jeudi 21 janvier 2016

Le Pape est-il sain d'esprit ?



par Christopher A. Ferrara
SOURCE :The Remnant
Le 20 janvier 2016

Après presque trois ans de ce genre de choses, nous devrions être habitués aux injures constantes de François contre d’anonymes « Docteurs de la loi » qui résistent au « changement » non précisé dans l'Église parce qu'ils ont « un coeur fermé à la nouveauté de l'Esprit » qui « nous surprend toujours » avec certains développements mystérieux que François ne définit jamais mais qui consistent évidemment dans ceux qu’il a l'intention de faire surgir dans l'Église — s’il peut s’en sortir. Ce qui signifie ici, plus probablement, une Exhortation Apostolique post-Synodale, apparemment due en mars, qui conclurait finalement sa campagne obsessionnelle pour autoriser la réception de la Sainte Communion par les adultères publics, renversant simplement ainsi la Discipline bimillénaire des Sacrements de l'Église concernant les « divorcés et remariés » affirmée par deux de ses prédécesseurs immédiats.


L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.

Les phrases citées proviennent de la dernière harangue de François sur ce thème. Cette fois, cependant, les harangues ne présentent pas seulement les déformations habituelles de l'Écriture Sainte à des fins polémiques mais aussi un babillage à la limite extrême qui suggère une altération de sa faculté rationnelle.

Tout d'abord, voyons la déformation de l'Écriture. Selon François, Saül a fait un holocauste après sa victoire sur une garnison de Philistins (cf. 1 Rois 13), la raison pour laquelle Dieu l'a puni serait pour sa désobéissance car il « voulait faire un sacrifice à Dieu avec son meilleur bétail parce qu’ « on a toujours fait comme ça » alors que « cette fois-là, Dieu ne le voulait pas ainsi ». Le point étant ici qu’évidemment Dieu avait quelque nouveauté surprenante à l'esprit pour la célébration de la victoire, nouveauté à laquelle Saül était aveugle à cause de son adhésion servile au rituel Hébreu.

Cette lecture est totalement fausse, trompeuse et présentant exactement le contraire de ce que la Sainte Écriture enseigne ici. La désobéissance de Saül a consisté précisément à ne pas faire ce qui avait toujours été fait en s’arrogeant une fonction liturgique réservée aux prêtres, en violation de non seulement la tradition Hébraïque mais aussi du commandement explicite du Prophète Samuel qui lui avait demandé d’attendre sept jours pour son arrivée de sorte que Samuel, un prêtre de l'ancienne dispensation, puisse offrir le sacrifice. En outre, lorsque Saül a tenté de défendre sa désobéissance en faisant valoir que « contraint par la nécessité, j’ai préféré offrir le sacrifice » parce que je devais apaiser le Seigneur avant que les Philistins contre-attaquent, Samuel l'a réprimandé ainsi : « Tu as agi en insensé et tu n’as pas gardé le commandement de l'Éternel, ton Dieu tel qu’Il te le commandait ». (1 Rois 13 : 12-13) Pour cela et pour la désobéissance subséquente, Dieu détrônera Saül.

Nous pouvons ajouter cet abus flagrant de l'Écriture à tous les autres abus que François a commis afin de servir les besoins rhétoriques du moment. L'exemple le plus tristement célèbre, bien sûr, est son insistance sur le fait que lorsque Notre-Dame a tenu le Corps de Notre Seigneur crucifié au pied de la la Croix « sûrement, avec ce Corps blessé étendu dans ses bras, ce Corps qui a tant souffert avant de mourir, Elle a pu vouloir dire intérieurement à l'Ange : « Menteur ! J’ai été trompée ». « Elle aussi n’avait pas de réponse ». (« Bugiardo ! Io sono stata ingannata ») Que la Vierge Marie sans péché et Immaculée, la Co-Rédemptrice, ait pensé que Dieu lui avait menti en regard de la Mission de Son Divin Fils et qu'elle n’avait « pas de réponses » pour les souffrances rédemptrices et la mort du Christ sur la Croix peut être la déclaration la plus scandaleuse prononcée par un Pape depuis près de 2000 ans d'histoire de l'Église.

