par Christopher A. Ferrara
SOURCE : Centre de Fatima
Le 3 mars 2018
Placuit Deo,, la nouvelle Encyclique du Pape François, s'est avérée ne pas être une encyclique mais plutôt une brève lettre de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi ( CDF ). Tout en fournissant quelques commentaires orthodoxes sur la nécessité de la grâce et des sacrements pour la sanctification, avec beaucoup de langage ambigu du style Vatican II sur le « salut Chrétien » — versus le « salut » non-Chrétien ? — La lettre se concentre, assez curieusement, sur un terme que François a constamment abusé dans sa jérémiade plus ou moins continue contre les Catholiques « rigides » : le Pélagianisme. |
|
Dans Evangelii Gaudium ( EG ), François dénonce de façon infâme le supposé « néo-Pélagianisme autoréférentiel et prométhéen » des Catholiques…
« Qui finalement ne font confiance qu'à leurs propres pouvoirs et se sentent supérieurs aux autres parce qu'ils observent certaines règles ou restent fidèles de façon intransigeante à un style Catholique particulier du passé. Une prétendue justesse de doctrine ou de discipline conduit plutôt à un élitisme narcissique et autoritaire où au lieu d'évangéliser, on analyse et on classifie les autres, et au lieu d'ouvrir la porte à la grâce, on épuise ses énergies dans l'observation et l’évaluation ».
Il n'y a pas de lien logique entre le Pélagianisme et le fait d'être « fidèle de façon intransigeante à un style Catholique particulier du passé » — comme si la pratique de la Foi en accord avec la Tradition impliquait un simple « style » ! Au contraire, l'essence du Pélagianisme, comme l'explique l'Encyclopédie Catholique, se trouve dans les propositions suivantes :
Ces propositions réduisent à la notion unique que l'homme peut atteindre le salut par ses propres efforts dans la pratique de la vertu, la grâce divine fournissant simplement un certain degré d'assistance.« Même si Adam n'avait pas péché, il serait mort ».
« Le péché d'Adam n'a fait que nuire à lui-même, pas à la race humaine ».
« Les enfants qui viennent de naître sont dans le même état qu'Adam avant sa chute ».
« Toute la race humaine ne meurt pas par le péché ou la mort d'Adam, ni ne se relève à travers la résurrection du Christ ».
« La Loi ( Loi Mosaïque ) est un guide aussi bon pour le Ciel que l'Évangile.
« Avant même l'avènement du Christ, il y avait des hommes qui étaient sans péché ».
Mais les Catholiques « rigides » que François semble voir partout n'ont aucune confiance que ce soit dans la seule capacité de l'effort humain à les sauver, ce qui explique pourquoi ils sont si fortement attachés aux Doctrines et à la discipline de l'Église, une institution surnaturelle fondée par le Christ Lui-Même pour médiatiser la grâce sanctifiante aux hommes. S’il y a quelque chose, il semblerait qu'en dénigrant l'adhésion stricte aux Doctrines et aux disciplines de l'Église que Dieu a fondées pour le salut des âmes, c'est le Pape François lui-même qui tend au Pélagianisme.
Voyez Placuit Deo, qui fournit ( avec une définition du Gnosticisme ) une définition du « néo-Pélagianisme » qui s'écarte clairement de la distorsion démagogique que François a promue au cours des cinq dernières années :
« Notre époque est envahie par un néo-Pélagianisme, qui donne à l’individu, radicalement autonome, la prétention de se sauver lui-même, sans reconnaître qu’au plus profond de son être, il dépend de Dieu et des autres. Le salut repose alors sur les forces personnelles de chacun ou sur des structures purement humaines, incapables d’accueillir la nouveauté de l’Esprit de Dieu ».
Même cette définition est un peu spongieuse, étant donné qu'elle est expressément destinée à être en accord avec « les enseignements du Pape François ». Mais les enseignements de François sont à peine cités dans le document. Il n'y a que quatre références sur 29 notes de bas de page, dont une à sa première Encyclique, Lumen Fidei, dont le premier projet a été écrit par Benoît XVI peu de temps avant sa mystérieuse abdication. Il n'y a aucune référence au désastreux Amoris Laetitia, ni aucune suggestion que le néo-Pélagianisme implique la « rigidité » des Catholiques pratiquants.
Fait révélateur, la définition du Pélagianisme dans Placuit Deo se réfère aux « structures purement humaines », et non aux Doctrines et disciplines de la Sainte Église Catholique. François, cependant, n'a jamais utilisé l'expression « structures purement humaines » que le document Placuit Deo cite à l'appui de sa définition. Plutôt, dans le document cité, une référence à une convention Catholique à Florence, François a renvoyé à sa propre définition dans Evangelii Gaudium où il dénonçait « des structures qui nous donnent un faux sentiment de sécurité, dans des règles qui font de nous des juges sévères, dans des habitudes qui nous font nous sentir en sécurité » — ce qui signifie évidemment les structures, les règles et les « habitudes » du Catholicisme traditionnel qu’il déprécie comme « un style Catholique particulier du passé ».
Placuit Deo, alors, tente-t-il de désamorcer l'équation désagréable du Catholicisme Traditionnel du Pape François avec le « néo-Pélagianisme autoréférentiel et prométhéen » afin d'émousser l'opposition croissante entre le clergé et les laïcs ( et un petit nombre d'Évêques ) à sa manie réformiste ? Ou, comme Diane Montagna de Life Site News demande dans sa question : « Le nouveau Vatican sur le néo-Pélagianisme est-il en désaccord avec le péjoratif préféré du Pape ? »
En présentant Placuit Deo à la presse, l'Archevêque Luis Ladaria, S.J, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, a affirmé qu'il n'y avait « pas de raison spéciale » de le publier maintenant. Mais pourquoi autrement ce curieux document apparaîtrait-il alors soudainement avec à peine un préavis ? S'il y a une meilleure explication, j'aimerais l'entendre.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire