jeudi 24 août 2017

Messe Novus Ordo
Messe Traditionnelle
Pas pareil et pourquoi





Écrit par Hilary White
ex-correspondante à Rome
Le 19 août 2017
SOURCE : The Remnant



PARTIE I

Note du traducteur : Afin d'économiser mes énergies pour me rendre à la fin du texte, j'ai escamoté les premiers paragraphes de cette partie. En résumé, madame White, nous détaille toutes ses pérégrinations qu'elle a vécues suite au tremblement de terre qui a secoué la petite ville Italienne de Norcia où elle vivait. Sa maison fut condamnée, il lui fallut changer de petite ville. Mais elle n'était pas seule ainsi à se relocaliser. Pas facile de se trouver une piaule dans la cohue. D'autant plus qu'elle ne possède pas d'auto, ses critères sont donc plus élevés que la normale ( avoir un circuit de car tout près, par exemple ). Après avoir élu domicile dans une petite villa « estivale » seulement, il lui fallait un pied-à-terre plus stable. Et voilà qu'elle trouve une place, une petite ville non touristique où tout le monde se connaît.

Ce premier dimanche, voilà qu'il fait 36 degrés, le car prend 20 minutes pour l'emmener à la Messe en Latin. Elle décide d'aller à la Messe Novus Ordo de la paroisse plutôt, au grand étonnement de ses milliers de lecteurs.

Le curé la reconnaît parce que tous deux partagent des amis communs sur Facebook ! Il décide de lui rendre visite. Nous en sommes là dans l'histoire...

Une visite pastorale

Après la Messe il y a quelques semaines, je suis allée directement à la maison et plus de 15 minutes plus tard, j'ai entendu la voix familière dire « bonjour » en anglais. C’était le curé de ma nouvelle paroisse. Nous avons eu une conversation. Je pense qu'il a été surpris par la véhémence de mes objections à l'égard des divers artéfacts de la religion Novus Ordo et ses questions ont montré une intelligence et un intérêt ainsi qu’une préoccupation personnelle touchante que l'on ne s'attend pas à ce que le clergé moderne puisse avoir. Il est facile d'oublier qu'il y a toujours des prêtres dans la sphère du Novus Ordo qui ont la Foi et l'instinct pastoral. Le fait qu'il ait pris l'effort de se présenter chez moi, qu’il ait voulu s'asseoir dans ma cuisine, m'a impressionnée de manière constructive. Cela m'a donné plus d'espoir que ce que j'avais eu en plusieurs mois et ça m'a fait m’asseoir et m’a fait remarqué que j'étais peut-être trop négative, voire cynique.

Donc, j'ai réfléchi à tous ces sujets depuis et je suis en train d'écrire sur des choses basées sur cette conversation et sur bien d'autres que j'ai eues ailleurs en essayant de faire comprendre aux Catholiques ordinaires du Novus Ordo qu'il y a une différence et la différence est importante. L'une des choses que j'ai comprise dans la conversation était que les Novusordoistes avaient tous les mêmes objections presque sous formes de formules. Comme pour l'avortement, tout le monde a appris les slogans et les thèmes identiques, ce qui rend très facile d'apprendre à répondre.

À un moment donné, j'ai dit que de nombreux Traditionalistes croient que l'Église post-conciliaire professe simplement une religion différente du Catholicisme du passé. Cela a semblé le faire sauter un peu. Il m'a demandé pourquoi je pensais que la Vieille Messe était supérieure à la Nouvelle et j'ai dit que je considérais la liturgie comme étant une expression de la théologie, que la liturgie est la théologie en action, et que le nouveau rite me paraît exprimer une nouvelle théologie ; une nouvelle religion, essentiellement, qui contredit l'ancienne à plusieurs égards.

Il m'a demandé si je pensais que Vatican II était « valide » mais il semblait ne pas savoir qu'il y a un sens très précis à ce mot. J'ai parlé brièvement d'autres Conciles Oecuméniques qui s'étaient effacés dans l'histoire comme des échecs et de la définition étrange et non définie donnée à Vatican II comme étant un Concile « pastoral plutôt que doctrinal ». J'ai demandé comment se faisait-il, si quelque chose était tellement crucial, qu’il soit encore considéré comme indéfini et qu’il n’avait jamais été « correctement mis en œuvre », ce à quoi il ne semblait pas pouvoir répondre. Et je l'ai référé au site New Liturgical Movement [ Nouveau Mouvement Liturgique ] concernant les questions de liturgie puisque je ne suis pas une experte.

