lundi 2 juillet 2018

Le même « pattern » de la Communion dans la main
s'appliquera bientôt
aux divorcés/remariés, aux Protestants et aux prêtres mariés


La Communion dans la main

Le saviez-vous ? Qu'il n'y a qu’une « loi », toujours « en vigueur » et qui vaut pour tous « Évêques, prêtres et fidèles » et « qu’il n’a pas paru opportun au Souverain Pontife ( Paul VI ) de changer ». Voici ce qu'il écrit dans Mémoriale Domini ( 29 mai 1969 ). C’est en effet la volonté du Pape en toutes lettres de maintenir comme seule loi, la pratique traditionnelle et apostolique de la Communion dans la bouche :

« Cette façon de déposer la communion doit être conservée, non seulement parce qu’elle a derrière elle une tradition multiséculaire, mais surtout parce qu’elle exprime la révérence des fidèles envers l’Eucharistie… Aussi le Siège Apostolique exhorte-t-il de façon véhémente les évêques, les prêtres et les fidèles à se soumettre diligemment à la loi en vigueur une fois encore confirmée. » Il n’y a donc qu’une « loi », toujours « en vigueur » et qui vaut pour tous « évêques, prêtres et fidèles » et « qu’il n’a pas paru opportun au Souverain Pontife de changer ».

Mais tout à fait à la fin de sa Lettre, Paul VI concède que des Épiscopats puissent demander un indult ( concession ) en faveur de la Communion dans la main dont le Pape jugera au cas par cas. Ça ne commence pas à ressembler à ce que le Pape François vient de permettre à chaque Évêque Allemand à l'égard de l'intercommunion, c"est-à-dire la permission que le conjoint Protestant d'un Catholique puisse communier. Il en sera en effet du ressort de chaque Évêque Allemand d'en décider dans son diocèse moyennant l'utilisation de la clé passe-partout qu'est le discernement ? Bien entendu !

Mais pourquoi Paul VI a-t-il fait cette concession à la toute fin de son texte ? Dans quelles circonstances ?

Cette indulgence est la réponse papale à un abus, et à une situation de faiblesse chez les Pasteurs de l'Église comme l’écrit Paul VI dans sa note à Mgr Bugnini du 29 Mars 1969 : « abus, déjà répandu dans certains pays et que les Évêques ne croient pas pouvoir réprimer » c’est-à-dire réintroduit en désobéissance à l’Église laquelle en certains lieux a laissé faire ou a été complice (France, Bénélux, RFA).

Ce n’est pas l’introduction d’une seconde norme au choix mais une indulgence donnée le temps, grâce au zèle des pasteurs, de remettre en vigueur l’unique norme de l’Église.

En somme, cette indulgence était temporaire, juste le temps accordé aux Évêques de revenir à la loi.

Cherchez l'erreur de Paul VI. Quelle est son erreur ?

Tout simplement de ne pas avoir été assez clair dans l'explication de ses motifs de donner cette indulgence dans Mémoriale Domini. En effet, par son indulgence, il voulait donner aux Évêques donnant la Communion dans la main le temps de revenir à la seule loi de l'Église Universelle mais il n'a pas donné de délai pour ce faire. Son intention est aussi demeurée vague. Il n'a pas écrit, en effet, que cette indulgence était temporaire et qu'elle n'avait que pour but de donner aux Évêques récalcitrants le temps de changer leur pratique de la Communion. Il l'a pourtant écrit à Bugnini dans une lettre privée mais pas dans Mémoriale Domini.

Et vous connaissez mieux que moi la suite...

Bien oui, graduellement, la pratique de la Communion dans la main s'est répandue dans l'Église Universelle à quelques exceptions près.

Je me suis fait avertir personnellement par un prêtre qui, pour la première fois, me donnait la Communion. Il m'a dit : « C'est la première et dernière fois que je vous donne la Communion sur la langue ». Et il a ajouté comme raison : « Parce que je n'ai pas de patène ». Comme s'il ne pouvait pas approcher le ciboire sous mon menton...

Je lui ai répondu : « JAMAIS ! ». C'en a été fait avec lui. Il m'a toujours donné par la suite la Communion sur la langue sans jamais rouspéter...

La pratique de la Communion dans la main est tellement répandue que je me demande même si les prêtres savent, de nos jours, quelle est l'unique loi de l'Église Universelle concernant la Communion : sur la langue.

L'adage s'applique tellement bien ici : « L'exception confirme la règle ! »

Tous les mêmes instruments sont présents actuellement

Le thème de mon propos est d'affirmer que la Communion aux divorcés/remariés, la Communion aux Protestants ainsi que l'arrivée des « viri probati » ( prêtres mariés ) lors du Synode sur l'Amazonie suivront le même modèle que la Communion dans la main : ils s'étendront, eux aussi, à l'Église Universelle ; ils ne demeureront pas des exceptions longtemps.

De toute l'histoire de la Communion dans la main, tentons d'extraire ces instruments qui favorisent l'universalisation :

  1. Le manque de clarté : On l'a vu plus haut : Paul VI a manqué vraiment de clarté dans ses motifs sous-jacents à accorder l'indulgence de la Communion dans la main qui était de donner du temps aux Évêques égarés de ramener leurs troupeaux dans la loi universelle de la Communion, i.e. sur la langue. Vous n'avez vraiment pas besoin que je vous explicite en détail les manques de clarté aberrants qui sont contenus dans Amoris Laetitia. Par l'absurde, on peut affirmer que si c'était si clair, il n'y aurait pas tant de polémiques entre les exégètes d'un côté comme de l'autre de la clôture.

