samedi 7 janvier 2017

Malte tourne au vinaigre

Le Pape défend le Grand Chancelier de l'Ordre de Malte
et peut-être montre-t-il davantage son parti pris…




Par Dr Maike Hickson
Le 6 janvier 2017
SOURCE : One Peter Five

Christopher Lamb, écrivant pour l'hebdomadaire Catholique qui s’annonce clairement comme progressiste, The Tablet, rapporte le 5 janvier que le Pape François a demandé explicitement à l'Ordre de Malte qu'il maintienne comme Grand Chancelier le Chevalier Allemand Albrecht von Boeselager. Selon Lamb :

Le Cardinal Raymond Burke et le dirigeant des Chevaliers de Malte ont défié les souhaits du Pape François et du Saint-Siège lorsqu'ils ont renvoyé un haut responsable de la distribution de préservatifs. Les lettres consultées par The Tablet révèlent que François a spécifiquement demandé que personne ne soit renvoyé dans une dispute qui a vu Albrecht von Boeselager expulsé en tant que Grand Chancelier puis suspendu de l'Ordre. [mon soulignement]

Lamb cite alors une lettre adressée à Matthew Festing, Grand Maître (tête dirigeante) de l'Ordre de Malte, et écrite par le secrétaire d'État, le Cardinal Pietro Parolin, dans laquelle il explique que le Pape François ne veut pas que le renvoi de von Boeselager se produise :

« Je voudrais tout d'abord rappeler que ces mesures [le licenciement et la suspension de Boeselager] ne doivent pas être attribuées à la volonté du Pape ou à ses directives » écrit le Cardinal dans une lettre adressée à Festing le 21 décembre. « Comme je vous l'ai dit dans ma lettre du 12 décembre 2016 : « En ce qui concerne l'utilisation et la diffusion de méthodes et de moyens contraires à la loi morale, Sa Sainteté a demandé le dialogue comme moyen de traiter et de résoudre les éventuels problèmes. Mais il n'a jamais parlé de renvoyer quelqu'un ! »» [mon soulignement]

Cette surprenante insistance à préconiser la voie du dialogue au lieu du renvoi est particulièrement étonnante pour les observateurs par rapport à la récente destitution de trois prêtres de la CDF ( Congrégation pour la Doctrine de la Foi ) et au refus du Pape François même de donner des raisons pour ses ordres impératifs au Cardinal Gerhard Müller dans cette affaire.

Revenons maintenant au Cardinal Parolin. Selon The Tablet, le Cardinal a également informé Matthew Festing, le Grand Maître de l'Ordre, que le Pape François agit très bien et que c’est sans équivoque qu’il « a autorité dans ce cas », même si l'Ordre est à plusieurs égards et, en tant que telle, une organisation indépendante :

Le Cardinal Parolin dit que François voudrait que le conflit soit résolu mais soulève la possibilité que le Saint-Siège puisse prendre d'autres mesures contre l'Ordre — et étant donné l’attitude de défi [sic] du Pape en la matière, les positions du Cardinal Burke et de Festing sont soumises à des pressions. [mon soulignement]

Ce que ce journal nous montre, c'est que, dans ce cas, le Pape François se montre prêt à défendre un homme douteux — et à menacer ceux qui l'ont renvoyé — qui est lui-même connu pour avoir autorisé et promu l'utilisation de préservatifs et de contraceptifs (qui sont aussi, dans de nombreux cas, des abortifs). Comme Life Site News a récemment rapporté, von Boeselager a clairement violé l'enseignement moral Catholique dans ses actions :

« Les documents des ONG ( Organisations non gouvernementales ) découverts par l'Institut Lepanto montrent que von Boeselager a supervisé la distribution de préservatifs et de contraceptifs oraux alors qu'il était Grand Hospitalier, le responsable des œuvres de bienfaisance de l'Ordre, par l'intermédiaire de son organisme international de bienfaisance Malteser International. Les documents de l'Organisation Mondiale de la Santé, du Fonds des Three Disease (Trois Maladies), Save the Children et de l'ONUSIDA montrent tous que Malteser était responsable de la distribution et de la promotion de la contraception. La distribution et la promotion de la contraception faisaient partie du rôle de Malteser en tant que bénéficiaire et partenaire de ces organisations, indiquent les documents ».