J'ai parlé de ce que disent les Évêques et les Papes sur les autres religions et sur le Protestantisme ; l’« œcuménisme » et le « dialogue interreligieux » qui s'opposent à l'enseignement antérieur. J'ai mentionné Extra Ecclesiam et le caractère boueux de cet enseignement. Mon nouvel ami semblait également penser que la séparation de l'Église et de l'État était une bonne chose, que c’était bon que l'Église ne soit pas impliquée dans la politique laïque. Je m'attendais à ce qu'il n'ait jamais entendu parler de l'État confessionnel Catholique ou, du moins, rien de bon. Je peux deviner que l'expression « Règne Social du Christ Roi » ne soit jamais prononcée dans le séminaire auquel il a assisté.

Au cours des prochaines semaines, j'aimerais particulièrement offrir des réponses claires de la Foi ancienne à ces mauvaises compréhensions, questions et désinformations très courantes. Les écrivains Traditionalistes voient que ce Pape en a amené plusieurs à poser des questions difficiles qui ont été principalement marginalisées, voire supprimées jusqu'à maintenant. Je pense que si nous nous impliquons pour alerter les gens sur le danger, nous avons l'obligation d'apporter des réponses sérieuses. Beaucoup, beaucoup le demandent et beaucoup d'autres sont, comme l'a dit mon nouvel ami, « concernés ». (L'accueil de la monstrueuse Emma Bonino dans une Église Catholique, sans aucune opposition sérieuse de la part de la hiérarchie, a choqué de nombreuses personnes sorties de leur riposo [repos] de l'après-midi en Italie.)

Je suis familière avec la principale documentation et nous pouvons apporter une partie de ce matériel oublié avant que nous abordions chaque problème et sujet. Et je connais des théologiens Traditionalistes très bien formés qui peuvent aider à résoudre certains des problèmes les plus complexes et difficiles. Peut-être que nous pouvons progresser. Quoi qu'il en soit, je sais que nous devons essayer d'aider car il existe une confusion si grave et croissante.

J'ai fermé mon blog personnel et je pense qu'il va demeurer fermé ; il est temps pour moi de quitter la critique de François, surtout compte tenu du bon travail qu’il fait sans mon aide. Mais il est peut-être temps de passer à la phase suivante. Nous savons que la Foi réelle, la plénitude de la Foi, est toujours là, toute écrite et même publiée sur Internet, si seulement les gens allaient la chercher. Si seulement ils connaissaient les questions à poser. Le Novusordonnisme n'est pas le Catholicisme, c'est clair, mais c'est très proche, et beaucoup de Catholiques commencent à comprendre qu'ils ont perdu au change. Beaucoup de « conservateurs » commencent à se rendre compte qu'ils se sont tenus sur un faux plancher et qu'il y a toute une ville perdue en-dessous, en attendant que ses anciennes splendeurs et ses trésors soient retrouvés.

Mon nouvel ami était d’accord avec moi que nous avons toutes les raisons d'espérer que nous pourrions avoir possiblement besoin d'une bonne issue. La Vérité est la Vérité et gagnera toujours à la fin. Mais nous avons notre rôle à jouer.

PARTIE II

J'ai écrit l'autre jour au sujet de ma première visite pastorale d'un prêtre local. Nous avons eu, comme vous l'imaginez, une discussion animée et intéressante et j'étais très heureuse et reconnaissante qu'il se soit arrêté chez moi. Mais bien sûr, comme vous le faites, j'ai pensé à un million de meilleures façons de dire les choses que j’avais dites, juste dix minutes après son départ.

Heureusement, nous avons l'Internet, et voici la première d'une série sur les sujets de base et les questions qui séparent les Traditionalistes des Catholiques Novus Ordo du « courant dominant » ; c’est une tentative de commencer à dissiper la confusion. Le thème d'aujourd'hui pour le thé avec le curé est le Gros de l’Affaire, à savoir la « Messe Latine ».

