par : Antonio Socci«
Libero »
10 mars 2018
Le 19 mars 2018
SOURCE : Rorate Ceali
Le Curé de paroisse de Cisterna à Latina, Don Livio Fabiani, a fait un peu sensation lors de l'enterrement des deux enfants tués par leur père.
Mais peut-être — pour les Catholiques — l'homélie du Cardinal Giuseppe Betori, Archevêque de Florence, aux funérailles du capitaine de la Fiorentina ( équipe de foot ), Davide Astori, décédé il y a deux dimanches d'une crise cardiaque, devrait être une plus grande source d'émerveillement.
Ces deux tragédies nous ont fait affronter la mort subite, l'éruption du mal et la souffrance des innocents. Nous sommes tous stupéfaits. Les mots « gaspillage et vide » répétés par Thomas S. Eliot dans son poème décrivent nos coeurs dans ces situations.
Pour les Chrétiens, cependant, il y avait et il y a toujours eu une voix qui connaît le mystère de toutes choses, qui sait faire l'amitié même avec la « soeur mort » et qui a eu pour mission d'illuminer le chemin de l'homme : l’Église.
De nouveau Eliot se souvient qu'Elle était vue pendant des siècles comme Celle : « Qui peut-être répondra à nos doutes. La Veilleuse, qui voit à ce qui va se passer. La Témoin. Le Dieu ébranlé, en qui est la vérité innée ». Le poète continue : « Elle leur parle de la Vie et de la Mort, et de tout ce qu'ils pourraient oublier. / Elle est tendre là où ils seraient durs, et dure là où ils aimeraient être doux ». Elle leur parle du Mal et du Péché, et de d'autres faits désagréables ».
PAROLES CHRÉTIENNES
Pour cela, le Curé de Latina au cours de la Messe déchirante pour les deux enfants assassinés, a demandé des prières « mêmes pour le père » qui s'était suicidé après avoir tué ses propres enfants et blessé sa femme.
Le Corriere della Sera a rapporté « que quelqu'un dans les bancs a contesté les paroles du prêtre mais que celui-ci a dit, après un moment de silence et d'agitation : « Pardonnez-moi, mais la famille a pardonné ».
Dans l'homélie, le prêtre a rappelé : « J'ai baptisé Alessia, lui ai donné sa Première Communion et, le 6 mai prochain, elle aurait reçu le Sacrement de Confirmation et Martina aurait commencé à suivre des cours de Catéchisme dans la paroisse ».
Puis il a souligné que « nous avons amené Alessia et Martina ici, pas dans un stade ou une salle de sport. Nous les avons amenés ici, à l'église où ils ont commencé leurs premiers pas dans le Christianisme « parce que » c'est ici que nous trouvons les réponses, dans notre Foi en Jésus ». Simples mais vertigineuses comme paroles Chrétiennes. Elles devraient éteindre la rancœur que nous avons vue ailleurs. L’agence de presse ANSA rapporte qu'à Secondigliano, le corps de Luigi Capasso ( le père ) a été accueilli avec « des cris et des insultes » mais « a été béni au cimetière Napolitain de Poggioreale ».
Même lorsque la colère règne parmi les gens, l'Église ne manque jamais à sa prière compatissante pour tous, en prenant l'exemple de Jésus qui, cloué sur la Croix, prie même pour ses bourreaux : « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font »
L'Église est l'endroit où l'on va chercher les prières dont nous avons tous besoin et où nous trouvons consolation dans la souffrance ou quand nous sommes confrontés à la mort.
L'Église est Celle — comme une mère qui aime — qui dit à ses enfants même les vérités inconfortables qu'ils ne veulent pas entendre. En commençant par la nécessité et le devoir de la prière pour tout le monde. Une mère ne cherche pas l'approbation des hommes puisqu'elle ne veut que le salut de ses enfants.
PERPLEXITÉ
Pour cette raison, les paroles de l'Archevêque de Florence, le Cardinal Betori, à la Messe funèbre de Davide Astori, nous laissent un peu perplexes.
En fait, il n'y a même pas eu une référence à la prière dans tout son discours : pas pour l'âme du jeune footballeur et son salut éternel, ni pour sa famille et ses proches qui sont affligés.
Cela est étonnant, car un homme d'église doit rendre clair que le lien avec le cher disparu ne se termine pas avec la mort, mais que nous pouvons et devons continuer à nous entraider par des prières pour notre salut et la béatitude éternelle.