Ce que cet incident nous montre, c'est que le Pape François lui-même refuse d'utiliser des méthodes de correction plus strictes quand il s'agit de ceux qui favorisent un programme moral plus laxiste ou plus libéralisant. Il en va de même pour l'incident récemment signalé où le Pape François a rétabli un prêtre laïcisé qui avait été reconnu coupable d'abus sexuels graves mais que le Pape, en 2014, a rappelé plus tard dans le sacerdoce actif où il demeure. Comme Michael Dougherty lui-même l’écrit :

« Le Pape François et ses alliés Cardinaux ont été connus pour interférer avec les décisions de la CDF ( Congrégation pour la Doctrine de la Foi ) sur les cas d’abus. Cette intervention est devenue si endémique au système que les cas d'abus sacerdotaux à Rome sont maintenant connus pour avoir deux séries de distinctions. La première série, c’est d’être coupable ou innocent. La seconde série, c’est d’avoir « des amis Cardinaux » ou d‘être « sans amis Cardinaux ». Et, en effet, le Pape François semble avancer avec sa réversion (son retour) des pratiques d'abus même si les Cardinaux qui sont favorables à cette réforme de la réforme lui ont déjà posé des problèmes en raison de leur amis. Considérons le cas du Père Mauro Inzoli. Inzoli a vécu d'une manière flamboyante et a eu un tel goût pour les voitures flashy qu'il a mérité le surnom de « Don Mercedes ». Il a également été accusé de molester des enfants. Il aurait maltraité des mineurs dans le confessionnal. Il est même allé jusqu'à enseigner aux enfants que le contact sexuel avec lui était légitimé par les Écritures et leur Foi. Lorsque son cas est arrivé à CDF, il a été déclaré coupable. Et en 2012, sous la papauté du Pape Benoît, Inzoli a été défroqué. Mais Don Mercedes se tenait « avec des amis Cardinaux », avons-nous appris. Le Cardinal Coccopalmerio et monseigneur Pio Vito Pinto, maintenant Doyen de la Rota Romaine, sont tous deux intervenus au nom d'Inzoli et le Pape François lui a redonné son état sacerdotal en 2014, l'invitant à « une vie d'humilité et de prière ». Ces contraintes ne semblent pas avoir trop troublé Inzoli. En janvier 2015, Don Mercedes a participé à une conférence sur la famille en Lombardie. [mon soulignement]

Donc, ici, nous avons une confirmation, et dans deux cas — un promoteur de la contraception (et plus), l'autre un prédateur d’enfants — où le Pape François refuse un châtiment plus sévère et une punition pour ces personnes gravement responsables. Cependant, dans le cas récent de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le Pape François a montré son austérité inexpliquée (et vraisemblablement irréversible) (Voir cet incident empreint d'une autoritarisme papal sans mesure) : il a ordonné le retrait rapide de trois prêtres bien formés et respectés de leurs bureaux du dicastère de la CDF.

De plus, le journal Catholique Allemand Die Tagespost a confirmé, le 4 janvier, l'histoire antérieure racontée par Marco Tosatti sur les trois prêtres qui ont été licenciés de la CDF et cette nouvelle confirmation a été faite sur la base de leurs propres sources distinctes à Rome :

« Comme ce fut appris du Vatican, le rapport du spécialiste italien du Vatican, Marco Tossati, à la fin de décembre [2016], selon lequel le Pape François a imposé le licenciement de trois employés de la Congrégation pour la Doctrine, correspond aux faits ».

En outre, dans ce contexte de la conduite récente du Pape, Die Tagespost utilise même étonnamment l'expression de son « style de gestion plutôt autoritaire », puis fait allusion à des signes qui montrent aussi que « la nervosité dans le cercle intime de François et en lui-même est en croissance ».

Nonobstant, est-ce que ça ne nous étonne pas un peu que le site Web de la Conférence des Évêques Allemands ait immédiatement réprimandé Die Tagespost pour sa tentative présumée de « faire taire » le « Pape réformateur » ? Cet article, indigné de mécontentement, publié sur le site officiel des Évêques Allemands, katholisch.de, se termine même par ces mots plutôt significatifs, sinon de célébration :

« Le Pape a de plus en plus de difficultés. Dans la mesure où seuls quelques-uns d'entre eux se montrent clairement à ses côtés — dans son sérieux combat pour une Église ouverte et miséricordieuse — comme le Cardinal Reinhard Marx lui-même : le Président de la Conférence Épiscopale Allemande.

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