« Je ne connais pas le Latin »

Au moment où il partait, j'ai décidé de prendre l'opportunité d'aborder et demander à mon ami le curé : « Pouvez-vous nous dire la Messe Traditionnelle ? »

Avec le peu de temps qu’il lui restait et évidemment, voulant respecter sa prochaine obligation, il m'a donné, avec un sourire, une réponse assez idiote : « Je ne connais pas le Latin ».

Bien sûr, ma première pensée était : « Eh bien, c'est tout simplement stupide. Personne n'est né connaissant le Latin. Pas même les anciens Romains ».

Je crains que beaucoup de gens pensent que c'est une objection raisonnable et je ne peux que penser que c'est parce que le Latin a acquis une sorte de mystique culturelle qui fait penser que c'est difficile ou impossible à apprendre. Mais ce curé était ce jeune homme que je savais qu’il parlait déjà au moins deux langues très couramment, dont l'une était en fait une dérivée directe du Latin.

En soi, malgré tous les usages qu'il peut en être mis, le Latin est vraiment juste une langue comme les autres. En effet, ma seule année d'étude intensive en Latin m'a montré que c’était beaucoup plus facile à apprendre que les autres langues sur lesquelles j'avais bossé, le français et le japonais. Le Latin est en fait assez simple car son vocabulaire est nécessairement limité et sa grammaire n'est pas compliquée par des sous-propositions et des mots envahissants. Une langue qui a été « morte » pour 1500 ans environ n'a pas vraiment eu beaucoup de chance d’attraper de nouveaux mots. La langue que je connais le mieux prend de nouveaux mots et des phrases comme mon chat prend des teignes.

Imaginez le pétrin dans lequel nous serions si le langage universel de l'Église était Hongrois ou Finlandais ! Mon professeur de Latin à Dalhousie a toujours dit : « Le Latin est facile ; c'est l'Anglais qui est difficile ». Et elle avait raison ; le Latin est le fier héritier de l'esprit Romain légaliste qui a fait des règles et qui s'attendait à ce qu'elles soient suivies. Avec le Latin, tout ce que vous avez à faire, c’est de mémoriser les paradigmes de conjugaison et de déclinaison et de commencer à développer le vocabulaire. Et quelle est la meilleure façon de développer votre vocabulaire dans une langue ? Évidemment, l'utiliser régulièrement.

Nous n'avons pas eu le temps d'approfondir la question, mais j'ai montré à mon ami le livre « My Monastic Diurnal » qui, comme c'est normal pour les livres liturgiques utilisés par les laïcs, a une page verticalement divisée avec du Latin d'un côté et une traduction de l'autre. L'utilisation quotidienne est ce qui crée de la familiarité et j’en suis au point où je n'ai pas besoin de regarder beaucoup le côté anglais. Et c'est vraiment après seulement 13 semaines d'études formelles dans ma vie entière.

Si vous êtes, comme peut-être mon ami curé le serait, intéressé par ce que les Pape ont dû dire à ce sujet, voici ce que dit le Pape Jean XXIII pourquoi le Latin est nécessaire pour l'Église. Ses principaux points de vente étaient exactement qu'il était « immuable » et « universel » et « non vernaculaire ». L'Église « valorise en particulier les langues Grecque et Latine dans lesquelles la sagesse elle-même est enveloppée, en quelque sorte, d'un manteau d'or. »

« [ Le Latin doit ] également être utilisé par ses ministres. Les ecclésiastiques en effet, de quelque nationalité qu’ils soient, peuvent aisément, grâce au Latin, prendre connaissance de ce qui vient du Saint-Siège, et communiquer avec celui-ci ou entre eux... La langue de l’Église doit non seulement être universelle, mais immuable. Si en effet les vérités de l’Église Catholique étaient confiées à certaines ou à plusieurs des langues modernes changeantes dont aucune ne fait davantage autorité que les autres, il résulterait certainement d’une telle variété que le sens de ces vérités ne serait ni suffisamment clair ni suffisamment précis pour tout le monde ».

« Enfin, l’Église Catholique, parce que fondée par le Christ Seigneur, surpasse de loin en dignité toutes les sociétés humaines, et il est juste qu’elle utilise une langue non pas vulgaire, mais noble et majestueuse.