    Et quand il y a manque de clarté, qu'est-ce les êtres humains ( fidèles, prêtres et Évêques y compris ) font ? Ils prennent ce qui fait leur affaire...

    Dans ce même esprit, Le Pape lui-même a dit à Rome à une Luthérienne mariée à un Catholique qui lui demandait si elle pouvait communier : « Écoutez Jésus dans votre coeur et faites ensuite ce qui est le mieux pour vous ».

    Et que pensez-vous que cette dame va faire ? Réponse : elle va faire ce qui fait son affaire...

  2. L'outil de la décentralisation : La Lettre Pastorale accompagnant Memoriale Domini précise en toutes lettres au n° 1284 :

    « Le Saint-Père accorde que chaque Évêque puisse (≠ doive) autoriser (≠ obliger) dans son diocèse l’introduction du nouveau rite ( dans la main ) » .

    C'est exactement ce qui se passe avec l'intercommunion ( avec les Protestants ) en Allemagne ces jours-ci.

    En somme, on dirait que l'Église Universelle abandonne son droit et son devoir de statuer clairement sur des sujets qui concernent le coeur vraiment de l'Église : la Communion Eucharistique. Peur de déplaire dans les décisions qu'Elle prendrait ? Peur d'un schisme ? Peur de passer pour autoritaire ? Je ne sais guère. Tout ce que je sais, c'est que l'Église commence à ressembler à un cirque. Dépendamment de la tente de cirque que vous visitez, il n'y a plus les mêmes pratiques, le même culte...

  3. La conscience du fidèle, le discernement et le for interne. La décentralisation commence même à être poussée dans ses derniers retranchements : c'est-à-dire au niveau du fidèle qui, avec sa seule conscience, décide de tout. Les Dogmes, les Commandements de Dieu, la morale de l'Église, tout passe par-dessus bord. L'important, c'est la conscience de l'individu. Voyez ce que le Pape a dit lui-même à la Luthérienne ! Je ne sais pas qui si vous en êtes conscients, mais cette approche est littéralement Protestante. En effet, dans le Protestantisme, la conscience de la personne prime sur toute autre chose.

    On tombe ici dans ce que Catherine Emmerich a eu comme vision, à savoir que lorsqu'il y aura deux Papes ( comment pouvait-elle savoir cela il y a presque 190 ans ), l'Église se « protestantiserait » à outrance.

    Prenons le cas des divorcés/remariés. Pourquoi un prêtre, toujours selon les orientations de l'Encyclique Amoris Laetitia, pourrait « lire » le for interne de quelqu'un et en discerner qu'un des conjoints ou les deux même ne sont pas adultères et qu'ils peuvent communier. Ne savons-nous pas que Dieu Seul sait lire dans les coeurs ?

    En sommes-nous conscients de cette approche dite « pastorale » du discernement d'un divorcé/remarié ? Le prêtre n'entend que l'histoire d'un des deux conjoints qui étaient liés dans le mariage sacramentel original. Où est la version de l'autre conjoint ? Par cette approche, le discernement singulier d'un époux sacramentel se fait au détriment du Tribunal des Nullités institué par l'Église et qui entend justement les deux parties ».

    Et comme la décision est « décentralisée » auprès de chaque prêtre, un couple de divorcés/remariés débouté par un prêtre ira en voir un autre... jusqu'à ce que le couple obtienne le feu vert.

    Pourquoi le Pape n'a-t-il pas émis une lettre pastorale exclusive et confidentielle au clergé leur détaillant les situations pour lesquelles il pourrait y avoir des exceptions en matière de Communion pour les divorcés/remariés ( s'il en est ) et, au même moment, publier un Amoris laetitia qui aurait condamné le concubinage ? Pourquoi avoir manqué de tant de clarté et d'avoir laissé complètement flou des directives à l'égard des concubins et des divorcés/remariés...

Conclusion

Ah ! Si le Pape actuel était aussi rigoureux envers les exigences doctrinales de l'Église comme il peut l'être envers les Catholiques Conservateurs et Traditionalistes ! Non Paul VI a été faible devant les diocèses qui pratiquaient la Communion dans la main, Bergoglio est lui aussi très faible devant le grand nombre de divorcés1remariés et de concubins Catholiques qui excèdent en nombre les époux Catholiques respectant leur mariage sacramentel.

Il n'est pas miséricordieux, ni bon mais bonasse. Et les communions sacrilèges des divorcés/remariés, des concubins, des Protestants vont se répandre dans l'Église Universelle comme la Communion dans la main.

Quant aux prêtres mariés qui s'en viennent à grand train parce qu'il manque de prêtres, semble-t-il, il faudrait se demander comment Jésus a pu fidéliser des disciples à Capharnaüm, à Bethsaïda, à Cérarée Maritine, à Césarée de Philippe, en Sidonie, à Jérusalem, à Jéricho... Il n'était jamais à la même place ! Et les Apôtres Le suivaient... Quel malheur ! Jésus a laissé toutes ces populations sans prêtres comme en Amazonie.

Le Vatican veut dramatiser la pénurie de prêtres en Amazonie pour nous faire avaler les prêtres mariés. Mais les spécialistes nous disent tous que la pénurie était encore plus dramatique en Chine. Et pourtant, s'il existe un petit troupeau super fervent, c'est bien le petit troupeau Chinois.

Une autre vessie pour une lanterne... Une lanterne Amazonienne, cette fois-ci.

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Remerciements à L’abbé Charles Tinotti pour son article intitulé : « L’enseignement théologique tiré de l’histoire des pratiques de la Sainte Communion »

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