Mis à part les distorsions habituelles des maximes papales, l'irrationalité pure du dernier emportement à la Casa Santa Marta nous laisse nous demander si le Pape est en pleine possession de ses facultés, compte tenu surtout des troubles d'élocution évidents dans la vidéo « Je crois en l'amour », cet hymne à l’indifférentisme religieux lancé il y a deux semaines. François y défend confusément que « les Chrétiens qui se cramponnent à ce qui a toujours été fait » se rendent coupables du « péché de divination » parce qu'ils « ont un coeur fermé à la nouveauté de l'Esprit ... à la voix de l'Esprit qui sache faire le différence entre ce qui ne doit plus changer, parce que c’est un fondement, et ce que l’on doit changer pour pouvoir recevoir la nouveauté de l’Esprit Saint ».

Mais c’est précisément de la divination que François lui-même demande : écouter la « Voix de l'Esprit » pour recevoir les derniers communiqués gnostiques afin de « Recevoir la nouveauté » sur la façon dont l'Église doit changer. Contrairement à François, les objets de sa dénonciation ne prétendent pas à « diviniser » quoi que ce soit mais plutôt, comme François le dirait, ils « s’accrochent à ce qui a toujours été fait » de façon obstinée. En effet, dans le même souffle que François accuse ses cibles anonymes d’ « obstination », il conclut en quelque sorte que c’« est aussi le péché d'idolâtrie : les Chrétiens qui sont obstinés pèchent ! Le péché d'idolâtrie ! »

Divination ! Obstination ! Idolâtrie ! Du n’importe quoi ! Cette méandre d’accusation d’un péché à un autre pourrait bien suggérer une perte de la raison. François laisse maintenant échapper des invectives incohérentes contre ses propres sujets parce qu’il perçoit qu’ils ne seront pas d’accord avec ses diverses demandes de « changement » dictées par « l'Esprit », ce qui veut dire par lui. En outre, puisque ce ne sont pas les laïcs mais la hiérarchie qui aurait à mettre en œuvre les dessins de François, les principales cibles de ses dénonciations ne peuvent être que les Cardinaux et les Évêques qui ne sont pas d'accord avec lui sur ce qui « devrait changer afin de pouvoir recevoir la nouveauté de l'Esprit » ; ce sont eux qui sont de vils pécheurs immergés dans la divination, l'obstination et l'idolâtrie.

Dans l'histoire entière de la papauté, l'Église n'a jamais assisté à un tel spectacle embarrassant. François va même jusqu'à citer la parabole de Notre Seigneur sur les outres neuves pour le vin nouveau comme pour suggérer que ses plans pour l'Église sont aussi importants que l'institution par Notre Seigneur de la Nouvelle Alliance et la disparition de la vieille : « Ceci est le message que l'Église nous donne aujourd'hui. C’est ce que Jésus dit avec tant de force : « Du vin nouveau dans des outres neuves » ». Un sens des grandeurs alarmant est clairement apparent.

Étant donné les limites étroites de l'infaillibilité pontificale et le vaste domaine des erreurs papales possibles quand des nouveautés sont en question, il est évident qu'à ce stade, à moins d'un revirement miraculeux, on ne peut pas faire confiance à François dans l'exercice de la fonction papale. Un pontife de plus en plus irrationnel offre presque tous les jours ce que John Rao a décrit avec justesse comme « un réchauffé ennuyeux d'arguments qui ont été proposés à plusieurs reprises par les idolâtres du changement depuis l'époque de l'abbé de Lamennais [dont l’œuvre et le système philosophique proto-moderniste ont été dénoncés par le Pape Grégoire XVI ] ». Les fidèles sentent qu'ils doivent constamment être sur leurs gardes contre les actes et les déclarations de François.

La façon dont vont les choses, François est en bonne compétition pour rejoindre Honorius dans le jugement historique de l'Église : un Pape à titre posthume condamné par un concile œcuménique et son propre successeur parce que, comme Honorius , bien qu’il n’ait jamais prononcé formellement une hérésie, il « n'a pas essayé de sanctifier cette Église Apostolique avec l'enseignement de la Tradition Apostolique mais par une trahison profane permettant à sa pureté d'être entachée ». Le ridicule et manifestement séditieux « Synode sur la famille » de François serait la première pièce à conviction à cet égard.

Ce n’est pas une raison de désespérer, toutefois, mais plutôt d’avoir confiance dans les Promesses du Christ. En fin de compte, notre Église divinement protégée va se redresser tout comme elle l’a fait après toutes les autres crises dans sa longue histoire, même si la crise actuelle est sans doute la pire de toute.

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