Latin « est aussi un lien très efficace, liant l'Église d'aujourd'hui à celle du passé et du futur avec une continuité merveilleuse ». L'une des pertes les plus graves de l'échec des prêtres à apprendre la langue de l'Église est la perte de la théologie et de la continuité historique. Qu'il était facile pour les révolutionnaires de convaincre les jeunes gens d'abandonner l'Église du passé, une fois qu'ils avaient rendu tout sauf impossible pour ces jeunes gens de lire les textes de l'Église du passé.

Dans ce document, le Pape Jean exige que tous les séminaristes deviennent fonctionnels en Latin, simplement pour fonctionner comme prêtres de l'Église Catholique. Comme excuse pour ne pas offrir la Messe des Âges, « je ne connais pas le Latin », c'est particulièrement facile.

Ce n'est pas la même religion

J'ai dit à mon ami le curé que je croyais que la liturgie est l'expression physique de la théologie (il est d'accord) et que le nouveau rite est si radicalement différent — à la fois dans ses rubriques officielles et de manière informelle dans les manières dont c’est normalement conduit — que ça exprime réellement une théorie totalement différente, divergente, non Catholique. En bref, le Novusordonnisme est en fait une religion entièrement différente et cette nouvelle chose, qu’elle qu’elle soit que l'on veuille l'appeler, est ce que le nouveau rite exprime. En outre, la nouvelle chose — dérivée clairement de la même idéologie que le Protestantisme — est souvent activement hostile au Catholicisme. (Ce qui, selon moi, explique en partie l'hostilité manifestée par les Novusordoistes « conservateurs » vis-à-vis les Traditionalistes. Ils savent, cependant inconsciemment, que notre refus d'accepter leurs idées est une réprimande et personne ne veut être corrigé.)

Maintenant, bien sûr, nous devons qualifier cela. Pas tous les prêtres qui célèbrent le nouveau rite qui ne sont pas Catholiques, ni toute personne qui participe au nouveau rite. En fait, tout le contraire. Je m'attends à ce que tout le monde qui se présente à la Messe chaque semaine veuille être beaucoup plus qu'un simple Catholique nominal ou culturel. La Foi y survit — cependant tronquée doctrinalement — dans une assez grande partie de l'Église Novusordoiste. Et bien sûr, la plupart des gens qui deviennent prêtres veulent être aussi Catholiques que possible. (Je pense que les jours des hérétiques flagrants qui gèrent des séminaires sont terminés malgré les facéties actuelles du Vatican.)

Je parle maintenant des intentions des personnes qui l'ont créée et promulguée, qui l'ont forcée sur une Église sans méfiance. Les énormes lacunes en théologie — tout ce qui a été délibérément omis dans les séminaires — se reflètent dans une liturgie qui a des lacunes littéralement énormes.

J'ai dit à mon ami le curé : « Alignez les deux textes, l'ancien et le nouveau, de sorte que les textes équivalents correspondent et vous le verrez. D'énormes sections de la Messe ont simplement été supprimées ». Nous savons que la Messe n'a pas été la seule victime de cette mémoire liturgique. Notre ami Peter Kwasniewski a récemment écrit au sujet de l'excision des parties « difficiles » des psaumes du bréviaire. La nouvelle religion et la Nouvelle Messe ont suivi le dicton d'Orwell [ George Orwell --- livre 1984 ] ; si vous voulez rendre certaines pensées impensables, n’en parlez pas et assurez-vous que personne d'autre ne le fait non plus.

Il s'agit d'une généralisation dans une Église qui a de grandes différences d'un endroit à l'autre, et même d'une personne à l'autre. Mais cette confusion théologique, ce chaos dans lequel il est tout simplement imprudent de supposer que le Catholique assis à côté de vous dans le banc croit tout ce que vous croyez, est un produit du Novus Ordo, la « réforme » de la liturgie. La liturgie est l'endroit où la plupart des Catholiques reçoivent leur « dose » hebdomadaire de Foi. Corrompez la liturgie, et vous corromprez les gens qui la reçoivent : « Lex orandi ; Lex credendi » [ La loi de la prière détermine la loi de la croyance ]. C'est une fonction de la nouvelle religion de créer ce vaste et épouvantable désordre, qui n'existait tout simplement pas parmi les Catholiques ordinaires avant 1965. (Et sous ce Pape, bien sûr, cette confusion a grandi de façon exponentiellement pire.)

