser la tendance pour ma ligature des trompes. » J'avais à peine terminé la phrase avant qu’il ne dise avec joie : « Je serais intéressé de savoir quelles sont nos options ». J'étais ravie. Je me sentais déjà plus légère à l'idée d'offrir une réparation après ces années de contraception.
Vous pourriez être surpris d'apprendre que l'assurance ne couvrira pas un renversement. Nous avons donc mis de l'argent de côté avec diligence jusqu'à ce que nous ayons économisé un peu plus de 6 500 $ pour couvrir le coût de la procédure.
Je suis actuellement assise dans un léger inconfort pendant que j'écris cela, grâce au miracle qui est l'enfant qui se bouscule dans mon sein. Je suis enceinte de presque 33 semaines et je ne pourrais pas être plus heureuse. Dans moins d'une semaine, j'aurai 43 ans, rendant cette grossesse encore plus miraculeuse pour moi ! Par l'intercession de Notre Dame, Jésus a donné une réponse à la prière quotidienne de ma famille pour que nous soyons bénis avec plus d'enfants.
Grâce à une échographie lundi, j'ai pu voir mon bébé se reposer avec le pied sur le front. J'ai ri à haute voix. Déjà cet enfant m'apporte une joie inimaginable et ses quatre frères et sœurs aînés sont hors d'eux-mêmes avec amour et excitation.
Il y a trois autres frères et sœurs qui se réjouissent pour notre famille. David James a été avorté en 1998 ; Patricia a été victime d'une fausse couche à 16 semaines en 2005 ; et Brigid Lucia a été victime d'une fausse couche le 1er février 2017. Je suis tellement reconnaissante envers mes huit enfants et j'espère pouvoir les retrouver en présence de Notre-Seigneur.
Alors, Saint Père, vous comprenez ma confusion. Quand on veut vivre la sainteté en défendant la vérité et la beauté de l'Église Catholique, on peut être surpris d'entendre que le Saint-Siège suggère qu’on administre la ligature des trompes aux femmes appauvries au lieu de leur donner de la compassion. Pourquoi l'Évêque de Rome suggère-t-il que ces femmes sont incapables d'aimer leur progéniture ?
Alors que je tente de convaincre mes frères et sœurs Protestants que l'Église Catholique est la seule défenderesse du caractère sacré de la vie innocente depuis la fécondation jusqu'à la mort naturelle, je vous demande des éclaircissements sur vos commentaires.
Soyez assuré des prières de ma famille pour vous.
Sincèrement à vous,
Brice Griffin
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