Préambule : contexte général donné par le Pape lui-même
Pertinent à la valeur officielle ou magistérielle de l'Exhortation de François est le discours historique de François sur la « décentralisation » qu'il a prononcé le 17 octobre de l'année dernière. Au cours de ce discours qu'il adressa aux Pères synodaux, François avait précisé qu’à la fin du processus synodal, il avait l'intention de se prononcer avec autorité : « Le processus synodal aboutit à l'écoute de l'Évêque de Rome, qui est appelé à se prononcer comme « pasteur et enseignant de tous les Chrétiens » ne se reposant pas sur ses convictions personnelles, mais comme un témoin suprême du « totius fides Ecclesiae » (toute la foi de l'Église), du garant de l'obéissance et la conformité de l'Église à la Volonté de Dieu, à l'Évangile du Christ et à la Tradition de l'Église ». |
Trois minuscules notes sur Amoris Laetitia
1. Une exhortation apostolique n’est pas, par sa nature même, un document non-magistériel. C’est le contenu d'un document papal qui révèle sa pertinence magistrale et non son nom ou sa catégorie — personne ne doute que Familiaris Consortio, l'exhortation de Jean-Paul II sur son synode sur la famille, ait été extrêmement utile à faire le tri des points importants du Magistère. Amoris Laetitia lui-même ne dit pas qu'il ne soit pas lui-même magistral : ce qu'il dit, dans son paragraphe hautement explosif #3, est que le Magistère n'a pas besoin d'être invoqué ou de subir une intervention pour trancher toutes les questions Catholiques. D'autre part, ce même paragraphe ouvre la boîte de Pandore à la décentralisation du Magistère, la création d'une force centrifuge qui peut ruiner l'unité doctrinale Catholique. |
L’article suivant a été écrit exclusivement pour Rorate Caeli par un sage — et très informé — saint prêtre qui se sentait obligé de parler : Le Père Ignotus Le contenu de Amoris Laetitia —et son approbation — par suite d'omissions et d’un langage codé, au sujet des Sacrements pour les divorcés remariés est venu, je suppose, sans surprise pour aucun de nous. Au cours des trois dernières années, François a annoncé à plusieurs reprises sa détermination à trouver un moyen pour ce changement radical, donc nous avons tous été conditionnés à attendre le bruit de l'explosion quand c’est finalement arrivé.
De toute évidence, c’est exactement ce que Amoris Laetitiae prétend faire — d’expliquer la doctrine, d’instruire, d’exhorter, d’admonester — et le document inclut même la formule de clôture finale. C’est un document officiel délivré par le Saint-Siège et de toute évidence destiné à enseigner. Ça ne fait pas de sens pour le Cardinal Burke de dire qu'il est « non-Magistériel » ou que c’est simplement un document « personnel ».
Donc, par la présente norme, on ne pouvait guère rejeter Amoris Laetitia comme « non-Magistériel » ou refuser « de lui donner l’assentiment de notre intelligence ».
Donc, quel que soit les autres questions épineuses que l'Exhortation apostolique Amoris Laetitia peut soulever, une chose est au moins claire : il a en effet été conçu comme un authentique Magistère pontifical auquel les Catholiques normalement seraient tenus de donner l’assentiment de leur intelligence. |
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