La confusion, le chaos et le désordre dans l'Église n'auraient pas été possibles sans l'abolition de la Liturgie Traditionnelle et son remplacement par la Messe des Options Sans Fin qui est le Novus Ordo. La Messe des Options Sans Fin exprime une religion qui ressemble au conte d'un enfant qui « choisit sa propre fin au conte » ; vous pouvez le réécrire pour répondre à vos préférences. Ce caractère de rendre « optionnelle » la Foi est complètement antithétique aux principes philosophiques qui sont à la base de la pensée Catholique : à savoir, il y a de la vérité et de la non-vérité et que vous ne pouvez pas choisir pour vous-même lequel c’est. Si vous pensez que le Catholicisme peut être malaxé en fonction de vos préférences, ce n'est pas le Catholicisme qui existait jusqu'en 1965.

« Le Latin rend la Messe inaccessible »

Il y a quelques jours, quelqu'un d'autre sur Facebook a publié une remarque dans un groupe de Messes Traditionnelles auxquels j'appartiens, qui disait en effet : « Le Latin rend la Messe inaccessible ... » Tout d'abord, cela n'est tout simplement pas plausible. Si c'est vraiment une question de connaître les mots, comprendre ce qui se passe à la Messe n'a jamais été aussi simple. Je n’apporte même plus mon livre avec moi ; vous pouvez obtenir les traductions de la Messe sur votre téléphone.

Cette personne a également fait remarquer qu'elle a estimé que le style de culte parmi les Traditionalistes était « trop formel », ayant appris que l'on devrait s'adresser à Dieu « comme un enfant le fait avec son parent ». Cette personne a continué à se plaindre que tout ce en quoi le Traditionalisme consiste, ce sont des « inventions médiévales d'une Église Européenne de langue Latine » [sic] par opposition au Novus Ordo qui était vraisemblablement dérivé de la « pratique précoce de l'Église » (je sais que tous les Traditionalistes ont déjà les yeux à l’envers).

L'idée d'utiliser le Latin comme langage sacré, mis à part pour exprimer les choses divines, semble souvent inciter à la fureur chez ces personnes. Elles deviennent agitées et émotives, exigeant de savoir pourquoi nous essayons de reculer l'horloge. Mais ce n'est pas la passion des antiquités qui les dérange puisqu'ils commencent habituellement à décrypter les « couches ultérieures » de la liturgie au Moyen-Âge, qui a corrompu la liturgie « pure » de l'Église primitive. Il n'y a pas seulement un manque de logique, mais une malhonnêteté essentielle.

Le fait est qu'elles craignent l'utilisation d'une langue sacrée non parce qu'elles ne comprennent pas les mots ; mais elles la craignent parce qu'elle est utilisée à des fins sacrées, transcendantes et surnaturelles. La liturgie pour laquelle la langue Latine est un symbole représente une sorte de religion qu'ils trouvent effrayante, une religion de miracles effrayants, médiévale, de lévitation des saints et d’anges visiteurs ainsi que des obligations graves et des conséquences éternelles pour le péché.

Ce n'est pas le Latin que vous trouvez « inaccessible »

Mais la religion Catholique transcendante

Les gens, bien sûr, aiment le Novus Ordo parce qu'ils sont familiers avec celui-ci et c'est correct. Mais le reste des objections de cette personne révèle un désaccord beaucoup plus profond dans sa compréhension de l'Église, dans sa théologie, entre les Traditionalistes et ce que j'appelle en sténographie les « Novusordoistes ». Ses objections, dérivées de sa pratique de la religion Novusordoiste, étaient manifestement anti-Catholiques.

D'abord, pourquoi imaginons-nous que l'accessibilité est quelque chose de positif pour la liturgie ? Pourquoi devrions-nous espérer que la Messe soit « accessible » du tout ? Qu'est-ce que ce mot signifie même ? Je pense que cela signifie que la Messe Traditionnelle n'est pas orientée vers l'homme, vers des choses faciles, terrestres et compréhensibles. Cela ne vous rend pas confortables. La liturgie du Novus Ordo reflète des idées essentiellement naturalistes, à la fois dans son texte original et dans les diverses modalités gestuelles qu'elle a acquises et qui ont été rendues normatives au cours des 50 dernières années. Le naturalisme est une religion facile à aimer. C'est le surnaturel qui fait peur.