Les prières pour ceux qui sont morts indiquent que la mort n'est qu'une sortie momentanée du champ de vision, que « la vie n'a pas été enlevée, mais plutôt transformée ». Ainsi, les Chrétiens peuvent crier : « Mort, où est ta victoire ? ».
La prière pour les êtres chers qui ont été précédemment appelés par Dieu est un grand acte d'amour et nous rappelle que nous avons une âme immortelle. Comme Chiara Corbella disait : « Nous sommes nés et nous ne mourrons plus ».
Tels étaient les paroles éternelles de l'Église que des milliers de personnes à Florence voulaient entendre.
La tragédie de Davide Astori a refroidi tout le monde car la mort subite d'un homme de 30 ans est comme un coup de poing au visage et nous confronte à la terrible fragilité de la vie. Même quand on est dans la fleur et la vigueur de sa jeunesse. Ça nous amène au bord de l'abîme et du mystère de la vie. Et c'est surtout à ces moments-là que notre regard est dirigé vers ce lieu qui promet « des paroles de vie éternelle ». En effet, l'église de Santa Croce à Florence était pleine à craquer toute comme l'était la place devant elle.
Mais le Cardinal Betori n'a pas embrassé la souffrance de tous ces gens en les invitant à prier, leur enseignant ainsi la Foi et ouvrant leurs cœurs à l'espérance Chrétienne. Au contraire, il a dit qu'il était incapable de donner une consolation. Voici son préambule étonnant :
« Le sens de beaucoup de choses dans la vie nous échappe, le « pourquoi » reste obscur. Tout d'abord la mort elle-même. Nous n'avons aucune explication à donner sur la mort qui puisse servir à consoler. Notre souffrance demeure, surtout quand la mort nous enlève une personne que nous aimons — un ami. Cela nous est maintenant arrivé avec Davide Astori. Ne me demandez donc pas des raisons compréhensibles, des conclusions justifiables [ou] des motifs pour vous consoler. Je peux seulement pleurer avec vous. Et vous offrir quelque chose à penser ».
Certes, lors de l'homélie, il juxtapose néanmoins quelques citations de l'Évangile, toujours sur la dimension horizontale et sociale ( aidons les autres ) et sans changer substantiellement ce préambule plombé et affreux.
Mais une Église qui proclame que « nous n'avons pas d'explications à donner à la mort qui puisse servir à consoler » et « ne me demandez pas alors des raisons compréhensibles, des conclusions justifiables [ou] des motifs pour vous consoler ». Je ne peux que pleurer avec vous » — je dis — à quoi sert une Église comme ça ?
C'est complètement inutile. C'est aussi désolant qu'un bureau de poste abandonné. Une Église désespérée ne peut pas nous aider, nous, créatures désespérées. C'est le sel qui est devenu insipide — comme Jésus le dit dans l'Évangile — il ne sert à rien et il est jeté dehors pour être piétiné.
Nous ne pouvons même pas attribuer cela à une erreur de la part d'un Cardinal puisque Betori a fait écho aux propos tenus plusieurs fois par Bergoglio sur les sujets de la souffrance, du mal et de la mort.
L'Église actuelle — en fin de compte— a actuellement un problème colossal contenu dans cette question : ses Hiérarchies ont-elles encore la Foi ? Tout le drame est là comme l'a récemment commenté le Cardinal Sarah.
Sans une Foi ferme et lumineuse ( et l'espérance de la vie éternelle ), il n'y a qu'un horizon terrestre où vous allez chercher l'approbation du monde. Comme Bertori, en livrant un long éloge funèbre sur le joueur de football Fiorentina à ses fans.
En vérité, dans le passé, l'Église avait prescrit qu'aux funérailles, il ne fallait pas faire d'éloge funèbre du défunt, mais que l'enseignement du Christ sur la vie, le jugement, la résurrection et la vie éternelle devait être clair.
Betori prononça un discours qui s'adressait au cœur « violet » [*] de la ville plus qu’à la conscience Chrétienne du peuple. Il a même fait des détours sur le football.
Aujourd'hui, l'Église semble subir un effondrement spirituel catastrophique alors que les Hiérarchies s'attendent à ce que le troupeau des fidèles suive la même voie.
Peut-être que quelqu'un dira que tout cela — même si c’est énorme — ne concerne que les croyants. Sauf que lorsqu'il n'y a plus de lieu où résonne l'espérance de la vie éternelle, c'est un affreux appauvrissement pour tout le monde. Ils ont éteint la lumière — maintenant tout le monde est dans l'obscurité.
[*] la couleur du maillot de football de l’équipe de Fiorentina.
Translation de l'Italien à l'anglais: contributrice Francesca Romana
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