J'ai répondu à cette personne que ses idées étaient essentiellement des idées Protestantes. Le Protestantisme affirme que les avantages du culte sont essentiellement naturalistes. Le culte hebdomadaire est un exercice communautaire dépourvu d’un pouvoir transformateur en soi. Le Protestantisme ne croit pas à l'idée de sanctification ; la grâce ne fait que couvrir nos péchés, comme « la neige sur un tas de fumier ». La notion que la Messe a le pouvoir de transmettre la grâce et que c'est le moyen par lequel nous sommes radicalement changés ou « divinisés », comme les Églises Orientales l'ont exposé, est étranger à un esprit naturaliste. Il n'y a rien de transcendant dans la théologie Protestante et tout changement de caractère ou de comportement que vous gérez en tant que Chrétien est entièrement auto-généré — il n'y a pas de sainteté surnaturelle dans l'univers Protestant. Mais ce n'est pas de la Foi Catholique.

L'adoption de ces idées par les hommes qui ont créé le Novus Ordo ( oui, ils ne font pas seulement que l’admettre mais ils s’en vantent ) est la raison de la « fraternisation à bon marché » de la Messe — tous se tenant la main et les balançant, la suppression des rails d’autels et de communion, la réception de la Sainte Communion dans la main, décernée par des « ministres Eucharistiques laïcs », l’entassement d’autant de laïcs en vêtements civils dans le sanctuaire que possible, les guitares et les chansons folkloriques. Le message doit être le contraire du message Catholique, à savoir qu'il n'y a rien de transcendant, rien de surnaturel qui ne se déroule ici.

Je ne connais pas beaucoup de choses à ce sujet, mais il me semble que le Protestantisme dominant est passé par deux voies possibles : les services du culte sont soit un spectacle comme une comédie musicale de Broadway ou un spectacle comme un talk-show tard le soit à la télé. Mais de toute façon, c'est un spectacle destiné à être consommé par un public. Et c'est le modèle que l'Église Novus Ordo moderne a pris à la fois pour sa liturgie et sa théologie.

Le Latin est universel

La plainte de cette dame ne tient pas compte du bien de l'Église élargie. Vous, personnellement, ne pouvez pas peut-être comprendre le Latin, (en ce moment) et cela peut sembler intimidant pour vous (au début). Mais la vérité est que c'est l'imposition de centaines de langues vernaculaires dans la liturgie qui a divisé l'Église en des centaines de petites enclaves fermées. Vous êtes un Catholique Italien ou un Catholique Polonais ou un Catholique Coréen et il peut y avoir très peu de mouvement entre ces communautés parce que, tout simplement, à cause de la barrière de la langue.

C'est aussi la manière dont une grande partie du mal a été fait à la Foi, grâce à l'utilisation délibérée de traductions ambiguës ou même falsifiées. C'est le Latin qui conserve la précision de ce qui est transmis et c’est l'information la plus importante que tout être humain n’entendra jamais.

Il existe une analogie dans les sciences naturelles. Prenez la botanique. Il y a quelque temps, dans un groupe botanique de Facebook, quelqu'un se plaignait de l'utilisation du nom botanique en Latin pour les plantes. (Le gars a effectivement dit : « Je ne connais pas le Latin ».) Mais l'utilisation de noms Latins pour les plantes est précisément parce qu'ils sont compris par tout le monde. Un nom commun ( ou vernaculaire ) pour une plante pourrait être n'importe quoi dans toutes les autres langues qui la décrivent. S'il n'y avait pas de langage commun, la botanique ne pourrait pas fonctionner comme une science internationale, ni même au niveau local.

Le même principe fonctionne en théologie où les termes Latins pour les choses sont extrêmement précis. Tout le monde sait exactement et sans aucun doute ce que vous entendez lorsque vous utilisez les termes théologiques Latins corrects pour les concepts. Un énorme problème a été créé dans l'Église — et pas seulement dans la liturgie — par l'abandon général de la formation en Latin pour les prêtres. Cela a permis à la terminologie de devenir une question de préférence et d'opinion personnelle.

« C'est trop formel »

Une autre objection à la liturgie Latine provient du même préjugé et de la peur de la « formalité » puisque le Latin est maintenant un langage sacré et formel dans lequel seul des choses saintes ne sont jamais exprimées. Vous devez apprendre le Latin délibérément et ce n'est jamais utilisé que pour les choses sacrées (en dehors des sciences de la vie). Ce n'est pas la langue de tous les jours des conversations, des affaires ou des choses terrestres ordinaires. Cela exige de l'effort et de la concentration alors qu’on nous a appris que la Messe doit être « divertissante » et aussi simple et amusante que de regarder la télévision ou de visiter des amis.

Le désir des révolutionnaires dans l'Église au début du XXe siècle était, en un mot, de désacraliser l'Église, de lui enlever tout ce qui était spécifiquement et exclusivement orienté vers le sacré, le transcendant (et l’universel). La religion devait être forcée à être, essentiellement, profane, ordinaire, banale et surtout pas transcendante.

L'engouement pour l'absence de formalités, les guitares, les marionnettes, les bandes de rock, les ballons, les bannières de feutre et autres, sont particulièrement populaires dans l'Ouest où les erreurs philosophiques de l'Égalitarisme se sont répandues dans la culture, surtout depuis les années 1960. Sous ce paradigme, Dieu pouvait être votre ami imaginaire, le pote à qui vous parlez dans la même langue et du même ton et de la même manière que vous avez parlé au garçon qui emballait votre sac dans le supermarché. Mais il ne pourrait pas être le Pantocrator, le Roi de l'Univers, l'Ancien des Jours, le Juste Juge, le Père Tout-Puissant et Éternel, le Prince de la Paix.

Mais regardez les grandes œuvres classiques de l'art Catholique depuis le Moyen-Âge jusqu'au début du 20ème siècle. Regardez les icônes de l'Église Orientale, le Pantocrator. Personne dans ces représentations n'est assis en sueur et avec des tongs ayant un café et faisant une bonne vieille parlotte avec Dieu.

L'Église Catholique reflète les réalités universelles ; il y a une hiérarchie dans l'univers, il y a une hiérarchie des vérités dans tout, des mathématiques passant par la physique, la théologie à la liturgie. Dieu n'est pas ton copain, « Abba » n'a jamais voulu dire « Papa » et l'Église primitive n'a jamais brandi les mains ni frappé des tambourins à la Messe. Si vous lisez les saints, en particulier les mystiques comme Sainte Thérèse d'Avila ou Jean de la Croix Ceux qui ont conversé directement avec le Christ — vous ne trouverez absolument aucune trace de cette familiarité inconvenante et inappropriée. Thérese s'est référée au Christ dans presque toutes ses écritures comme « Sa Majesté ».

« Ce n'est pas à propos de moiiiiii… ! ! »

Mais je pense que l'objection relative à la « formalité » est plus profonde que cela. Je pense que c'est une couverture pour une objection différente. Un culte formel de Dieu pointe la caméra liturgique vers l'extérieur et vers le haut. La Messe Traditionnelle n'est pas à propos de moi. Donc, quand quelqu'un du paradigme Novus Ordo vient à la Messe Traditionnelle, il ne se sent plus le centre d'attention et je pense que c'est un problème encore plus grand pour les prêtres.

Dans le Novus Ordo, le prêtre se tient debout et s'assoit derrière l'autel comme s'il s'agissait d'une table ou d'un bureau, où tous les yeux sont sur lui. Il fait face à l’assemblée et, littéralement, il tourne le dos à Dieu dans le Tabernacle derrière lui. En Italie, ils ont généralement la « chaire de président » derrière l'autel directement au milieu de sorte que chaque fois que le prêtre y siège, il est l'animateur du talk show et nous sommes les invités à sa célébrité. Le microphone est toujours sur l'autel, souvent en plein centre. Dans de nombreuses paroisses, le prêtre aime prêcher non pas de l'ambon, mais devant et derrière l'autel. Il ne peut y avoir peu de doute lorsque vous assistez à une Messe normale de Novus Ordo en Italie à ce que l’assemblée est vraiment venue voir.

Chacun des indices physiques et visuels du Novus Ordo est que nous ne sommes pas là pour parler à Dieu du tout, mais l'un à l'autre. Le prêtre s'adresse à nous, pas à Dieu, qui est souvent littéralement poussé sur un côté et « réservé » dans quelque petite chapelle quelque part. Ceux qui aiment la « dévotion privée » devant l'Eucharistie peuvent y aller plus tard. Ils peuvent passer un moment seul avec le Tout-Puissant, par Qui et pour Qui tout a été fait. Mais seulement après avoir fini la parlotte.

« La Messe est la Messe est la Messe ... »

Les gens aiment dire : « La Messe est la Messe ... » impliquant que, tant que l'Eucharistie est consacrée, ou aussi longtemps qu'elle porte le sceau du Vatican, c'est tout pareil, mais ce n'est manifestement pas vrai. Il y a une erreur commune de confondre la Messe avec la Sainte Eucharistie. La Sainte Eucharistie — si validement consacrée — est la Sainte Eucharistie. Il ne peut y avoir moins de Christ, de Corps, d'Âme de Sang et de Divinité. Mais la Messe, les actions, les paroles et les gestes entourant la Sainte Eucharistie peuvent et ont été entièrement changés. Alors, la question doit être, quels effets ces changements ont-ils provoqué en nous et dans le monde ? Nous pouvons répondre à la question, et ce qui est « mieux », en se demandant ce que la Messe devrait faire et ensuite en comparant ce qu'elle a réellement fait.

Une ligne de pensée utile pourrait être de considérer les dispositions de la personne assise dans le banc d’église. Le Novus Ordo crée-t-il les dispositions dans l’assemblée pour recevoir et bénéficier de la grâce offerte par une Eucharistie validement consacrée ? Est-ce qu’elle produit la sanctification qu'elle est censée avoir pour effet ? Est-ce que son point de départ théologique naturaliste et communautaire crée une disposition qui permet à la grâce d’opérer dans l'âme de la personne pour sa sanctification ? En plus de nous faire bien sentir, qu'est-ce que toutes les applaudissements et les poignées de main devraient faire de toute façon ? Et comment est-ce différent de ce que nous avions l'habitude de penser que la Messe devrait nous faire ?

Et, dans un plus grand sens, comment cette nouvelle chose — décrite par pas moins que la personne même du Cardinal Ratzinger comme une étant « fabrication banale » créée par un comité à des fins sacrilèges — franchement admis et ayant utilisé un programme systématique de mensonges et de manipulations — a affecté le monde ?

La question est simple : quels sont les fruits ? La Nouvelle Messe a-t-elle créé un renouveau de la Foi et de la pratique Catholiques ? Y a-t-il eu un flot massif de convertis de d’autres confessions Chrétiennes dans l'Église ? Y a-t-il eu un énorme saut dans les vocations à la prêtrise et à la vie religieuse depuis 1965 ? A-t-elle renforcé les autres Sacrements ; le mariage est-il une institution plus forte dans l'Église et dans le monde maintenant après 50 ans de la Nouvelle Messe ? Est-ce que plus de personnes que jamais se confessent ? Les Catholiques dirigent-ils le monde dans leur opposition aux péchés graves comme la contraception, l'avortement et l'activité homosexuelle ? Existe-t-il une érudition théologique Catholique florissante ? Les universités Catholiques ont-elles été des bastions de la Foi ? Les lois des nations ont-elles vu une hausse de la rectitude morale depuis que la Nouvelle Messe a été imposée sur le monde Catholique ? Toutes ces choses sont ce qu'on aurait pu espérer si la Nouvelle Messe avait créé une si grande amélioration dans la quantité de grâce qui se serait répandue sur le monde.

Où sont les saints qu'elle a créés ? Où sont les mouvements de masse de la grâce, des conversions, des vocations, le renforcement du tissu moral et social des nations, la cessation des guerres et l'oppression ? La grâce n'est pas de savoir si vous vous sentez bien. C'est la plus Réelle des choses qu’il y a et s'il y en avait eu beaucoup plus depuis la création de la Nouvelle Messe, à quoi penseriez-vous que le monde devrait ressembler aujourd'hui, 50 ans plus tard ?

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